jeudi 18 mai 2023

Simetierre / Pet Sematary

                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Kevin Kölsch et Dennis Widmyer. 2019. U.S.A. 1h40. Avec Jason Clarke, Amy Seimetz, Sonia Maria Chirila, John Lithgow, Hugo Lavoie et Lucas Lavoie, Obssa Ahmed, 

Sortie salles France: 10 Avril 2019

FILMOGRAPHIE: Kevin Kölsch est réalisateur et scénariste. Il est connu pour Starry Eyes (2014), Simetierre (2019) et Holidays (2016).


Une déclinaison habitée par la Mort.
Implacable. On ne peut plus idoine. C'est bel et bien un cauchemar implacable que nous communique le duo Kevin Kölsch / Dennis Widmyer (inconnu au bataillon en dépit de Starring Eyes) pour leur remake dont je n'aurai pas misé un seul clopet. Pour preuve, il m'aura fallu 4 années pour tenter de m'y frotter grâce aux éloges de divers Youtubeurs considérant de leurs aveux qu'il s'avère même supérieur à son modèle (celui-ci étant aujourd'hui encore toujours aussi mal aimé, et donc infortuné). Or, paradoxalement, ce remake que personne n'attendait (ou si peu) demeure lui aussi boudé par la critique, à l'instar d'une malédiction, comme le fut donc le classique de Mary Lambert en 89 (même si certaines critiques spécialisées de l'époque le défendirent bec et ongle - Mad Movies en tête - pour ne pas le citer). Alors oui, n'y allons pas par 4 chemins, et je peine à croire ce que j'imprime à l'instant T, mais Simetierre version 2019 est également à mes yeux supérieur à la version 89. Dans la mesure où j'ai ressenti en permanence; et de façon subtilement insidieuse, vénéneuse, opaque, un malaise sous-jacent puis perceptible au fil d'un cheminement que je connais d'avance. Alors que la sagacité des cinéastes est d'y renouveler toutefois le récit prévisible (grief déjà émis pour la version de 89) par le biais de certains changement narratifs mieux développés et détaillés (la topographie du cimetière hyper photogénique, la soeur moribonde de Rachel Creed beaucoup plus présente ici en intermittence, les rapports ambivalents entre Louis et son voisin Jude) et de points de vue plus terrifiants selon moi pour qui aime l'appréhension de façon dérangée, viscérale si je me réfère aux apparitions si malaisantes de Zelda et au jeu glaçant de Jeté Laurence. Car rarement une gamine ne m'aura autant foutu la trouille (viscérale, j'insiste) par son apparence à la fois lestement putride, maléfique, perfide, cynique tout en préservant une certaine attention "humaine". Le film suscitant d'autant mieux le malaise indécrottable en abordant à nouveau intelligemment les fameuses thématiques de Stephen King: la mort, la dichotomie de la foi religieuse avec l'athéisme et surtout la douleur incommensurable, l'incapacité à pouvoir faire le deuil (avec des séquences encore ici terriblement poignantes). 

Et ce en se focalisant prioritairement du point de vue de l'athée auquel son égoïsme, son refus de souffrir face à l'absence (éternelle !) de l'être cher le mèneront à une descente aux enfers inextinguible. Tant et si bien que l'ultime demi-heure infiniment malsaine, oppressante, ensorcelante (tout cela étant mis en scène de manière à la fois posée, studieuse, alchimique) m'a hypnotisé de manière éprouvée. Au point de m'empresser par petites touches de m'extraire de ce cauchemar sur pellicule en escomptant voir défiler le générique de fin. J'en oublierai presque d'évoquer ou plutôt de confirmer l'extrême soin de la réalisation auquel on sent à chaque plan l'amour du genre sous l'impulsion d'une direction d'acteurs sobrement crédibles, attachants dans leur fonction galvaudée d'une malédiction inarrêtable (même si la mère endossée par Amy Seimetz demeure la moins expressive par sa pudeur naturelle quelque peu timorée et son absence de charisme). C'est par ailleurs ce qui fait la force et l'acuité de ce récit putride au final désespéré, dévastateur de nihilisme (remember The Mist, c'est quasiment la même dépression pour le spectateur imbibé du cauchemar perméable lorsque la mort (ici patibulaire) transpire un peu plus de chaque pore par son autorité escarpée. Sans compter que la violence des actes, d'un réalisme gore là encore viscéral demeure aussi cuisante qu'électrisante sans dévoiler d'indices éloquents qui font très mal. On peut enfin souligner l'aspect lui aussi fétide, pestilentiel du chat fréquemment exploité pour souligner la contagion d'un Mal indicible (par le biais du Wendigo plus explicatif ici) que l'homme aura malencontreusement amorcé dans sa fragilité humaine, sa peur, son désarroi d'y refuser de mourir, surtout quand le néant est fondé sur une conviction personnelle irrévocable. 

Un authentique cauchemar donc (tant pis pour les répétitions) à l'aura de souffre et de malaise morbide à marquer d'une pierre blanche. Si bien que personnellement, rarement un film de "Zombie" ne m'aura autant convaincu par son pouvoir épeurant (aussi bien psychologique que physique). Mais il y aurait encore tant de choses à dire et à analyser sur ce remake maudit aux thématiques sans doute trop incommodantes pour emporter l'adhésion du grand public. 

*Bruno
vf

Ci-joint chronique de la version 89: http://brunomatei.blogspot.fr/2014/08/simetierre-pet-sematary-prix-du-public.html


mercredi 17 mai 2023

Obsession Fatale / Unlawful Entry

                                               Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Jonathan Kaplan. 1992. U.S.A. 1h51. Avec Kurt Russell, Ray Liotta, Madeleine Stowe, Roger E. Mosley, Ken Lerner, Deborah Offner.

Sortie salles France: 23 Septembre 1992. U.S: 26 Juin 1992

FILMOGRAPHIE: Jonathan Kaplan est un réalisateur américain né le 25 novembre 1947 à Paris.1972 : Night Call Nurses. 1973 : The Student Teachers. 1974 : Truck Turner. 1975 : La route de la violence. 1977 : On m'appelle Dollars. 1979 : Violences sur la ville. 1983 : Pied au plancher. 1987 : Project X. 1988 : Les Accusés. 1989 : Immediate Family. 1992 : Obsession fatale. 1992 : Love Field. 1994 : Belles de l'Ouest. 1994 : Reform School Girl (téléfilm). 1996 : Coup de sang. 1999 : Bangkok, aller simple.

Excellent souvenir que ce thriller symptomatique des années 90, quelle fut ma surprise de constater à la revoyure qu'il demeure toujours aussi glaçant que passionnant de par la grande efficacité que Jonathan Kaplan cultive à brosser la confrontation stoïque entre un flic psychotique contre un jeune couple en étreinte. Ainsi, à travers les rapports psychologiques toujours plus tendus entre ses victimes contre leur oppresseur, il faut mettre en exergue la faculté infaillible du réal à les diriger avec un art consommé tant chacun transperce l'écran 1h50 durant. Le spectateur s'identifiant à eux comme s'il les connaissaient personnellement par leur spontanéité familière dénuée de prétention. Kurt Russel, comme de coutume, demeurant tant impliqué en époux aimant s'efforçant de protéger sa dulcinée au gré d'un franc-parler davantage irritable eu égard des rebondissements malaisants qui empiètent sa tranquillité au sein de son cocon douillet. Madeline Stowe (l'une des plus belles femmes du monde, rien que ça) endossant l'épouse à la fois mature et équilibrée avec sobriété tout en jouant de sa sensualité avec un talent naturel nullement démonstratif (en dépit de sa fonction de séductrice d'un soir en concertation avec son époux). 

Mais outre le jeu rigoureusement attachant de ses 2 illustres acteurs d'une force d'expression affirmée, Obsession Fatale dilue avec délice une atmosphère anxiogène de plus en plus oppressante sous l'impulsion d'un Ray Liotta terriblement inquiétant car habité par son rôle démonial de façon insidieuse. L'acteur affichant un regard azur subtilement équivoque lorsqu'il s'efforce de se faire apprécier auprès du couple avec une générosité faussement amiteuse. Renforcé de son sourire contracté lestement maléfique, Ray Liotta nous terrifie par sa posture sournoise de flic redresseur de tort sombrant dans une rancune criminelle incontrôlable. Le final au suspense intense exploitant les codes horrifiques de façon conventionnelle tout en nous instaurant avec savoir-faire une angoisse tangible qui ira crescendo jusqu'à la confrontation musclée particulièrement haletante, pour ne pas dire effrénée. Et ce en dépit de l'ombre d'un ultime rebondissement éculé pour autant beaucoup plus grossier chez d'autres productions mercantiles opportunistes. 

Formidable thriller psychologique donc d'un magnétisme à la fois trouble et malsain, Obsession Fatale n'a pas pris une ride (ou alors si peu par son final prévisible toutefois bien rodé) grâce au trio d'interprètes crevant l'écran parmi la juste mesure d'une conviction somme toute expressive. Dommage qu'il soit sombré dans l'oubli car Jonathan Kaplan sait notamment filmer son récit avec suffisamment d'adresse, de maîtrise, d'intelligence (avec en filigrane une dénonciation des violences policières), d'efficacité et de sincérité pour élever son divertissement au rang de "classique du Samedi soir" (à un ou deux couacs près).

*Bruno
3èx

mardi 16 mai 2023

Misanthrope / To catch a Killer

                                         Photo empruntée sur Google, appartenant au site tribunedelyon.fr

de Damian Szifron. 2023. U.S.A. 1h59. Avec Shailene Woodley, Ben Mendelsohn, Jovan Adepo, Ralph Ineson, Rosemary Dunsmore, Michael Cram 

Sortie salles France: 26 Avril 2023. U.S: 21 Avril 2023

FILMOGRAPHIEDamián Szifron (né le 9 juillet 1975 à Ramos Mejía, dans le Grand Buenos Aires) est un réalisateur et scénariste argentin. 2003 : El fondo del mar. 2005 : Tiempo de valientes. 2014 : Les Nouveaux Sauvages (Relatos salvajes). 2023 : Misanthrope. 


Du grand cinéma, sans fioriture, que ce terrible constat d'échec où l'hypocrisie est reine. 
Une claque dont on ne sort pas indemne pour faire concis en cette année 2023. Car thriller psychologique nous suscitant un arrière gout de souffre dans la bouche lorsque le générique de fin se met à défiler, Misanthrope porte bien son titre français à mettre en exergue le portrait écorché vif d'un sociopathe (végétarien) épris de haine, de lassitude et de dégoût face à la corruption du monde capitaliste, médiatique, politique, qui l'entoure depuis trop longtemps. Telle une pandémie indécrottable planant sur la métropole de Baltimore alors que chaque citadin s'éclipse sous un masque pour taire leur solitude existentielle... Si bien que le spectateur s'identifie naturellement au désarroi du criminel; à sa rancoeur, à ses états d'âme avilis par l'injustice d'une société aliénante n'obéissant à aucune règle pour asseoir son autorité, son pouvoir, de manière à la fois égotiste, détachée. Mais aussi horrifiants et implacables soient ces tueries en série qu'on nous illustres sans complaisance (le préambule demeure anthologique sans en dire trop) sous l'impulsion d'une réalisation chiadée (épaulée parfois de cadrages alambiqués faisant perdre notre sens de l'orientation), Misanthrope porte également une énorme attention à son héroïne policière en herbe elle-même en proie à une haine sociétale et au dégoût de sa propre personne. 

Un effet de miroir lui permettant ainsi de mieux saisir les aboutissants de l'auteur des crimes gratuits que son supérieur en uniforme épaulera avec confiance et certain goût du risque (au passage, quelle audace d'y instaurer un rebondissement aussi inopportun là où on ne l'attend pas). Et si ce thriller magnétique, impeccablement interprété (Shailene Woodley s'accapare de l'écran, entre fragilité et détermination dans une expressivité sans fard), s'avère aussi palpitant que passionnant (en renouant avec le "cinéma" au sens noble) de par la densité de ses thématiques tristement actuelles, il s'enrichit au fil de l'intrigue d'une ultime demi-heure à la dramaturgie escarpée au point de nous déchirer les larmes. Car rarement un thriller à suspense ne m'aura si profondément troublé, parlé (intrinsèquement j'entends), désarçonné pour m'immerger dans le trauma cranien d'un psychotique en y laissant exprimer ses mobiles que tout un chacun assimile dans sa propre condition de claustration depuis l'émergence de la cancel culture, du spectre du fascisme (de nouveau en ascension aux 4 coins du monde) et de la corruption gangrénant tous corps de métiers, et ou l'effet de rentabilité empoisonne un peu plus chaque citoyen. Et ce jusqu'au voyeurisme des réseaux sociaux imbibés de vendetta, de délation, de soif de gloire, d'auto-justice. 


Au crépuscule du Mal.
Subtilement vénéneux, implacable, tendu comme un arc (la séquence des galeries marchandes ou celle de l'épicerie), terrifiant et envoûtant, Misanthrope est donc une oeuvre fertile derrière son apparat de thriller contemporain parvenant sans prévenir à nous bouleverser aux larmes (sans excuser les actes du tueur) pour ce terrible constat imparti à la désillusion (la solitude existentielle de masse gagnant toujours plus de terrain) au point de sortir de la séance avec la méchante gueule de bois. Quand bien même certains esprits fragiles, ou autrement tourmentés, oseront peut-être à leur tour se poser l'improbable question: "suis-je également apte à commettre l'impensable un jour prochain ?". Traumatisant, les nerfs mis à rude épreuve, la mine déconfite.

*Bruno

lundi 15 mai 2023

Retour vers l'Enfer / Uncommon Valor

                                          
                                              Photo empruntée sur Google, appartenant au site Senscritique.com

de Ted Kotchef. 1983. U.S.A. 1h45. Avec Gene Hackman, Robert Stack, Fred Ward, Reb Brown, Randall "Tex" Cobb, Patrick Swayze, Harold Sylvester.

Sortie salles France: 18 Avril 1984 (Int - 13 ans)

FILMOGRAPHIETed Kotcheff est un réalisateur, producteur, acteur et scénariste canadien d'origine bulgare, né le 7 avril 1931 à Toronto (Canada). 1974: l'Apprentissage de Duddy Kravitz, 1978: La Grande Cuisine, 1982: Rambo, 1983: Retour vers l'Enfer, 1988: Scoop, 1989: Winter People, Week-end at Bernie's, 1992: Folks !


Si on est en droit de préférer Rambo 2 et Portés DisparusRetour vers l'Enfer demeure à mon sens plus efficace, plus maîtrisé, plus détaillé dans sa facture visuelle, moins tape à l'oeil, aussi épique et parfaitement troussé pour combler l'amateur d'action belliqueuse initié un an au préalable avec le phénomène Rambo 1. Et si le pitch prévisible, tracé d'avance, se soumet aux conventions (George Pan Cosmatos et Joseph Zito  n'exploiteront que deux ans plus tard le même schéma narratif avec Rambo 2 et Portés Disparus), Retour vers l'enfer ne relâche jamais l'attention sous l'impulsion de cette mission commando très attachante car charismatique, expressive et véritablement investie dans leur fonction à la fois solidaire, pugnace et enfin suicidaire à tenter de récupérer une poignée de prisonniers ricains restés confinés dans des géôles vietnamiennes 10 années depuis. Ainsi, lors de sa première partie fondée sur le recrutement et l'entrainement militaire, son aspect troupier renforcé de la posture décomplexée de nos touristes mastards demeure bon enfant à travers leurs esprits de camaraderie plein de bon sens, de relativisme, de pardon et surtout de fraternité eu égard de leur cohésion humaine indéfectible. Tout cela étant illustré avec une étonnante efficacité, notamment de par l'habileté du montage allant droit à l'essentiel. 


Outre ses sympathiques têtes d'affiche opposant ancienne et nouvelle génération (Robert Stack, Fred Ward, Reb Brown, Randall "Tex" Cobb et Patrick Swayze communément impliqués dans leur jeu spartiate jamais ridicule), on est surpris de retrouver en leader de peloton le monstre sacré Gene Hackman à la fois sobrement autoritaire, contrarié et résigné en colonel en berne s'efforçant (contre l'avis de ses supérieurs) à retrouver son fils prisonnier des Vietcongs. Et ce en dépit des négociations entamés entre les 2 pays qui pérennent depuis plus de 10 ans. Bonnard, dépaysant (les paysages naturels grandioses sont magnifiquement cadrés en plan large) et toujours aussi redoutablement épique (son long final anthologique à travers ses moyens déployés d'explosions tous azimut et massacres en règle), Retour vers l'Enfer demeure un excellent film d'action moderne proprement jouissif lorsque Ted Kotchef  chorégraphie ses séquences d'action furieusement badass (qui plus est quel bonheur de se retrouver avec de vrais décors et FX artisanaux). Enfin, on reste surpris de la tournure funeste de la mission sous l'impulsion d'une intensité dramatique bouleversante eu égard de son rebondissement final que personne n'attendait. Un parti-pris payant renforçant la densité humaine des personnages et des conséquences tragiques du contexte historique (notamment celle des prisonniers de guerre que l'Amérique laissa de côté) afin d'y évoquer leur sentiment de déroute étalé sur 15 ans de conflit. Si bien que l'on peut enfin rappeler ici à travers ce divertissement stoïque plein de charme, de sueur et de valeurs positives (courage, résilience, ode à l'amitié, sens du sacrifice, pardon, rédemption, héroïsme) que la guerre du Vietnam coûta la vie à 320 000 soldats. 


*Bruno
30.04.19. 151 v
15.05.23. 3èx. vf

samedi 13 mai 2023

Evil-Dead Rise

                                           Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Lee Cronin. 2023. U.S.A. 1h36. Avec Alyssa Sutherland, Lily Sullivan, Nell Fisher, Gabrielle Echols, Morgan Davies, Anna-Maree Thomas, Richard Crouchley. 

Sortie salles France: 21 Avril 2023 (Int - 16 ans). U.S : 15 mars 2023

FILMOGRAPHIE: Lee Cronin est un réalisateur, scénariste et producteur américain. 2023: Evil Dead Rise. The Hole in the Ground (2019). 2016: Minutes Past Midnight (segment 'Ghost Train'). 


Sans jamais atteindre la maîtrise de l'excellent remake de Fed Alvarez (que j'ai vu 3 fois jusqu'à présent avec un plaisir fascinatoire davantage accompli - à ma grande surprise -), Evil-Dead Rise est une sympathique Bisserie lorgnant plus du côté de Démons de Lamberto Bava par sa mise en scène bricolée et son interprétation hésitante plutôt que de se rapprocher de la trilogie originelle en dépit de ses astucieux clins d'oeil disséminés ici et là. L'intrigue évidemment simpliste cumulant les attaques démoniaques à rythme métronome afin de ne pas ennuyer le spectateur embarqué dans un train fantôme parfois/souvent réjouissant à défaut d'y provoquer la frousse escomptée, faut d'absence d'intensité si on élude son superbe prologue et quelques situations anxiogènes suscitant un certain malaise sous-jacent. Ainsi, si Evil-dead Rise pourrait décevoir une frange de spectateurs, il faut toutefois reconnaître l'aimable volonté de Lee Cronin s'efforçant maladroitement de divertir avec une générosité indiscutable tant il cumule les affrontements dantesques sous l'impulsion de séquences gores parfois très réussies, renforcées qui plus d'FX artisanaux du plus bel effet. Avec aussi en intermittence des plans tarabiscotés génialement inventifs. 


A cet égard, le splendide climax "tomate cerise" vaut assurément le détour lorsque les victimes s'acharnent à prendre la poudre d'escampette au sein d'un ascenseur substitué en baignoire de sang (hommage éclatant à Shining) ou encore lorsque l'héroïne en herbe se défend contre les possédées à l'aide de la traditionnelle tronçonneuse que Bruce Campbel eut coutume de brandir en archétype héroïque. Et comme toute bonne bisserie du samedi soir, l'interprétation timorée finit rapidement par être attachante de par leurs efforts naïf de se fondre dans le corps de personnages sévèrement molestés, quand bien même l'étrange Alyssa Sutherland tire son épingle du jeu en possédée démoniale à la morphologie décharnée et au rictus diablotin afin d'y cultiver des sautes d'humeur noir assez jouissives pour qui apprécie les expressions insolentes bêtes et méchantes. Sympathique donc, on passe un agréable moment même si un goût d'inachevé et de bâclage s'y fait hélas ressentir sitôt le générique clos. Pour autant, conscient de son contenu dégingandé, un second visionnage pourrait le rendre plus appréciable après l'avoir apprivoisé avec soupçon de clémence et de second degré typiquement Bisseux.


*Bruno
vf

vendredi 12 mai 2023

S.O.S. Fantômes: l'Héritage / Ghostbusters: Afterlife

                                                Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Jason Reitman. 2021. U.S.A. 2h04. Avec Carrie Coon, Finn Wolfhard, Mckenna Grace, Paul Rudd, Logan Kim, Celeste O'Connor, Bill Murray, Dan Aykroyd, Ernie Hudson, Bokeem Woodbine, Sigourney Weaver, Annie Potts, Harold Ramis.

Sortie salles France: 1er Décembre 2021. U.S: 19 Novembre 2021

FILMOGRAPHIEJason Reitman est un réalisateur, producteur et scénariste canadien, né le 19 octobre 1977 à Montréal. 2005 : Thank You for Smoking. 2007 : Juno. 2009 : In the Air. 2011 : Young Adult. 2013 : Last Days of Summer. 2014 : Men, Women and Children. 2018 : Tully. 2018 : The Front Runner. 2021 : SOS Fantômes : L'Héritage. 


"Un coup de 💓  en toute simplicité."
Formidable déclaration d'amour au S.O.S Fantômes initial, à son auteur défunt Ivan Reitman et au regretté Harold Ramis dont le final élégiaque arrachera les larmes aux nostalgiques, S.O.S Fantômes: l'héritage est le divertissement idoine afin de réconcilier l'ancienne et la nouvelle génération de spectateurs ayant su préserver leur âme d'enfant. Car baignant dans un esprit typiquement Eightie par ses doux instants de tendresse, l'innocence naturelle de ses chasseurs de fantômes en culotte courte et l'amour immodéré que porte le fils Jason Reitman pour cette licence mondialement respectée, S.O.S Fantômes... est un petit miracle d'y instaurer au sein de sa scénographie bucolique une ambiance hybride que l'on ne pu anticiper. Car l'idée de délocaliser l'action dans un cadre écolo aussi vaste que désert donne lieu à une ambiance fantastique légèrement envoûtante au point de se remémorer inconsciemment le cinéma de Spielberg (avec E.T ou encore Poltergeist pour la menace sous jacente des fantômes persécuteurs). Et puis quel plaisir de savourer la fantaisie (jamais surjouée) d'ados attachants par leur débrouillardise, leur capacité de réflexion, leur esprit de camaraderie et leur héroïsme en herbe dénué de prétention. 

Avec une mention particulière pour la craquante Mckenna Grace, LA révélation du film tant elle le porte sur ses frêles épaules avec un sérieux à la fois imperturbable et stylé en scientifique surdouée à la discrétion honorable. Et ce même lorsqu'elle ose narrer à ses partenaires ses blagues foireuses dans une décontraction tranquille. Une actrice adorable donc jonglant autant avec sa maturité humaine qu'une détermination vaillante étonnamment convaincante du haut de ses 12 ans. La première heure, posée et placide nous présentant ses personnages amiteux évoluant au sein d'une famille monoparentale en requête paternelle et sentimentale, tant et si bien que Jason Reitman se focalise autant sur leurs exploits héroïques que sur leurs états d'âme en berne, instable, à tenter de redorer la réputation sulfureuse d'un grand-père incompris de tous. C'est par ailleurs à travers ce personnage capital que Jason Reitman brode son récit pour vouer un ultime hommage si respectueux à l'acteur Harold Ramis avec une émotivité davantage poignante, pour ne pas dire bouleversante. A l'instar de cette étreinte luminescente imprégnée de doux lyrisme. Et puis lorsque l'action accoure à mi-parcours narratif on en prend plein les mirettes, tel un rêve de gosse éveillé, lorsque nos héros juvéniles pourchassent et traquent les fantômes avec un professionnalisme à la fois décomplexé, contre-intuitif et ironique afin de rendre l'aventure aussi exaltante qu'ébouriffante.  

Ainsi donc, de par la probité de sa charge émotionnelle jamais factice, le raffinement de ses paysages naturels et de ses FX (artisanaux et numériques) d'un réalisme fréquemment féérique, S.O.S Fantômes: l'Héritage conjugue action, tendresse, loufoquerie et romance avec une humilité forçant le respect. Et puis lorsque apparait Dan Aykroyd pour ensuite céder place à l'équipe charnière des années 80, comment ne pas être ému, verser une larme de bonheur et de nostalgie auprès de ce quatuor légendaire (jusqu'aux seconds-rôles surprises !) venu nous rendre visite dans leur morphologie sclérosée. Or, leur blague bonnard a beau fonctionner un peu à vide, on reste tellement charmé, impressionné, illuminé par leur présence (presque divine), à l'instar de leur vibrant hommage imparti à leur camarade parti trop tôt. Superbe cadeau surprise donc que ce 3è véritable opus, digne représentant du classique de papa Reitman que sa progéniture honore avec une tendre humilité (j'insiste).

P.S: ne ratez sous aucun prétexte les clins d'oeil inter/post génériques !

Dédicace à Stéphane Passoni.

*Bruno

jeudi 11 mai 2023

The Anniversary

                                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Roy Ward Baker. 1968. Angleterre. 1h35. Avec Bette Davis, James Cossins, Jack Hedley, Christian Roberts, Sheila Hancock, Elaine Taylor.

Sortie salles France: 7 février 1968 (USA) 18 février 1968 (Royaume-Uni) 

FILMOGRAPHIE PARTIELLE: Roy Ward Baker est un réalisateur, producteur, scénariste anglais, né le 19 Décembre 1916 à Londres (Royaume-Uni), décédé le 5 Octobre 2010. 1947: L'Homme d'Octobre. 1952: Troublez moi ce soir. 1968: Les Champions. 1969: Mon ami le fantôme. 1970: The Vampire Lovers. 1970: Les Cicatrices de Dracula. 1971: Dr Jekyll et Sr Hyde. 1972: Asylum. 1973: Le Caveau de la Terreur. 1973: And now the Screamin starts. 1974: Les 7 vampires d'or. 1980: Le Club des Monstres. 1984: Les Masques de la mort (télé-film). 


Estampillé Hammer Films, The Anniversary est une (drôle de) curiosité caustique misant essentiellement 1h35 durant sur le règlement de compte moral d'une famille dysfonctionnelle en plein anniversaire en berne. Huis-clos domestique entièrement bâti sur les bavardages incessants de crépages de chignon auprès de protagonistes aliénés gagnés par la haine, la rancoeur, la vengeance, The Anniversary demeure assez prenant à défaut de passionner de par l'excellence du casting British n'en faisant jamais trop au sein d'une comédie vitriolée décrivant les conséquences précaires des progénitures gagnées par l'instabilité, le doute et l'appréhension à daigner fonder une famille auprès de leur nouvelle compagne faute de l'autorité de leur mégère déversant sereinement son fiel à renfort d'humiliations, brimades, calembours, voir même de provocation incestueuse (ah ce baiser volé !). Bette Davis monopolisant sobrement l'écran en marâtre borgne se complaisant dans ses tirades vitriolées dans l'unique but d'y dénigrer ses proies désorientées afin de mieux régir sa suprématie. Cette comédie bête et méchante demeurant modestement efficace sous l'impulsion de personnages lunaires incapables de contrôler leurs émotions au sein d'un jeu de massacre à la fois risible et destructeur. A découvrir d'un oeil aussi curieux qu'amusé. 


*Bruno

mercredi 10 mai 2023

The Suicide Squad

                                                     Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de James Gun. 2021. U.S.A. 2h12. Avec Margot Robbie, Idris Elba, John Cena, Joel Kinnaman, Daniela Melchior, Maya Le Clark, David Dastmalchian, Sylvester Stallone, Steve Agee, Viola Davis.

Sortie salles France: 28 Juillet 2021. U.S: 6 août 2021

FILMOGRAPHIE: James Gunn est un réalisateur, scénariste, acteur, producteur et directeur de photo, né le 5 Août 1970 à Saint Louis, dans le Missouri (Etats-Unis). 2006: Horribilis. 2010: Super. 2013: My Movie Project (Segment: Beezel). 2014. Les Gardiens de la Galaxie. 2017 : Les Gardiens de la Galaxie Vol. 2. 2021 : The Suicide Squad. 2023 : Les Gardiens de la Galaxie Vol. 3. 

What the fuck par tous les Croms ! N'ayant jamais vu en intégralité le 1er Suicide Squad de David Ayer de triste mémoire ainsi que son spin-off Birds of Prey réalisé par Cathy Yan, c'est grâce à la personnalité hétérodoxe de James Gun (issue de la firme Troma pour le rappeler aux cancres du fond de la classe) que je me suis enfin lancé sur sa version personnelle de Suicide Squad après avoir été charmé par ses antécédents métrages parmi lesquels la fameuse trilogie bonnard les Gardiens de la Galaxie, Super et Horribilis. Ainsi donc, tout en avouant avoir été déconcerté par cet OFNI au rythme parfois en dents de scie (uniquement lors de la 1ère heure lors de plages d'accalmie inconvenantes) mais qui au fil de sa mission déjantée m'a toujours plus séduit, fasciné eu égard de sa pléthore de scènes décoiffantes particulièrement inspirées par le film de guerre puis le genre catastrophiste lors d'un final anthologique à marquer d'une pierre blanche, The Suicide Squad m'a littéralement retourné comme une crêpe. Bref, pour faire concis et aller à l'essentiel sans spoiler, on en prend plein la vue si bien que l'on ne sait plus où donner de la tête sous l'impulsion dégénérée de ces anti super-héros mal élevés car ne répondant à aucun critères usuels au sein du genre bankable fréquemment lisse, aseptique, sans prise de risque.


Alors qu'ici c'est tout l'inverse qui se produit sous la houlette d'un James Gun complice car s'éclatant autant que ses personnages tel un gosse sardonique à travers son concentré de gore, d'humour noir (très particulier) et d'ultra violence inspirés du cartoon tout en instaurant avec audace un réalisme parfois brutal, caustique, vitriolé. Quand bien même le scénario a beau être évidemment simpliste (de dangereux détenus vont prouver leur capacité à s'élever en tuant des méchants), certains rebondissements fortuits ajoutent du piment à l'intrigue à travers ses félons sans vergogne dénués de concession. Là encore un bon point pour se familiariser auprès de cette équipe décalée dénuée de complexe pour venir à bout de l'ennemi dans un élan suicidaire. Si bien que chaque protagoniste particulièrement bien défini existe par lui même de par leur caractère autonome au point de nous cultiver l'empathie lors d'un final homérique à l'émotivité étonnamment élégiaque. Sachant notamment que n'importe qui peut trépasser durant l'épreuve de force afin de s'extirper à nouveau de la bienséance pour mieux nous surprendre. Du ciné régressif en somme dans toute sa splendeur, une fois n'est pas coutume dans le genre balisé. 

Formellement à tomber, techniquement renversant auprès de ses CGI plutôt réalistes si bien que l'on croit à ce que l'on voit sans jamais douter de sa véracité surnaturelle alors que certains séquences surgies de nulle part dégagent une acuité poétique littéralement édénique, The Suicide Squad demeure un énorme carnage réfractaire au politiquement correct (à l'instar de cette idée à la fois géniale et saugrenue d'héroïser la cause des rats accourant par millions face écran !). Tant et si bien que ses personnages lunaires en cohésion crèvent l'écran dans leur fonction rebelle en quête de liberté, d'amour, de reconnaissance, de rédemption (familiale) et de fraternité. Avec un gros coup de coeur pour Harley Quinn, King Shark et la belette (hélas pratiquement absente de la mission de dernier ressort). Or, avec le recul, je me demande encore ce à quoi je viens d'assister avec l'excitation irrépressible de me replonger dans l'aventure dans un futur proche (notamment afin de mieux apprivoiser sa 1ère partie auquel ses personnages génialement anti-manichéens m'auront autant fasciné que dérouté).

*Bruno

mardi 9 mai 2023

Mad Dog and Glory

                                                  Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de John McNaughton. 1993. U.S.A. 1h37. Avec Robert De Niro, Uma Thurman, Bill Murray, David Caruso, Mike Starr, Kathy Baker.

Sortie salles France: 2 Juin 1993. U.S: 5 Mars 1993

FILMOGRAPHIE: John Mc Naughton est un réalisateur américain, né le 13 Janvier 1950 à Chicago. 1984: Dealers in Death. 1986: Henry, portrait d'un serial killer. 1991: Sex, drugs, Rock and Roll. 1991: The Borrower. 1993: Mad Dog and Glory. 1996: Normal Life. 1998: Sexcrimes. 2000: Condo Painting. 2001: Speaking of sex. 2004: Redliners. 2009: Backstabbers. 2013: The Harvest.


"Pas de couilles, pas de gloire !"
Quand on pense que Mad dog and Glory porte la signature de John McNaughton, réalisateur émérite de Henry, portrait d'un serial-killer, il y a de quoi être autrement stupéfiais, déconcerté aussi, à la vue de cette comédie policière rondement menée tant et si bien que le temps défile à une vitesse vertigineuse (euphémisme tant j'ai cru que le film comptabilisait à peine 1 heure). Pourtant, sur le papier, on pouvait légitimement douter de son potentiel narratif lorsqu'un flic inconfiant (Robert De Niro, à contre emploi, crève à nouveau l'écran dans une posture sobrement timorée à s'efforcer de s'effacer auprès des autres) tombe amoureux de la potiche d'un illustre mafieux (endossé par le clown Bill Murray en humoriste subsidiaire à la fois drôle, amiteux, badin, arrogant, suffisant, méprisant, condescendant) après lui avoir sauver la vie ! Or, l'intelligence de John McNaughton est ici d'y atomiser les conventions du genre auprès d'une moisson de situations burlesques où drame, romance et tendresse osent s'immiscer dans l'aventure sans jamais sombrer dans le ridicule, voire une quelconque gestuelle outrancière. Mad Dog and Glory ne cessant de provoquer le rire (parfois grinçant) là où l'on ne l'attend jamais. 


Et c'est ce qui fait le génie de cette histoire criminelle à l'issue aussi incertaine que caustique. Quand bien même on a beau s'être inquiété de l'ouverture de son prologue d'une grande violence (en annonçant subitement la couleur après le passage du noir et blanc), le réalisateur se joue du simulacre pour s'extirper du conformisme épaulé il est vrai d'une pléiade d'acteurs au diapason. David Caruso nous épatant de la manière la plus déconcertante en bras droit d'un franc-parler quasi suicidaire eu égard de ses confrontations avec deux mastards peu recommandables. Quant à la juvénile Uma Thurman, celle-ci apporte une touche d'innocence et de compassion tout en se laissant obscurcir par sa rancoeur et son dégoût dans sa condition de jeune fille servile partagée entre l'intimidation de son boss et l'amour d'un flic au grand coeur que De Niro transcende au point d'en omettre l'acteur qu'il symbolise tant depuis des décennies. On pourrait d'ailleurs même prétendre qu'il s'agit là d'un de ses plus beaux rôles tant il s'y glisse sans ambages. 


Bijou d'humour et de tendresse au sein d'une délicieuse comédie policière magnifiquement écrite, réalisée et interprétée de par l'originalité des rebondissements incessants que les acteurs déclenchent dans leur complémentarité autoritaire (tout le récit étant notamment un jeu de pouvoir machiste, entre intimidation, confrontations musclées, initiation au surpassement de soi), Mad Dog and Glory redore le blason du pur cinéma en y télescopant les genres avec une roublardise somme toute limpide. A revoir d'urgence si vous voulez rire de bon coeur par "effets de surprise" tout en fondant d'amour pour le couple incandescent De Niro / Thurman. A noter enfin l'utilisation judicieuse d'un score romantique d'Elmer Bernstein à la fois raffiné, élégant, subtil, mélancolique, décalé parfois, référentiel aussi pour son cinéma d'antan qu'il parvient à concurrencer sans une ombre prétentieuse. J'oubliais également ! L'oeuvre foncièrement modeste est produite par Martin Scorsese. Excusez du peu.

*Bruno
3èx

Box Office France : 184 947 entrées

dimanche 7 mai 2023

Les Nuits avec mon Ennemi / Sleeping with the Enemy

                                    Photo empruntée sur Google, appartenant au site fr.originalfilmart.com

de Joseph Ruben. 1991. U.S.A. 1h39. Avec Julia Roberts, Patrick Bergin, Kevin Anderson, Elizabeth Lawrence, Kyle Secor

Sortie salles France: 13 Mars 1991. U.S: 8 Février 1991

FILMOGRAPHIE: Joseph Ruben est un réalisateur, scénariste et producteur américain, né en 1951 à Briarcliff, Manor, New-York. 1974: The Sister-in-Law. 1976: Lâche-moi les baskets. 1977: Joyride. 1978: Our Winning Season. 1980: Gorp. 1984: Dreamscape. 1987: Le Beau-Père. 1989: Coupable Ressemblance. 1991: Les Nuits avec mon Ennemi. 1993: Le Bon Fils. 1995: Money Train. 1998: Loin du Paradis. 2004: Mémoire Effacée. 2013: Penthouse North.

En dépit d'une ultime demi-heure sombrant dans les conventions et les facilités d'un produit horrifique standard (toutefois bien géré au niveau de l'angoisse ressentie lors de certaines séquences mutiques), Les Nuits avec mon ennemi est un bon thriller du samedi soir parfaitement interprété par une Julia Roberts démunie contre son époux tyrannique qu'endosse avec conviction expressive nullement outrée l'excellent Patrick Bergin en pervers narcissique au regard injecté de mal. Sa formidable première heure élégamment réalisée, très efficace dans sa façon d'y planter posément l'histoire et ses personnages, et formellement envoûtante (sa scénographie côtière édénique, ses images urbaines magnifiquement éclairées) dénonçant avec une dramaturgie humaniste le calvaire d'une femme violentée paralysée de terreur d'y quitter son bourreau. Et ce en oscillant intelligemment pudeur du non-dit et réalisme brutal auprès d'une maltraitance bouleversante que la victime endure au sein de son quotidien incertain.  Ainsi, de par le jeu fragile, si attachant, de Julia Roberts, on ressent pleinement son désarroi de ne pouvoir se défaire de l'emprise de son mari avant qu'un rebondissement inopiné ne vienne remettre en question sa situation de claustration à la fois physique et morale. A revoir donc en dépit de ses défauts quelque peu embarrassants auprès de son final trop classique et prévisible (notamment la facilité à laquelle le mari découvre un indice probant lors de son investigation). 

*Bruno

jeudi 4 mai 2023

Nightkill

                                              Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Ted Post. 1980. U.S.A. 1h39. Avec Jaclyn Smith, Robert Mitchum, Mike Connors, James Franciscus, Fritz Weaver, Sybil Danning 

Sortie salles France: ? U.S: 18 Décembre 1980

FILMOGRAPHIE: Ted Post est un réalisateur, scénariste et acteur américain né le 31 mars 1918 à Brooklyn, dans l'État de New York (États-Unis), et mort le 20 août 2013 à Santa Monica, en Californie (États-Unis). 1956 : The Peacemaker. 1959 : The Legend of Tom Dooley. 1968 : Pendez-les haut et court. 1970 : Le Secret de la planète des singes. 1970 : Night Slaves (en) (TV). 1971 : Dr. Cook's Garden (TV). 1971 : Yuma (TV). 1971 : Five Desperate Women (TV). 1971 : Do Not Fold, Spindle, or Mutilate (TV). 1972 : The Bravos (TV). 1972 : Sandcastles (TV). 1973 : The Baby. 1973 : The Harrad Experiment. 1973 : Magnum Force. 1975 : L'Infirmière de la compagne casse-cou. 1978 : Le Merdier. 1978 : Le Commando des tigres noirs. 1980 : Nightkill. 1981 : Cagney et Lacey (TV). 1986 : Stagecoach (TV). 1992 : The Human Shield. 1999 : 4 Faces. 2000 : Old Pals.


Diffusé en son temps sur Canal +, Nightkill est une curiosité oubliée des années 80. Un thriller hitchcockien au suspense hélas timoré pour autant non dénué d'un certain charme (modeste) auprès de son atmosphère (nocturne) à la lisière d'une horreur sous-jacente, de ses envoûtants décors urbains (et domestiques) issus de l'Arizona, de son score musical tantôt lugubre, tantôt dissonant et de son surprenant cast parmi lesquels se disputent la ravissante Jaclyn Smith (Drôles de Dames), le monstre sacré Robert Mitchum, Mike Connors (Mannix), James Franciscus et Sybil Danning

Dommage que l'intrigue simpliste pâtie d'un manque flagrant d'intensité durant sa trajectoire criminelle alors qu'en intermittence on est quelque peu séduit par son ambiance d'angoisse parfois palpable (vision d'horreur à l'appui) lorsque la victime seule contre tous tente de se défaire de son cauchemar quotidien avec un sentiment d'impuissance qui ne nous laisse pas indifférent. On appréciera également sa conclusion amère laissant transparaître en ultime coup de théâtre une vision morbide ultra réaliste (on souffre viscéralement pour la victime dans sa condition moribonde) alors qu'une frange de spectateurs se laissera convaincre par l'identité du meurtrier sans toutefois bondir de son siège faute d'un schéma narratif peu subtil contrairement aux apparences que cultive sans brio le réalisateur Ted Post


A privilégier prioritairement aux nostalgiques de la génération 80, Nightkill érigé en modeste série B diluant une certaine sympathie par son attachante maladresse de rendre attractif un thriller à suspense notamment étrange, ombrageux, pour ne pas dire bizarroïde.

*Bruno
2èx

mercredi 3 mai 2023

Les Gardiens de la Galaxie Vol 2 / Guardians of the Galaxy Vol. 2

                                                      Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de James Gun. 2017. U.S.A. 2h16. Avec Chris Pratt, Zoe Saldana, David Bautista, Vin Diesel, Bradley Cooper, Kurt Russell, Michael Rooker, Karen Gillan, Pom Klementieff, Sylvester Stallone, Elizabeth Debicki.

Sortie salles France: 26 Avril 2017. U.S: 5 Mai 2017

FILMOGRAPHIE: James Gunn est un réalisateur, scénariste, acteur, producteur et directeur de photo, né le 5 Août 1970 à Saint Louis, dans le Missouri (Etats-Unis). 2006: Horribilis. 2010: Super. 2013: My Movie Project (Segment: Beezel). 2014. Les Gardiens de la Galaxie. 2017 : Les Gardiens de la Galaxie Vol. 2. 2021 : The Suicide Squad. 2023 : Les Gardiens de la Galaxie Vol. 3. 


En précisant ne pas avoir revu le 1er opus, excellente pochette surprise que personne n'attendait, Les Gardiens de la Galaxie 2 demeure à la revoyure un spectacle stellaire comme on n'en voit que trop rarement au sein du space-opera ostentatoire. Tant et si bien que cette séquelle tient la route de par l'amour et la sincérité de James Gunn non dupe de nous offrir sur un plateau argenté un divertissement féérique de chaque instant. Et ce en dépit d'un humour parfois léger (pour ne pas dire lourdingue diront les détracteurs) mais jamais vulgaire et encore moins primaire tant et si bien que chaque réplique émane d'un bon sentiment (de manière également à séduire le public de 7 à 77 ans). Car formellement splendide par son onirisme candide, tant auprès de l'inventivité des décors vus nulle part ailleurs que pour son attachante galerie de personnages hauts en couleurs s'exprimant entre ironie badine et bienveillance, les Gardiens de la Galaxie 2 parvient efficacement à divertir dans la simplicité en y prônant les valeurs familiales par le truchement de la confrontation, du pardon, de la trahison et du sens du sacrifice. Nos héros redresseurs de tort redoublant de bravoures auprès de leurs prouesses physiques / techniques durant leur cheminement belliqueux (quel final apocalyptique !) tout en s'initiant à la remise en question morale si je me réfère à la rencontre entre Peter et son père biologique (Kurt Russel à contre-emploi  nous vaudra des rebondissements en forme de clin d'oeil à un classique du genre) ainsi que la relation épineuse entre Gamora et sa soeur écorchée vive Nébula emplie de haine pour des motifs somme toute justifiés. 


Outre la fantaisie bonnard de ses séquences d'humour et d'action toutes plus époustouflantes les unes que les autres (on en prend plein les yeux de façon métronome), on est également résolument aussi fasciné qu'amusé par les présences plus vraies que nature de Groot (bébé arbre génialement ignorant passionné de chansons primesautières) et Rocket, raton-laveur génétiquement modifié au franc-parler désinhibé. Nos gardiens super-héroïques ne cessant de recourir à l'unité amicale puis familiale pour mieux s'opposer au Mal le plus couard et pernicieux. Et il faut bien reconnaître que si l'intensité échevelée des batailles spatiales et corps à corps destructeurs s'avère aussi bluffante par son souci du détail réaliste (au point parfois d'avoir le tournis), la qualité des FX numériques transcende constamment l'improbable par sa faculté à nous immerger à corps perdu au sein d'une scénographie féérique (j'insiste) en roue libre. Sans omettre ses tubes pops toujours aussi entêtants et émotifs qui émaillent le récit sans en faire trop, Les Gardiens de la Galaxie 2 nous réserve enfin quelques surprises subsidiaires pour ses scènes inter-générique puis celle post-générique. En attendant le 3è opus toujours réalisé par son auteur, retentez cette bondissante séquelle dénuée de prétention car elle ne mise que sur la générosité d'un spectacle enchanteur pétri d'intentions à la fois gracieuses, gratifiantes, frétillantes, bon enfant. 


*Bruno

mardi 2 mai 2023

Cinglée / Nuts

                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Martin Ritt. 1987. U.S.A. 1h56. Avec Barbra Streisand, Stacy Bergman, Richard Dreyfuss, Maureen Stapleton, Leslie Nielsen, Karl Malden, Eli Wallach, Robert Webber

Sortie salles France: 2 Mars 1988. U.S: 11 Décembre 1987

FILMOGRAPHIEMartin Ritt est un réalisateur américain né le 2 mars 1914 à Manhattan (New York) et mort le 8 décembre 1990 à Santa Monica (Californie).1957 : L'Homme qui tua la peur. 1957 : Les Sensuels. 1958 : Les Feux de l'été. 1958 : L'Orchidée noire. 1959 : Le Bruit et la Fureur. 1960 : Cinq femmes marquées. 1961 : Paris Blues. 1962 : Aventures de jeunesse. 1963 : Le Plus Sauvage d'entre tous. 1964 : L'Outrage. 1965 : L'Espion qui venait du froid. 1967 : Hombre. 1968 : Les Frères siciliens. 1970 : Traître sur commande. 1970 : L'Insurgé. 1972 : Peter et Tillie. 1972 : Sounder. 1974 : Conrack. 1975 : Double Jeu. 1976 : Le Prête-nom. 1978 : Casey's Shadow. 1979 : Norma Rae. 1981 : Back Roads. 1983 : Marjorie. 1985 : Murphy's Romance. 1988 : Cinglée. 1990 : Stanley et Iris. 

"Le monde entier est cruel à l'intérieur et cinglé en surface."

Sorti la même année que Suspect avec en tête d'affiche Barbra Streisand, chanteuse autrement glamour que Cher, Cinglée empreinte également le genre judiciaire dans le cadre d'un drame psychologique davantage bouleversant eu égard de la tournure du procès confiné en règlement de compte familial. Tout l'intérêt de l'intrigue résidant dans le portrait tempétueux de cette call-girl accusée d'avoir assassiné l'un de ses clients alors que le corps psychiatrique s'efforce de l'interner faute de ses pulsions de violence incontrôlées. Ainsi, avec l'aide de son nouvel avocat, elle va tenter de prouver son innocence dans un contexte de légitime défense face au témoignage du juge et celui démuni de ses parents convaincus de sa pathologie mentale. 

Outre la prestance oh combien ferme, tranquille et magnétique de Richard Dreyfuss en avocat loyal délibéré à défendre sa cliente, et de quelques seconds-rôles aussi persuasifs (dont le monstre sacré Karl Malden en beau-père équivoque ou encore Eli Wallach en psychiatre incapable, et enfin la déchirante présence de Maureen Stapleton en mère éplorée en proie à la culpabilité), Barbra Streisand porte l'intrigue sur ses frêles épaules sans l'ombre d'une quelconque outrance expressive en dépit de son franc-parler dévastateur, symbole d'une émancipation féminine en sédition. Le récit de plus en plus douloureux au fil de révélations malsaines affichant une intensité dramatique insoupçonnée sous l'impulsion fébrile de notre Barbra Streisand soudainement à fleur de peau lors de ses réminiscences meurtries. Plutôt bien mené et surtout sobrement interprété en s'extirpant intelligemment du pathos si je me réfère à sa progression narrative étonnamment bouleversante, Cinglée gagne en épaisseur humaniste au sein de ce huis-clos judiciaire pas comme les autres eu égard de la caractérisation morale de la victime/coupable entourée de protagonistes désarmés par sa capacité à s'élever dans la dignité féministe. Un très bon drame judiciaire qui mérite (autant, voir plus que son homologue Suspect par sa plus-value émotive) à être redécouvert, notamment faute de sa réputation oubliée. 


*Bruno

lundi 1 mai 2023

Suspect Dangereux / Suspect

                                                         Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Peter Yates. 1987. U.S.A. 2h01. Avec Cher, Dennis Quaid, Liam Neeson, John Mahoney, Joe Mantegna, Philip Bosco 

Sortie salles France: 24 Février 1988. U.S: 23 Octobre 1987

FILMOGRAPHIE: Peter Yates, né le 24 juillet 1929 à Aldershot et mort le 9 janvier 2011 à Londres1, est un réalisateur britannique. 1964 : One Way Pendulum. 1967 : Trois milliards d'un coup. 1968 : Bullitt. 1969 : John et Mary. 1971 : La Guerre de Murphy. 1972 : Les Quatre Malfrats. 1973 : Les Copains d'Eddie Coyle. 1974 : Ma femme est dingue. 1976 : Ambulances tous risques. 1977 : Les Grands Fonds. 1979 : La Bande des quatre. 1981 : L'Œil du témoin. 1983 : L'Habilleur. 1984 : Krull. 1985 : Eleni. 1987 : Suspect dangereux. 1988 : Une femme en péril. 1989 : Délit d'innocence. 1992 : Year of the Comet. 1995 : Un ménage explosif.

Plutôt oublié, Suspect Dangereux est un bon suspense judiciaire qui parvient à nous captiver (à 1 ou 2 longueurs près) grâce aux talents respectifs de Dennis Quaid, Liam Neeson et surtout Cher qui prouve qu'elle est une véritable actrice derrière son physique fastueux. Efficace et plutôt bien mené (à l'instar de cette superbe séquence mutique pour ces jeux de regard couards échangés au sein de la bibliothèque).

*Bruno

L'avis de Jean-Marc Micciche: Cycle Polar Americain avec Suspect (aka Suspect dangeureux) un suspense movie old school réalisé par l'artisan Peter Yates. Un juge se fait sauter la cervelle, sa secretaire est retrouvé morte et le suspect idéal est un clochard (joué par un Liam Neeson habité). Sa seule chance, son avocate commis d'office joué par la magnifique Cher (excellente) qui tente de le disculper, elle sera aidé par un des membres du jury joué avec la gouaille habituel de Dennis Quaid. Trés bon polar judiciaire qui fleurte également avec le film de suspense, le film nous rappelle avec délice que dans les années 80, des films de ce type était monnaie courante. Bon script, bon cast, réal solide et carré, score de Michael Kamen au cordeau....Vue un nombre conséquent de fois et toujours bon...8/10