Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr
de Jamie Babbit. 2005. U.S.A. 1h34. Avec Elisha Cuthbert, Camilla Belle, Edie Falco, Martin Donovan, Shawn Ashmore, Katy Mixon :
Sortie salles: 1er Septembre 2006
FILMOGRAPHIE: Jamie Babbit, née le 16 novembre 1970 à Shaker Heights dans l'Ohio, est une réalisatrice américaine. 1999 : But I'm a Cheerleader. 2005 : The Quiet. 2007 : Itty Bitty Titty Committee. 2013 : Breaking the Girls. 2014 : Untitled Riddle/Salahuddin Project (téléfilm)
2015 : Addicted to Fresno.
Inédit en salles en France, The Quiet emprunte la thématique de la famille dysfonctionnelle par le biais de l'inceste. Depuis la récente mort de son père, Dot part se réfugier chez son oncle en se faisant passer pour une sourde et muette. Nina, jeune adolescente au physique de poupon est victime d'abus sexuels par ce dernier alors que sa mère dépressive préfère l'ignorer. Si au départ Dot devient le souffre douleur de Nina lors d'incessantes brimades scolaires, une amitié commence à s'instaurer entre elles au fil de confidences tenues secrètes.
Drame psychologique à l'ambiance aussi trouble que vénéneuse, The Quiet a de quoi surprendre sous son aspect ludique de thriller (faussement) commercial. La réalisatrice parvenant à structurer une intensité dramatique au fil d'un cheminement criminel où le suspense latent se télescope avec les apartés des deux ados perturbées. Sans céder à la facilité d'une mécanique à suspense éculée (l'expectative du meurtre), Jamie Babbit préfère souligner les rapports ambigus impartis aux deux ados en quête d'exutoire. Dot endossant depuis la mort de ses parents le rôle d'une sourde/muette afin de se faire oublier alors que Nina tente de tolérer ses pulsions d'amour/répulsion avec son père en humiliant cette dernière. Abordant la sexualité adolescente (tant du point de vue de Dot et de Nina que celui introverti de Connor), The Quiet dérange par son atmosphère malsaine où la déviance morale d'un père va finalement permettre de consolider une étrange histoire d'amitié. Dot et Nina se rapprochant toujours un peu plus au fil de confidences où la haine ose préméditer une stratégie criminelle. Cette ambiance trouble de malaise existentiel, de perversité sexuelle et de désir morbide est renforcé du jeu sobre des comédiennes insufflant de la spontanéité dans leur fonction torturée.
Captivant et dérangeant au fil d'une intrigue criminelle censée provoquer la rédemption, The Quiet surprend par son parti-pris de souligner les rapports fragiles de deux ados perturbées par leur éveil sexuel plutôt que d'afficher un thriller convenu. Une étonnante découverte donc dont l'ambiance hermétique et parfois envoûtante nous laisse un goût amer dans la bouche.
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