mercredi 13 mars 2019

Signs

                                                   Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de M. Night Shyamala. 2002. U.S.A. 1h46. Avec Mel Gibson, Joaquin Phoenix, Rory Culkin, Abigail Breslin, Cherry Jones, Patricia Kalember, Merritt Wever.

Sortie salles France: 16 Octobre 2002. U.S: 2 août 2002

FILMOGRAPHIE: M. Night Shyamalan est un réalisateur, scénariste, producteur et acteur américain, d'origine indienne, né le 6 Août 1970 à Pondichéry. 1992: Praying with Angers. 1998: Eveil à la vie. 1999: Sixième Sens. 2000: Incassable. 2002: Signs. 2004: Le Village. 2006: La Jeune fille de l'eau. 2008: Phenomènes. 2010: Le Dernier maître de l'air. 2013: After Earth. 2015: The Visit. 2017: Split. 2019: Glass.


Oeuvre magnifique touchée par la grâce de sa pudeur humaine en voie d'espoir et de réconciliation, Signs milite pour la foi au démiurge (ou tout du moins en une force supérieure) parmi le témoignage d'une famille en berne tentant de saisir le sens du deuil inéquitable par l'entremise d'une invasion extra-terrestre. Si bien qu'ici M. Night Shyamalan nous livre l'antithèse d'Indépendance Day de par son parti-pris éthéré à retarder au maximum l'apparition extra-terrestre sous l'impulsion du pouvoir de suggestion. Ainsi donc, grâce à ce refus démonstratif d'une invasion à grande échelle que l'on discernera uniquement à travers les infos TV ou dans les champs de maïs (les fameux cercles de culture), Signs fascine et inquiète à la fois. De par le brio de sa mise en scène épurée et surtout le jeu si naturel des comédiens terriblement attachants au sein de leur communion fraternelle (casting hors pair j'vous dis !). On peut d'ailleurs féliciter M. Night Shyamalan (digne héritier de Spielberg dans son art de conter, dans son sens du merveilleux et dans la profonde humanité des personnages !) grâce à sa faculté innée d'y diriger la candeur des enfants terriblement expressifs, poignants, émouvants à travers leur capacité de réflexion, voir même leur bagage culturel (je songe au fils aîné particulièrement érudit pour ce qui tourne autour de l'astrologie et l'éventuelle existence des OVNI).


Car aussi bouleversant soit-il (pour ne pas dire déchirant lors d'une ultime retrouvaille morbide, une séquence gravée dans ma mémoire de par l'acuité d'un regard aussi effrayé et désespéré que moribond), Signs ne s'apitoie pas sur le sort des personnages incessamment mis à l'épreuve du courage, de l'espoir, de la résilience, de la persévérance, (voire de l'adversité également) afin de redorer un sens à leur existence éplorée. Qui plus est, parmi cette touche de sensibilité prude jamais complaisante, le cinéaste parvient à capter les silence entre les mots pour les remplir de sens, d'humanité de par ses regards anxiogènes pour autant confrontés à canaliser leurs angoisses de trépasser. L'intrigue de Signs utilisant donc le prétexte d'une hostilité extra-terrestre afin d'y dresser avec fine attention psychologique la reconstruction morale de cette famille brisée par l'injustice du deuil mais délibérée à combattre leurs démons internes (principalement le père de famille rongé par la désillusion que Mel Gibson incarne avec une force d'expression saillante, davantage émouvante). Ainsi donc, en les confrontant à un contexte de survie au coeur de leur cocon familial, et en les mettant à l'épreuve de la paranoïa et de la peur la plus interrogative, l'intrigue de Signs les convergent à une remise en question cérébrale par le biais d'une réflexion sur le hasard et les signes (ou les miracles) que chaque être humain pourrait témoigner selon son idéologie existentielle.


Détruire une vie pour en sauver une autre.
Aussi bien fascinant qu'excitant (ah ces 2 furtives apparitions extra-terrestres entrevues à travers une fenêtre puis le reflet d'un téléviseur !), poignant et bouleversant auprès d'une intensité exponentielle, Signs traite de la gravité d'un argument fantastique pour mieux opposer la réflexion spirituelle / athéiste sur les coïncidences et les signes que chacun de nous pourrait théoriser selon nos fondements personnels. En tous état de cause, M. Night Shyamalan nous livre ici (avec le splendide Sixième Sens tout aussi vibrant d'humanisme et optimiste quant à la question de l'au-delà) son oeuvre la plus sensible, la plus fragile, la plus personnelle, la plus positive du point de vue d'un drame familial mis à l'épreuve de la confiance en soi et en l'avenir en y réprimant leurs peurs les plus répréhensibles. A condition de croire en son destin (tracé d'avance ?). 

*Bruno
2èx

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