lundi 26 octobre 2015

King Kong (1933)

                                                                          Photo empruntée sur Google, appartenant au site cine-region.fr

de Merian C. Cooper et Ernest B. Schoedsack. 1933. U.S.A. 1h44. Avec Fay Wray, Robert Armstrong, Bruce Cabot, Frank Reicher, Sam Hardy, Noble Johnson, Steve Clemente, James Flavin.

Sortie salles France: 29 Septembre 1933. U.S: 7 mars 1933 (première mondiale)

FILMOGRAPHIE: Merian C. Cooper est un producteur, scénariste, réalisateur et dirceteur de photo, né le 214 Octobre 1893 à Jacksonville (Floride), décédé le 21 Avril 1973 à San Diego (Californie). 1925: Grass: a nation's battle for life. 1927: Chang. 1929: Les 4 plumes blanches. 1933: King Kong. 1935: Les derniers jours de Pompéï. 1952: This is cinerama.
Ernest Beaumont Schoedsack est un réalisateur, directeur de photo, producteur, monteur, acteur et scénariste américain, né le 8 Juin 1893 à Council Bluffs (Iowa), décédé le 23 Décembre 1979 dans le Comté de Los Angeles. 1925: Grass: a nation's battle for life.1927: Chang. 1929: Les 4 plumes blanches. 1931: Rango. 1932: Les Chasses du comte Zaroff. 1933: King Kong. 1933: The Monkey's Paw. 1933: Blind Adventure. 1933: Le Fils de Kong. 1934: Long Lost Father. 1935: Les Derniers jours de Pompéï. 1937: Trouble in Morocco. 1937: Outlaws of the Orient. 1940: Dr Cyclop. 1949: Monsieur Joe. 1952: The is Cinerama.


Considéré comme l’un des films les plus célèbres de l’histoire du cinéma, King Kong continue de faire rayonner son pouvoir de fascination depuis sa sortie triomphale en 1933. Outre le dynamisme de sa mise en scène - ne laissant aucun répit au spectateur dès l’instant où nos héros foulent l’île du Crâne - le film tire parti d’une vigueur exubérante grâce à des effets spéciaux novateurs : stop motion, surimpressions, compositions de plans, savamment orchestrés par une équipe de techniciens visionnaires. Notamment cette prouesse, saisissante pour l’époque, d’insérer dans le même cadre les acteurs de chair et d’os au milieu d’une créature animée image par image. Bon Dieu, quelle époque pionnière fondée sur l’artisanat, la sueur et l’audace !

Ainsi, dans le creuset d’une aventure fantastique, il émane de ce chaos tropical un réalisme frappant, incarné par l’impériosité d’un monstre au faciès tour à tour terrifié, furieux, bouleversant. Car outre les humains pourchassés sans relâche, Kong affronte une horde de créatures préhistoriques dans un ballet dantesque au cœur de la jungle, avant d’embraser la ville moderne dans une transe de destruction - jusqu’à s’agripper au sommet de l’Empire State Building, dans une dernière ascension, à la fois sublime et tragique.
 

Sur ce point d’orgue, l’intensité émotionnelle atteint son paroxysme lorsque Kong, criblé de balles, s’offre un dernier regard vers sa Belle, une caresse du regard, un adieu suspendu dans l’éther - puis chute. Homérique. Anthologique. Une séquence d’une puissance dramatique rare, où l’agonie se teinte de désespoir et d’une tendresse muette, déchirante. À travers cet acte barbare, commandité par l’homme, transparaît une dénonciation cinglante : celle de la cupidité, de la lâcheté, du mépris de la cause animale. L’humain en dompteur de l’incontrôlable, en bourreau d’un amour trop pur pour survivre.

Sous ses airs de conte fantastique influencé par La Belle et la Bête, le film révolutionne le cinéma d’aventure : à travers le prisme d’un monstre pharaonique effleuré par l’amour - comme dans cette scène empreinte d’un humour doux-amer où il effeuille la Belle pour entrevoir son corps vulnérable - Kong devient figure tragique, déchiré entre instinct, émerveillement et panique face à un monde qu’il ne comprend pas.

 
Porté par un rythme effréné, jalonné de péripéties acérées, King Kong préfigure la naissance du blockbuster tout en l’irriguant d’une poésie brute et d’un réalisme troublant. En filigrane, le film fustige la société du spectacle, son appétit vorace pour le sensationnel, et érige en son cœur une histoire d’amour impossible - celle d’un colosse foudroyé par la faiblesse d’avoir aimé.

— le cinéphile du cœur noir

3èx

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