de Denis lliadis. 2009. U.S.A./Afrique du Sud. 1h54 (version non censurée). 1h49 (version salles). Avec Garret Dillahunt, Riki Lindhome, Aaron Paul, Sara Paxton, Monica Potter, Tony Goldwyn.
Sortie salles France: 22 Avril 2009
FILMOGRAPHIE: Denis lliadis est un réalisateur, scénariste et acteur né à Athènes en Grèce.
2004: Hardcore. 2009: La Dernière Maison sur la Gauche. 2013: + 1
"S'il est vrai que le recours à la violence contre la violence risque de la perpétuer, il est vrai aussi que c'est l'unique moyen de la faire cesser.
Je reconnais que la violence, sous quelque forme qu'elle se manifeste, est un échec. Mais c'est un échec inévitable parce que nous sommes dans un univers de violence.
Parce que, pour comprendre la violence, il faut la faire entrer en soi, et elle se répand doucement, elle infecte tout le système de pensée, elle colore les sentiments, teinte les fantasmes, c'est une vraie saloperie, vous comprenez ?"
Remake du célèbre classique de Wes Craven, La Dernière Maison sur la Gauche tente de remettre au goût du jour le Rape and Revenge dans une facture honnête. La démarche de l’auteur parvient le plus souvent à se démarquer de l’esbroufe hollywoodienne - si l’on met de côté la bêtise affligeante d’un épilogue sardonique, en totale contradiction avec la brutalité malsaine qui irrigue l’ensemble. Grâce à une mise en scène maîtrisée, jonglant d’abord avec l’onirisme d’une photo pastel pour souligner la fragilité de l’innocence, et à la justesse du jeu des comédiens (même si le charisme des antagonistes s’avère plus policé que dans la version de 1972), cette relecture parvient à renouveler le concept de la vengeance meurtrière doublée d’une lutte pour la survie.
2èx
Remake du célèbre classique de Wes Craven, La Dernière Maison sur la Gauche tente de remettre au goût du jour le Rape and Revenge dans une facture honnête. La démarche de l’auteur parvient le plus souvent à se démarquer de l’esbroufe hollywoodienne - si l’on met de côté la bêtise affligeante d’un épilogue sardonique, en totale contradiction avec la brutalité malsaine qui irrigue l’ensemble. Grâce à une mise en scène maîtrisée, jonglant d’abord avec l’onirisme d’une photo pastel pour souligner la fragilité de l’innocence, et à la justesse du jeu des comédiens (même si le charisme des antagonistes s’avère plus policé que dans la version de 1972), cette relecture parvient à renouveler le concept de la vengeance meurtrière doublée d’une lutte pour la survie.
Si le cheminement narratif suit à peu de choses près le même schéma que le film de Craven, la dimension humaine des personnages reclus et l’expectative d’une vengeance redoutée maintiennent l’intérêt d’une situation binaire à double tranchant. Mieux encore, un retournement de situation placé à l’épicentre du récit en rehausse le caractère dramatique.
Dans un concours de circonstances malencontreuses, la découverte d’un collier précipite la bascule : les parents improvisent alors des stratégies de défense, cherchant autant à protéger leur enfant qu’à assouvir une vengeance déraisonnée. Cette seconde partie, remarquablement tenue par une ossature de suspense latent, distille la tension avant de céder la place aux éclairs furieux d’une violence ordurière.
L’intelligence du cinéaste réside dans sa manière d’éviter la trivialité du torture porn, tout en maintenant, dans la première partie, une intensité dramatique d’une rigueur admirable. Sans atteindre les sommets de bestialité et de violence crapuleuse imposés par le classique de Craven, les châtiments et viols perpétrés sur les deux jeunes filles relèvent d’un réalisme clinique. La cruauté lâche des assassins, confrontée à la tragédie impuissante des victimes-objets, engendre une douleur presque métaphysique. Ce mélange d’effroi et d’affliction, qui transparaît dans leurs regards après les exactions - ce silence dérangeant, cette complicité muette de la nature, cette amertume suicidaire que la dernière survivante nous transmet avec pudeur - bouleverse jusqu’aux larmes.
Éprouvant et douloureux par l’intensité de sa tragédie humaine, intelligent par la volonté du réalisateur d’esquiver la glorification de la violence et la redite du reportage horrifique, La Dernière Maison sur la Gauche nouvelle mouture privilégie l’onirisme de l’innocence martyr tout en infligeant au spectateur une épreuve morale, partagée entre barbarie vindicative et instinct de survie.
— le cinéphile du cœur noir
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