mardi 14 juin 2016

Saturn 3

                                               Photo empruntée sur Google, appartenant au site saturn3makingof.com

de Stanley Donen. 1980. Angleterre. 1h28. Avec Farrah Fawcett, Kirk Douglas, Harvey Keitel, Ed Bishop, Roy Dotrice.

Sortie salles France: 28 Mai 1980. U.S: 15 Février 1980.

FILMOGRAPHIE: Stanley Donen est un réalisateur américain, né le 13 avril 1924 à Columbia (Caroline du Sud).1949 : Un jour à New York (On the Town). 1951 : Mariage royal. 1952 : Love Is Better Than Ever. 1952 : Chantons sous la pluie . 1952 : L'Intrépide. 1954 : Donnez-lui une chance. 1954 : Les Sept Femmes de Barbe-Rousse. 1954 : Au fond de mon cœur. 1955 : Beau fixe sur New York. 1955 : Kismet (non-credité au générique). 1957 : Drôle de frimousse. 1957 : Pique-nique en pyjama. 1957 : Embrasse-la pour moi. 1958 : Indiscret. 1958 : Cette satanée Lola. 1960 : Chérie recommençons. 1960 : Un cadeau pour le patron. 1960 : Ailleurs l'herbe est plus verte. 1963 : Charade. 1966 : Arabesque. 1967 : Voyage à deux. 1967 : Fantasmes. 1969 : L'Escalier. 1974 : Le Petit Prince. 1975 : Les Aventuriers du Lucky Lady. 1978 : Folie Folie. 1980 : Saturn 3. 1984 : La Faute à Rio.


Quand on pense que derrière Saturn 3 se planque le réalisateur de Chantons sous la Pluie, on peine à le croire tant le spectacle kitchissime s'érige en série B du Samedi soir. De par son intrigue aussi futile que niaise, du jeu cabotin d'acteurs notoires mais attachants et de décors high-tech étonnamment soignées pour l'époque (merci John Barry, décorateur de la Guerre des Etoiles et de Superman alors qu'il quitta ici précipitamment les commandes de la réalisation après seulement 1 semaine de tournage !), Saturn 3 fait office d'ovni saugrenu. A mi-chemin entre l'épigone trivial d'Alien et du précurseur "docile" de Terminator. Visez un peu le pitch d'après un concept de John Barry himself ! Un capitaine sans vergogne s'est invité dans la station de recherche écolo d'Adam et Axelle afin de tester la technologie d'un androïde téléguidé par transmission de pensée. Bien évidemment, le robot finit par échapper à son contrôle et sème le zouc auprès du duo agronome. Diffusé un lundi soir dans le cadre de l'émission culte l'Avenir du FuturSaturn 3 fit son p'tit effet ludique lors de sa diffusion au début des années 80. 


Aujourd'hui encore, et malgré son caractère naïf et obsolète, le film parvient à divertir aimablement d'après son lot de courses poursuites censées susciter l'angoisse depuis que nos deux survivants tentent de contredire l'arrogance d'Hector le robot. Malgré l'aspect redondant de sa narration faiblarde en soubresauts, Saturn 3 nous tient en éveil sous l'impulsion complice (et également improbable !) de Kirk Douglas et Farrah Fawcet. Un couple en étreinte amoureuse que le capitaine James s'efforce de nuire en guise de jalousie et d'érotomanie. Harvey Keitel incarnant à merveille ce rôle antipathique à l'aide d'une gouaille détestable. D'autre part, grâce à l'aspect immersif du décorum futuriste faisant office de cocon domestique et grâce à la posture quelque peu fascinante d'Hector là aussi convaincant de par son anatomie humanoïde truffée de détails techniques, Saturn 3 amuse gentiment avec une fantaisie parfois débridée. Les déplacements atones de celui-ci cultivant un certain charisme hostile à daigner nuire à autrui sous la mainmise de son créateur dénué de vergogne. Le score aux accents horrifiques d'Elmer Bernstein renforçant notamment l'aspect menaçant de la créature de métal lors de ces affrontements bellicistes. On apprécie enfin en guise de cerise sur le gâteau l'intrusion (toutefois) concise d'effets gores assez réussis (le cadavre déchiqueté par les câbles lors du prologue, une main sectionnée ainsi que la tête humaine implantée sur la tête d'Hector !).


Dans l'espace, Hector joue au phallocrate !
Série B relativement plaisante, un tantinet sexy (les tenues frivoles de Farraw, le cul nu de Douglas !) et atmosphérique, Saturn 3 compte sur l'autorité altruiste du vétéran Kirk Douglas, le sex-appeal de Farraw Fawcett et le charisme hiératique d'Hector pour nous divertir sans prétention. Quelque peu loufoque mais aussi fascinant grâce à son esthétisme formel immersif, Saturn 3 saura encore contenter les amateurs de plaisir innocent en prime d'y distraire les passéistes de l'Avenir du Futur marqués à jamais par cette prod hybride, aussi mineur soit son contenu prévisible (à l'instar de son final pas aussi spectaculaire que prévu mais néanmoins avenant). 

*Eric Binford.
14.06.16
07.10.21

1 commentaire:

  1. Tiens, c'est marrant ça! Je l'ai vu tout récemment! Un film qui m'a beaucoup amusé! ^^ Je trouvais quand même que le robot avait quelque chose d'angoissant, peut être son look, je sais pas...

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