mercredi 16 décembre 2020

Phantasm IV: Oblivion

                                                   Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Don Coscarelli. 1998. 1h26. U.S.A. Avec Reggie Bannister, A. Michael baldwin, Bill Thornbury, Bob Ivy, Heidy Marnhout, Angus Scrimm.

Sortie salles Canada: 31 Juillet 1998. Location Vhs, France: 6 Juillet 1999.

FILMOGRAPHIEDon Coscarelli est un scénariste et réalisateur américain né le 17 Février 1954 à Tripoli (Lybie). 1976: Jim the World's Greatest. 1976: Kenny and Compagny. 1979: Phantasm. 1982: Dar l'invincible. 1988: Phantasm 2. 1989: Survival Quest. 1994: Phantasm 3. 1998: Phantasm 4. 2002: Bubba Ho-tep. 2012: John Dies at the end.


La vie n'est qu'un rêve qui mène à la mort.
4 ans après le 3è volet concocté en 94, Don Coscarelli redore le blason de Phantasm pour ce nouvel opus plus axé sur un onirisme feutré qui faisait tout le sel et le charme de son modèle gravé dans la mémoire des fantasticophiles. Ainsi, nos compagnons Mike et Reggie vont une nouvelle fois unifier leur force pour tenter de combattre et détruire le Tall Man, croque-mort énigmatique en costume noire armé de sphères volantes et ayant décidé de détruire l'humanité en transformant les humains en nains de l'enfer ! Et c'est reparti pour une nouvelle aventure au pays des fantasmes avec cet univers hermétique volontiers insensé afin de semer la confusion chez le spectateur en corrélation au rêve éveillé. Un fascinant voyage onirico-cauchemardesque dont les composantes essentielles (boules volantes, Tall Man, nabots difformes, seuil délétère) restent à nouveau présentes pour aviver notre curiosité. Par conséquent, après les sympathiques mais inégales séquelles Phantasm 2 et 3Don Coscarelli tente de renouer aux origines qui ont fait le succès et la notoriété de son oeuvre phare du Fantastique contemporain. A savoir, et par le biais d'une narration à la fois non-sensique et originale, conjuguer avec perpétuelle efficacité fantastique, horreur, science-fiction et même merveilleux, mâtiné d'un soupçon d'érotisme (la rencontre entre Reggie et la jeune étrangère survivante de son accident de voiture donne lieu à une surprenante étreinte dans la chambre d'un motel abdiqué). Et la bonne nouvelle, c'est que Coscarelli souhaite régresser en terme d'action et de rebondissements trop téléphonés car versant inutilement dans la facilité du grand-guignol, comme le définissaient ses deux précédents volets. 


Et ce en dépit ici d'un prologue décalé aussi bizarroïde qu'équivoque. Mais passé cette parenthèse un chouilla discutable (l'intervention du flic et le corps dans le coffre), un souci formel et une créativité fertile sont préconisés afin de renouer avec l'ambiance feutrée du premier volet (sans toutefois reprendre son fameux thème musical, à tort ou à raison). Et on peut avouer que le cinéaste retrouve assez régulièrement l'aura de fascination et la fraîcheur de son modèle de par son sens inventif en roue libre (c'est peu de le dire car on reste constamment intrigué par l'action à répétition). Ainsi donc, on ne cesse de progresser vers un rêve temporel truffé de flash-back faisant ainsi référence au 1er opus. Si bien qu'il s'agit en faite de scènes coupées assez habilement insérées pour rendre un tout assez cohérent alors qu'initialement, Phantasm avoisinait une durée de 3h00. L'intrigue se résumant à un long rêve éveillé où chaque personnage se retrouve projeté d'un endroit singulier à un autre lors d'un voyage temporel dénué de logique (ou presque). La singularité est donc une nouvelle fois de rigueur auprès de ces périples vertigineux, entre passé et futur, afin de tenter d'expliquer les agissements mais aussi les origines du fossoyeur lors de ses théories morbides. Quand bien même au gré de cette aventure chimérique située en plein désert (dépaysement assuré !), on retrouve avec plaisir tous les personnages amiteux du premier film (Mike, Reggie, le tall man mais aussi Jody, même si un peu en retrait !) lors d'une chronologie (sciemment) désordonnée. Si bien que leur cheminement semé d'embuches et de faux-semblants ne cesse d'osciller passé, présent et même futur quant à la destinée de Mike toujours en quête de vérité sur la disparition de son frère aîné. 


La vie n'est qu'un long rêve dont la mort nous réveille
Spectacle ésotérique beaucoup plus convaincant et inventif que ses précédents volets dans son refus du divertissement standard adepte de l'outrance, Phantasm 4 est de loin le plus réussi depuis son modèle en dépit de son budget restreint, d'FX digitaux parfois ratés et d'un aspect téléfilm pour autant moins préjudiciable que le précédent opus. Tentative fidèle et plutôt habile d'honorer son ancêtre à travers un sens de fascination sémillant, Phantasm 4 nous tend la main pour approcher une expérience chimérique hors du temps sous l'impulsion d'un sarcasme macabre nous titillant une réflexion sur le sens de notre réalité terrestre et cérébral. 

*Bruno
16.12.20
02.08.10. 157 v

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