Photo empruntée sur Google, appartenant au site backtothemovieposters.blogspot.com
de Tibor Takacs. 1989. U.S.A. 1h29. Avec Jenny Wright, Clayton Rohner, Randall William Cook, Stephanie Hodge, Michelle Jordan, Vance Valencia, Mary Baldwin.
Sortie salles France: 16 Mai 1990. U.S: 13 Octobre 1989
FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Tibor Takacs est un réalisateur hongrois né le 11 Septembre 1954 à Budapest (Hongrie). 1978: Metal Messiah. 1982: 984: Prisoners of the Future (télé-film). 1987: The Gate. 1989: Lectures Diaboliques. 1992: The Gate 2. 1996: Sabotage. 1997: Sanctuary. 2001: La Fille du Père-Noel (télé-film). 2003: Rats. 2007: Ice Spiders (télé-film). 2007: Mega Snake (télé-film). 2010: Tempête de météorites (télé-film). 2013: Spiders 3D.
Révélé par The Gate, sympathique série B regorgeant d'effets spéciaux aussi adroits qu'inventifs, Tibor Takacs revient deux ans plus tard avec un métrage plus ambitieux: Lectures Diaboliques. Un psycho-killer gothique tirant parti de son originalité auprès de son contexte fascinant auquel un monstre iconique parvient à s'extraire d'un roman afin d'harceler sa lectrice au sein de sa réalité quotidienne. Influencé par le Fantôme de l'Opéra et ces classiques des années 50 parmi lesquels l'Homme au Masque de Cire ou encore les versions disparates de Jack l'Eventreur, Tibor Takacs aborde la thématique de l'amour fou par le truchement d'un psychopathe aussi laid qu'esseulé, mais délibéré à conquérir sa muse en se greffant un nouveau visage. Par conséquent, après s'être charcuté divers bribes de sa physionomie, il perpétue une série de meurtres sur des innocents afin de se remodeler un faciès plus convenable. Auréolé du Grand Prix à Avoriaz, Lectures Diaboliques ne méritait pas une telle gratification, faute de son manque d'épaisseur psychologique et de la modestie de sa réalisation formellement soignée au sein d'un décorum rétro (une vaste bibliothèque, un appartement douillet, des corridors ténébreux, un brouillard typiquement anglo-saxon, un pont fluvial). Mais on reste néanmoins intrigué des interventions fortuites du monstre vitriolé assez charismatique mais désincarné, abstrait au point de ne pas provoquer la frousse. Peut-être le parti-pris assumé du réalisateur que de nous illustrer (sans trop de réalisme) un personnage chimérique échappé de l'imaginaire d'une lectrice obsédée par la véracité d'une autobiographie irrésistiblement macabre. Ainsi, à l'aide de ce propos aussi original que captivant illustrant la dérive parano de sa lectrice masochiste tributaire de frissons à travers les écrits horrifiques d'un roman de gare, Tibor Tackacks s'efforce sobrement de divertir avec une affectation pour le genre, aussi imparfaite soit sa série B tour à tour efficace, étrange, surprenante, inventive, déconcertante.
Tant auprès de la persuasion de l'héroïne en phase progressive d'auto-suggestion, à moins qu'il ne s'agisse de l'alchimie surnaturelle du roman plus vrai que nature (ceci n'est pas une fiction avertit la préface !) invoquant un vibrant hommage aux monstres mélancoliques qui pullulaient auprès des cinémas de quartier. Car si l'intrigue réserve peu de surprises, le charme innocent de Jenny Wright (inoubliable interprète du splendide Near Dark !) dans une posture d'inquiétude et de lassitude perméable, l'atmosphère d'angoisse parfois envoûtante (ses décors domestiques que l'on croirait issus d'un film des années 50), sa partition tantôt classique clairement influencée de Bernard Herrmans (du point de vue d'un voisin mélomane adepte du clavier que l'on croirait extrait d'un film d'Hitchcock) et enfin l'interrogation instaurée auprès de l'identité de l'écrivain cultivent l'attention jusqu'au final à la fois spectaculaire et débridé (apparition d'une créature décharnée joliment réalisée en stop motion). Ainsi donc, ses thématiques opposant paranoïa, obsession, rage d'aimer et d'être aimer, ainsi que le pouvoir de l'imaginaire nous convergent vers un troublant cauchemar à la frontière du rêve et de la réalité. D'autre part, de par la personnalité schizo de l'auteur du roman en requête de reconnaissance (et donc d'amour), Tibor Takacks reprend le profil du Fantôme de l'Opéra pour rendre hommage à la solitude de ces monstres éplorés incapables de s'y faire chérir. Pour autant, cette pléthore d'idées intéressantes ne font qu'effleurer l'intrigue, notamment faute d'absence d'intensité des personnages s'opposant entre incompréhension, peur et perplexité, puis dépit, folie et désespoir du point de vue du monstre psychotique mais aussi de la victime davantage chétive, démunie, impuissante.
En dépit de son aspect perfectible, Lectures diabolique demeure suffisamment ludique, charmant, fou, inquiétant, déroutant, passionnant par ces thématiques et sa construction narrative pour préserver l'attention jusqu'au bout. Notamment grâce à son attachante naïveté découlant d'une facture rétro assez stylisée auquel l'intrigue à la fois nébuleuse et ensorcelante ne cesse de nous titiller curiosité et interrogation.
* Bruno
11.01.23. 5èx. Vostfr
28.12.18.
13.02.15. (62 v)
Récompense: Grand Prix au Festival du Film Fantastique d'Avoriaz, 1990.
13.02.15. (62 v)
Récompense: Grand Prix au Festival du Film Fantastique d'Avoriaz, 1990.
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