Photo empruntée sur Google, appartenant au site swlove.ca
"Curse 2: The Bite" de Frederico Prosperi. 1989. Italie/U.S.A/Japon. 1h38. Avec Jill Schoelen, J. Eddie Peck, Jamie Farr, Savina Gersak, Marianne Muellerleile.
Sortie salles: 15 Février 1990
FILMOGRAPHIE: Frederico Prosperi est un réalisateur, scénariste et producteur italien.
1989: La Morsure.
Petite série B sans prétention bien connue des rats des vidéos-clubs des années 80, La Morsure est une co-production italo-américano-japonaise, l'unique réalisation de Frederico Prosperi (à ne pas confondre avec Franco Prosperi, réalisateur de Les Bêtes Féroces attaquent). S'inspirant de la Mouche sorti 3 ans au préalable, ce film d'exploitation particulièrement maladroit dans sa réalisation, ses situations aussi foutraques qu'improbables et le développement stérile des personnages puise l'essentiel de son intérêt dans la qualité des FX confectionnés par l'artisan Screaming Mad George et par son accumulation (immodérée) de péripéties complètement hallucinées. Le maître des maquillages s'en donnant à coeur joie pour insister sur les détails crapoteux d'une métamorphose imbitable rongée par la nécrose. Linéaire, le scénario se focalise sur la lente dégradation physique (et parfois morale pour ses actes de violence incontrôlée) d'un jeune touriste depuis sa morsure à la main d'un reptile d'origine inconnue.
Alors que le médecin part à sa recherche, faute de lui avoir inoculé le le mauvais antidote, sa compagne tente désespérément de le rejoindre depuis son arrestation policière. Une intrigue sommaire que le cinéaste illustre avec beaucoup de naïveté, de par l'attitude puérile des personnages (la VF proprement horripilante rajoutant dans le ridicule des situations), des incohérences parfois compromises par les ellipses et d'une gestion narrative malhabile (Frederico Prosperi ne sachant absolument pas structurer son histoire, aussi futile soit-elle !). Si l'improbabilité du concept peut prêter à rire (un serpent se met à germer dans le bras de la victime avant de proliférer de l'intérieur de son corps), la résultante émétique à l'écran nous provoque une fascination malsaine au fil d'une progression dramatique en crescendo. De par l'efficacité de l'imagerie crapoteuse ne lésinant pas sur les détails infectieux, le climat méphitique qui y règne préserve constamment notre attention, notamment par le biais intermittent de dérives gores à l'italienne. Et si la relation désoeuvrée des amants tombe à plat, faute d'une caractérisation dénuée d'intensité, on se prend néanmoins d'une futile compassion pour eux. En priorité pour la victime sévèrement martyrisée par sa condition reptilienne, d'autant plus contrainte de s'exiler depuis l'injustice de son emprise meurtrière et de l'impuissance de l'entourage.
Bourré de défauts, de maladresses, de dialogues et tronches à la fois affligeants et risibles, La Morsure s'extirpe pourtant miraculeusement de la médiocrité grâce à son climat fétide irrésistiblement fascinant, son charme bisseux et la facture tantôt homérique, tantôt cradingue des séquences-chocs et métamorphoses protéiformes. Un spectacle totalement débridé donc au goût de souffre palpable si bien que la génération 80 parviendra à nouveau à s'extasier auprès de ce concept aussi vrillé que jouissif.
Dédicace à Cédric Pichard
*Bruno
17.02.23. 4èx
Petite série B sans prétention bien connue des rats des vidéos-clubs des années 80, La Morsure est une co-production italo-américano-japonaise, l'unique réalisation de Frederico Prosperi (à ne pas confondre avec Franco Prosperi, réalisateur de Les Bêtes Féroces attaquent). S'inspirant de la Mouche sorti 3 ans au préalable, ce film d'exploitation particulièrement maladroit dans sa réalisation, ses situations aussi foutraques qu'improbables et le développement stérile des personnages puise l'essentiel de son intérêt dans la qualité des FX confectionnés par l'artisan Screaming Mad George et par son accumulation (immodérée) de péripéties complètement hallucinées. Le maître des maquillages s'en donnant à coeur joie pour insister sur les détails crapoteux d'une métamorphose imbitable rongée par la nécrose. Linéaire, le scénario se focalise sur la lente dégradation physique (et parfois morale pour ses actes de violence incontrôlée) d'un jeune touriste depuis sa morsure à la main d'un reptile d'origine inconnue.
Alors que le médecin part à sa recherche, faute de lui avoir inoculé le le mauvais antidote, sa compagne tente désespérément de le rejoindre depuis son arrestation policière. Une intrigue sommaire que le cinéaste illustre avec beaucoup de naïveté, de par l'attitude puérile des personnages (la VF proprement horripilante rajoutant dans le ridicule des situations), des incohérences parfois compromises par les ellipses et d'une gestion narrative malhabile (Frederico Prosperi ne sachant absolument pas structurer son histoire, aussi futile soit-elle !). Si l'improbabilité du concept peut prêter à rire (un serpent se met à germer dans le bras de la victime avant de proliférer de l'intérieur de son corps), la résultante émétique à l'écran nous provoque une fascination malsaine au fil d'une progression dramatique en crescendo. De par l'efficacité de l'imagerie crapoteuse ne lésinant pas sur les détails infectieux, le climat méphitique qui y règne préserve constamment notre attention, notamment par le biais intermittent de dérives gores à l'italienne. Et si la relation désoeuvrée des amants tombe à plat, faute d'une caractérisation dénuée d'intensité, on se prend néanmoins d'une futile compassion pour eux. En priorité pour la victime sévèrement martyrisée par sa condition reptilienne, d'autant plus contrainte de s'exiler depuis l'injustice de son emprise meurtrière et de l'impuissance de l'entourage.
Bourré de défauts, de maladresses, de dialogues et tronches à la fois affligeants et risibles, La Morsure s'extirpe pourtant miraculeusement de la médiocrité grâce à son climat fétide irrésistiblement fascinant, son charme bisseux et la facture tantôt homérique, tantôt cradingue des séquences-chocs et métamorphoses protéiformes. Un spectacle totalement débridé donc au goût de souffre palpable si bien que la génération 80 parviendra à nouveau à s'extasier auprès de ce concept aussi vrillé que jouissif.
Dédicace à Cédric Pichard
*Bruno
17.02.23. 4èx
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