mardi 29 octobre 2013

IMPULSE (Pulsion Homicide)

                                                Photo empruntée sur Google, appartenant au site moviescreenshots.blogspot.com

de Graham Baker. 1984. U.S.A. 1h31. Avec Meg Tilly,  Tim Matheson, Hume Cronyn, Bill Paxton, John Karlen, Claude Earl Jones.

Sortie salles U.S: 28 Septembre 1984

FILMOGRAPHIEGraham Baker est un réalisateur, producteur et scénariste américain.
1981: La Malédiction Finale. 1984: Impulse. 1988: Futur Immédiat, Los Angeles 1991. 1990: The Recruit. 1991: Ni dieu ni maître (Born to Ride). 1999: Beowulf


Trois ans après la Malédiction Finale et pour une seconde fois Graham Baker renoue avec la série B fantastique militant ici contre la pollution chimique. Dans une petite ville bucolique, suite à un séisme, leurs habitants sont soudainement épris d'accès de démence incontrôlée ! Série B modeste ayant connu son petit succès auprès des vidéos-clubs des années 80, Impulse est notamment une nouvelle occasion pour Meg Tilly de renouer avec le genre après s'être fait remarquée un an au préalable dans Une Nuit trop noire et Psychose 2. Avec un pitch de départ accrocheur digne d'un épisode de la 4è Dimension, Graham Baker ne manque pas d'audace pour illustrer la lente dégénérescence "schizo" de citadins contaminés par un produit toxique. Ainsi, c'est à travers le personnage de Jennifer que nous allons suivre cette folie collective après qu'elle eut reçu un appel de sa génitrice. Dans des propos incohérents extrêmement virulents, cette dernière s'en prend violemment à elle pour lui reprocher d'être responsable de sa dépression. Quelques minutes plus tard, la mégère se tire une balle dans la tête mais y survit in extremis ! Avec l'aide de son mari, Jennifer retourne dans sa région natale pour se rendre à l'hôpital auprès d'elle afin de tenter de saisir les motivations de son suicide. Au même moment, d'étranges évènements surviennent auprès de la population, les habitants semblant épris de pulsions immorales !


Avec cet argument prometteur décuplant nombre d'incidents débridés, Impulse dégage un parfum de souffre assez fascinant du point de vue des protagonistes renouant avec leurs bas instincts ! A l'image de ce médecin délibéré à couper le tube d'oxygène d'une patiente de façon irrégulière pour mieux observer ses instants d'agonie ! Alors qu'un peu plus tard, le shérif régional ne vas pas hésiter à abattre d'une balle dans le dos un adolescent suspecté de vol à l'étalage ! Cette succession d'accidents volontaires dénués de raisonnement nous confine donc dans un cauchemar halluciné où notre pauvre Jennifer (Meg Tilly dégage une belle fragilité émotionnelle) tentera de préserver sa famille en guise de survie. Rehaussé du climat champêtre d'un soleil écrasant, Impulse insuffle des sentiments troubles d'inquiétude et de rire nerveux lorsque les victimes intoxiquées sont incapables de pouvoir réfréner leur accès d'irascibilité ! Cette psychose collective n'épargnant aucun citadin, Jennifer semble de plus en plus compromise à protéger ses proches, à moins que la résolution de cette pandémie n'y soit enfin divulguée. Que nenni ! Graham Baker réfutant le happy end salvateur et enfonçant le clou du nihilisme lors d'une conclusion glaçante Spoiler ! où les autorités du gouvernement seront directement mises en cause afin d'étouffer l'affaire ! Fin du Spoil


Série B fantastique écolo non dénuée de maladresses de par sa réalisation parfois hésitante et auprès des réactions parfois incohérentes des personnages, Impulse joue la carte du délire incongrue à travers son thème alarmiste lié à la pollution, et ce afin de mieux nous surprendre. Le caractère attachant des protagonistes (comédiens de seconde zone au visage familier !), son climat versatile et surtout l'audace impartie à certains moments scabreux (les échanges de regards lubriques entre un adulte et une adolescente) renforcent la nature saugrenue de cet ovni injustement méconnu. 

Dédicace à Christophe Colpaert
29.10.13
Bruno Matéï


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire