vendredi 6 septembre 2019

Amityville 2, "le possédé" / "Amityville 2: The Possession"

                                        Photo empruntée sur Google, appartenant au site wrongsideoftheart.com

de Damiano Damiani. 1982. U.S.A. 1h44. Avec James Olson, Burt Young, Rytanya Alda, Jack Magner, Andrew Prine, Diane Franklin, Moses Gunn, Ted Ross, Erika Katz, Brent Katz, Leonardo Cimino.

Sortie en salles en France le 5 Janvier 1983. U.S: 24 Septembre 1982

FILMOGRAPHIE: Damiano Damiani (23 Juillet 1922 à Pasiano di Pordenone) est un écrivain, scénariste, acteur et réalisateur de cinéma italien. 1960: Jeux Précoces, 1961: Il Sicario, 1962: L'Isola Di Arturo, 1963: La Repatriée, l'Ennui et sa Diversion, 1966: La Strega in Amore, El Chuncho, 1968: Una ragazza piuttosto complicata, La Mafia fait la loi, 1970: Seule contre la Mafia, 1971: Confession d'un commissaire de police au procureur de la République, Nous Sommes tous en Liberté Provisoire, 1972: Girolimoni, il mostro di Roma, 1974: Il sorriso del grande tentatore, 1975: Un Génie, deux Associés, une Cloche, 1976: Perché si uccide un magistrato, 1977: Un Juge en Danger, 1980: Goodbye e amen, Un uomo in Ginocchio, 1981: L'avvertimento, 1982: Amityville 2, le possédé, 1985: Pizza Connection, 1986: La Gran Incognita, l'Inchiesta, 1989: Gioco al Massacro, 1990: Il sole Buio, 1992: l'Angelo con la Pistola, 2000: Alex l'ariete, 2002: Assassini dei giorni di Festa.

 
"Amityville 2 : la maison dévore ses enfants".
Trois ans après le triomphe d’Amityville, classique de la hantise encore trop mésestimé, le producteur Dino De Laurentiis confie à l’Italien Damiano Damiani la réalisation d’une préquelle. Oscillant entre film de maison maudite et possession satanique, Amityville 2 amortit son budget pour gagner, au fil des décennies, une aura de culte : pour beaucoup, il est aujourd’hui le meilleur volet de la saga.

La famille Montelli emménage à Long Island, dans leur nouvelle demeure d’Amityville. Dès leur arrivée, d’étranges signes s’éveillent — et le fils aîné se laisse happer par le souffle éthéré de la maison. Peu à peu, une force diabolique s’infiltre en lui, le ronge et l’incite au carnage.


D’après le scénario épineux de Tommy Lee Wallace, librement inspiré du massacre DeFeo, la fascination vénéneuse de cet opus tient au portrait d’une famille rongée de l’intérieur. Le père, mécréant et irascible, impose ses brutalités et ses chantages charnels ; la mère, catholique pratiquante, endure en silence ; leurs enfants, eux, subissent ces querelles qui pourrissent jusqu’au repas. Passé un premier quart d’heure égrainant des manifestations spectaculaires, l’ambiance s’épaissit — pour se lover dans l’esprit vicié du fils aîné.
Nul n’oublie la scène incestueuse où Johnny, malin comme un serpent, envoûte sa sœur compatissante — jusqu’au remords muet qui la dévore. Instant d’intimité sourdement glauque, nourri de regards troubles et d’une séduction diaphane. Bien avant cette dérive, un autre sommet s’impose : Johnny, possédé, traqué par une caméra subjective virevoltante, fuit à travers la maison avant de s’écrouler, torse nu, implorant l’entité de ne pas le violer. Une scène terrifiante, filmée comme un cauchemar fiévreux.


Tout du long, Damiani radiographie, au compte-gouttes, la contamination démoniaque de Johnny dans une atmosphère fuligineuse, sournoisement insidieuse. Il surpasse même son modèle : plus réaliste, plus poisseux, jonglant entre angoisse, impuissance et horreur. Les comédiens, eux, livrent une partition habitée : névrose, honte et perversion infusent chaque geste. Diane Franklin, en jeune sœur rattrapée par la culpabilité d’être devenue l’objet d’un tabou, fend le cœur. Jack Magner, lui, incarne l’héritier du Mal — isolé, vicieux, profanateur de chair et de foi.
Et si le dernier acte, flirtant avec L’Exorciste, fléchit dans un air de déjà-vu, il conserve un pouvoir d’inquiétude grâce à la figure pathétique du tueur juvénile et l’ultime sursaut rédempteur du prêtre. Sans sombrer dans le grand-guignol, l’exorcisme final reste concis et d’une laideur jouissive : la chair du possédé se fend sous nos yeux en lambeaux purulents.


"Le Possédé : confession d’une demeure impure".
Porté par le score entêtant de Lalo Schifrin, Amityville 2 : Le Possédé fait partie de ces rares suites qui surpassent l’original. Subversif, poisseux, anxiogène jusqu’à l’os : la perversion suinte, l’angoisse étouffe, et le massacre, filmé avec une cruauté implacable, vous arrache un frisson qui persiste.

Quant à Jack Magner, il glace, magnétique, jusqu’à l’ultime regard — à redécouvrir, d’urgence.

Note : Le film ne fut pas tourné dans la véritable maison, mais dans une autre bâtisse recréée en fac-similé.

* Bruno
06.09.19. 4èx
11.08.11. 162 v

4 commentaires:

  1. Il fout les j'tons ce film !

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  2. Oui effectivement ce film que j'ai pu voir à seulement l'âge de 11 ans à l'époque m'avais foutu une de ses peur par l'interprétation des acteurs (surtout Jack magner) mais, aussi par le jeu d'angle des caméras ainsi que la bande audio de Lalo Schifrin qui donne un frisson assuré! Je recommande fortement ce classique d'horreur inoubliable.

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  3. C'est la même chose pour moi Boutch pour tout ce que tu viens de souligner. Surtout auprès de l'interprétation habitée de Jack Magner !

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