mardi 15 décembre 2020

Sound of Metal

                                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Darius Marder. 2019. U.S.A. 2h01. Avec Olivia Cooke, Riz Ahmed, Mathieu Amalric, Paul Raci, Lauren Ridloff 

Sortie salles France: 30 Décembre 2020 (ou 20 Janvier 2021)

FILMOGRAPHIE: Darius Marder est un scénariste et  réalisateur américain. 2008: Loot (documentaire). 2019: Sound of Metal. 

Oeuvre sensorielle d'une sensibilité inévitablement expressive, sans pour autant se laisser berner par une émotion programmée, Sound of Metal est un drame humain peu à peu bouleversant eu égard de l'épreuve de force d'un batteur de metal subitement atteint de surdité. Traité comme un docu-fiction, de par son souci vériste de nous immerger dans l'introspection du héros dépressif sous l'impulsion d'une bande-son chiadée (le silence bourdonnant qu'il perçoit de ses oreilles ainsi que les sons trop aigus après s'être introduit les implants nous distillent un malaise permanent), Sound of Metal fait office de douloureuse expérience humaine à travers ce passionné de musique soudainement contraint de virer sa cuti depuis son handicap auditif. Car fou d'ardeur pour le metal et sa compagne avec qui il sillonne les contrées à bord de sa caravane, Ruben sera contraint de suivre une thérapie dans un centre spécialisé afin d'y accepter son fardeau. Et ce lors d'une temporalité résolument furtive, notamment auprès de la détresse de sa compagne l'incitant à rejoindre fissa sa nouvelle communauté afin de lui épargner une probable récidive à la toxicomanie. 

C'est donc une initiation au langage des signes que lui imposera son nouvel entourage parmi l'autorité d'un leader enseignant à la fois prévenant et (oh combien) lucide. Le récit, soigneusement narré et structurée, nous relatant avec beaucoup de sobriété et de pudeur sa résilience de se confronter à sa nouvelle condition de vie, mais aussi son éventuel espoir de renouer avec son quotidien mélomane et sentimental en y tablant une transaction chirurgicale. Outre la valeur chétive d'Olivia Cooke (la révélation de la série Bates Motel) de par sa force d'expression démunie inscrite dans la réserve (elle suggère plus donc qu'elle ne nous montre), on reste impressionné par la performance de Riz Ahmed  humainement impliqué à nous susciter ses sentiments contradictoires de colère et de désespoir, d'appréhension et d'aspiration sans effets de manche. Il faut dire que la mise en scène (leste) radiographie ses humeurs et états d'âme par le biais de sa poignante humilité accompagnée d'intelligence d'esprit. Ce qui nous converge d'ailleurs à un final proprement bouleversant à travers sa nouvelle prise de conscience à la fois équilibrée, docile et valide. 

Réflexion dure et émouvante (car si cruelle) sur l'aléa de la vie auquel rien ne nous est acquis d'après l'apprentissage du handicap et du dépassement de soi que cela entraîne, Sound of Metal est un uppercut émotionnel d'une fragilité humaine jamais sirupeuse eu égard de son vérisme expérimental faisant office de docu sensoriel. Du cinéma épuré à la fois vibrant et salutaire afin d'y imprimer la caractérisation morale de sa victime en instance de renouveau. 

*Bruno

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