de Peter Jackson. 2001. Nouvelle-Zélande/U.S.A. 3h31. Avec Elijah Wood, Ian McKellen, Sean Astin, Viggo Mortensen, Sean Bean, Billy Boyd, Dominic Monaghan, Orlando Bloom.
Sortie salles France: 19 Décembre 2001
FILMOGRAPHIE: Sir Peter Robert Jackson est un réalisateur, producteur et scénarise néo-zélandais, né le 31 Octobre 1961 à Pukerua Bay, North Island (Nouvelle-Zélande). 1987: Bad Taste. 1989: Les Feebles. 1992: Braindead. 1994: Créatures Célestes. 1995: Forgotten Silver. 1996: Fantômes contre fantômes. 2001: Le Seigneur des Anneaux. 2002: Les Deux Tours. 2003: Le Retour du Roi. 2005: King-Kong. 2009: Lovely Bones. 2012: Le Hobbit: un voyage inattendu. 2013: Le Hobbit: la Désolation de Smaug. 2014: Le Hobbit: La Bataille des 5 Armées.D'une puissance visuelle à damner un saint, et ce de manière aussi immaculée (notamment auprès de la gestuelle divine des femmes à la posture longiligne dans leur robe blanche) qu'homérique (certains plans dégagent une intensité endiablée au fil de poursuites à cheval ou de combats à l'épée), Peter Jackson n'a jamais été aussi inspiré à immortaliser un récit d'héroïc fantasy peuplé de personnages divins ou vaillants que les comédiens endossent avec une sobriété subtilement émotive. Notamment si je me réfère auprès de la mort d'un des preux personnages, moment d'émotion poignant d'une délicatesse dépouillée quant à la pudeur d'expressions déchues mais aussi empathiques pour celui à son chevet. Car conçu pour un public familial, le Seigneur des Anneaux adopte le parti-pris de ne pas verser dans le sanguinolent ou la brutalité lors des batailles belliqueuses alors que l'on reste rivé au siège de par ses chorégraphies à la fois dantesques et inventives. Notre communauté arpentant les contrées peuplées de dangers à l'aide de bons sentiments solidaires jamais sirupeux de par leur sobriété intègre. Peter Jackson possédant ce don inné d'y capter leurs regards avec une maîtrise géométrique quant aux plans concis terriblement expressifs. Sans compter de s'attarder sur l'immensité (pour ne pas dire le gigantisme) de ses décors autant naturels (panoramas éloignés de la Nouvelle-Zélande) qu'ornementaux lors de visites dans des lieux sépulcraux où s'y tapissent des monstres outre-mesure, un peuple soumis d'orques ou encore un sorcier à la fourberie délectable (présence démoniale de Christopher Lee, chef des Istari dans une défroque filiforme étrangement nacrée).
Spectacle enchanteur d'Héroïc-Fantasy prenant son temps à planter son univers autour de la noblesse de personnages d'un héroïsme humaniste, Le Seigneur des Anneaux parvient à façonner 3h20 durant ce milieu singulier avec une intensité émotionnelle aussi trouble qu'accrue. Tant et si bien que l'on se passionne facilement pour son récit plein de bruit, de fureur mais aussi de bienveillance (notamment auprès de la place démiurge des femmes d'une ténuité sans égale que Cate Blanchett / Liv Tyler cultivent avec une grâce onirique) grâce au brio de Jackson à narrer son histoire avec une véracité infiniment attentionnée. Et pour le genre casse-gueule appuyé ici d'un budget colossal on peut parler d'exploit dès ce 1er opus d'une tendre humilité.
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