vendredi 18 décembre 2020

La Prison du Viol

                                               Photo empruntée sur Google, appartenant au site Senscritique.com

"Jackson County Jail" de Michael Miller. 1976. U.S.A. 1h24. Avec Yvette Mimieux, Tommy Lee Jones, Cliff Emmerich, Howard Hesseman, Robert Carradine. 

Sortie salles France: 4 Mai 1977 (Int - 18 ans). U.S: Avril 1976.

FILMOGRAPHIE: Michael Miller est un réalisateur et scénariste américain. 2001: Face Value. 2001 Disparition programmée. 1997 Adventures with the Dutchess (TV Movie). 1997 World's Most Daring Rescues (TV Movie documentary). 1997 World's Deadliest Volcanoes (TV Movie). 1996 À force d'aimer (TV Movie). 1994 Danielle Steel - Un parfait inconnu (TV Movie). 1994 Il était une fois l'amour (TV Movie). 1993 Star (TV Movie). 1993 Passion enflammée (TV Movie). 1993 Battement de coeur (TV Movie). 1992 Enquête dangereuse (TV Movie).  1991 Un papa sur mesure (TV Movie). 1991 Palomino (TV Movie). 1990 Blown Away (TV Movie).  1990 Always Remember I Love You (TV Movie). 1990 Dangerous Passion (TV Movie). 1988 Necessity (TV Movie). 1987 Les roses de la vengeance (TV Movie). 1986 Le regard du coeur (TV Movie). 1986 A Case of Deadly Force (TV Movie). 1985 Le crime de la loi (TV Movie). 1985 Le témoin silencieux (TV Movie). 1982 American Class. 1982 Horreur dans la ville. 1978 Outside Chance (TV Movie). 1976 La prison du viol. 1975 Street girl.


"Les injustices sont le nid des révolutions".
Réputé pour son flair indéfectible, Roger Corman ne s'y est pas trompé en produisant le méconnu La Prison du Viol natif des Seventies. Titre français racoleur faisant sans doute référence au sous-genre du Women In Prison alors qu'il n'en est rien, bien que l'héroïne se fera effectivement violée durant son incarcération journalière à travers une séquence aussi brutale qu'éprouvante (raison pour laquelle le film écope une interdiction aux - de 18 ans chez nous). Sorte de After Hours vitriolé; principalement pour sa première partie lorsque l'héroïne littéralement infortunée multiplie sans modération les mauvaises rencontres au sein d'une Amérique profonde engluée dans la médiocrité, l'ennui, le chômage, l'alcool et la pop-culture, La Prison du Viol demeure une bonne série B d'action efficacement troussée. Tant auprès de sa réalisation étonnamment soignée (notamment à travers l'habileté du montage ciselé si je fais référence aux courses poursuites automobiles et aux bastons improvisées) que de la qualité de son interprétation qu'Yvette Mimieux et Tommy Lee Jones dominent avec une force d'expression effrénée. Il faut dire que durant la majorité de l'intrigue, ils se retrouvent poursuivis sans relâche par une police expéditive de par leur condition de fugitifs malgré eux à la suite du meurtre d'un flic schizo. 

Ces derniers endossant les nouveaux Bonnie and Clyde sans toutefois braquer les banques à travers leur instance de survie. Ainsi, l'intérêt de l'intrigue menée sans temps morts émane également de la caractérisation humaine de ce duo infortuné impliqué dans un concours de circonstances préjudiciables aux yeux d'une police inconséquente incapable de discerner la droiture d'une femme victimisée par des machistes en rut après s'être fait dérober son véhicule par un couple de jeunes délinquants. C'est donc à travers leurs yeux emplis de larmes et de colère que s'y dévoile un portrait pathétique d'une Amérique profonde à la fois réactionnaire et régressive. Si bien que Michael Minner (spécialiste de séries TV et de téléfilms avant tout, même s'il se fit connaître auprès des cinéphiles avec Horreur dans la Ville avec l'ami Chuck) ne lâche jamais du regard cette femme éplorée ne trouvant que soutien auprès d'un taulard lui criant son fiel contre une Amérique fallacieuse dénuée d'équité. On s'attache donc facilement à la fragilité de ses personnages en fuite marginalisés par cette société abrutissante incapable de discernement et de légitimité envers ces présumés coupables condamnés à fuir l'autorité en y brandissant les armes en désespoir de cause. 

Etonnante curiosité entre action, peinture sociale et road movie aride, La Prison du Viol met avant tout en exergue la valeur humaine de ce duo à la fois contradictoire et commun dans leur condition de fugitifs en survie précaire. Tommy Lee Jones, fraîchement impressionnant dans sa posture frondeuse taiseuse, et Yvette Mimieux, sobrement empathique en victime démunie, portant le film à bout de bras à l'aide d'une aigre acuité dramatique davantage confirmée.  A découvrir. 

*Bruno

Remerciement à Ciné-Bis-Art.

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