mardi 8 novembre 2016

Death Warmed-up. Licorne d'Or au rex de Paris, 1984.

                                               Photo empruntée sur Google, appartenant au site cinemascream.com

de David Blyth. 1984. Nouvelle-Zélande. 1h18. Avec Norelle Scott, William Upjohn, Margaret Umbers, Michael Hurst, David Letch.

Sortie salles Nouvelle-Zélande: 25 Avril 1985

FILMOGRAPHIE: David Blyth est un réalisateur, scénariste et producteur néo-zélandais né 1956 à Auckland. 2013: Ghost Bride. 2010 Wound. 2004 Bound for Pleasure (Video documentary). 2001 Exposure (Video). 1997 Rouge sang. 1995 The Call Up. 1994: Kahu & Maia. 1992: My Grandpa Is a Vampire. 1990 Virus vampire. 1989 House III (non crédité). 1984 Death Warmed Up. 1983 It's Lizzie to Those Close (télé-film). 1980 A Woman of Good Character. 1978 Angel Mine.


"Dans le crâne du cauchemar".
Expérience de cinéma extrême, inédite en salles dans l’Hexagone mais bien connue des vidéophiles grâce à sa location VHS éditée par René Chateau, Death Warmed Up est une production néo-zélandaise façonnée dans un esprit dégénéré. David Blyth nous entraîne dans une sarabande infernale, jusqu’au-boutiste, portée par un maelstrom d’images frénétiques où s’entrelacent gore craspec et excentricité comportementale noyée dans la démence. Trip expérimental dégingandé - cadrages obliques, caméra à l’épaule agressive, parfois rotative - Death Warmed Up fait office d’ovni vitriolé, dont le scénario foutraque et improbable ne sert que de prétexte à cristalliser un univers déluré, voué à perdre les repères d’un spectateur médusé par ce climat d’hystérie collective.


Synopsis: Après avoir purgé sept ans en psychiatrie pour le meurtre de ses parents, Michael part à la recherche du véritable responsable : un savant fou perfide, obsédé par le secret de l’immortalité, qu’il tente d’atteindre au moyen d’horribles expériences sur des cobayes humains. Accompagné de sa compagne et d’un couple d’amis, il retrouve sa trace dans un archipel isolé. Mais sur place, ils sont bientôt agressés par des marginaux motorisés, puis pourchassés par des zombies et des infirmiers persifleurs !  

Un pitch absurde digne d’une série Z que David Blyth transcende par une inventivité formelle, malgré des décors standards réduits au minimum, et une avalanche de situations horrifiques d’une vigueur dérangeante. Le cinéaste insiste avec fureur sur des plans serrés, captant les expressions hallucinées de comédiens exaltés, avant d’exacerber la violence des corps à corps entre survivants et agresseurs. Portés par une impulsion névrosée, ces interprètes amateurs — inconnus du public français — offrent un surjeu en parfaite harmonie avec le climat bisseux de cette production indépendante née des terres néo-zélandaises.

Sous les faisceaux de lumières criardes, une partition dissonante et une scénographie fétide érigée autour d’une clinique chirurgicale - où l’on dissèque des boîtes crâniennes en gros plan - Death Warmed Up nous enferme dans un dédale malsain en chute libre. Sa dernière demi-heure, apocalyptique, s’avère aussi explosive et méchamment sanglante que tragique et vertigineuse, culminant dans un plan final d’une vigueur émotionnelle gravée dans toutes les mémoires.


Une expérience schizophrène, en roue libre, animée par une démence contagieuse.
Totalement fou, saugrenu et nonsensique (ou alors si peu), Death Warmed Up transcende l’expérience atypique d’un cauchemar sur pellicule, aussi glauque que bigarré. Un authentique film culte, justement récompensé par la Licorne d’Or à Paris, preuve que son impact visuel reste aussi probant que dépaysant - avec, en arrière-plan, comme un pied de nez ironique, l’environnement rassurant de vastes plaines verdoyantes.

— le cinéphile du cœur noir

B-M. 5èx
05.08.24. Vostfr
08.11.16
08.03.11. (161)

Récompense: Licorne d'Or au festival du film fantastique du Rex à Paris, 1984.

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