(Crédit photo : image trouvée via Google, provenant du site imdb. Utilisée ici à des fins non commerciales et illustratives).
"Bienvenue en Sixième Démence".
Film culte peut-être moins connu que Rocky Horror Picture Show ou Phantom of the Paradise, pour citer ses cousins lunaires les plus symptomatiques, Forbidden Zone n’a pourtant rien à leur envier. Il s’affiche sans complexe en électron libre, aussi mémorable qu’autonome.
Car si cette comédie musicale indépendante pâtit d’un budget exigu, l’inventivité en roue libre que se permet Richard Elfman - et surtout la liberté de ton galvanisante qu’il insuffle au spectateur capiteux - achève de rendre l’œuvre rigoureusement sympathique, jubilatoire, exaltante par son insolence dévergondée.
L’histoire, génialement improbable, a beau être étique et parfois décousue, on plonge à corps perdu dans ce délire monochrome où une famille de pieds nickelés se retrouve projetée dans la Sixième Dimension après avoir découvert un passage secret dans leur cave. La famille Hercules est à la recherche de Susan B. "Frenchy" Hercules, retenue prisonnière par un roi nain et une princesse tyrannique.
Influencé par le cinéma muet, les Marx Brothers et Tim Burton, Richard Elfman ose tout - et parfois n’importe quoi - pour nous entraîner dans un tourbillon de séquences musicales et de morceaux chantés par des protagonistes tous plus déments les uns que les autres. Parfois irritant, mais fréquemment transcendé par la scène suivante, encore plus entêtante et folingue, Forbidden Zone distille une attraction irrésistible à travers son univers fantasque bourré d’invention : décors en carton-pâte, séquences animées, costumes baroques, travestis, noirs en choral gospel et nymphettes sexys déchaînées.
C’est un véritable festival de pitreries, d’humour sciemment potache et de non-sens bigarré, génialement dépaysant, que nous offre Richard Elfman, jamais à court de carburant. Si bien qu’1h13 suffit largement à nous étourdir tant ce concentré de délire masochiste inspire à la fois ivresse et sentiment de satiété, porté par des comédiens grimés en pleine fête.
"Opéra Barjot en Carton-Pâte".
Indispensable pour tous les amateurs éclairés de bizarrerie singulière, avides de curiosité viciée, Forbidden Zone est un spectacle euphorisant de chaque instant - qu’on aurait tort de bouder, en dépit de son rythme infernal parfois éreintant.
A noter qu'il existe une version colorisée.
— le cinéphile du cœur noir
2èx. Vostfr
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