jeudi 12 novembre 2015

The Devil's Rejects

                                                                    Photo empruntée sur Google, appartenant au site jeknight.deviantart.com 

de Rob Zombie. 2005. U.S.A. 1h50 (Director's Cut). Avec Sid Haig, Bill Moseley, Sheri Moon Zombie, William Forsythe, Ken Foree, Matthew McGrory, Leslie Easterbrook, Geoffrey Lewis.

Sortie salles France: 19 Juillet 2006 (Interdit aux - de 16 ans). U.S: 22 Juillet 2005

FILMOGRAPHIE: Rob Zombie est un chanteur, musicien et réalisateur américain, né le 12 Janvier 1965 à Haverhill, dans le Massachusetts.
2003: House of 1000 Corpses. 2005: The Devil's Rejects. 2007: Werewolf Women of the S.S. (trailer). 2007: Halloween. 2009: Halloween 2. 2012: The Lords of Salem. 2016: 31.


"Famille de démons sur bitume brûlant : The Devil’s Rejects".
Faisant suite à La Maison des 1000 morts, The Devil’s Rejects en modifie la topographie horrifique pour épouser l’ultra-violence d’un road movie poisseux, où le shérif Wydell traque trois psychopathes : le Capitaine Spaulding, Otis Driftwood et Baby Firefly. Fou de haine depuis que son frère a succombé sous leurs coups, John Quincy Wydell foule aux pieds la loi pour mieux les piéger, quitte à y perdre son âme dans une vendetta suintant la lâcheté et la soif de sang. Road movie fiévreux et dégénéré, hommage fangeux aux bandes des Seventies — Massacre à la tronçonneuse en étendard — Rob Zombie transcende le portrait d’anti-héros habités par une pulsion de mort déguisée en soif de liberté. Avec un jusqu’au-boutisme cru, il étale sans fard leurs exactions gratuites, secouant le spectateur entre rire nerveux, malaise moral et fascination morbide. Certaines scènes extrêmes imposent un réalisme poisseux, à la lisière du soutenable, quand des victimes en charpie implorent qu’on abrége leur agonie.

Si le scénario déroule une linéarité presque scolaire, le brio de la mise en scène engendre une succession de séquences anthologiques. D’un réalisme documentaire et d’une audace crue, Zombie provoque sans relâche, étalant humiliations et tortures avec une immoralité ricanante. Qu’il scrute ses sociopathes fraternels ou la dérive furieuse d’un shérif en roue libre, The Devil’s Rejects croque un jeu du chat et de la souris dans une Amérique rurale peuplée de rednecks ignares. Les seconds rôles, trognes grotesques et verve de caniveau (jusqu’à une transaction de poulets hilarante), injectent une cocasserie malsaine au cœur du carnage. Entre ces faces vulgaires et notre trio qui pue la sueur et la crasse, Zombie tire une parodie sarcastique, limite cartoonesque, de malfrats dépravés, ivres de sexe, de drogue, d’alcool et surtout de sang.

Et pourtant, miracle noir : dans la dernière ligne droite, les bourreaux basculent victimes, quand un shérif ricanant fraude les règles pour les humilier à son tour. Surgit alors, contre toute attente, un soupçon d’empathie pour ces déchets humains, frères soudés par l’amour du vice et un désir de liberté absolue. Zombie cueille l’émotion sur le bitume : clichés solaires, sourires exaltés, un instant volé au cauchemar, comme si ces rebuts de l’humanité frôlaient, eux aussi, l’idée du bonheur.


"Les Nouveaux Sauvages".
Aussi dérangeant qu’hilarant dans son festin d’ultra-violence cartoonesque (pour les amateurs de bandes déviantes et sardoniques), The Devil’s Rejects transcende le portrait au vitriol de psychopathes en une « horde sauvage » moderne, cherchant l’enfer le plus paisible possible. Un moment de cinéma inoubliable, incarné par des comédiens viscéraux, un chef-d’œuvre d’immoralité où palpite, malgré tout, l’illusion d’un humanisme désespéré.

— Bruno Matéï
3èx 

La Critique de Mathias Chaput:
Véritable bombe pondue par un Rob Zombie en état de grâce, "Devil's rejects" est un film qui devance tous ces prédécesseurs au niveau de la violence !

Outrancier dans son fond et dans sa forme mais passionnant à suivre car parfaitement rythmé et bien joué, ce métrage tient largement ses promesses et se distingue des autres par une originalité peu commune ou très peu exploité, à savoir qu'on a plus de compassion pour les tueurs que pour la police...

"The devil's rejects" est un mastodonte, une machine de guerre qui annihile tout sur son passage, recelant de moments d'anthologie et ponctué de dialogues cultes même si faisant la part belle aux invectives...

Faisant référence non sans un humour décalé et jubilatoire à plusieurs événements d'outre Atlantique ou à des figures emblématiques comme Groucho Marx ou même Elvis Presley, Rob Zombie se fait plaisir et NOUS fait plaisir et ne plagie à aucun moment les autres (même si le tout début peut faire légèrement penser à "Massacre à la tronçonneuse")...

Un montage ultra serré se servant de plans fixes et un final prodigieux tout en nuances permet au spectateur de garder un recul approprié face à ce déchaînement de brutalité (Rob Zombie n'y allant vraiment pas de main morte) et fait accéder l'oeuvre au sommet du genre, sorte de mélange entre "La dernière maison sur la gauche", "Tueurs nés" et "Dirty Harry"...

Toute une culture vintage se retrouve dans un film qui mettra tout le monde d'accord, transcendé par une folie pure et ambiante que l'on n'avait pas vue depuis longtemps !

Déjà huit ans et pas une seule ride !

Un pur must à déguster sans modération !
Note : 10/10


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