de David Blyth. 1984. Nouvelle-Zélande. 1h18. Avec Norelle Scott, William Upjohn, Margaret Umbers, Michael Hurst, David Letch.
Sortie salles Nouvelle-Zélande: 25 Avril 1985
FILMOGRAPHIE: David Blyth est un réalisateur, scénariste et producteur néo-zélandais né 1956 à Auckland. 2013: Ghost Bride. 2010 Wound. 2004 Bound for Pleasure (Video documentary). 2001 Exposure (Video). 1997 Rouge sang. 1995 The Call Up. 1994: Kahu & Maia. 1992: My Grandpa Is a Vampire. 1990 Virus vampire. 1989 House III (non crédité). 1984 Death Warmed Up. 1983 It's Lizzie to Those Close (télé-film). 1980 A Woman of Good Character. 1978 Angel Mine.
Expérience de cinéma extrême inédite en salles dans l'hexagone mais bien connue des vidéophiles lors de sa location Vhs éditée par René Chateau, Death Warmed Up est une production néo-zélandaise façonnée par un esprit dégénéré. David Blyth nous entraînant dans une sarabande infernale jusqu'au-boutiste à travers son maelstrom d'images frénétiques où se disputent gore craspec et excentricité comportementale inscrite dans la démence. Trip expérimental dégingandé, notamment au niveau des cadrages obliques et d'une caméra à l'épaule constamment agressive (et tantôt rotative !), Death warmed-up fait office d'ovni vitriolé si bien que son scénario à la fois foutraque et improbable n'est qu'un prétexte pour y cristalliser un univers déluré afin de perdre les repères du spectateur médusé par son climat d'hystérie collective.
Après avoir purgé 7 ans en psychiatrie, faute d'avoir assassiné ses parents, Michael est déterminé à retrouver le responsable de son internement. Un savant fou perfide ayant comme unique dessein de découvrir le secret de l'immortalité en pratiquant d'horribles expériences sur des cobayes humains. Avec sa compagne et un couple, Michael parvient à retrouver sa trace au sein d'une archipel reculée. Mais sur place, ils sont rapidement agressés par des marginaux motorisés avant d'être poursuivis par des zombies et des infirmiers persifleurs ! Un pitch incongru digne d'une série Z que David Blyth parvient à transcender par une inventivité formelle (même si les décors standards sont réduits au minimum) et une avalanche de situations horrifiques d'une vigueur dérangeante. Le cinéaste insistant abusivement de plans serrés sur l'expression déjantée des comédiens avant d'exacerber la violence des corps à corps entre survivants et agresseurs. Parmi l'impulsion névrosée de ces interprètes amateurs inconnus du public français, leur surjeu se prête harmonieusement au climat bisseux de cette production indépendante de souche néo-zélandaise. Car sous le faisceau de spots de lumières criards, d'une partition dissonante et d'une scénographie fétide érigée autour d'une clinique chirurgicale (dissection en gros plan de boites crâniennes !), Death warmed-up nous confine dans un dédale malsain en chute libre. A l'instar de sa dernière demi-heure apocalyptique aussi explosive et méchamment sanglante que tragique et vertigineuse (notamment ce plan final d'une vigueur émotionnelle en berne dans toutes les mémoires).
Totalement fou, saugrenu et nonsensique (ou alors si peu), Death warmed-up transcende l'expérience atypique d'un cauchemar sur pellicule aussi glauque que bigarré. Un authentique film culte justement récompensé de la Licorne d'Or à Paris prouvant en l'occurrence que son impact visuel reste toujours aussi probant que dépaysant. (on peut d'ailleurs aussi relever en arrière plan - et en guise d'ironie - l'environnement contrairement rassurant de ces vastes plaines verdoyantes).
B-M. 5èx
05.08.24. Vostfr
08.11.16
08.03.11. (161)
Récompense: Licorne d'Or au festival du film fantastique du Rex à Paris, 1984.
Récompense: Licorne d'Or au festival du film fantastique du Rex à Paris, 1984.
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