jeudi 17 octobre 2013

La Malédiction Finale / The Final Conflict

                                          Photo empruntée sur Google, appartenant au site blushots.weebly.com

de Graham Baker. 1981. U.S.A. 1h48. Avec Sam Neill, Rossano Brazzi, Don Gordon, Lisa Harrow, Barnaby Holm, Mason Adams.

Sorties salles France: 7 Octobre 1981

FILMOGRAPHIE: Graham Baker est un réalisateur, producteur et scénariste américain.
1981: La Malédiction Finale. 1984: Impulse. 1988: Futur Immédiat, Los Angeles 1991. 1990: The Recruit. 1991: Ni dieu ni maître (Born to Ride). 1999: Beowulf


"Regarde le Lion de Juda ! Le messie qui est venue d'abord enfant et ne revient pas enfant, mais en Roi des Rois, pour régner dans la gloire à jamais !"

Dernier volet d’une trilogie à succès (en épargnant le calamiteux téléfilm des années 90), La Malédiction Finale scelle l’achèvement de l’Antéchrist, désormais mû par des motivations politiques.
Car à présent âgé de 32 ans, Damien Thorn vient d’être nommé ambassadeur en Grande-Bretagne, après s’être débarrassé de son prédécesseur. Tandis que la renaissance du Nazaréen approche, il met tout en œuvre pour l’éradiquer, aidé de ses fidèles disciples.

Cinéaste discret, mais auteur de deux séries B fort honorables (Impulse, Futur Immédiat), Graham Baker contourne l’horreur cinglante du second opus pour retrouver la sobriété psychologique du chef-d’œuvre de Donner, avec un esthétisme gothique plus affirmé - ruines monumentales où se réunissent les moines, final crépusculaire dans une abbaye fantomatique où Damien s’est retranché.
Renforcé par l’interprétation inquiétante de Sam Neill, tout en magnétisme contenu, La Malédiction Finale se montre plus ambitieux que son prédécesseur, préférant explorer les stratégies politiques de Damien pour accéder à son omnipotence.

Exit donc le rythme effréné d’une horreur spectaculaire : place à un thriller politico-spirituel, traversé par le combat éternel du Mal contre le Bien.
C’est un Damien au sommet de sa puissance, mais hanté, que nous dévoile Baker, sa crainte de la résurrection du Christ devenant plus viscérale à l’approche d’une date prophétique : le 24 mars, entre minuit et six heures.
En parallèle, une confrérie de sept moines, guidée par les Écritures et les signes astraux, s’apprête à déjouer ses plans, tentant de l’éliminer à l’aide des fameuses dagues sacrées.

Et si la mise en scène, constamment efficace, accuse parfois quelques facilités (la rapidité avec laquelle la maîtresse de Damien décèle le chiffre 666 sous sa chevelure, ou un affrontement final peut-être trop vite expédié), la tension alarmiste et la densité des enjeux tiennent le spectateur en haleine jusqu’à la chute inéluctable du Fils du Diable.

L’horreur graphique s’efface au profit d’une dimension mystique, mais certaines morts restent redoutablement percutantes : le suicide mécanique du premier ambassadeur, une balle dans la bouche déclenchée par un ingénieux dispositif ; le chrétien foudroyé et brûlé vif sur un plateau télévisé ; ou encore cette chasse à courre d’une brutalité implacable, galvanisée par le souffle homérique de la mise en scène.
Ajoutons à cela une dimension tragique, quasi biblique, lors des harangues de Damien à ses fidèles ou face au Christ de pierre, dans un monologue aussi intime que glaçant.

"Et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux.
La mort ne sera plus. Il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni souffrance,
car le monde ancien a disparu."
Apocalypse 21:4

Avec son format scope classieux, La Malédiction Finale s’impose comme une conclusion digne, subtilement distincte de ses aînées. Un scénario solide, une mise en scène élégante, l’aura troublante de Sam Neill, la puissance grégorienne de Jerry Goldsmith
Autant d’éléments qui parachèvent cette passionnante trilogie vers une épiphanie finale aussi téméraire que mystique.

Bruno — cinéphile du cœur noir

La critique de La Malédictionhttp://brunomatei.blogspot.fr/2013/10/la-malediction.html
La critique de Damien: La Malédiction 2http://brunomatei.blogspot.fr/2013/10/damien-la-malediction-2-damien-omen-2.html

28.04.25. 5èx. Vost
26.11.24. 
17.10.13. 

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