de Jerry Thorpe. 1977. U.S.A. 1h15. Avec James Farentino, Joan Hackett, Claudette Nevins, Eugene Roche, Harrison Ford, Ann Dusenberry.
Diffusion TV, U.S: 1er Mai 1977
FILMOGRAPHIE: Jerry Thorpe est un réalisateur et producteur américain, né en 1926.
1957: Minuit sur le grand canal. 1968: Le Jour des Apaches. 1970: Company of Killers (télé-film). 1970: Dial Hot Line (télé-film). 1971: Lock, Stock and Barrel (télé-film). 1971: Crosscurrent (télé-film). 1972: Kung-Fu (télé-film). 1974: Smile, Jenny, You're Dead (télé-film). 1975: Antonio and the Mayor (télé-film). 1976: The Dark side of Innocence (télé-film). 1976: Laissez moi mon enfant (télé-film). 1977: Yesterday's Child (télé-film). 1977: Les Envoûtés (télé-film). 1978: The Lazarus Syndrome (télé-film). 1978: Stickin'Together (télé-film). 1978: A Question of Love (télé-film). 1979: Heaven Only Knows (télé-film). 1980: Le Noir et le Blanc (télé-film). 1983: Happy Endings (télé-film). 1986: La Fleur Ensanglantée (télé-film).
Télé-film des années 70 découvert chez nous un mardi soir dans le cadre des "Dossiers de l'Ecran", Les Envoutés traumatisa toute une génération de spectateurs impressionnés par le caractère réaliste de son thème satanique, à l'instar de son climax inoubliable faisant office de moment de trouille profondément dérangeant. Sans doute influencé par l'Exorciste et toute la vague de films démoniaques qui suivront (La Malédiction pour citer le plus illustre), Jerry Thorpe nous relate ici la descente aux enfers de lycéennes prises à parti avec des phénomènes surnaturels. Celui de la combustion spontanée s'emparant sans raison de leurs corps pour les brûler vif. D'une durée étique d'1h10 non préjudiciable, les Envoutés sous-entend une réflexion sur l'existence du Mal à travers le parcours équivoque d'un ancien prêtre délibéré à s'expier une conduite après avoir offensé Dieu. Dès lors, ressuscité d'un accident mortel, sa mission est de venir en aide aux témoins de l'emprise du diable. Ce qui l'amène à s'orienter vers un lycée exclusivement féminin à laquelle de graves incidents y sont dépêchés par la direction.
Hormis sa facture télévisuelle pour autant étonnamment soignée, Jerry Thorpe réussit avec efficacité à entretenir un suspense sous-jacent parmi les vicissitudes des pensionnaires qui ébranlent leur tranquillité tout en insufflant une atmosphère délicieusement diabolique par le biais de l'emprise du feu. Renforcé d'une bande-son inquiétante aggripant la pellicule, la manière insidieuse dont les flammes se propagent sur le mobilier ou sur le corps enseignant provoquent un sentiment malsain. Sachant qu'à plus d'une reprise, la victime ciblée se retrouve embrigadée dans une pièce verrouillée de l'intérieur. Epaulé de comédiennes fort convaincantes dans leur rôle d'enseignantes contrariées ou de lycéennes apeurées, Les Envoutés est également dominé du jeu énigmatique de James Farentino (remember Réincarnations !) dans celui de Kevin Leahy, le prêtre déchu revenu de l'au-delà. Dessapé de sa soutane et d'insigne religieux (il ne croit qu'à l'existence du Mal avouera t'il à l'une des enseignantes), il est pourtant résigné à combattre et se sacrifier pour sauver les proies innocentes des forces du Diable. Enfin, on reconnaîtra dans un second rôle l'apparition du débutant Harrison Ford dans celui d'un enseignant épris d'amour pour une jeune lycéenne. Si le récit génialement inquiétant n'exploite pas complètement le potentiel de son sujet car empruntant les raccourcis (faute notamment d'une durée écourtée ), il est suffisamment bien conduit pour distiller une véritable angoisse latente au fil d'une intrigue toujours plus ombrageuse que Kevin Leahy tente de démystifier. Ce qui nous conduit à son point d'orgue révélateur ayant tant traumatisé les cinéphiles de l'époque lors de cette confrontation du prêtre et de la directrice réfugiés à proximité d'une piscine. En victime ensorcelée exprimant râles inquiétants, rictus mesquin et regard pervers, l'actrice Joan Hackett réussit à provoquer l'effroi dans sa posture cynique de possédée. Aujourd'hui encore, son apparence "envoûtée" (mais dépouillée de maquillage grand-guignolesque) nous provoque une répulsion viscérale réellement dérangeante au point de renouveler nos cauchemars nocturnes impartis à notre enfance tourmentée.
En tant que film issu de la télévision, Les Envoutés reste l'une des rares réussites à avoir sur distiller avec sensibilité et réalisme une angoisse malsaine plutôt dérangeante, à l'instar de son épilogue fétide resté dans les mémoires des téléspectateurs. Une pépite à redécouvrir donc car tellement plus honorable et convaincante que la globalité des vulgaires ersatz ayant tenté d'émuler l'Exorciste et consorts. Si bien que les Envoûtés n'a pas pris une ride auprès de son atmosphère envoûtante hantée par la présence d'un Mal de prime abord sournoisement indicible.
*Bruno
3èx
Merci d'en remettre une couche :D mais en effet il a été assez traumatisant pour moi, bien plus que l'exorciste qui pourtant devait avoir un budget bcp plus conséquent, comme quoi avec peu parfois on arrive à faire du bon... toute une époque les bons films tv.
RépondreSupprimerNyctophilia
Me rappelle rien...mes parents ont du m'envoyer au lit !
RépondreSupprimer"Le triangle du diable" sinon ça te dit quelque chose ? un TV film programmé par erreur un dimanche après-midi sur TF1, vu par beaucoup de mômes, il a déclenché une épidémie de cauchemar qui a valu à TF1 d'être inondé de lettres de protestation
Le triangle du Diable avait été diffusé un dimanche en fin d'après-midi et je peux te dire que ce télé-film m'a traumatisé comme jamais. Je me souviens qu'après sa diffusion, j'étais dans ma cuisine avec mes parents et je regardais mon père en voyant le prêtre à la place ! Jamais on ne m'a mis dans un état aussi second au cinéma !
RépondreSupprimertu n'es pas le seul. c'est un lieu de memoire appartenant à beaucoup de personnes. L'As-tu déjà revu depuis ?
SupprimerOui, je l'ai revu, il ne me fait plus le même effet, alors que Les Envoutés préserve son côté effrayant ! Mais je doute encore pour le Triangle du Diable (la fatigue ou l'humeur peuvent être en cause), donc je le reverrais.
RépondreSupprimerPerso je l'ai sur mon disque dur, il était dispo dans la caverne des introuvables peu avant sa disparition. Je m'y suis ennuyé également même si ça faisait drôle de se confronter de nouveau à ce monument du flip télévisuel pré -pubère ! en fait il y a un autre film dont je cherche à retrouver la trace. je ne me souviens que du pitch et de quelques scènes : un homme se fait agresser, blessé, handicapé, il se fabrique une armure et des jambes robotiques pour se venger. C'est certainement un tv-film qui fût diffusé durant l'émission l'avenir du futur,un lundi soir. Si ça te dit quelque chose ?
RépondreSupprimerJ'ai l'impression que ça me dit quelque chose mais c'est plutôt vague comme souvenir !
RépondreSupprimerDonc avec un peu de patience, de chance et après une séance d'hypnose pour remonter aussi loin dans ma mémoire
RépondreSupprimerhttp://comicscreen.blogspot.fr/2012/08/les-heros-oublies-22-exoman.html
je crois que j'ai trouvé. le titre original serait EXOMAN.
Bravo à toi Laurent, mais je connais car déjà vu, ton titre m'a fait "tilt" instinctivement ! Mais pourtant j'en ai des vagues souvenirs alors que je suis sur qu'il m'avait marqué !
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