Sortie salles France: 28 Février 1996. U.S: 5 Janvier 1996
FILMOGRAPHIE: Terry Gilliam est un réalisateur, acteur, dessinateur, scénariste américain, naturalisé britannique, né le 22 Novembre 1940 à Medicine Lake dans le Minnesota. 1975: Monty Python: Sacré Graal ! (co-réalisé avec Terry Jones). 1976: Jabberwocky. 1981: Bandits, bandits. 1985: Brazil. 1988: Les Aventures du Baron de Munchausen. 1991: The Fisher King. 1995: l'Armée des 12 Singes. 1998: Las Vegas Parano. 2005: Les Frères Grimm. 2006: Tideland. 2009: L'imaginarium du docteur Parnassus. 2013: Zero Theorem.
Il s'agit probablement du plus beau film de la carrière de Terry Gilliam avec l'inégalable Brazil si j'ose dire. Car en abordant la thématique de l'apocalypse à travers la menace d'un virus meurtrier à échelle planétaire, le réalisateur nous conçoit un grand film à suspense plein de rebondissements, de plages de tendresse et de poésie (écolo) sous l'impulsion d'un cast aux p'tits oignons. Tant auprès de Madeleine Stowe en psychiatre empathique prêtant finalement main forte à son patient persuadé de voyager le futur au fil de leur relation intime que Terry Gilliam transmet avec un humanisme à la fois fragile et fébrile. Bruce Willis endossant ce personnage aliéné dans la mesure où jouant sur le tableau de la rationalité puis celui de la déraison (lors de sa requête libertaire du second acte narratif à contre-emploi de ses intentions originelles), il dégage une prestance bipolaire terriblement persuasive (mais aussi ironique) à travers son espoir, sa rage et son désespoir de sauver l'humanité en remontant la filière d'une potentielle armée des singes.
A eux deux 2, ils monopolisent brillamment l'écran au gré de leur investigation houleuse semée d'embuches et d'accalmie sentimentale que l'on observe scrupuleusement avec une attention inquiète. Quand à Brad Pit, là aussi le comédien offre l'une de ses interprétations les plus saillantes de sa carrière en rejeton erratique d'un éminent scientifique militant pour la cause animale au mépris des recherches extravagantes de celui-ci jouant dangereusement aux apprentis sorciers (avec en filigrane un message alarmiste sur l'expérimentation animale). Brad jouant notamment le demeuré en institut psychiatrique à l'aide de tics épileptiques génialement décalés/déjantés tant et si bien que l'on oublie très rapidement son illustre patronyme bankable. Finalement, l'Armée des 12 singes demeure donc autant un grand film d'anticipation d'une ampleur insoupçonnée à travers son hymne bouleversant pour la liberté la plus immaculée qu'un film d'acteurs au diapason de leur carrière tant on s'immerge dans leur résignation, leur ténacité et leur désarroi à modifier le temps comme s'il s'agissait de membres de notre famille nantis d'une mission humanitaire à l'intensité davantage galopante.
Désormais un classique, l'Armée des 12 Singes palpite, amuse et bouleverse auprès de ses actions (parfois un brin sciemment fantaisistes) à travers sa dimension humaniste désespérée (méritons nous de mourir par la faute de notre mégalomanie en roue libre méprisant l'homme, la nature et les espèces animales ? la question reste posée durant toute l'intrigue), véritable cri d'alarme écolo (l'industrie du "zoo" est d'ailleurs pointé du doigt) mais aussi sociétale. Quand bien même on reste ébahi par la disparité de ces vaste décors baroques surgis d'une époque indéterminée, ce qui nous permet de s'immerger dans l'action avec fascination et une appréhension réaliste plus vraie que nature. A revoir d'urgence si bien que ce poème naturaliste très amer (la fin équivoque possède 2 niveaux de lecture contradictoires) n'a pas pris une ride.
Box-Office France: 2 270 947 entrées en France
Récompenses: 1996 Golden Globes Meilleur acteur dans un second rôle: Brad Pitt
Saturn Awards Meilleur film de science-fiction
Meilleur acteur dans un second rôle: Brad Pitt
Meilleurs costumes: Julie Weiss
1997 Empire Awards Meilleur réalisateur: Terry Gilliam
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