"Sssssss" de Bernard L. Kowalski. 1973. U.S.A. 1h39. Avec Strother Martin, Dirk Benedict, Heather Menzies-Urich, Richard B. Shull, Tim O'connor.
Sortie salles France: 8 Mai 1974
FILMOGRAPHIE: Bernard L. Kowalski est un réalisateur et producteur américain, né le 2 Août 1929 à Brownsville, Texas, décédé le 26 Octobre 2007 à Los Angeles, Californie. 1958: Hot car girl. 1958: Night of the Blood Beast. 1959: Attack of the Giant Leeches. 1959: Blood and Steel. 1961: Las Vegas Beat. 1968: Krakatoa à l'est de Java. 1969: Stiletto. 1970: Macho Callahan. 1971: Panique en plein ciel (télé-film). 1971: Black Noon (télé-film). 1972: Women in chains (télé-film). 1972: Two for the Money (télé-film). 1972: The New Healers (télé-film). 1972: The Woman Hunter (télé-film). 1973: SSSnake. 1975: The Supercops (télé-film). 1976: Risko. 1977: Flight to holocaust (télé-film). 1978: The Nativity (télé-film). 1979: Marciano (télé-film). 1980: Nick and the Dobermans (télé-film). 1980: Turnover Smith (télé-film). 1980: Patrouille de nuit à Los-Angeles (télé-film). 1983: Johnny Blue (télé-film). 1988: Miracle at Beekman's Place (télé-film). 1989: Nashville Beat (télé-film).
Autrefois inédit en Vhs et mais diffusé à l'époque sur la chaîne TV6 au coeur des années 80, SSSSnake marqua une génération de téléspectateurs pour ceux ayant eu l'opportunité de le découvrir un dimanche soir. Réalisateur prolifique ayant aussi bien oeuvré au cinéma qu'à la TV (on lui doit des épisodes de Magnum, K2000, Supercopter, Tonnerre de Feu, Mike Hammer, Simon et Simon, les Petits génies, Chips, Barreta, etc...), Bernard L. Kowalski réalise en 1973 une série B horrifique plutôt efficace par son rythme soutenu largement rehaussé du réalisme documenté imparti aux reptiles. Car comme le souligne son avertissement liminaire, tous les serpents sont bel et bien d'authentiques spécimens ramenés de Bangkok (les Cobras royaux) et de Singapour (le Python) et non de vulgaires effets spéciaux façonnés à base de prothèses et latex. 155 étaient d'ailleurs présents sur le tournage dont la moitié venimeux ! Quant à la métamorphose de David en reptile humain, si les effets cheap peuvent timidement prêter à sourire, le réalisme imparti à sa souffrance physique (râles d'agonie à l'appui !) finit rapidement par provoquer l'effroi avec une empathie teintée de désespoir. Certaines séquences fortement dérangeantes insufflant d'ailleurs un climat résolument malsain, tant pour la déchéance humaine des sujets (le héros en mutabilité puis celui exposé dans un cirque !) que du combat réalisé sans trucage entre une mangouste et un cobra royal ! Ainsi, en fustigeant la moralité du cinéaste, on peut donc se scandaliser de cette éventuelle maltraitance animale !
Prenant pour thème le savant fou délibéré ici à expérimenter du venin reptilien sur un cobaye humain au profit de notre survie (c'est à dire s'immuniser contre la pollution, les fléaux, la famine et l'holocaust), SSSnake emprunte le schéma classique d'une série B horrifique à l'aura de souffre perméable. De par ces quelques situations et clichés éculées (le rival aux gros bras molestant la tranquillité du couple avant une riposte punitive) et ses séquences chocs censées provoquer l'effroi (l'agression sous la douche puis celle dans la cave), SSSnake ne peut laisser indifférent l'amateur de déviance horrifique. Et en dépit de son cheminement inévitablement prévisible entrecoupé d'une situation sentimentale censée dramatiser la romance (la fille du docteur ne doit pas avoir de rapport sexuel avec David au risque d'être contaminée !), SSSSnake insuffle un suspense anxiogène quand au sort de ses amants (sobrement incarnés par Dirk Benedict et Heather Menzies-Urich) soumis à l'influence paternelle de Stoner. Ce dernier rivalisant de cynisme et sournoiserie à parfaire ses expérimentations inhumaines après avoir osé improviser une vendetta meurtrière. Tout un programme expéditif donc dénué de moralité. Strother Martin endossant avec charisme l'archétype du savant faussement affable habité d'un dessein littéralement exubérant pour notre grand bonheur de récit vrillé. Si la première partie n'apporte pas grand chose à l'évolution du récit (en dépit des enjeux humains pour l'idylle du couple), les personnages s'avèrent suffisamment attachants et la mise en scène assez adroite, notamment lorsqu'elle s'efforce de crédibiliser numéros d'exhibition et expérimentations avec les reptiles. Mais c'est lors de son second acte que SSSSnake renchérit dans l'effroi viscéral avec la condition torturée de David réduit à l'état de Cobra royal ! La encore, les effets spéciaux artisanaux parviennent sobrement à transcender l'improbable en insistant sur la dimension humaine de la créature soumise. Le final franchement malsain et audacieux s'avérant par ailleurs d'une grande cruauté dans son refus de compromis, sachant que l'image se fige sur un hurlement insoutenable.
En dépit de son aspect télévisuel (non dénué de charme) et du manque d'ambition d'un concept aussi saugrenu que débridé (Bernard L. Kowalski survole à mon sens le potentiel de son intrigue), SSSSnake parvient sans peine à fasciner, terrifier, révulser et impressionner par son climat malsain où (l'omniprésence) de réels reptiles se prêtent à la complicité des comédiens avec troublante hostilité ! A l'instar du combat final imparti entre le savant et le cobra domestique. Une authentique perle culte donc rehaussée d'une aura de soufre toujours plus tangible (la dernière demi-heure est immanquable) si bien qu'il m'a aujourd'hui beaucoup plus impressionné que lors de sa diffusion TV dans les années 80.
En dépit de son aspect télévisuel (non dénué de charme) et du manque d'ambition d'un concept aussi saugrenu que débridé (Bernard L. Kowalski survole à mon sens le potentiel de son intrigue), SSSSnake parvient sans peine à fasciner, terrifier, révulser et impressionner par son climat malsain où (l'omniprésence) de réels reptiles se prêtent à la complicité des comédiens avec troublante hostilité ! A l'instar du combat final imparti entre le savant et le cobra domestique. Une authentique perle culte donc rehaussée d'une aura de soufre toujours plus tangible (la dernière demi-heure est immanquable) si bien qu'il m'a aujourd'hui beaucoup plus impressionné que lors de sa diffusion TV dans les années 80.
*Bruno
02.11.22
21.06.16
"Tous les reptiles montrés dans ce film sont réels. Les cobras royaux ont été importé de Bangkok, le python de Singapour. Nous souhaitons remercier l'équipe et les acteurs pour leur courage... car ils ont été exposés à des conditions très dangereuses."
"Tous les reptiles montrés dans ce film sont réels. Les cobras royaux ont été importé de Bangkok, le python de Singapour. Nous souhaitons remercier l'équipe et les acteurs pour leur courage... car ils ont été exposés à des conditions très dangereuses."
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