lundi 3 décembre 2018

Lukas

                                           Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Julien Leclercq. 2018. France/Belgique. 1h30. Avec Jean-Claude Van Damme, Sveva Alviti, Sami Bouajila, Kaaris, Kevin Janssens.

Sortie salles France: 2 Août 2018

FILMOGRAPHIEJulien Leclercq est un réalisateur, producteur et scénariste français, né le 7 août 1979 à Somain. 2007: Chrysalis. 2011 : L'Assaut. 2013 : Gibraltar. 2016 : Braqueurs. 2018 : Lukas. projet : Prost.


Après l'Assaut, Gibraltar et l'excellent Braqueurs, Julien Leclercq confirme avec Lukas tout le bien que l'on pensait de lui, de par sa maîtrise de la mise en scène et la direction de son casting endossant sans effets de manche des personnages de chair et d'os. Si l'intrigue simpliste n'accorde aucune originalité (après avoir incidemment commis un crime, un ancien videur est contraint de collaborer avec la police pour y infiltrer une organisation criminelle), Julien Leclercq parvient efficacement à la structurer grâce à la précision de sa réalisation (tantôt subjective lorsqu'il filme souvent de dos la masse musculaire de Lukas) et grâce à quelques rebondissements renforçant le réalisme âpre du cheminement mortifié de Lukas. Car à travers le schéma d'un polar noir où plane la désillusion et le pessimisme, il nous établit un superbe portrait paternel écorché par la déveine mais pour autant délibéré à survivre afin de subvenir aux besoins de sa fille.


Ainsi donc, avec sa gueule striée de chien battu, Jean-Claude Vandamme soulève le film du poids de ses épaules avec une dimension humaine empathique (on y ressent une discrète douceur dans son fort intérieur), pour ne pas dire poignante, Spoil ! voire carrément bouleversante, eu égard de la tournure radicale du dénouement fin du Spoil. Sa présence à la fois taiseuse et ténébreuse électrisant l'écran à chacun de ses déplacements dépouillés. A contre-emploi des films d'actions bourrins auquel il y laissa souvent une sympathique empreinte, Lukas joue la carte de la sobriété et de la maturité à travers la solitude de ce sexagénaire buriné par ses cicatrices morales. Et donc, si le film parvient autant à captiver sans s'y démancher, il le doit au réalisme des confrontations (physiques et morales) éludant toute surenchère si bien que les rares scènes d'action dépendent des réactions hostiles des personnages évoluant à travers un insidieux compromis. Outre le brio de sa mise en scène immersive et son esthétisme assez léché où chaque décor est soigneusement exploité, Lukas est chamarré d'une bande-son pulsatile présageant une destinée aussi bien tempétueuse que mortuaire.


Noir, anxiogène, voir dépressif à travers sa scrupuleuse étude de caractères peu recommandables, Lukas se taille une solide carrure de polar sans concessions sans pour autant céder à une vaine violence qu'on a trop l'habitude de reluquer. D'un romantisme assez désespéré et limite envoûtant de par son climat crépusculaire, il est surtout transcendé du jeu magnétique de Jean-Claude Vandamme provoquant dans la plupart de ses apparitions une intensité funèbre. Tout bien considéré, l'une de ses meilleures réussites et son plus beau rôle Spoil ! si bien que pour les plus sensibles le mouchoir est de rigueur fin du Spoil

* Bruno

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