vendredi 3 mai 2013

Evil-Dead 2013


                              Photo empruntée sur Google, appartenant au site aiguisemoica.blogspot.com

de Fede Alvarez. 2013. U.S.A. 1h36 (uncut version). Avec Jane Levy, Shiloh Fernandez, Jessica Lucas, Lou Taylor Pucci, Elizabeth Blackmore.

Sortie salles France: 1er Mai 2013. U.S: 5 Avril 2013

FILMOGRAPHIE: Fede Alvarez est un réalisateur uruguayen, né le 9 Février 1978 à Montevideo.
2009: Ataque de Panico (court-métrage). 2013: Evil-Dead. 


Une ambiance maléfique aussi vénéneuse que sournoise sous le pilier d'une descente aux enfers à l'automutilation.
Attendu comme le messie autant que craint par les fans irréductibles de son modèle, Evil-Dead, le remake, attisa notre curiosité à la vue de ses trailers hargneux particulièrement percutants. Mais n'y allons pas par quatre chemin en avouant fissa que ce remake tient d'un cadeau inespéré. De prime abord, on peut louer l'intégrité du réalisateur d'avoir conçu un film d'horreur premier degré nanti d'une véritable ambiance horrifique à l'ancienne. C'est à dire sans esbroufe gratuite ni humour potache mais en y prônant inquiétude/appréhension auprès de son sentiment d'insécurité palpable puis de la folie furieuse tout en respectant avec humble intelligence l'essence de son modèle. Certains ont reproché le manque de densité des personnages alors que son ancêtre était déjà desservi d'une interprétation superficielle (même la présence iconique de Bruce Campbell était largement perfectible). Alors qu'ici, la prestance saillante de Jane Levy provoque autant d'empathie que d'appréhension dans son rôle chétif de toxicomane en proie à la paranoïa et à la démence. Une jeune fille en perte de repères contrainte de se sevrer en s'exilant au fond d'une cabane parmi l'assistance de ses proches alors que le Mal est sur le point de l'alpaguer pour l'habiter. Cette idée astucieuse allouée à l'addiction mais aussi à la fraternité familiale (modestement développée pour les rapports dysfonctionnels entre le frère et la soeur en porte-à-faux de survie) permet de renforcer la caractère crédule des situations dramatico-morbides (ses crises de délires proviennent t'elles de ses états de manque s'interrogeront dans un 1er temps ses camarades ?) si bien que ceux-ci, d'un commun accord, la forceront à se confiner dans la cabane. Le problème, c'est que Mia vient tout juste de se faire violer dans les bois par une entité diabolique et que donc le Mal s'est déjà infiltré dans leur bicoque.


Ainsi, le sérieux à laquelle Fede Alvarez nous narre son récit nous implique ostensiblement dans le désarroi de Mia, surtout qu'une tension permanente ira crescendo durant sa dégénérescence maléfique. Ensuite (et comme j'aurais pu le craindre), le film ne joue pas la carte du vulgaire copié-collé en repompant systématiquement les séquences anthologiques de l'oeuvre furibonde de Raimi. L'utilisation substantielle du fameux grimoire en est un exemple probant. Car à travers son mode d'emploi, tous les évènements meurtriers qui ébranlent nos protagonistes émanent de ses consignes spécifiques que l'un des héros aura la déveine d'invoquer. Evil-dead new look créé donc la surprise, la stupeur tout en invoquant une panique éprouvante à la vue de ces implacables séquences chocs d'une indéniable efficacité viscérale de par son réalisme hardcore. Jalonné de clins d'oeil respectueux à son archétype (notamment l'utilisation judicieuse de bruitages et de sa musique ombrageuse faisant souvent écho à son homologue) et d'idées retorses (les diverses mutilations que les victimes possédées s'infligent), Fede Alvarez exploite nombre de scènes gores couillues parmi l'intensité d'une explosion de violence en roue libre. Et ce en nous entraînant par la main dans un cauchemar exponentiel si bien que les évènements à la dramaturgie escarpée ne font qu'accroître sa terreur brutale pour le sort imparti aux victimes impuissantes auquel nous nous étions (gentiment) attachées. En outre, si l'humour noir s'avère ici beaucoup moins prononcé et railleur, la verve des dialogues proférée par nos démons renvoie parfois aux infamies putassières de la petite Regan de l'Exorciste.


Mené sur rythme davantage effréné, formellement rubigineux et inventif dans son souci du détail, viscéralement gore, cruel et intense à travers cette impitoyable épreuve de force qu'amorcent nos protagonistes ballotés tous azimuts, Evil-dead nous plaque au siège dans son tour de montagne russe confectionné avec savoir-faire. Hargneux, anxiogène (ambiance démoniale perceptible), parfois terrifiant et cruel, il ne fait que rendre honneur à son ancêtre avec une dignité et une maîtrise (étonnamment) convaincantes de la part du réalisateur en herbe. Et si le paysage horrifique était déclinant en 2012, Evil-dead lui redore le blason si bien que la nouvelle génération devrait probablement à son tour lui vouer un culte. Car une fois n'est pas coutûme de se retrouver face à un "vrai" film d'horreur à l'ancienne par son acuité de fascination qu'il parvient à cultiver dans un sérieux contracte.

*Bruno

La critique de Gilles Rollandhttp://www.onrembobine.fr/critiques/critique-evil-dead-2013

La critique d'Evil-dead, version 1981: http://brunomatei.blogspot.fr/2013/05/evil-dead-evil-dead.html

04.05.13
16.01.17
24.04.23

11 commentaires:

  1. merci Bruno pour ce retour, faut que j'y aille... vite !

    RépondreSupprimer
  2. Fonce Frederique !!! viiiiiiiiiteeee !!!

    RépondreSupprimer
  3. Ben moi, je suis un peu moins emballé par le résultat. Non pas parce que le film n'est pas réussi (quoiqu'il n'est pas exempt de défauts), mais parce que le côté premier degré justement, impliquait une violence beaucoup plus sadique, graphique, viscérale que celle exposée par Alvarez. Comment faire plus ?!! C'était là le vrai défi de ce parti-pris "réaliste"...Merde, ce sont les démons les plus sadiques et ignobles du 7ème art que diable !! Raimi par son style cartoonesque pouvait se permettre le dégoût, le rire, l'angoisse, l'a peu près, le délire et nous offrir par cette approche, le rollercoaster de l'horreur que l'on connaît.
    Du coup, le film d'Alvarez paraît plus fade, sans véritable bravoure (la scène du viol en est le parfait exemple) et il faut véritablement attendre la scène du carnage au fusil de chasse pour entrevoir ce qu'aurait pu être la furie sanglante et dévastatrice qui aurait du imprégner tout le métrage (à condition bien sur que le réal y injecte un second degré, ici malheureusement absent)...
    Reste que, comme tu le dis si bien cher Bruno, Fede Alvarez ne se fout pas ni de son matériau d'origine, ni de son public et nous offre une "relecture" honnête du plus fou des films mad jamais réalisé : EVIL DEAD

    RépondreSupprimer
  4. Lu dans la critique du blog Torso : "on pense en particulier au livre lui-même, avec ses barbelés et ses graffitis dignes d'un collégien atteint du syndrome de La Tourette"
    Et alors là oui, c'est limite des annotation dignes d'un livre présent dans un volet d'American Pie. Franchement navrant... Vraiment le détail tout pourri (sensé faire d'jeuns ?) mais qui plombe grave.

    RépondreSupprimer
  5. çà y est j'ai vu evil dead !!!!!!!!!!! monstrueux, énorme, gore, fun, flippant, le petit frère du chef d'oeuvre mis au monde en 1981 n'a pas à rougir !!! et à ceux qui m'on dit avant la séance "vous allez être déçu c'est exactement le même en moins bien " je vous dit merde!! et allo quand est ce que t'as vu bruce campbell ramener sa frangine pour une cure ce desintox nan mais allo ???" c'est pas la même histoire, c'est moins cartoonesque et beaucoup plus dans l'épouvante pure et dure. rien à voir . je les aime tous les deux différemment. et pas pour les même raison, comme dit pascal des remakes comme ça j'en veux bien tous les jours....pas comme la merde de the thing....et bla bla bla.....et cette fin oh putain des litres de sang!!! c'était de la folie!!!! faites de beaux rêves "vous allez tous mourir ce soir" niark niark niark

    RépondreSupprimer
  6. Je viens juste de le voir cet 'evil dead', remake propre mais pas aussi gore par rapport à ce que l'on peut lire sur le net (ou alors on n'a pas vu le même film),pas trop mal filmé mais longuet et sans surprises, il y manque vraiment la folie de l'original, on s'ennuierait preque par moments; les acteurs sont moyens par contre la musique est bonne et souligne certaines scènes qui manqueraient de punch sans elle donc une déception même si regardable!La bonne surprise reste le côté sérieux moins cartoonesque mis malheureusement au service d'un film inégal

    RépondreSupprimer
  7. C'est un bon film qui n'a pas à rougir d'un quelconque prédecesseur.

    Attention néanmoins à preciser ( pour les anonymes) si vous avez vu le film en France, ou en suisse , belgique ETC....

    pour ma part, j'ai aperçu des versions francophones qui ne sont pas les mêmes
    que j'ai pu voir. et je peux vous assurer que certaines scènes n'ont pas été coupées mais entièrement pensées pour la censure dans la conception même du film.

    Ce film est une grande réussite sur pas mal de plans. on peut critiquer en s'appuyant sur l'ancienne version? ce qui n'est pas mon cas.

    Puisque le film original à été fait avec des bouts de ficelles , a vos manivelles numériques puisque certains ont tout compris du cinéma de genre.

    Ce film terrasse des années de mièvres productions qui sont censées nous faire peur en ne faisant que rire au final.

    Merci monsieur Alvarez, avec vous nous partirons sur de nouvelles bases.

    RépondreSupprimer
  8. Je rentre des Etats-Unis avec dans mes bagages le Blu-ray de Evil Dead!
    Pas de version uncut malheureusement mais une image et un son du feu de Dieu! Mes enceintes ont pétaradé de la première à la dernière seconde. Question bonus, je n'ai pas encore tout vu mais quelques docs intéressants, sans plus...
    PS: version française 5.1 dolby digital, sous-titres français, et galette multi-zone...

    RépondreSupprimer
  9. Je ne serais pas aussi dithyrambique que toi, Bruno, mais ce nouveau cru surpasse aisément le tout-venant de la production horrifique actuelle, et le sérieux de l'entreprise, aidé par des SFX de plateau de grande qualité et une photo magnifique, hisse le film au niveau des fleurons du genre cette année. Malgré tout, je déplore un casting inégal, des gimmicks de mise en scène pompés sur Raimi mais en moins bien (les zooms rapides sur la tronçonneuse, etc... dans la dernière bobine) et surtout la visée éminemment mercantile du projet de Ghost House qui rend un éventuel montage unrated anecdotique.

    RépondreSupprimer
  10. J'ai un train de retard, le film ne passait pas dans ma belle province, mais je l'ai vu aujourd'hui et j'avoue être passé par des émotions et des impressions contradictoires tout au long de la diffusion..Il me faudra le voir à nouveau pour essayer de retrouver un peu de cohérence avec tout ça. Le film est de très bonne qualité : Photographie très belle, décors sordides plutôt réussis sans évoquer les maquillages et les effets spéciaux...Pourtant et malgré tout le sérieux et le soin apportés à l'ensemble je suis resté à la porte de la cabane durant une bonne heure : peu impliqué et concerné par l’enchaînement de séquences d'automutilation que s'infligent les possédés...la faute à qui, à quoi ? surement pas à ce talentueux réalisateur qui s'est vraiment retroussé les manches pour bosser sur ce remake...disons que c'est plus une simple question d'affect de ma part, pas pris le train en marche voilà tout ! J'en étais là jusqu'à cette dernière demi-heure, à peu près au moment où le héros s'aventure sous la cabane...bon en admettant que certains ne l'aient pas encore vu, je m'arrête là...mais à partir de ce moment jusqu'au générique j'ai scotché, j'ai adoré, captivé par ce final vraiment digne des meilleures réussites du genre...du grand cinoche !

    RépondreSupprimer
  11. A-t-on bien vu le même film ? Je suis surpris par autant d'avis positifs sur ce remake d'Evil Dead. Pour aller (un peu) dans ce sens, oui, le sang coule à flots, les maquillages sont vraiment excellents, la photo est classe. C'est tout sauf une relecture aseptisée. Pour ça d'accord, c'est déjà un bon gros point positif : le nouveau Evil Dead charcle et ne nous prive de rien. Bon, ok. Et ensuite ? Et ensuite c'est tout. Je suis assez bon public, j'ai de la tolérance, mais là, je me suis ennuyé comme un rat mort pendant une bonne heure. J'ai trouvé les personnages assez cons, vide, pâles, presque sortis d'un bon vieux Vendredi 13. Je bloque particulièrement sur quelques ressorts boiteux de scénar', notamment la résurrection de la soeur sur la fin. C'était pathétique, le genre de truc où tu n'es pas loin d'appuyer sur "Eject", la télécommande en main. Plein de choses ne fonctionnent pas. Et vous savez quoi ? Je les ai déjà oublié : rien ne m'a particulièrement marqué, au final. Le générique arrive, et on se dit que ouais, c'était un film d'horreur un peu au-dessus de la moyenne, mais qu'on passera vite à autre chose. Pour moi, c'est plutôt raté.

    RépondreSupprimer