lundi 23 septembre 2019

L'Eté en pente douce

                                                       Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Gérard Krawczyk. 1987. France. 1h36. Avec Jacques Villeret, Jean-Pierre Bacri, Pauline Lafont, Jean Bouise, Guy Marchand, Jean-Paul Lilienfeld, Jacques Mathou, Claude Chabrol.

Sortie salles France: 29 Avril 1987

FILMOGRAPHIEGérard Krawczyk est un réalisateur, acteur et scénariste de cinéma français d'origine polonaise, né à Paris le 17 mai 1953. 1986 : Je hais les acteurs. 1987 : L'Été en pente douce. 1997 : Héroïnes. 2000 : Taxi 2. 2001 : Wasabi. 2003 : Taxi 3. 2003 : Fanfan la Tulipe. 2005 : La vie est à nous ! 2007 : Taxi 4. 2007 : L'Auberge rouge. 2016 : Magic 7


Porté par la tornade sexuelle Pauline Lafont (décédée à l'âge de 25 ans lors d'un accident), l'Eté en pente douce s'illumine de sa présence iconique en jeune pin-up attisant la convoitise des villageois depuis que Fane l'eut accueilli chez lui en présence de son frère déficient. Désireux de prouver à son entourage qu'il n'est point un raté, il se décide à écrire un livre et à épouser Lilas en dépit de l'hostilité de son ennemi juré, Voke, acharné à lui acheter sa demeure afin d'y agrandir son garage. Cinéaste populaire plutôt commercial si on en juge la hype autour de ses oeuvres les plus standards (Taxi 2/3/4, Wasabi, l'Auberge Rouge), Gérard Krawczyk réalise probablement l'un de ses meilleurs films avec l'Eté en pente douce. Car épaulé d'un casting en or (Jean-Pierre Bacri fidèle à lui même à travers son tempérament bourru dégainant de cuisantes réparties pour imposer sa force de caractère, Jacques Villeret d'un naturel dépouillé en faire-valoir simplet, Guy Marchand aussi convaincant que Bacri en garagiste cupide d'un franc-parler autrement cinglant), celui-ci parvient à nous faire oublier leur stature notoire autour d'un cadre provincial davantage expressif.


Dans la mesure où l'intérêt du récit émane de sa faculté à nous immerger dans la quotidienneté contrariée de Fane, Lilas et Maurice s'efforçant mutuellement de s'épauler afin de façonner leur vie, conjugale et financière. Et ce au mépris des voisins jugeant d'un mauvais oeil l'étrangère plantureuse. Ainsi, au fil du récit prenant son temps à développer ses personnages au moment même où une jeune inconnue, pointé du doigt par la populace, tente de s'y faire une place, l'Eté en pente douce gagne en douce émotion sous l'impulsion du sexe symbol Pauline Lafont transperçant l'écran à chacune de ses apparitions charnelles. Cette dernière portant le film sur ses sensuelles épaules sur un air connu de Marilyn Monroe, notamment, outre sa fulgurante beauté, de par son manque d'aplomb et de confiance à exprimer ses idées et sa personnalité aux yeux des machistes égrillards. Et donc, par je ne sais quelle aura indicible, et au fil de son évolution morale davantage pugnace, Pauline Lafont magnétise subtilement l'écran en douce rêveuse pleine d'innocence à travers sa mine un tantinet boudeuse ou autrement friponne. Et si l'intrigue simpliste n'apporte aucune surprise, les comédiens communément expansifs se taillent une carrure de petites gens avec autant d'humour et de légèreté que de tendresse humaine, aussi scandaleuse peut paraître la posture naïve de Lilas avec le demeuré Maurice.


Soutenu d'une partition envoûtante à l'harmonica, l'Eté en pente douce affiche une émotion sans fard pour y dépeindre la quotidienneté de cet affable trio conjugal s'efforçant de parfaire leur vie en dépit de son entourage envieux obsédé par les formes plantureuses de la jeune étrangère. Attachant et plein de charme érotique, notamment grâce au talent inné de la regrettée Pauline Lafont, l'Eté en pente douce nous conte en toute simplicité une belle chronique romantique sous le soleil écrasant de la Haute-Garonne.

*Bruno

Box Office France: 785 791 entrées

INFO WIKIPEDIA concernant les circonstances du décès accidentel de Pauline Laffont:
Pauline Lafont meurt accidentellement en août 1988 au cours d'une randonnée solitaire, après avoir chuté d'un pic haut d'une dizaine de mètres au lieu-dit « l'Adrech », situé dans la commune de Gabriac dans les Cévennes. Elle passait alors des vacances avec son frère aîné dans la maison familiale de La Serre du Pomaret, ancienne magnanerie et demeure familiale de Bernadette Lafont, dans la commune de Saint-André-de-Valborgne. Alors qu'elle est partie seule le 11 août pour une randonnée pédestre, sa famille a pensé qu'elle reviendrait pour le festival de Suisse où elle devait recevoir un prix. Sa mère Bernadette Lafont donne l'alerte en fin d'après-midi. Pendant deux jours, 20 gendarmes, un hélicoptère et 40 pompiers battent la campagne. Son corps, presque réduit à l'état de squelette, est retrouvé par un agriculteur, au fond du ravin au lieu-dit l'Adrech sur la commune de Gabriac, le 21 novembre 1988, soit plus de trois mois après sa disparition et malgré de nombreuses recherches effectuées par son frère, l'armée et la police, qui entend une centaine de personnes après une plainte contre X déposée par le frère de Pauline le 16 août pour « arrestation arbitraire et séquestration ». Elle est alors identifiée par sa bague et sa denture. L'autopsie a démontré qu'elle a fait une chute de 10 mètres et est morte sur le coup.

Entre le moment de sa disparition et la découverte de son corps, de nombreuses rumeurs ont circulé (retraite en couvent, fugue en Chine, entrée dans une secte, suicide consécutif à une dépression à la suite d'une rupture amoureuse et d'une cure d'amaigrissement) et des témoins ont affirmé l'avoir vue. Mi-novembre 1988, Guillaume Durand affirmera même en direct lors du journal de 20 h de la chaîne La Cinq qu'il a « des assurances selon lesquelles Pauline Lafont est vivante », après avoir reçu des informations d'un interlocuteur anonyme selon lesquelles « Pauline désirait prendre du recul [et qu']elle sortira[it] de sa cachette dans quelques semaines », déclaration pour laquelle il s'excusera à plusieurs reprises auprès de sa mère Bernadette Lafont.

2 commentaires: