Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com
de Lee Cronin. 2023. U.S.A. 1h36. Avec Alyssa Sutherland, Lily Sullivan, Nell Fisher, Gabrielle Echols, Morgan Davies, Anna-Maree Thomas, Richard Crouchley.
Sortie salles France: 21 Avril 2023 (Int - 16 ans). U.S : 15 mars 2023.
FILMOGRAPHIE: Lee Cronin est un réalisateur, scénariste et producteur américain. 2023: Evil Dead Rise. The Hole in the Ground (2019). 2016: Minutes Past Midnight (segment 'Ghost Train').
Sans atteindre la maîtrise de l'excellent remake de Fed Alvarez (visionné 3 fois jusqu'à présent avec un plaisir fascinatoire davantage accompli - à ma grande surprise -), Evil-Dead Rise est une sympathique Bisserie de luxe lorgnant un peu du côté de Démons de Lamberto Bava pour sa mise en scène bricolée bien qu'attentionnée et son interprétation perfectible toutefois attachante plutôt que de se rapprocher de la trilogie initiale en dépit de ses astucieux clins d'oeil disséminés ici et là. L'intrigue évidemment simpliste (une mère possédée s'efforce de trucider ses enfants dans une délectation doloriste) cumulant les attaques démoniaques à rythme métronome afin de ne pas ennuyer le spectateur embarqué dans un train fantôme parfois réjouissant à défaut d'y provoquer la frousse escomptée. Mmême si certaines apparitions démoniales en plan serré y font leur petit effet repulsif, faute d'absence d'intensité si on élude son superbe prologue (LA séquence de flippe la plus convaincante de tout le métrage qui plus est inventive) et quelques situations anxiogènes suscitant un certain malaise sous-jacent. Ainsi, si Evil-dead Rise pourrait décevoir une frange de spectateurs, il faut toutefois reconnaître l'aimable volonté de Lee Cronin s'efforçant modestement de divertir avec générosité tant il cumule les affrontements dantesques sous l'impulsion de séquences gores parfois très réussies, renforcées qui plus d'FX artisanaux du plus bel effet. Avec aussi en intermittence des plans tarabiscotés génialement stylés il faut avouer.
A cet égard, le splendide climax "tomate cerise" vaut assurément le détour lorsque les victimes s'acharnent à prendre la poudre d'escampette au sein d'un ascenseur substitué en baignoire de sang (hommage éclatant à Shining) ou encore lorsque l'héroïne en herbe se défend contre les possédées à l'aide de la traditionnelle tronçonneuse que Bruce Campbel eut coutume de brandir en archétype héroïque. Et comme toute bonne récréation du samedi soir, l'interprétation (un peu timidement) mesurée finit par être attachante, tant pour leurs angoisses retransmises que pour leurs preux efforts de se fondre dans le corps de personnages sévèrement molestés. Quand bien même l'étrange Alyssa Sutherland tire son épingle du jeu en possédée démoniale à la morphologie décharnée et au rictus diablotin afin d'y cultiver des sautes d'humeur noir assez jouissives pour qui apprécie les expressions insolentes bêtes et méchantes. On peut enfin saluer l'audace du réalisateur de s'en prendre aussi cruellement à des enfants et ados recroquevilés dans leur appartement occulte avec une expressivité de bonne foi, alors que leurs châtiments infligés font preuve d'une violence viscérale assez décomplexée, pour ne pas dire escarpée pour les moments les plus rudes. Sympathique à suivre donc, et non dénué d'un certain charme, notamment auprès de l'esthétisme si soigné de l'immeuble avec ses appartements et corridors baroques à dominance bleutée, on passe un agréable moment même si un goût d'inachevé (et peut-être aussi un certain bâclage) s'y fait ressentir. Pour autant, conscient de son contenu dégingandé quant à son absence flagrante de suspense et de tension dramatique, Evil-dead Rise passe mieux au second visionnage avec notamment l'impression que ses personnages semblent plus convaincants en victimes soumises incessamment pourchassées dans l'antre de leur repère domestique réduit ici en câchot funeste pour les plus vulnérables.
*Bruno
13.05.23. vf
14.08.24. Vostfr. 4k
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