Sortie salles France: 1er Juillet 1970. U.S: 24 Juin 1970
FILMOGRAPHIE: Don Siegel (Donald Siegel) est un réalisateur et producteur américain, né le 26 Octobre 1912 à Chicago en Illinois, décédé le 20 Avril 1991 à Nipoma, en Californie. 1956: l'Invasion des Profanateurs de Sépultures. 1962: l'Enfer est pour les Héros. 1964: A bout portant. 1968: Police sur la ville. 1968: Un Shérif à New-York. 1970: Sierra Torride. 1971: Les Proies. 1971: l'Inspecteur Harry. 1973: Tuez Charley Varrick ! 1974: Contre une poignée de diamants. 1976: Le Dernier des Géants. 1977: Un Espion de trop. 1979: l'Evadé d'Alcatraz. 1980: Le Lion sort ses griffes. 1982: Jinxed.
La classe impériale de voir réunir dans un seul et unique western (atypique) Clint Eastwood, Shirley Mc Cain, Ennio Morricone, Don Siegel. Que demandez de plus ? Un bon scénario scindé en 2 parties contradictoires à travers ses ruptures de ton et de rythme, la complémentarité cocasse d'un duo improbable, des dialogues ciselés, un contexte historique où les français ont le mauvais rôle de colonialistes à s'approprier les terres mexicaines, de l'humour pittoresque et de la violence étonnamment sanguine, notamment auprès de son final explosif que n'aurait renié Sam Peckinpah avec sa Horde Sauvage réalisé 1 an plus tôt. Tourné en scope au sein de magnifiques décors naturels, épaulé qui plus est d'une rutilante photo, Sierra Torride est un régal à tous les niveaux, techniques, formels, narratifs. Et ce de la première à la dernière minute sous l'impulsion du score entêtant d'Ennio Morricone jonglant à merveille avec les sonorités aussi légères que décomplexées. Ainsi donc, 1h42 durant, nous suivions d'un oeil à la fois amusé, attentif et passionné les pérégrinations d'Hogan, mercenaire en quête d'un trésor que des français colonialistes détiennent dans leur fort, et de Sara, carmélite sauvée in extremis par celui-ci d'un viol perpétré par 3 bandits.
L'intérêt de l'intrigue émanant de leurs rapports gentiment contradictoires à se connaître et s'entraider mutuellement pour un enjeu humanitaire (sauver le peuple mexicain en endossant les fonctions de mercenaires révolutionnaires) en faisant part des valeurs du Bien et du Mal qu'inculque sans éloquence la religieuse auprès de l'étranger machiste. Toutes les séquences intimes que Don Siegel traite sobrement demeurant redoutablement efficaces (émaillé de dangers imprévus !) et si réalistes eu égard du refus de fioriture du cinéaste à dresser leurs rapports humains en voie solidaire et de reconnaissance. A l'instar de cette incroyable et long supplice de la flèche plantée dans l'épaule d'Hogan que soeur Sara aura pour gageure de délivrer de sa chair mutilée. Un moment éprouvant non dénué d'humour (en mode sarcasme), qui plus est rehaussé d'un montage très habile lorsque la fléchette s'extirpe subitement du corps après y avoir été cautérisée. Une séquence fulgurante d'un réalisme encore aujourd'hui percutant, et ce près d'un demi-siècle plus tard. Quant à sa seconde partie impartie à la stratégie belliqueuse, Don Siegel adopte un parti-pris autrement épique et quelque peu sauvage à la gestion millimétrée lorsque mercenaires et peuple mexicain s'unifient afin de donner l'assaut aux militaires français. De nombreuses séquences spectaculaires redoutablement charpentées alors qu'au préalable on se prenait de passion pour leur planification militaire studieusement pensée et départagée.
Dédicace à Thierry Savastano.
Récompense: Laurel Awards 1971 : Golden Laurel (3e place) du meilleur interprète d’un film d’action à Clint Eastwood
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