L’intrigue, évidemment simpliste (une mère possédée s’efforce de trucider ses enfants dans une délectation doloriste), enchaîne les attaques démoniaques à rythme métronome, histoire de ne jamais ennuyer le spectateur embarqué dans un train fantôme parfois réjouissant - à défaut d'y provoquer la frousse attendue. Quelques apparitions en plan serré font leur petit effet répulsif, mais l’intensité reste absente, si l’on excepte son superbe prologue : LA séquence de flippe la plus convaincante du métrage, et qui plus est inventive. Quelques situations anxiogènes distillent aussi un certain malaise diffus, perceptible en filigrane.
Ainsi, si Evil Dead Rise peut décevoir une frange de spectateurs, il faut reconnaître l’aimable volonté de Lee Cronin de divertir avec générosité. Il multiplie les affrontements dantesques, appuyés par des séquences gores parfois très réussies, renforcées par des FX artisanaux du plus bel effet. Par intermittence, certains plans tarabiscotés affichent même un vrai style - il faut l’avouer.
Alyssa Sutherland, étrange et marquante, tire son épingle du jeu en possédée démoniale à la morphologie décharnée, au rictus diablotin ; elle cultive des sautes d’humeur noires assez jouissives pour qui goûte les expressions bêtes et méchantes avec une pointe d’insolence. On peut aussi saluer l’audace du réalisateur à s’en prendre aussi cruellement à des enfants et adolescents, recroquevillés dans un appartement devenu tombeau. Leurs châtiments, d’une violence viscérale assez décomplexée - voire escarpée - donnent au film une certaine rugosité bienvenue.
Sympathique à suivre, donc, et non dénué de charme - notamment dans l’esthétique soignée de l’immeuble, avec ses corridors baroques aux dominantes bleutées - Evil Dead Rise offre un agréable moment, même si un goût d’inachevé (et peut-être de bâclage) plane en arrière-bouche. Cela dit, conscient de son déséquilibre, de son absence flagrante de tension dramatique, le film passe mieux en second visionnage, lorsque ses personnages paraissent plus crédibles en victimes traquées, incessamment pourchassées dans l’antre de leur foyer désormais réduit à un cachot funeste pour les plus vulnérables.
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