Photo empruntée sur Google, appartenant au site morbius.unblog.fr
"Satan's Blood" de Carlos Puerto et Juan Piquer Simon (non crédité). 1978. Espagne. 1h19. Avec Ángel Aranda, Sandra Alberti, Mariana Karr, José María Guillén, Manuel Pereiro
Sortie salle Espagne: 14 Août 1978
FILMOGRAPHIE: Carlos Puerto est un réalisateur, scénariste et producteur espagnol. 1982: La vida, el amor y la muerte. 1981 La capilla ardiente. 1980 En mil pedazos. 1978 Escalofrío. 1978 El francotirador.
Curiosité hispanique surfant sur le filon de la démonologie réactualisée par Rosemary's Baby et l'Exorciste, Escalofrio demeure un sympathique produit d'exploitation en dépit de son casting inexpressif et d'une intrigue somme toute triviale. Sollicité par un couple d'inconnus, deux jeunes amants sont hébergés dans leur étrange demeure afin d'assister à une séance de messe noire. En perte de repère car plongés dans un cauchemar incontrôlable, ils s'efforcent pour autant de s'y extirper avant le déchaînement des forces du Mal. Série Z méconnue et oubliée, Escalofrio a bien du mal à crédibiliser son intrigue capillotractée sous l'impulsion d'acteurs superficiels aux comportements souvent incohérents. Principalement au niveau de la posture interrogative du duo héroïque peinant à insuffler une quelconque densité psychologique dans leur désarroi de témoigner d'éléments inexpliqués. On peut d'ailleurs sourire du peu d'empathie éprouvée pour leur berger allemand mystérieusement disparu dans le jardin et de leur approbation non sensique à opiner une séance de messe noire sans se livrer à la réflexion passée l'expérience lubrique.
Carlos Puerto incluant durant sa première demi-heure des séquences de nudité et sexuelles assez élégamment filmées même si on aurait préférait se divertir auprès de ressorts horrifiques que ce dernier préconise prioritairement lors de ses 10 dernières minutes aussi cauchemardesques qu'incommodantes. On peut d'ailleurs relever en intermittence quelques situations bougrement dérangeantes que le spectateur reluque avec une intense crainte (limite viscérale), notamment lorsque la propriétaire de l'étrange bâtisse s'incline sur un produit alimentaire à l'instar d'un animal primitif. Et donc en dépit de ces défauts majeurs susnommés appuyés d'un charme bisseux, Carlos Puerto parvient à sauver son essai horrifique de la médiocrité grâce à ces décors domestiques tantôt baroques, à la sensualité de certaines images superbement éclairées et surtout grâce à son ambiance lugubre assez palpable rappelant par moments les effluves malsaines de Joe d'Amato (on peut songer à Blue Holocaust) et de Fulci (pour la Maison près du Cimetière à moindre échelle).
Si on sait faire preuve d'indulgence, Escalofrio peut trouver son public auprès du cinéphage fureteur avide de curiosité introuvable, à condition de l'apprivoiser au second degré eu égard de sa distribution particulièrement fade et mal dirigée. En tout état de cause, certaines rares séquences horrifiques méritent réellement le coup d'oeil (notamment parmi l'intrusion d'une poupée de porcelaine) à travers un climat fétide sensiblement perméable.
* Bruno
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