lundi 17 avril 2017

The Devil's Candy. Prix du Public, Gérardmer 2017.

                                                        Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Sean Byrne. 2015. U.S.A. 1h19. Avec Ethan Embry, Shiri Appleby, Kiara Glasco, Pruitt Taylor Vince, Craig Nigh

Sortie salles U.S: 17 Mars 2017

FILMOGRAPHIE: Sean Byrne est un réalisateur et scénariste australien. Après avoir entamé en 2006 quelques courts-métrages remarqués et un documentaire (The Secret), il dirige sa première réalisation trois ans plus tard avec The Loved Ones. 2015: The Devil's Candy.

 
"Chuchotements dans les cordes".
Révélé par la percutante surprise The Loved Ones, Sean Byrne persévère dans l’horreur "australienne" avec le très réussi The Devil’s Candy. Une histoire satanique portée par une passion commune pour la musique du metal, que partagent un père, une fille et un mystérieux étranger. 

Synopsis: Un couple emménage dans une vaste demeure, théâtre récent d’un double meurtre. Fan de métal et peintre, Jessie Hellman entame une fresque baroque au moment même où d’étranges chuchotements se font entendre. Un soir, le fils de la famille défunte frappe à leur porte... 

Série B horrifique concise (1h15 hors générique), The Devil’s Candy n’a pas pour ambition de révolutionner le genre, mais s'oriente vers un suspense savoureux, bâti sur un schéma narratif solidement agencé.

Empruntant au thème de la possession démoniaque, galvanisée par l’agressivité du métal (je rassure les réfractaires, la musique ne se monopolise jamais au récit, loin s'en faut), le film fait fugacement écho à Shining, avec ce père obsédé par l’achèvement d’une peinture prémonitoire, au mépris (ou pas ?) de l’amour filial. Sa grande force réside dans la caractérisation de cette famille dysfonctionnelle, d’apparence soudée, incarnée par des comédiens d’une humanité spontanée. Bougrement attachants, on suit leur trajectoire incertaine, l’angoisse s’installant lentement jusqu’au point d’orgue littéralement démoniaque à graver d'une pierre blanche.

Au-delà de la présence attentive d’une épouse douce et prévenante, ce sont les rapports de plus en plus fragiles entre père et fille, depuis l’obsession artistique du père, qui retiennent l’attention. Byrne ne renouvelle pas le genre, mais son approche, adroite, inspirée et parfois inventive, façonne un huis clos horrifique stylisé (la photo saturée y contribue). L’intrusion d’un personnage adipeux et dérangeant accentue le caractère inquiétant d’une stratégie meurtrière où l’innocence sacrifiée domine.

Réalisme et violence s’entremêlent, le cauchemar gagne en oppression, jusqu’à une dernière partie épique, traumatique, flamboyante - saisissantes images de brasier infernal ! -, offrant des moments de terreur aussi puissants qu’impressionnants, au sens littéral. 

Si The Devil’s Candy n’atteint peut-être pas la stature imposante de The Loved Ones, Sean Byrne en tire néanmoins une série B de haute tenue, où l’affrontement ancestral entre le Bien et les forces infernales trouve un écrin contemporain, habité d’angoisses familiales. Au cœur de ce cauchemar électrique, la figure paternelle vacille : rongé par des chuchotements diaboliques qui détournent son art et son esprit, le père trahit malgré lui la confiance de sa fille, happé par une possession insidieuse. Dans cette lutte intérieure, poignante et désespérée, se rejoue l’éternelle peur de perdre ceux qu’on aime - et de devenir soi-même l’instrument du mal dans un déchainement de violence finale qui laisse pantois.

— le cinéphile du cœur noir

Récompense: Prix du Public, Gérardmer 2017.

2 commentaires:

  1. Il me donne bien envie celui-la.
    Surtout que le cinéma Australien est bien particulier et avec un Huit Clos cela doit être bien sympathique.-_-
    Merci de m'avoir mis l'eau a la bouche et par la même de m'avoir fait découvrir ce titre.

    RépondreSupprimer
  2. de rien, avec plaisir, c'est le but aussi ^^

    RépondreSupprimer