vendredi 14 décembre 2018

Douce nuit, sanglante nuit (Unrated)

                                                     Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

"Silent Night, Deadly Night" de  Charles E. Sellier Jr.. 1984. U.S.A. 1h25. Avec Robert Brian Wilson, Gilmer McCormick, Lilyan Chauvin, Britt Leach, Toni Nero, Randy Stumpf, Linnea Quigley.

Sortie salles U.S: 9 Novembre 1984

FILMOGRAPHIECharles Edward Seller Jr., né le 9 novembre 19431 à Pascagoula (Mississippi) et mort le 31 janvier 2011 à Coeur d'Alene (Idaho), est un scénariste, producteur, écrivain et réalisateur américain .1985: Les insoumis. 1984 Snowballing. 1984 Douce nuit, sanglante nuit.


Réputé par son haro médiatique Outre-Atlantique puisque déprogrammé des salles 15 jours après son exploitation (alors qu'il commençait de battre en nombre d'entrées les Griffes de la nuit sorti la même semaine !), Douce Nuit, sanglante nuit demeure un objet subversif d'une audace burnée eu égard de son iconographie à la fois malsaine et dérangeante. Car démystifiant la célébration catholique de Noel, Charles E. Sellier Jr. n'y va pas avec le dos de la cuillère pour la railler (le grand-père déficient sermonnant Billy de la malfaisance du père-noël, le directeur du magasin de jouet insultant les marmots en leur absence de la manière la plus couarde et triviale), la discréditer (la doctrine rétrograde chez les soeurs catholiques réfutant également l'émancipation sexuelle) et l'horrifier par le biais d'un père-noel adepte de la hache meurtrière ! Par conséquent, il fallait oser l'illustrer de manière assez frontale que Sellier Jr imprime sur pellicule avec une constante froideur ! Car traumatisé par l'assassinat de ses parents un soir de noël par un Santa Clauss dégénéré, Billy est recueillit dans un orphelinat de carmélites dont mère supérieure n'hésitera pas à le flageller en guise de châtiment. 10 ans plus tard, encore plus traumatisé par son expérience castratrice en couvent, Billy décide subitement de s'en prendre à son entourage professionnel (il est manutentionnaire dans une boutique de jouets) et aux familles lambdas, principalement celles s'adonnant à la luxure (Billy ayant été autrefois châtié d'avoir reluqué un couple en rut dans l'une des chambres de l'orphelinat).


Passée sa série de crimes d'un gore parfois crapoteux (j'évoque ici la version Uncut avec en sus un clin d'oeil à Massacre à la Tronçonneuse !), la police complètement parano traque les pères-noëls susceptibles d'être une menace à proximité des cocons familiaux. Série B réalisée avec modestie, imprécision et naïveté (bien que l'on apprécie certains cadrages soigneusement tarabiscotés), Douce nuit, sanglante Nuit s'avère sacrément dérangeant à travers son climat (faussement) féerique (puisque) résolument malsain. Le réalisateur s'efforçant de documenter, non sans certaines maladresses de par son inexpérience technique, le profil névralgique d'un jeune ado sombrant peu à peu dans la démence. En dépit de sa distribution globalement perfectible mais pour autant assez convaincante (notamment auprès du tueur inexpressif mais inquiétant !), nous éprouvons une réelle empathie au sort victimisé de Billy préalablement témoin des pires exactions (les meurtres de ses parents lorsqu'il était enfant, prologue horrifiant glaçant de violence escarpée !) et châtiments corporels dans un concours de circonstances infortunées. Et si la seconde partie, répétitive mais jamais ennuyeuse, car relatant une série de meurtres que Billy s'acharne à expier de leurs pêchers quelques paisibles citadins, s'avère moins intense psychologiquement parlant, elle préserve cette même ambiance licencieuse à renforts d'outrance gore et de postures déviantes (Billy offrant un cutter à une fillette docile en guise de récompense !). Les enfants témoignant parfois, entre stupeur et incompréhension, ou curiosité et fascination (malsaine) du comportement anormalement patibulaire du père-noël les menaçant dans une doctrine drastique déstabilisante (la fillette assise sur ses genoux, hypnotisée par ses intimidations, s'avérant l'un des moments forts les plus perturbants).


Sans rivaliser avec les meilleures réussites du genre, faute d'une réalisation et d'un casting réformables, Douche nuit, sanglante nuit jalonne pourtant les esprits par son climat horrifique franchement fétide (on comprend aisément le scandale qu'il provoqua à sa sortie !) si bien qu'il s'avère l'un des psycho-killer les plus malsains et dérangeants des années 80. A redécouvrir avec un vif intérêt, de préférence en période de fin d'année, en VO et en copie non censurée ! 

* Bruno
2èx

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