jeudi 24 juillet 2014

Nomads. Grand Prix du Public, Prix de la meilleure musique au rex de Paris, 1986.

                                                   Photo empruntée sur Google, appartenant au site filmosphere.com

de John Mc Tiernan. 1986. 1h31. U.S.A. Avec Pierce Brosnan, Lesley-Anne Down, Anna Maria Monticelli, Adam Ant, Mary Woronov, Héctor Mercado, Josie Cotton, Frank Doubleday, Jeannie Elias, Nina Foch...

Sortie salles France: 21 Mai 1986. U.S: 7 Mars 1986

FILMOGRAPHIE: John McTiernan est un réalisateur et producteur américain, né le 8 janvier 1951 à Albany à New-York. 1986: Nomads. 1987: Predator. 1988: Piège de Cristal. 1990: A la Poursuite d'Octobre Rouge. 1992: Medicine Man. 1993: Last Action Hero. 1995: Une Journée en Enfer. 1999: Le 13è Guerrier. 1999: Thomas Crown. 2002: Rollerball. 2003: Basic.

 
"La Tribu des mirages".
Boudé à sa sortie par la critique mais ovationné par le public du Rex de Paris lors de sa consécration au Grand Prix, Nomads fait partie de ces films maudits injustement vilipendés. C’est d’autant plus préjudiciable qu’il s’agissait de la toute première œuvre d’un cinéaste de 35 ans, aujourd’hui reconnu comme un maître du cinéma de genre. Un an à peine après ce flop commercial, John McTiernan faisait déjà exploser le box-office avec Predator, survival testostéroné devenu culte.

Le pitch : dans un hôpital, une praticienne tente de porter secours à un patient malmené par la police, fébrile, délirant. Alors qu’elle s’efforce de le calmer, l’homme fulmine à nouveau, lui murmure quelques mots imbitables… puis meurt. Habitée malgré elle par l’esprit de cet éminent anthropologue, Eileen Flax va découvrir les véritables raisons qui l’ont poussé au bord de la folie.

En matière d’originalité, Nomads peut sans rougir faire office d’œuvre atypique, porté par un concept de fantastique moderne arrimé à la légende. Celle d’une tribu Inuit, errant jadis sur les déserts de glace (et de sable !), voyageant à travers le monde. Prenant forme humaine, ces esprits maléfiques hanteraient les lieux maudits, apportant folie et malheur à quiconque les approche.

À partir de ce pitch aussi étrange qu’infiniment fascinant, John McTiernan orchestre une mise en scène habitée, invoquant un fantastique mature, ancré dans la suggestion et la fragilité émotionnelle de ses personnages. À travers l’intervention presque improvisée d’une doctoresse en transe, Nomads ne cesse de brouiller les frontières entre rêve et réalité, immergé dans la psyché torturée de Jean-Charles Pommier. En quête de vérité — folie ou lucidité ? — Eileen revit ses derniers jours : l’anthropologue épiait alors une bande de loubards violents, nomades autonomes, mutiques, vêtus de noir. Des noctambules en rupture, affranchis sans vergogne, perpétrant le mal avec une liberté glaciale.

De l’interaction troublante entre Eileen et Jean-Charles, psychologiquement liés dans leur obsession commune, naît un climat envoûtant, quasi chamanique. Ces loubards semblent doués d’un pouvoir singulier : extérioriser chez l’intrus ses propres visions, ses peurs, ses hallucinations… jusqu’à le faire basculer dans la folie.

 
"Synapse".
A la fois étrange, déroutant, indicible, Nomads joue la carte d’un fantastique éthéré, auréolé d’un mystère irrésolu — jusqu’à son twist cuisant, à la fois caustique et cauchemardesque. Renforcé par le jeu fébrile d’un Pierce Brosnan transi d’effroi, épaulé par la ravissante Lesley-Anne Down, tout aussi désorientée, le film garde intact son pouvoir de fascination. Il préserve jalousement son identité mystique, brouillant les lignes entre hallucination et réalité existentielle.

Perle rare scandée par le magnifique thème de Bill Conti, Nomads est un authentique film culte à réhabiliter d’urgence.

*Bruno
02.05.25. Vostf.. 5èx. 
21.01.23.


2 commentaires:

  1. original et mésestimé je trouve, unne vraie perle rare qui mérite d'etre vu surtout que c'est quand meme John mc tiernan a la barre qui pour son premier film affirmait deja son style dans la mise en scène notamment.

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