mercredi 30 décembre 2020

TOP 12 / FLOP 9 : CINE + SERIES TV

 Top 1: 


Top 2: 


Top 3: (ex aequo)                                              "Drunk"                                                      
 
Dans le désordre : 




"Je veux manger ton Pancréas"
"L'un des Notres"



L'oublié de 2019: 



                    FLOP 2020 - FLOP 2020 - FLOP 2020










    TOP SERIES TV - TOP SERIES TV - TOP SERIES TV

TOP 1: 


TOP 2: 


TOP 3: 


TOP 4: 


                                  Dans le désordre: 












mardi 29 décembre 2020

Drunk. Meilleur Film, Prix du Cinéma Européen, 2020.

                                                      Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

"Druk" de Thomas Vinterberg. 2020. Danemark. 1h56. Avec  Mads Mikkelsen, Thomas Bo Larsen, Magnus Millang, Lars Ranthe, Maria Bonnevie, Helene Reingaard, Neumann, Susse Wold 

Sortie salles France: 14 Octobre 2020

FILMORAPHIE: Thomas Vinterberg, né le 19 mai 1969 à Copenhague, est un réalisateur, scénariste et producteur de cinéma danois. 1996 : Les Héros (De største helte). 1998 : Festen. 2000 : The Third Lie. 2003 : It's All About Love. 2005 : Dear Wendy. 2007 : Un homme rentre chez lui. 2010 : Submarino. 2012 : La Chasse. 2015 : Loin de la foule déchaînée. 2016 : La Communauté. 2018 : Kursk. 2020 : Drunk. 

L'homme, selon Kierkegaard, et une synthèse de l'âme et du corps. Son concept de l'angoisse met en évidence, entres autres, le lien qu'on entretient face à sa propre faillite. Il faut s'accepter comme sujet faillible pour aimer l'autre et la vie.

Claque émotionnelle que l'on ne voit pas arriver si bien que l'on reconnaît bien là la patte résolument vériste du réalisateur danois Thomas Vinterberg (qui peut oublier les tétanisants Festen et La Chasse ? !), Drunk nous laisse KO dès que le générique tire son rideau. L'auteur, au plus près des sentiments tourmentés de ses personnages, parvenant 1h56 durant à nous immerger dans la quotidienneté avinée de 4 professeurs testant la théorie d’un psy norvégien selon laquelle l’homme aurait un déficit d’alcool dans le sang de 0.5 grammes dès sa naissance. Si la première partie nous laisse dans une curieuse expectative à travers ce concept aussi improbable qu'irresponsable présageant des effets secondaires irrévocables, le second acte cède fatalement à une dramaturgie à la fois vertigineuse et tentaculaire eu égard des conséquences éthyliques et conjugales de l'un d'eux. J'évoque le plus timide et chétif, mais également le plus censé du groupe que Mads Mikkelsen endosse avec une sensibilité réservée infiniment bouleversante (pour ne pas dire déchirante si je me réfère à l'aparté avec son épouse dans un bar). Spoil ! Une confidence à fleur de peau lorsque deux êtres déchirés par la routine et l'incommunicabilité sont épris d'une angoisse névralgique face au constat de leur déroute sentimentale. Fin du Spoil

Car outre son inévitable réquisitoire contre l'éthylisme ciblant autant les lycéens que les adultes en (re)quête identitaire, Drunk traite également de la cellule familiale à travers la relation en perdition d'un couple au bord de la rupture. Ainsi, tout ce qui fait la force et la densité de son vénéneux récit, descente aux enfers dans les bas-fonds de la dégénérescence morale, émane de son réalisme documenté ainsi que du jeu criant de vérité des acteurs striés vivants leur rôle plus qu'ils ne le jouent. Il s'agit donc un véritable tour de force immersif que nous envoie en pleine face Thomas Vinterberg de par son brio d'une mise en scène expérimentale (caméra à l'épaule, plans serrés sur les pores des visages) et d'une direction d'acteurs hors-pair. Tant et si bien que l'on s'attache à ses personnages secrètement hantés comme s'il s'agissait de membres de notre famille eu égard du manque affectif que nous ressentions lors de son final festoyant. Pour autant pas si noir et morose donc en dépit de sa tragédie cafardeuse et de ses conséquences humaines désastreuses (tant personnelles qu'amicales et familiales), le réalisateur ne nous laisse guère dans la sinistrose quant au destin de ces professeurs érudits ayant tenté de réparer leurs lacunes personnelles par la désinhibition de l'alcool. Drunk traitant avec intelligence de tact et d'authenticité les thèmes de la timidité, de la peur du regard des autres, de nos angoisses et de la confiance en soi par le prisme de l'amour et de l'amitié. 

Estomaquant d'émotions ardues entre 2 scènes d'hilarité nerveuse alors que rien n'y était programmé,  Drunk nous grave en mémoire l'introspection sentencieuse d'un professeur introverti en pleine remise en question morale après avoir franchi les limites du tolérable. Mads Mikkelsen transperçant l'écran tel un enfant éperdu en quête d'une rédemption de dernier ressort. Rien que pour sa performance SOBREMENT viscérale et sensorielle, Drunk est à ne rater sous aucun prétexte. 

Dédicace à Frédéric Serbource

*Bruno

Récompenses: Festival international du film de Saint-Sébastien 2020 : Coquille d'argent du meilleur acteur pour Mads Mikkelsen, Thomas Bo Larsen, Lars Ranthe et Magnus Millang.

Prix du cinéma européen 2020:

Meilleur film

Meilleur réalisateur

Meilleur acteur pour Mads Mikkelsen

Meilleur scénariste


lundi 28 décembre 2020

La Boum 2. César du Meilleur Espoir Féminin, Sophie Marceau.

                                               Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Claude Pinoteau. 1982. France. 1h48. Avec Claude Brasseur, Brigitte Fossey, Sophie Marceau ,Olivier Pourcel, Pierre Cosso, Alexandre Sterling, Sheila O'Connor.

Sortie salles France: 8 Décembre 1982

FILMOGRAPHIE: Claude Pinoteau est un réalisateur et scénariste français, né le 25 mai 1925 à Boulogne-Billancourt, décédé le 5 octobre 2012 à Neuilly-sur-Seine. 1973 : Le Silencieux. 1974 : La Gifle. 1976 : Le Grand Escogriffe. 1979 : L'Homme en colère. 1980 : La Boum. 1982 : La Boum 2. 1984 : La Septième Cible. 1988 : L'Étudiante. 1991 : La Neige et le Feu. 1994 : Cache cash. 1997 : Les Palmes de monsieur Schutz. 2005 : Un abbé nommé Pierre, une vie pour les autres (documentaire).


Un hommage tendre et émouvant à la génération 80
2 ans après son triomphale succès, Claude Pinoteau offre une suite à la Boum si bien qu'elle cumule quasiment le même nombre d'entrées (4 071 585 vs 4 300 00). Mais un score mérité dans la mesure où la Boum 2 reprend les mêmes ingrédients que son modèle avec une similaire efficacité. Si bien que l'on peut même prétendre qu'elle y soit supérieure de par son esprit un peu plus mature (Vic parait aujourd'hui beaucoup moins nunuche du haut de ses 15 ans) et son habile dosage humour / romance sous l'impulsion de personnages au caractère bien trempé. Mais au-delà du plaisir éprouvé face à cette comédie de marivaudage pleine de fougue, d'insouciance et de bons sentiments, la génération 80 éprouvera assurément une nostalgie teintée de mélancolie à travers cette époque où internet et les smartphones n'existaient pas encore. Ainsi, une tendre émotion nous ébranle parfois la raison à travers ses détails du quotidien urbain (les cabines téléphoniques à pièce) et domestique (les disques 45 tours, les affiches de cinéma et les stars du showbiz sur les murs de la chambre de Vic), ses chansons ringardes et ses situations de légèreté où la drague, les slows et les disputent parentales nous remémorent notre propre adolescence. Par conséquent, de vagues souvenirs remonteront probablement à la surface de votre conscience émue dans la mesure où nous avions tous connu ce même genre de confrontations de drague entre fille et garçon au prémices de notre puberté.  

Vic, âgée de presque 16 ans (comme elle se vante si bien), étant aujourd'hui éprise d'amour pour un nouveau prétendant alors qu'elle cumulera les nouvelles rencontres galantes, ce qui attisera la jalousie de celui-ci. Une fois de plus, Sophie Marceau crève l'écran en ado rebelle pour autant équilibrée, rêveuse et envieuse de romance (la quête du prince charmant) à un âge propice aux moult rencontres d'un soir. Et si son tempérament naturel fait une fois encore illusion, les autres comédiens sont également de la partie pour nous transmettre leur fougue avec une bienveillance aujourd'hui révolue au cinéma. Tant auprès du regretté Claude Brasseur en papa bourru, parano et débonnaire depuis les absences répétées de sa fille, de Brigitte Fossey (quel regard de saphir !) en épouse bienveillante plus distante auprès de son époux car en retrait affectif, et de Denise Grey en mamie fringante au caractère à la fois bien trempé et attendrissant. Claude Pinoteau prenant également soin de les laisser s'exprimer avec des dialogues inventifs souvent cocasses ou autrement tendres. Car la Boum 2 est également imprégné de tendresse à travers ses personnages candides à la fois naïfs, touchants et si avenants (tant pour l'esprit de famille que de camaraderie) si bien que l'on regrette que cette époque plus basée sur la simplicité et les rapports humains soit aujourd'hui en berne à travers ses productions lucratives privilégiant la forme plutôt que le fond. 

*Bruno
2èx

Récompense: César du meilleur espoir féminin pour Sophie Marceau

Info wikipedia: Claude Pinoteau avait annoncé la réalisation de La Boum 2 lors du 85e anniversaire de Denise Grey auquel les jeunes comédiens étaient tous invités.
Sophie Marceau et Pierre Cosso sont réellement tombés amoureux l'un de l'autre durant le tournage du film.

vendredi 25 décembre 2020

Le Seigneur des Anneaux : La Communauté de l'Anneau.

                                                       Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Peter Jackson. 2001. Nouvelle-Zélande/U.S.A. 3h31. Avec Elijah Wood, Ian McKellen, Sean Astin, Viggo Mortensen, Sean Bean, Billy Boyd, Dominic Monaghan, Orlando Bloom.

Sortie salles France: 19 Décembre 2001

FILMOGRAPHIE: Sir Peter Robert Jackson est un réalisateur, producteur et scénarise néo-zélandais, né le 31 Octobre 1961 à Pukerua Bay, North Island (Nouvelle-Zélande). 1987: Bad Taste. 1989: Les Feebles. 1992: Braindead. 1994: Créatures Célestes. 1995: Forgotten Silver. 1996: Fantômes contre fantômes. 2001: Le Seigneur des Anneaux. 2002: Les Deux Tours. 2003: Le Retour du Roi. 2005: King-Kong. 2009: Lovely Bones. 2012: Le Hobbit: un voyage inattendu. 2013: Le Hobbit: la Désolation de Smaug. 2014: Le Hobbit: La Bataille des 5 Armées.


Un souffle épique vertigineux que cette invitation au rêve céleste. 
Alors qu'il était réputé inadaptable à l'écran, Peter Jackson accomplit en 2001 le prodige de relever la gageure d'inscrire sur pellicule le roman fleuve de J. R. R. Tolkien publié en 1954. Ce 1er volet faisant déjà office de chef-d'oeuvre à travers sa facture formelle et technique irréprochables (à 2/3 plans en CGI perfectibles près). Spectacle absolu donc de féérie épique sous l'acuité de choeurs religieux opératiques, tant auprès de la communauté magnanime des elfes et de leurs archers que de celle des orques assoiffés de haine et de sang, le Seigneur des Anneaux bénéficie d'un scénario original quant au pouvoir délétère d'un anneau convoité de tous. Ce dernier symbolisant la dualité du Bien et du Mal que chacun doit combattre quotidiennement en son fort intérieur. Peter Jackson parvenant à donner chair à cet anneau perfide par le biais d'une intensité émotionnelle aussi trouble que fascinante eu égard de la plupart des personnages épris d'emprise par son pouvoir occulte. Jackson ménageant ses scènes de transe, de désorientation sous l'impulsion d'expressions démunies accablées par une force indicible. Qui plus est, il s'avère couillu d'offrir le rôle majeur à un être candide de petite taille issu de la race des Hobbit qu'Elijah Wood endosse sous l'impulsion de son regard azur infiniment expressif. Chacune de ses présences irradiant l'écran de par sa détermination mais aussi des doutes, sa crainte et son appréhension à relever le défi d'y préserver l'anneau jusqu'au coeur du Mordor. Un lieu de l'enfer à parcourir pour le détruire afin de déjouer Sauron, seigneur des ténèbres, de se l'approprier pour dominer le monde en esclaves. 

D'une puissance visuelle à damner un saint, et ce de manière aussi immaculée (notamment auprès de la gestuelle divine des femmes à la posture longiligne dans leur robe blanche) qu'homérique (certains plans dégagent une intensité endiablée au fil de poursuites à cheval ou de combats à l'épée), Peter Jackson n'a jamais été aussi inspiré à immortaliser un récit d'héroïc fantasy peuplé de personnages divins ou vaillants que les comédiens endossent avec une sobriété subtilement émotive. Notamment si je me réfère auprès de la mort d'un des preux personnages, moment d'émotion poignant d'une délicatesse dépouillée quant à la pudeur d'expressions déchues mais aussi empathiques pour celui à son chevet. Car conçu pour un public familial, le Seigneur des Anneaux adopte le parti-pris de ne pas verser dans le sanguinolent ou la brutalité lors des batailles belliqueuses alors que l'on reste rivé au siège de par ses chorégraphies à la fois dantesques et inventives. Notre communauté arpentant les contrées peuplées de dangers à l'aide de bons sentiments solidaires jamais sirupeux de par leur sobriété intègre. Peter Jackson possédant ce don inné d'y capter leurs regards avec une maîtrise géométrique quant aux plans concis terriblement expressifs. Sans compter de s'attarder sur l'immensité (pour ne pas dire le gigantisme) de ses décors autant naturels (panoramas éloignés de la Nouvelle-Zélande) qu'ornementaux lors de visites dans des lieux sépulcraux où s'y tapissent des monstres outre-mesure, un peuple soumis d'orques ou encore un sorcier à la fourberie délectable (présence démoniale de Christopher Lee, chef des Istari dans une défroque filiforme étrangement nacrée). 

Spectacle enchanteur d'Héroïc-Fantasy prenant son temps à planter son univers autour de la noblesse de personnages d'un héroïsme humaniste, Le Seigneur des Anneaux parvient à façonner 3h20 durant ce milieu singulier avec une intensité émotionnelle aussi trouble qu'accrue. Tant et si bien que l'on se passionne facilement pour son récit plein de bruit, de fureur mais aussi de bienveillance (notamment auprès de la place démiurge des femmes d'une ténuité sans égale que Cate Blanchett / Liv Tyler cultivent avec une grâce onirique) grâce au brio de Jackson à narrer son histoire avec une véracité infiniment attentionnée. Et pour le genre casse-gueule appuyé ici d'un budget colossal on peut parler d'exploit dès ce 1er opus d'une tendre humilité. 

*Bruno
3èx

Notes subsidiaires (wikipedia): À sa sortie au cinéma, le film a été un immense succès commercial et a obtenu des critiques très positives dans l'ensemble. Il a également remporté de nombreuses récompenses, dont quatre Oscars et quatre BAFTA Awards. L'American Film Institute l'a classé 50e dans sa liste des 100 meilleurs films américains, ainsi que deuxième meilleur film de fantasy de tous les temps. Une version longue du film comportant trente minutes de scènes supplémentaires est sortie uniquement pour le marché vidéo.

mardi 22 décembre 2020

1941

                                              Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Steven Spielberg. 1979. U.S.A. 1h59. Avec Dan Aykroyd, Ned Beatty, John Belushi, Lorraine Gary, 
Murray Hamilton, Christopher Lee, Tim Matheson, Toshirō Mifune.

Sortie salles France: 12 Mars 1980. U.S: 14 Décembre 1979

FILMOGRAPHIE: Steven Allan Spielberg, Chevalier de l'Ordre national de la Légion d'honneur est un réalisateur, producteur, scénariste, producteur exécutif, producteur délégué et créateur américain, né le 18 décembre 1946 à Cincinnati (Ohio, États-Unis). 1971: Duel , 1974: Sugarland Express, 1975: Les Dents de la mer, 1977: Rencontres du troisième type, 1979: 1941, 1981: les Aventuriers de l'Arche Perdue, 1982: E.T. l'extra-terrestre , 1983: La Quatrième Dimension (2è épisode),1984: Indiana Jones et le Temple maudit, 1985: La Couleur pourpre, 1987: Empire du soleil, 1989: Indiana Jones et la Dernière Croisade, Always, 1991: Hook, 1993: Jurassic Park, La Liste de Schindler, 1997: Le Monde Perdu, Amistad,1998: Il faut sauver le soldat Ryan Saving Private Ryan, 2001: A.I., 2002: Minority Report, Arrête-moi si tu peux, 2004:Le Terminal , 2005: La Guerre des Mondes, 2006: Munich, 2008: Indiana Jones et le Royaume du crâne de cristal,2011: Les Aventures de Tintin, cheval de guerre. 2012: Lincoln. 2015 : Le Pont des Espions. 2016 : Le Bon Gros Géant. 2017 : Pentagon Papers. 2018 : Ready Player One. 2020 : West Side Story. 


Echec commercial et critique désastreux lors de sa sortie, si bien que Steven Spielberg mit beaucoup de temps à s'en remettre au point d'envisager de mettre un terme à sa carrière, 1941 est le chef-d'oeuvre de la démesure eu égard de ses destructions massives à corps perdu. Et au vu du résultat aussi disproportionné qu'émotionnellement épique il y a de quoi sombrer dans la dépression après avoir tout donné à l'écran avec une générosité sans égale. Tant et si bien qu'à la revoyure on reste toujours aussi ébahi par son climat d'hystérie collective que les acteurs renchérissent à travers leur fonction cartoonesque en roue libre. Tant auprès de Robert Starck en général inconséquent plus préoccupé à ne pas rater le début de Dumbo au cinéma (il faut voir son regard de gosse à la fois jouasse et serein face à tant de bons sentiments animés), de Dan Aykroyd en sergent déjanté après avoir été assommé par son char, de Christopher Lee en colonel nazi en posture hiératique, de Tim Matheson en capitaine érotomane courtisant la délicieuse Nanny Allen en nymphette adepte d'aéroplane, de John Belushi en kamikaze ingérable semi-dément, de Ned Beatty en père de famille patriotique prêt à aller jusqu'au bout de ses principes belliqueux, de Bobby Di Cicco en héros en herbe en requête amoureuse (il tente de récupérer sa dulcinée durant tout le périple contre l'avis de son rival, le caporal Stretch endossé par l'incorrigible Treat Williams !), sans compter un étrange duo d'acolytes (on peut parler de sentinelles) assis sur leur siège d'une grande roue de fête foraine à l'aide d'une marionnette ventriloque. 


Car oui, 1000 fois oui, nous avons bien ici affaire à un cartoon live prenant pour principe couillu l'uchronie. Dans la mesure où une hostilité japonaise est à nouveau sur le point de frapper le sol ricain après avoir bombardé Pearl Harbor. Ainsi, à bord de leur sous-marin, ils envisagent aujourd'hui d'attaquer en pleine nuit Hollywood au moment même où des soldats ricains embarqués en tank, 2 aviateurs et un père de famille tenteront de déjouer leur stratégie offensive. Ainsi donc, durant 2 heures assourdissantes de folie furieuse, Steven Spielberg ravagé par une forme de folie contagieuse nous enchaîne les morceaux de bravoures à inscrire dans les cours d'histoire. Car plusieurs séquences ont beau faire appel aux maquettes artisanales en guise d'FX, on reste bluffé par un tel vérisme à l'écran, si bien que l'on s'accroche au siège avec un sourire de bambin euphorique. L'intrigue parodique, décalée et déjantée n'étant qu'un prétexte pour mettre en exergue de monstrueuses séquences d'action vertigineuses (dans les airs et sur le sol) où s'y disputent notamment par intermittence des règlements de compte physiques entre soldats et matelots depuis un spectacle de music-hall ! (quel hommage musical par la même occasion à travers ses swings endiablés !). 


Modèle de mise en scène au montage à couper au rasoir, 1941 regorge de trouvailles inventives et d'idées retorses pour relancer incessamment l'action dans de multiples directions à la fois comiques et décomplexées. Tant et si bien que l'on peut avouer sans rougir qu'il s'agit d'un des divertissements les plus vrillés de l'histoire du ciné que les Blockbuster mainstream feraient mieux de suivre comme parangon afin de ranimer la flamme de la jubilation la plus intègre. Dans la mesure où Spielberg accomplit le miracle de cumuler ses actions frénétiques au service d'une narration belliqueuse oscillant héroïsme, romance et survie sous un support parodique.     

*Bruno
4èx

lundi 21 décembre 2020

Photo Obsession. Prix Spécial du Jury, Deauville 2002.

                                                        Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

"One Hour Photo" de Mark Romanek. 2002. 1h36. Avec Robin Williams, Connie Nielsen, Michael Vartan

Sortie salles France: 18 Septembre 2002. U.S: 13 Janvier 2002

FILMOGRAPHIEMark Romanek est un réalisateur américain né le 18 septembre 1959 à Chicago. 1985 : Static. 2002 : Photo Obsession. 2010 : Never Let Me Go. 


                                "Celui qui ne devient pas père reste un enfant toute sa vie."
Formidable thriller psychologique que l'on a aujourd'hui tendance à occulter, Photo Obsession relate la quotidienneté esseulée de Sy Parrish, employé timoré dans un laboratoire de développement de photo d'un hyper marché. Car n'ayant ni famille, ni amis, ni enfants, Sy projette ses fantasmes sur la famille idéale des Yorkin si bien qu'il collectionne les photos de leur portrait après les avoir tirer en double. Idéale en apparence car l'époux infidèle va plonger Sy dans une rancoeur vindicative après s'être fait licencié de son boulot. De par sa réalisation très efficace et le jeu solide des comédiens (particulièrement Connie Nielsen pour un rôle secondaire attentionnée et maternel dans son naturel d'être à l'écoute de l'autre), Photo Obsession n'a aucune peine pour nous maintenir en haleine à travers son climat délétère dressant scrupuleusement le profil d'un solitaire à la fois taiseux et indicible quant à son comportement soudainement versatile. 

Par sa force d'expression humaine avenante où s'y tapi un désarroi affectif, Robin Williams se livre sans fard (à contre-emploi de son image de drille badin) en individu psychotique sur le point de passer à l'acte irréparable. L'acteur parvenant louablement à nous faire oublier sa notoriété en se fondant dans le corps de cet employé féru de photo en guise de solitude. Soutenu d'une partition lugubre au tempo métronome, Photo Obsession séduit d'autant plus par son rythme envoûtant dressant sans fioriture la dérive morale de cette homme obnubilé par le bonheur familial après avoir subi un passé traumatique. Ainsi, en s'attachant à suivre le houleux parcours conjugal de la famille Yorkin par le regard voyeur de Sy, nous nous immergeons dans ses fantasmes parfois malsains parmi l'inquiétude de ses prochaines motivations punitives. Le réalisateur prenant soin d'instiller un suspense latent qui ira crescendo au fil du stratagème illégal de Sy à s'autoriser d'y braver la loi.  

Drame de la solitude transplanté dans le cadre du thriller à suspense, Photo Obsession demeure aussi bien fascinant que passionnant pour y dresser, non sans une certaine émotion poignante (pourtant toute en retenue), le profil galvaudé de cet employé trop fragile pour pouvoir s'adapter dans cette société d'incommunicabilité, d'individualisme et d'intolérance.  

*Bruno 

Récompense: Festival de Deauville 2002 : Prix spécial du jury.

vendredi 18 décembre 2020

La Prison du Viol

                                               Photo empruntée sur Google, appartenant au site Senscritique.com

"Jackson County Jail" de Michael Miller. 1976. U.S.A. 1h24. Avec Yvette Mimieux, Tommy Lee Jones, Cliff Emmerich, Howard Hesseman, Robert Carradine. 

Sortie salles France: 4 Mai 1977 (Int - 18 ans). U.S: Avril 1976.

FILMOGRAPHIE: Michael Miller est un réalisateur et scénariste américain. 2001: Face Value. 2001 Disparition programmée. 1997 Adventures with the Dutchess (TV Movie). 1997 World's Most Daring Rescues (TV Movie documentary). 1997 World's Deadliest Volcanoes (TV Movie). 1996 À force d'aimer (TV Movie). 1994 Danielle Steel - Un parfait inconnu (TV Movie). 1994 Il était une fois l'amour (TV Movie). 1993 Star (TV Movie). 1993 Passion enflammée (TV Movie). 1993 Battement de coeur (TV Movie). 1992 Enquête dangereuse (TV Movie).  1991 Un papa sur mesure (TV Movie). 1991 Palomino (TV Movie). 1990 Blown Away (TV Movie).  1990 Always Remember I Love You (TV Movie). 1990 Dangerous Passion (TV Movie). 1988 Necessity (TV Movie). 1987 Les roses de la vengeance (TV Movie). 1986 Le regard du coeur (TV Movie). 1986 A Case of Deadly Force (TV Movie). 1985 Le crime de la loi (TV Movie). 1985 Le témoin silencieux (TV Movie). 1982 American Class. 1982 Horreur dans la ville. 1978 Outside Chance (TV Movie). 1976 La prison du viol. 1975 Street girl.


"Les injustices sont le nid des révolutions".
Réputé pour son flair indéfectible, Roger Corman ne s'y est pas trompé en produisant le méconnu La Prison du Viol natif des Seventies. Titre français racoleur faisant sans doute référence au sous-genre du Women In Prison alors qu'il n'en est rien, bien que l'héroïne se fera effectivement violée durant son incarcération journalière à travers une séquence aussi brutale qu'éprouvante (raison pour laquelle le film écope une interdiction aux - de 18 ans chez nous). Sorte de After Hours vitriolé; principalement pour sa première partie lorsque l'héroïne littéralement infortunée multiplie sans modération les mauvaises rencontres au sein d'une Amérique profonde engluée dans la médiocrité, l'ennui, le chômage, l'alcool et la pop-culture, La Prison du Viol demeure une bonne série B d'action efficacement troussée. Tant auprès de sa réalisation étonnamment soignée (notamment à travers l'habileté du montage ciselé si je fais référence aux courses poursuites automobiles et aux bastons improvisées) que de la qualité de son interprétation qu'Yvette Mimieux et Tommy Lee Jones dominent avec une force d'expression effrénée. Il faut dire que durant la majorité de l'intrigue, ils se retrouvent poursuivis sans relâche par une police expéditive de par leur condition de fugitifs malgré eux à la suite du meurtre d'un flic schizo. 

Ces derniers endossant les nouveaux Bonnie and Clyde sans toutefois braquer les banques à travers leur instance de survie. Ainsi, l'intérêt de l'intrigue menée sans temps morts émane également de la caractérisation humaine de ce duo infortuné impliqué dans un concours de circonstances préjudiciables aux yeux d'une police inconséquente incapable de discerner la droiture d'une femme victimisée par des machistes en rut après s'être fait dérober son véhicule par un couple de jeunes délinquants. C'est donc à travers leurs yeux emplis de larmes et de colère que s'y dévoile un portrait pathétique d'une Amérique profonde à la fois réactionnaire et régressive. Si bien que Michael Minner (spécialiste de séries TV et de téléfilms avant tout, même s'il se fit connaître auprès des cinéphiles avec Horreur dans la Ville avec l'ami Chuck) ne lâche jamais du regard cette femme éplorée ne trouvant que soutien auprès d'un taulard lui criant son fiel contre une Amérique fallacieuse dénuée d'équité. On s'attache donc facilement à la fragilité de ses personnages en fuite marginalisés par cette société abrutissante incapable de discernement et de légitimité envers ces présumés coupables condamnés à fuir l'autorité en y brandissant les armes en désespoir de cause. 

Etonnante curiosité entre action, peinture sociale et road movie aride, La Prison du Viol met avant tout en exergue la valeur humaine de ce duo à la fois contradictoire et commun dans leur condition de fugitifs en survie précaire. Tommy Lee Jones, fraîchement impressionnant dans sa posture frondeuse taiseuse, et Yvette Mimieux, sobrement empathique en victime démunie, portant le film à bout de bras à l'aide d'une aigre acuité dramatique davantage confirmée.  A découvrir. 

*Bruno

Remerciement à Ciné-Bis-Art.

jeudi 17 décembre 2020

L'un des Notres

                                                          Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

"Let him go" de Thomas Bezucha. 2020. U.S.A. 1h54. Avec Kevin Costner, Diane Lane, Lesley Manville, Will Brittain, Jeffrey Donovan, Kayli Carter. 

Sortie salles France: 6 Janvier 2021. U.S: 6 Novembre 2020

FILMOGRAPHIEThomas Bezucha est un réalisateur et scénariste américain né le 8 mars 1964, . 2000 : Big Eden. 2005 : Esprit de famille. 2011 : Bienvenue à Monte-Carlo. 2020 : L'un des nôtres. 


Un couple de légende réunit autour d'un western moderne compromis au vigilante movie.
Splendide vigilante movie transplanté dans le cadre du western moderne, L'un des Notres (oubliez ce titre français somme toute triviale pour opter sa traduction initiale par "laisse le partir"), est illuminé du duo impromptu Kevin Costner / Diane Lane. Car si je ne m'abuse, c'est la seconde fois qu'un cinéaste les réunit à nouveau l'écran en tant que couple fragilisé par les épreuves du temps à travers sa thématique si délicate du deuil filial. Notamment en y portant en filigrane une attention toute particulière à l'humilité du cheval auquel le film fait plusieurs fois références si bien que le couple voue un amour immodéré pour l'animal au sein de leur ranch reculé. Deux comédiens de légende donc qu'on ne présente plus, bien que Diane Lane s'y faisait plus discrète que son confrère auprès de ses seconds-rôles des années 2000 et 2010. En tout état de cause, le couple vieillissant qu'ils forment à l'écran nous suscite une profonde nostalgie teintée de mélancolie à travers leur âge avancé si bien que certaines situations intimistes nous provoquent une émotion tantôt poignante, tantôt bouleversée. Notamment grâce au tact de Thomas Bezucha filmant leur aparté parmi une juste réserve prude (notamment auprès de leur  discussion studieuse sur les murmures invoqués autrefois à leur cheval lors d'un diner au restaurant). 

Car outre le soin de sa mise en scène posée et attentionnée, ce qui touche irrémédiablement dans L'un des Notres émane de son récit à la fois hostile et fragile exploitant brillamment les codes du western grâce à son intensité exponentielle ainsi que la valeur sure des comédiens communément impliqués dans leur fonction pugnace de self-défense. L'histoire soigneusement structurée illustrant les moults tentatives de ce couple de grands parents tentant d'extraire des mains d'une famille de rednecks (dirigée de main de fer par leur matrone) leur petit-fils maltraité. Qui plus est, leur ex belle fille s'avère recluse par son époux abusif n'hésitant pas également à la corriger pour un moindre prétexte. Quand bien même au préalable, c'est à dire lors du prologue, on nous démontre hors champs que le fils des grands-parents mourut lors d'un accident de cheval. Ainsi, à travers les thèmes du deuil insurmontable, de la maltraitance et de l'amour maternel, L'un des Notres s'extrait de la routine et des conventions grâce à l'âpreté de son récit drastique et à la densité humaine de ces personnages évoluant dans des directions anxiogènes impossibles à deviner. On se demande donc, passé l'acte dramatique de l'épicentre de l'intrigue, où nous mènera cette vendetta familiale que Kevin Costner (tout en retenue de son flegme inquiétant) et Diane Lane (digne portrait maternel inscrit dans une douce sollicitude) impose avec une force d'expression semi-dépressive.


La femme qui murmurait à l'oreille de l'âme.
Superbe thriller westernien agrémenté d'affrontements tendus et d'éclairs de violence d'une intensité affolante, L'un des Notres dégage une émotion aussi ardue que bouleversante à travers l'amour irréfragable de ce couple sclérosé s'évertuant à préserver l'enfance au péril de leur vie. Spoil ! Telle le souligne sa thématique finale du sens du sacrifice risquant de vous faire sortir les mouchoirs sans fioriture. Fin du Spoil. Au final, l'un des films évènementiels en cette fin d'année (Covid) d'un onirisme crépusculaire pour cet hommage moderne au western classique. 

Dédicace à Frédéric Serbource et Thierry Savastano

*Bruno

mercredi 16 décembre 2020

Phantasm IV: Oblivion

                                                   Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Don Coscarelli. 1998. 1h26. U.S.A. Avec Reggie Bannister, A. Michael baldwin, Bill Thornbury, Bob Ivy, Heidy Marnhout, Angus Scrimm.

Sortie salles Canada: 31 Juillet 1998. Location Vhs, France: 6 Juillet 1999.

FILMOGRAPHIEDon Coscarelli est un scénariste et réalisateur américain né le 17 Février 1954 à Tripoli (Lybie). 1976: Jim the World's Greatest. 1976: Kenny and Compagny. 1979: Phantasm. 1982: Dar l'invincible. 1988: Phantasm 2. 1989: Survival Quest. 1994: Phantasm 3. 1998: Phantasm 4. 2002: Bubba Ho-tep. 2012: John Dies at the end.


La vie n'est qu'un rêve qui mène à la mort.
4 ans après le 3è volet concocté en 94, Don Coscarelli redore le blason de Phantasm pour ce nouvel opus plus axé sur un onirisme feutré qui faisait tout le sel et le charme de son modèle gravé dans la mémoire des fantasticophiles. Ainsi, nos compagnons Mike et Reggie vont une nouvelle fois unifier leur force pour tenter de combattre et détruire le Tall Man, croque-mort énigmatique en costume noire armé de sphères volantes et ayant décidé de détruire l'humanité en transformant les humains en nains de l'enfer ! Et c'est reparti pour une nouvelle aventure au pays des fantasmes avec cet univers hermétique volontiers insensé afin de semer la confusion chez le spectateur en corrélation au rêve éveillé. Un fascinant voyage onirico-cauchemardesque dont les composantes essentielles (boules volantes, Tall Man, nabots difformes, seuil délétère) restent à nouveau présentes pour aviver notre curiosité. Par conséquent, après les sympathiques mais inégales séquelles Phantasm 2 et 3Don Coscarelli tente de renouer aux origines qui ont fait le succès et la notoriété de son oeuvre phare du Fantastique contemporain. A savoir, et par le biais d'une narration à la fois non-sensique et originale, conjuguer avec perpétuelle efficacité fantastique, horreur, science-fiction et même merveilleux, mâtiné d'un soupçon d'érotisme (la rencontre entre Reggie et la jeune étrangère survivante de son accident de voiture donne lieu à une surprenante étreinte dans la chambre d'un motel abdiqué). Et la bonne nouvelle, c'est que Coscarelli souhaite régresser en terme d'action et de rebondissements trop téléphonés car versant inutilement dans la facilité du grand-guignol, comme le définissaient ses deux précédents volets. 


Et ce en dépit ici d'un prologue décalé aussi bizarroïde qu'équivoque. Mais passé cette parenthèse un chouilla discutable (l'intervention du flic et le corps dans le coffre), un souci formel et une créativité fertile sont préconisés afin de renouer avec l'ambiance feutrée du premier volet (sans toutefois reprendre son fameux thème musical, à tort ou à raison). Et on peut avouer que le cinéaste retrouve assez régulièrement l'aura de fascination et la fraîcheur de son modèle de par son sens inventif en roue libre (c'est peu de le dire car on reste constamment intrigué par l'action à répétition). Ainsi donc, on ne cesse de progresser vers un rêve temporel truffé de flash-back faisant ainsi référence au 1er opus. Si bien qu'il s'agit en faite de scènes coupées assez habilement insérées pour rendre un tout assez cohérent alors qu'initialement, Phantasm avoisinait une durée de 3h00. L'intrigue se résumant à un long rêve éveillé où chaque personnage se retrouve projeté d'un endroit singulier à un autre lors d'un voyage temporel dénué de logique (ou presque). La singularité est donc une nouvelle fois de rigueur auprès de ces périples vertigineux, entre passé et futur, afin de tenter d'expliquer les agissements mais aussi les origines du fossoyeur lors de ses théories morbides. Quand bien même au gré de cette aventure chimérique située en plein désert (dépaysement assuré !), on retrouve avec plaisir tous les personnages amiteux du premier film (Mike, Reggie, le tall man mais aussi Jody, même si un peu en retrait !) lors d'une chronologie (sciemment) désordonnée. Si bien que leur cheminement semé d'embuches et de faux-semblants ne cesse d'osciller passé, présent et même futur quant à la destinée de Mike toujours en quête de vérité sur la disparition de son frère aîné. 


La vie n'est qu'un long rêve dont la mort nous réveille
Spectacle ésotérique beaucoup plus convaincant et inventif que ses précédents volets dans son refus du divertissement standard adepte de l'outrance, Phantasm 4 est de loin le plus réussi depuis son modèle en dépit de son budget restreint, d'FX digitaux parfois ratés et d'un aspect téléfilm pour autant moins préjudiciable que le précédent opus. Tentative fidèle et plutôt habile d'honorer son ancêtre à travers un sens de fascination sémillant, Phantasm 4 nous tend la main pour approcher une expérience chimérique hors du temps sous l'impulsion d'un sarcasme macabre nous titillant une réflexion sur le sens de notre réalité terrestre et cérébral. 

*Bruno
16.12.20
02.08.10. 157 v

mardi 15 décembre 2020

Sound of Metal

                                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Darius Marder. 2019. U.S.A. 2h01. Avec Olivia Cooke, Riz Ahmed, Mathieu Amalric, Paul Raci, Lauren Ridloff 

Sortie salles France: 30 Décembre 2020 (ou 20 Janvier 2021)

FILMOGRAPHIE: Darius Marder est un scénariste et  réalisateur américain. 2008: Loot (documentaire). 2019: Sound of Metal. 

Oeuvre sensorielle d'une sensibilité inévitablement expressive, sans pour autant se laisser berner par une émotion programmée, Sound of Metal est un drame humain peu à peu bouleversant eu égard de l'épreuve de force d'un batteur de metal subitement atteint de surdité. Traité comme un docu-fiction, de par son souci vériste de nous immerger dans l'introspection du héros dépressif sous l'impulsion d'une bande-son chiadée (le silence bourdonnant qu'il perçoit de ses oreilles ainsi que les sons trop aigus après s'être introduit les implants nous distillent un malaise permanent), Sound of Metal fait office de douloureuse expérience humaine à travers ce passionné de musique soudainement contraint de virer sa cuti depuis son handicap auditif. Car fou d'ardeur pour le metal et sa compagne avec qui il sillonne les contrées à bord de sa caravane, Ruben sera contraint de suivre une thérapie dans un centre spécialisé afin d'y accepter son fardeau. Et ce lors d'une temporalité résolument furtive, notamment auprès de la détresse de sa compagne l'incitant à rejoindre fissa sa nouvelle communauté afin de lui épargner une probable récidive à la toxicomanie. 

C'est donc une initiation au langage des signes que lui imposera son nouvel entourage parmi l'autorité d'un leader enseignant à la fois prévenant et (oh combien) lucide. Le récit, soigneusement narré et structurée, nous relatant avec beaucoup de sobriété et de pudeur sa résilience de se confronter à sa nouvelle condition de vie, mais aussi son éventuel espoir de renouer avec son quotidien mélomane et sentimental en y tablant une transaction chirurgicale. Outre la valeur chétive d'Olivia Cooke (la révélation de la série Bates Motel) de par sa force d'expression démunie inscrite dans la réserve (elle suggère plus donc qu'elle ne nous montre), on reste impressionné par la performance de Riz Ahmed  humainement impliqué à nous susciter ses sentiments contradictoires de colère et de désespoir, d'appréhension et d'aspiration sans effets de manche. Il faut dire que la mise en scène (leste) radiographie ses humeurs et états d'âme par le biais de sa poignante humilité accompagnée d'intelligence d'esprit. Ce qui nous converge d'ailleurs à un final proprement bouleversant à travers sa nouvelle prise de conscience à la fois équilibrée, docile et valide. 

Réflexion dure et émouvante (car si cruelle) sur l'aléa de la vie auquel rien ne nous est acquis d'après l'apprentissage du handicap et du dépassement de soi que cela entraîne, Sound of Metal est un uppercut émotionnel d'une fragilité humaine jamais sirupeuse eu égard de son vérisme expérimental faisant office de docu sensoriel. Du cinéma épuré à la fois vibrant et salutaire afin d'y imprimer la caractérisation morale de sa victime en instance de renouveau. 

*Bruno

lundi 14 décembre 2020

Le Corbeau

                                               Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com
 
"The Raven" de Roger Corman. 1963. U.S.A. 1h26. Avec Vincent Price, Peter Lorre, Boris Karloff, Hazel Court, Olive Sturgess, Jack Nicholson.

Sortie salles France: 13 Novembre 1968. U.S: 25 Janvier 1963

FILMOGRAPHIE: Roger Corman est un cinéaste américain, né le 5 avril 1926 à Détroit, Michigan
1955: Day the World Ended. 1956: It's Conquered the World. 1957: Rock all Night. 1957: l'Attaque des Crabes Géants. 1957: Not of this Earth. 1957: Vicking Women. 1957: The Undead. 1958: War of the Satellites. 1958: She-Gods of Shark Reef. 1958: Swamp Women. 1958: Teenage Caveman. 1958: Mitraillette Kelly. 1959: Un Baquet de Sang. 1960: La Petite Boutique des Horreurs. 1960: La Chute de la Maison Usher. 1961: Ski Troop Attack. 1961: La Chambre des Tortures. 1961: Atlas. 1962: The Intruder. 1962: l'Enterré Vivant. 1962: l'Empire de la Terreur. 1962: La Tour de Londres. 1963: Le Corbeau. 1963: La Malédiction d'Arkham. 1963: l'Horrible cas du Dr X. 1963: l'Halluciné. 1964: Le Masque de la Mort Rouge. 1964: l'Invasion Secrète. 1965: Le Tombe de Ligeia. 1965: Not of this Earth. 1966: Les Anges Sauvages. 1967: l'Affaire Al Capone. 1967: The Trip. 1970: Bloody Mama. 1971: Gas-s-s-s. 1971: Le Baron Rouge. 1990: La Résurrection de Frankenstein.


Comédie pittoresque menée sans temps mort, Le Corbeau est la 5è des adaptations de Poe réalisée par le maître du système D, Roger Corman. Et on peut dire qu'avec la complémentarité amiteuse de têtes d'affiche aussi prestigieuses qu'à contre-emploi (Vincent Price, Peter Lorre et Boris Karloff sont épaulés du néophyte Jack Nicholson), celui-ci parvient à divertir avec une aimable efficacité eu égard de la simplicité du pitch (l'adversité entre 2 prestigieux magiciens) non exempt de rebondissements bâtis sur le subterfuge, la félonie et le mensonge. Outre son climat fantaisiste bonnard que les acteurs entretiennent avec une mutuelle bonhomie, le Corbeau bénéficie une fois de plus d'une scénographie gothique flamboyante au sein du château saturé d'une envoûtante photo sépia. Corman exploitant habilement les vastes pièces du château (mais aussi des extérieurs naturels) avec parfois un certain onirisme enchanteur. Et si les trucages ultra cheap prêtent inévitablement à sourire, son final débridé (le combat entre les 2 magiciens) dégage un charme fripon à travers sa simplicité innocente, notamment auprès des moyens rudimentaires mis en oeuvre. Une série B bougrement plaisante donc que les acteurs parviennent à rendre facilement attrayante à travers leur complémentarité gentiment sarcastique. Quand bien même Roger Corman,  étonnamment à l'aise dans le registre comique (même s'il y eut déjà La Petite Boutique des Horreurs pour le prouver), demeure comme de coutume aussi bien incorrigible qu'inégalable pour façonner un p'tit métrage sans prétention réalisé en un temps record. Et ce en y exploitant par souci d'économie les mêmes décors de ces précédents hommages à Poe


*BM
2èx

jeudi 10 décembre 2020

S.O.S Fantômes 2

                                                        Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imd.com

"Ghostbusters II" d'Ivan Reitman. 1989. U.S.A. 1h48. Avec Bill Murray, Dan Aykroyd, Sigourney Weaver, Harold Ramis, Rick Moranis, Ernie Hudson, Annie Potts.

Sortie salles France: 15 Décembre 1989. U.S: 16 Juin 1989

FILMOGRAPHIE: Ivan Reitman est un réalisateur canadien, né le 27 Octobre 1946 à Komarno en Tchécoslovaquie. 1971: Foxy Lady. 1973: Cannibal Girls. 1979: Arrête de ramer, t'es sur le sable. 1981: Les Bleus. 1984: SOS Fantômes. 1986: L'Affaire Chelsea Deardon. 1988: Jumeaux. 1989: S.O.S. Fantômes 2. 1990: Un Flic à la Maternelle. 1993: Président d'un Jour. 1994: Junior. 1997: La fête des pères. 1998: 6 Jours, 7 nuits. 2001: Evolution. 2005: Ma Super ex. 2011: Sex Friends.


Mal accueilli par la critique en dépit de son succès public international (chez nous il cumule 2 175 147 entrées contre 2 939 369 avec le 1er opus); S.O.S Fantômes 2 est une séquelle inutile réalisée par Ivan Reitman himself 5 ans après son modèle. Pour autant, auprès des aficionados, cette suite gentiment troussée demeure toutefois assez attachante et bonnard pour passer un agréable moment. Et ce en dépit d'un rythme sporadique non exempt de longueurs et d'un inévitable effet de surprise rompu. On se raccroche donc sur la bonhomie fougueuse de nos chasseurs de fantômes épaulés de seconds-rôles aussi attractifs pour rendre l'ensemble somme toute fréquentable. Tant et si bien que Ivan Reitman eut la judicieuse idée de réunir toute l'équipe du 1er film pour notre plaisir nostalgique. Et à ce niveau, on reste jouasse de les retrouver dans une énième aventure truffée d'effets spéciaux plutôt réussis (notamment cet impensable final avec la statue de la liberté déambulant dans les rues nocturnes de New-York entre la foule en liesse !). 


Les acteurs communément impliqués insufflant une humeur assez fringante durant leur périple en dépit de leur (première) réticence d'y reprendre leur rôle respectif (surtout auprès de Bill Murray réfractaire aux séquelles généralement redondantes). En l'occurrence, alors que l'action prend place 5 ans plus tard, nos chasseurs sont contraints de reprendre du service à la suite de l'hostilité d'un tyran (Vigo des Carpathes) délibéré à s'extraire de sa fresque d'un musée après s'être incarné dans le corps d'un nouveau-né. Pour se faire, il envoûte Janosz Poha, le conservateur du musée le contraignant à kidnapper le bébé de Dana Barrett (Sigourney Weaver). Au même moment, nos chasseurs de fantômes aperçoivent dans les égouts de la ville une étrange matière visqueuse rose qu'ils prénomment "slime". Ainsi, si son schéma narratif n'apporte pas vraiment de surprises auprès de son air de déjà vu et que l'humour demeure beaucoup moins efficace qu'au préalable, S.O.S Fantômes 2 parvient toutefois à divertir in extremis de par son ambiance loufoque et débridée émaillée de séquences d'action modestement extravagantes et sémillantes. 


Ils reviennent pour sauver le monde !
En tout état de cause, par je ne sais quelle alchimie probablement intègre, on quitte l'aventure avec un sentiment de satisfaction amiteux sous l'impulsion du score proverbial de Ray Parker, Jr (même si cette séquelle n'avait pas lieu d'être faute d'absence d'innovation).

Ci-joint la chronique de S.O.S. Fantômes: https://brunomatei.blogspot.com/2019/01/sos-fantomes.html

*Bruno
3èx