mercredi 30 août 2023

Le Dernier voyage du Demeter / The Last Voyage of the Demeter

                                            
                                        Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com
 
de André Øvredal. 2023. U.S.A. 1h58. Avec Corey Hawkins Aisling Franciosi Liam Cunningham, David Dastmalchian, Javier Botet, Woody Norman, Jon Jon Briones. 

Sortie salles France: 23 Août 2023

FILMOGRAPHIE: André Øvredal est un scénariste, producteur et réalisateur norvégien né en 1973. 2000: Future Murder. 2004: Bushmann. 2010: The Troll Hunter. 2016 : The Jane Doe Identity (The Autopsy of Jane Doe). 2019 : Scary Stories (Scary Stories to Tell in the Dark). 2020 : Mortal (Torden). 2023 : The Last Voyage of the Demeter. 

En dépit d'une mise en place laborieuse durant 30 bonnes minutes conventionnelles par son vain suspense, Le Dernier voyage du Demeter est un excellent exercice de style tirant parti de sa fascination morbide en la présence d'une des plus belles créatures du cinéma selon mon jugement de valeur. Carrément oui j'ose le dire. Si bien qu'ici on songe clairement à Max Schreck immortalisé dans Nosferatu de Murnau tant le réalisateur s'en inspire clairement pour sa morphologie à la fois décharnée, pernicieuse, fétide, cadavérique, avec en prime une vélocité carnassière sans égale. La plupart des séquences horrifiques demeurant aussi impressionnantes que magnifiques afin de nous marteler les mirettes. Tant auprès de sa cruauté requise (n'importe qui sans exception peut trépasser à tous moments) que du savoir-faire technique des effets numériques auquel on se laisse facilement berner notamment grâce à sa réalisation scrupuleuse puisque fignolant au possible, qui plus est auprès d'éclairages souvent nocturnes, les attaques agressives redoutablement cinglantes. 

 
 
Pour autant, le Dernier voyage de Demeter est hélas loin de rivaliser avec les chefs-d'oeuvre du genre de par son intensité pas si épeurante que cela par moments tout comme la frayeur escomptée assez timorée selon ma propre sensibilité. Or, formellement splendide et fascinant de nous projeter en pleine mer sur un bateau agité par la tempête, la pluie diluvienne et les mises à mort, plusieurs séquences d'une poésie épurée nous laisse pantois d'admiration tant le cinéaste semble amoureux de sa scénographie maritime parmi la présence d'une créature sournoise constamment tapie dans l'ombre mais prête à tous moments à passer à l'exaction pour se nourrir de sang humain comme le veut la tradition vampirique. Une excellente série B donc, sans doute perfectible, et auquel il manque un jeu ne sais quoi pour nous combler, notamment faute d'une narration éculée pour autant assez efficace afin que l'ennui ne pointe le bout de son nez. A découvrir surtout pour le charisme de sa créature démoniale supra convaincante et la facture assez atmosphérique de son huis-clos maritime qui plus est transfiguré d'une photo bleutée envoûtante. Quant aux acteurs communément sentencieux et contrariés, ils parviennent sobrement à exprimer leur appréhension du trépas avec assez de charisme pour s'inquiéter de leur sort inévitablement précaire. Et puis d'offrir le rôle du héros à un noir me semble à propos en dépit des réfractaires vociférant à tout va au wokisme standard.

*Bruno

2 commentaires:

  1. D'une idée de génie,Ovredal accouche d'un beau gâchis.Trop long, trop bavard, dénué de suspense, affublé de poncifs(qu'est-ce qu'un gamin fout dans ce genre d'histoire?) et d'un casting amorphe, c pour ma part une énooorme déception. Y'avait de quoi faire, pourtant! On pouvait s'attendre à autre chose quand même et le trailer faisait envie! horreur, paranoia, groupe d'individus en milieu clos face à une menace surnaturelle, on pouvait s'approcher d'Alien, de The Thing. Rien de tout ça. Je n'ose imaginer le même film entre les mains d'un John Carpenter. 1 seule chose à sauver: la créature évidemment, visible à peine 10 minutes sur 1H47 de métrage hors générique de fin. C'est bien peu, c'est frustrant, c'est décevant. ça vaut même pas une sortie en salle. Bref, pour finir là ou j'ai commencé: un immense gâchis.

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