mardi 6 octobre 2015

COOTIES

                                                                           Photo empruntée sur Google, appartenant au site thebergerie.net

de Jonathan Milott et Cary Murnion. 2014. U.S.A. 1h28. Avec Elijah Wood, Rainn Wilson, Alison Pill, Jack McBrayer, Leigh Whannell, Nasim Pedrad, Ian Brennan.

Sortie salles U.S: 18 Septembre 2015

FILMOGRAPHIE: Jonathan Milott et Cary Murnion sont deux réalisateurs américains. 
2014: Cooties


Précédé d'une réputation prometteuse grâce à l'ébauche de son trailer festif, Cooties emprunte la thématique de l'enfant-tueur sous le concept d'une comédie horrifique malencontreusement poussive ! De par son humour lourdingue gesticulé par des adultes héroïques trop orgueilleux et les épreuves de survie qu'ils doivent vaillamment endurer dont seuls le 1er acte plutôt prometteur (générique stylisé de mauvais goût à l'appui !) et son final homérique parviennent à éveiller un enthousiasme timoré. Car il faut avouer qu'au centre de l'intrigue, l'ennui s'y distille calmement lorsque nos survivants tentent par exemple de dénicher une issue de secours dans les conduits de l'établissement scolaire assiégé par des zombies en culotte courte ! La cause incombant à un virus infiltré dans les nuggets de poulets qu'une ado a incidemment ingéré à la cantine. 


La raison de ce ratage filmique émane indubitablement d'une réalisation maladroite façonnée par un duo de cinéastes en herbe puisqu'il s'agit de leur premier essai. Deux auteurs désinhibés dans leurs intentions louables de transgresser la morale du politiquement incorrect pour assassiner devant l'écran (en mode "gore pour rire") nos mioches et d'y dénoncer leur impudence comportementale ! Ces derniers n'hésitant pas arborer leur insolence triviale lorsqu'il s'agit de brocarder une écolière physiquement vérolée (la 1ère victime du virus) quand bien même le garnement le plus burné se vante fièrement de mater des photos X sur son smartphone auprès de l'autorité de son professeur (Elijah Wood endossant son rôle pédagogique avec une modestie sensiblement attachante). Si le thème sanitaire des méfaits de la Junk Found et son réquisitoire sur la démission parentale restent d'actualité en notre époque de crise, l'intrigue éculée se morfond ensuite uniquement sur l'enjeu stratégique des professeurs en sursis de survie. Des séquences de panique mollement emballées par son manque d'intensité débridée, alternant rebondissements horrifiques et gags de pacotille sous l'avarice de péripéties faiblement spectaculaires (si on épargne l'impact graphique de deux, trois bastons et agressions croquignolettes). On peut tout de même accorder un certain crédit au caractère spontané de nos insurgés éducateurs mais leurs réparties sensées provoquer l'hilarité, et leur comportement volontairement étourdi, finissent par ternir leur cohésion amiable, sans compter la pirouette annexe impartie à l'idylle du trio d'amants dont on éprouve aucune empathie. 


Une comédie triviale faussement trash et burnée, à contre-courant des outrances de Tromaville.
En résulte une série B de comptoir aux airs de déjà vu, une déception inconsolable malgré l'ambition louable des auteurs à daigner déroger les lois de la révérence par une violence cartoonesque trop hésitante et l'originalité d'un point de départ dénué d'audaces et de surprises (ou alors très peu !) .  

Bruno Matéï


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