Photo empruntée sur Google, appartenant au site psycho-dystopia.blogspot.com
de Christophe Gans. 2006. France/Canada. 2h05. Avec Radha Mitchell, Sean Bean, Laurie Holden, Jodelle Ferland, Deborah Kara Unger, Alice Krige, Kim Coates.
Sortie salles France: 26 Avril 2006. U.S: 21 Avril 2006
FILMOGRAPHIE: Christophe Gans est un réalisateur, producteur et scénariste français, né le 11 Mars 1960 à Antibes (Sud de la France). 1994: Necronomicon. 1995: Crying Freeman. 2001: Le Pacte des Loups. 2006: Silent Hill. 2014: La Belle et la Bête.
Cinq ans après le Pacte des Loups, Christophe Gans s'emploie de transposer à l'écran l'adaptation du célèbre jeu video Silent Hill. Pourvu d'un casting américain au charisme plutôt saillant, ce film d'ambiance à l'ancienne allie avec assez de bonheur et d'efficacité, climat feutré et horreur insidieuse sous l'allégeance d'un spectre infantile. Synopsis: Souffrant de grave somnambulisme au point d'intenter à sa propre vie, Sharon, 10 ans, est hantée par de terribles cauchemars l'incitant à se réfugier dans la ville fantomatique de Silent Hill. Sa mère Rose décide de l'emmener dans cet endroit sinistré afin de tenter de démystifier l'origine de ses récurrents cauchemars. Alors qu'une motarde se lance à ses trousses, Rose et Sharon vont se retrouver embarqués dans un monde parallèle où les habitants du quartier sont entièrement soumis à la manipulation d'une fanatique religieuse. Nanti d'une splendide photo lestement saturée et de décors ombrageux plutôt glauques et malsains, Silent Hill renoue avec les ambiances diffuses des films d'horreur d'antan où la suggestion primait plutôt que l'esbroufe grand-guignolesque. C'est du moins ce que l'on peut vanter lors de sa première partie lorsque, au rythme d'une douce mélodie, Rose et l'officier partent à la recherche de Sharon dans une ville cendrée noyée de brume. Ambitieux et inspiré, Christophe Gans prend son temps à narrer son histoire en s'attardant de prime abord à soigner le cadre d'une atmosphère rubigineuse assez envoûtante pour y croire.
De par ses pièces décrépites martyrisées par un ancien incendie et les apparitions dantesques de créatures difformes par leur morphologie fulgurante émanent un sentiment trouble d'insécurité et de malaise sous-jacent lorsque les forces des ténèbres se motivent à décourager l'investigation de nos héroïnes embarquées dans un dédale sans repère. Du moins avant de connaître les tenants et aboutissants des jumelles Sharon et Alessa étroitement liées à une affaire crapuleuse. Dénonçant dans sa seconde partie le fanatisme, l'obscurantisme et les superstitions du point de vue d'un séminaire religieux, le cinéaste implique ses thèmes autour d'une douloureuse affaire d'infanticide, quand bien même la pédophilie et la démission maternelle y seront les principaux ressorts. De par la sobriété des comédiennes inscrites dans une bravoure solidaire, l'empathie éprouvée renforce le caractère crédible de leur déambulation où cauchemar et réalité se confondent pour nous décrire un univers parallèle soumis à la malédiction d'une entité punitive. Outre le charisme prégnant des seconds-rôles inscrits dans le cynisme de l'influence meurtrière, on peut également saluer la présence malingre de Jodelle Ferland endossant dans une physionomie tantôt candide, tantôt hostile le double rôle équivoque de Sharon/Alessa avec assez d'étrangeté pour se confondre dans leur esprit torturé.
Hormis quelques défaillances rythmiques, son caractère déroutant pour autant fascinant et la médiocrité de certains FX en CGI alors que certains effets gores auraient été beaucoup plus percutants auprès d'un réalisme charnel, Silent Hill parvient efficacement à troubler et fasciner parmi le souci formel de retranscrire à l'écran un univers proprement atypique (même si certaines références à Hellraiser sont de mise pour le côté SM de créatures et victimes suppliciées). Par son climat tantôt mélancolique, tantôt malsain, et l'intensité douloureuse de son récit compromis au martyr infantile, Silent Hill laisse en mémoire des images marquantes aussi envoûtantes (les errances de l'héroïne au sein de la ville fantôme sont sans doute les passages les plus atmosphériques) que cauchemardesques (la damnation apocalyptique dans l'antre de l'église et la cruauté des châtiments corporels qui s'ensuit). Dommage toutefois que sa structure narrative soit aussi inachevée que maladroite et parfois confuse si bien que Silent Hill aurait pu être beaucoup plus convaincant, terrifiant et réaliste pour accéder au rang de classique du genre. Mais ne boudons pas non plus notre plaisir actuel à travers ce très bon moment d'étrangeté aussi dépaysant que tourmenté tant il laisse des traces dans l'encéphale pour s'y replonger avec plaisir aux prochains visionnages. Or, quelque soit ses couacs précités, Silent Hill reste également en tout état de cause une réussite formelle éblouissante.
*Bruno
4èx. VF.
Quand on a joué pendant des nuits entières à Silent hill avec la PlayStation , on est plus sensible au film...L'ambiance incroyablement malsaine, glauque et diabolique du jeu a été parfaitement reconstituée par Christophe Gans !! Le visuel est magnifique, l'ambiance sonore, composée de crissements et de grésillements industriels avec cette neige de cendre sur la ville aide grandement à donner un air surréalistes, j'ai adoré...J'ai été déçue par le 2 par contre.
RépondreSupprimerBonjour, Il existe une version fan edit dont le montage tente d’expurger au maximum le film de l’encombrant personnage du père (dont Gans ne voulait pas) et il vaut le coup d’oeil...
RépondreSupprimerBonjour, je ne savais pas ça, ça peut être intéressant ! (c'est vrai qu'à chacune de ses apparitions on sort de l'univers fantomatique de silent hill)
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