Photo empruntée sur Google, appartenant au site senscritique.com
d'Alan Parker. 1982. Angleterre. 1h39. Avec Bob Geldof, Christine Hargreaves, James Laurenson, Eleanor David, Kevin McKeon, Bob Hoskins, David Bingham, Jenny Wright.
Sortie salles France: 14 Juillet 1982. U.S: 13 Août 1982
FILMOGRAPHIE: Alan Parker (Alan William Parker) est un réalisateur, compositeur, scénariste et producteur britannique, né le 14 Février 1944 à Islington, Londres.
1975: The Evacuees (télé-film). 1976: Bugsy Malone. 1978: Midnight Express. 1980: Fame. 1982: Shoot the Moon. 1982: Pink Floyd The Wall. 1984: Birdy. 1987: Angel Heart. 1988: Mississippi Burning. 1990: Bienvenue au Paradis. 1991: Les Commitments. 1994: Aux bons soins du Dr Kellogg. 1996: Evita. 1999: Les Cendres d'Angela. 2003: La Vie de David Gale.
Chef-d'oeuvre du film musical qui mit en transe toute la génération 80 (que ce soit auprès des spectateurs lambdas, des millions de fans pour l'album référentiel de Roger Waters, des fumeurs de joint et des toxicos), Pink Floyd the Wall est l'objet filmique de tous les fantasmes, de toutes les exubérances. Une plongée vertigineuse dans l'âme d'un artiste moribond, un florilège de métaphores constituées autour de la question de libéralisme où sa puissance visuelle se télescope harmonieusement parmi une rythmique musicale tantôt tempétueuse, tantôt mélancolique.
Un méga trip visuel et auditif d'une puissance évocatrice dans son violent réquisitoire contre le fascisme des sociétés modernes, les sempiternels génocides des guerres d'états, le système scolaire et son éducation arbitraire, le conservatisme de nos juridictions, et à moindre échelle l'adultère provoquant chez la victime une déception morale en perdition. Conçu comme un gigantesque video-clip expérimental étalé sur une durée d'1h40, Alan Parker retrace avec onirisme, stylisme et lyrisme baroque (à l'instar des plages d'animation aussi fulgurantes qu'ensorcelantes !) le destin torturé de Pink, artiste rock notoire plongé dans une solitude aliénante. Reclus dans sa demeure tamisée, il se remémore avec hantise toute son enfance, de son trauma de la seconde guerre auquel son père s'y sacrifia, de sa relation avec sa mère poule, de sa solitude éprouvée à l'école, de son mariage raté et de son refuge vers la drogue. Au fil de ses souvenirs peu glorieux, il se rapproche un peu plus de la folie après avoir construit un mur mental l'empêchant de communiquer avec le monde extérieur. Alors que les fans hystériques s'impatientent à le retrouver sur scène, Pink se fond dans l'esprit schizophrène d'un dictateur tyrannique afin de châtier sa starification injustifiée et avant d'exploser les briques de son rempart.
Maelström d'imagerie musicale en roue libre, opéra-rock habité par la sédition libertaire d'un mélomane progressiste, Pink Floyd the Wall prêche pour l'assainissement de nos sociétés contemporaines sous la direction d'un cinéaste alchimiste adepte de poésie picturale. Sommet d'émotions viscérales et sensitives, ce cri d'alarme et de désespoir contre le carcan de nos magistratures politico-juridiques se porte en sacro-saint pour son appel à l'insurrection. Un témoignage essentiel, une validité musicale inoxydable traitée à la cadence infernale des tubes de Roger Waters, ténor légendaire de son double album fondateur.
Bruno Matéï
4èx
fabuleux film, album-concept très réussi, mise à nue des névroses de son compositeur Roger Waters, tout comme Tommy sera celle de Pete Townshend des WHO, y compris dans le film de Ken Russel (même si la Catharsis se révèlera pour lui beaucoup moins probante.)
RépondreSupprimerEn ce qui te concerne, Bruno, ton résumé et ton analyse sont très réussis mais pour ce qu'il en est de tes névroses et de tes obsessions je ne peux en dire en plus, ne te connaissant pas assez ! ; )
salut à toi
Mes névroses et mes obsessions correspondent beaucoup à celles de Roger Waters ! ^^
RépondreSupprimerSalut à toi Laurent ! ^^