Photo empruntée sur Google, appartenant au site cinemalamorte.es
"Un Bianco Vestito Per Marailé" de Romano Scavolini. 1972. Italie. 1h28. Avec Ida Galli, Ivan Rassimov, Luigi Pistilli, Pilar Velázquez, Ezio Marano
Sortie salles France: 10 Avril 1975
FILMOGRAPHIE: Romano Scavolini est un réalisateur italien né le 17 JuiN 1940.
2007 Two Families, 2005 L'apocalisse delle scimmie, 2004 Le ultime ore del Che (documentary), 1988 Dog Tags, 1981 Cauchemars à Daytona Beach, 1980 Savage Hunt, 1973 Servo suo, 1973 Cuore, 1972 Exorcisme tragique - Les monstres se mettent à table, 1969 Entonce, 1969 L'amore breve, 1968 La prova generale, 1966 A mosca cieca
Giallo méconnu tout juste édité en galette numérique par Le Chat qui fume, Exorcisme tragique puise une certaine originalité dans sa forme gothico-baroque lorsqu'une poignée de convives sont invités dans le manoir de Marialé pour se livrer à une débauche communautaire. Quelques années au préalable, cette dernière eut été témoin des meurtres de sa mère et de son amant perpétrés par son père (une séquence onirique où la nature solaire se confond au climat macabre depuis les exactions vengeresses). Alors que la fête bat son plein, un mystérieux tueur s'empresse de les assassiner un à un. Dirigé par Romano Scavolini, auteur italien du célèbre Cauchemar à Daytona beach (sommet de gore crapoteux resté dans toutes les mémoires !), Exorcisme Tragique insuffle un climat d'étrangeté assez insolite lors de sa première partie.
Tant par la visite impromptue qu'entament les occupants dans les souterrains poussiéreux du château parmi les toiles d'araignées et des mannequins cadavériques, que leur orgie nocturne où alcool et exhibition érotique se chevauchent sans modération. Affublés de déguisements de carnaval et communément entraînés dans une spirale de débauche, ces derniers se pavanent devant le témoignage fragilisé de Marialé. Asservie par son mari et le majordome car contrainte par la force d'ingurgiter un traitement médicamenteux, cette dernière tente d'exorciser ses vieux démons en empruntant la robe mortifère de sa mère. Si le cheminement narratif dénué de raison à de quoi dérouter durant la première heure par son climat d'insolence en roue libre (la posture exubérante des protagonistes plongés dans un état second), le spectateur s'y laisse facilement envoûter quand bien même Romano Scavolini soigne la forme stylisée d'un esthétisme fringant. Avec souci du cadrage alambiqué magnifiant ses pièces domestiques et éclairés d'une photo flamboyante, Exorcisme Tragique flatte notre vision et l'ouïe sous le score mélodique de Fiorenzo Carpi. La seconde partie, beaucoup mieux rythmée dans sa dérive criminelle, s'écarte parfois de l'intimité du huis-clos pour filmer les extérieurs d'une nature crépusculaire inhospitalière, comme le souligne l'intervention des chiens cerbères. Si son final prévisible ne surprend pas quant à l'identité de l'assassin, la manière habile dont Romano Scavolini parachève son histoire fait preuve de dérision et d'intensité dramatique pour répéter la boucle du passé traumatique.
Sympathique slasher où érotisme, beuveries et châtiments punitifs finissent par se télescoper, Exorcisme Tragique réveille singulièrement le thème du trauma infantile sous l'impulsion d'un témoignage effronté. Une oeuvre mineure pour le genre mais assez hétérodoxe par son schéma narratif et d'une emprise de séduction assez expressive.
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