vendredi 25 décembre 2020

Le Seigneur des Anneaux : La Communauté de l'Anneau.

                                                       Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Peter Jackson. 2001. Nouvelle-Zélande/U.S.A. 3h31. Avec Elijah Wood, Ian McKellen, Sean Astin, Viggo Mortensen, Sean Bean, Billy Boyd, Dominic Monaghan, Orlando Bloom.

Sortie salles France: 19 Décembre 2001

FILMOGRAPHIE: Sir Peter Robert Jackson est un réalisateur, producteur et scénarise néo-zélandais, né le 31 Octobre 1961 à Pukerua Bay, North Island (Nouvelle-Zélande). 1987: Bad Taste. 1989: Les Feebles. 1992: Braindead. 1994: Créatures Célestes. 1995: Forgotten Silver. 1996: Fantômes contre fantômes. 2001: Le Seigneur des Anneaux. 2002: Les Deux Tours. 2003: Le Retour du Roi. 2005: King-Kong. 2009: Lovely Bones. 2012: Le Hobbit: un voyage inattendu. 2013: Le Hobbit: la Désolation de Smaug. 2014: Le Hobbit: La Bataille des 5 Armées.


Un souffle épique vertigineux que cette invitation au rêve céleste. 
Alors qu'il était réputé inadaptable à l'écran, Peter Jackson accomplit en 2001 le prodige de relever la gageure d'inscrire sur pellicule le roman fleuve de J. R. R. Tolkien publié en 1954. Ce 1er volet faisant déjà office de chef-d'oeuvre à travers sa facture formelle et technique irréprochables (à 2/3 plans en CGI perfectibles près). Spectacle absolu donc de féérie épique sous l'acuité de choeurs religieux opératiques, tant auprès de la communauté magnanime des elfes et de leurs archers que de celle des orques assoiffés de haine et de sang, le Seigneur des Anneaux bénéficie d'un scénario original quant au pouvoir délétère d'un anneau convoité de tous. Ce dernier symbolisant la dualité du Bien et du Mal que chacun doit combattre quotidiennement en son fort intérieur. Peter Jackson parvenant à donner chair à cet anneau perfide par le biais d'une intensité émotionnelle aussi trouble que fascinante eu égard de la plupart des personnages épris d'emprise par son pouvoir occulte. Jackson ménageant ses scènes de transe, de désorientation sous l'impulsion d'expressions démunies accablées par une force indicible. Qui plus est, il s'avère couillu d'offrir le rôle majeur à un être candide de petite taille issu de la race des Hobbit qu'Elijah Wood endosse sous l'impulsion de son regard azur infiniment expressif. Chacune de ses présences irradiant l'écran de par sa détermination mais aussi des doutes, sa crainte et son appréhension à relever le défi d'y préserver l'anneau jusqu'au coeur du Mordor. Un lieu de l'enfer à parcourir pour le détruire afin de déjouer Sauron, seigneur des ténèbres, de se l'approprier pour dominer le monde en esclaves. 

D'une puissance visuelle à damner un saint, et ce de manière aussi immaculée (notamment auprès de la gestuelle divine des femmes à la posture longiligne dans leur robe blanche) qu'homérique (certains plans dégagent une intensité endiablée au fil de poursuites à cheval ou de combats à l'épée), Peter Jackson n'a jamais été aussi inspiré à immortaliser un récit d'héroïc fantasy peuplé de personnages divins ou vaillants que les comédiens endossent avec une sobriété subtilement émotive. Notamment si je me réfère auprès de la mort d'un des preux personnages, moment d'émotion poignant d'une délicatesse dépouillée quant à la pudeur d'expressions déchues mais aussi empathiques pour celui à son chevet. Car conçu pour un public familial, le Seigneur des Anneaux adopte le parti-pris de ne pas verser dans le sanguinolent ou la brutalité lors des batailles belliqueuses alors que l'on reste rivé au siège de par ses chorégraphies à la fois dantesques et inventives. Notre communauté arpentant les contrées peuplées de dangers à l'aide de bons sentiments solidaires jamais sirupeux de par leur sobriété intègre. Peter Jackson possédant ce don inné d'y capter leurs regards avec une maîtrise géométrique quant aux plans concis terriblement expressifs. Sans compter de s'attarder sur l'immensité (pour ne pas dire le gigantisme) de ses décors autant naturels (panoramas éloignés de la Nouvelle-Zélande) qu'ornementaux lors de visites dans des lieux sépulcraux où s'y tapissent des monstres outre-mesure, un peuple soumis d'orques ou encore un sorcier à la fourberie délectable (présence démoniale de Christopher Lee, chef des Istari dans une défroque filiforme étrangement nacrée). 

Spectacle enchanteur d'Héroïc-Fantasy prenant son temps à planter son univers autour de la noblesse de personnages d'un héroïsme humaniste, Le Seigneur des Anneaux parvient à façonner 3h20 durant ce milieu singulier avec une intensité émotionnelle aussi trouble qu'accrue. Tant et si bien que l'on se passionne facilement pour son récit plein de bruit, de fureur mais aussi de bienveillance (notamment auprès de la place démiurge des femmes d'une ténuité sans égale que Cate Blanchett / Liv Tyler cultivent avec une grâce onirique) grâce au brio de Jackson à narrer son histoire avec une véracité infiniment attentionnée. Et pour le genre casse-gueule appuyé ici d'un budget colossal on peut parler d'exploit dès ce 1er opus d'une tendre humilité. 

*Bruno
3èx

Notes subsidiaires (wikipedia): À sa sortie au cinéma, le film a été un immense succès commercial et a obtenu des critiques très positives dans l'ensemble. Il a également remporté de nombreuses récompenses, dont quatre Oscars et quatre BAFTA Awards. L'American Film Institute l'a classé 50e dans sa liste des 100 meilleurs films américains, ainsi que deuxième meilleur film de fantasy de tous les temps. Une version longue du film comportant trente minutes de scènes supplémentaires est sortie uniquement pour le marché vidéo.

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