lundi 20 janvier 2014

THE TRUTH ABOUT EMMANUEL

                                                                        Photo empruntée sur Google, appartenant au site filmzvf.com

de Francesca Gregorini. U.S.A. 2013. 1h36. Avec Kaya Scodelario, Jessica Biel, Alfred Molina, Frances O'Connor, Aneurin Barnard, Jimmi Simpson.

Sortie salles France: Prochainement. U.S: 10 Janvier 2014

FILMOGRAPHIE:  Francesca Gregorini est une réalisatrice, productrice et scénariste américaine, née le 7 Août 1968 à Rome. 
2009: Tanner Hall. 2013: The Truth about Emanuel


Drame psychologique alloué à l'affliction maternelle, The Truth about Emanuel joue la carte de l'intimité avec une pudeur trouble. Sa mise en scène autonome préférant se focaliser sur l'ambiance feutrée d'états d'âme en quête de rédemption. Emmanuel, jeune fille introvertie, ne parvient pas à accepter la mort de sa maman au moment de son accouchement. Un jour, elle fait la rencontre de Linda, une voisine solitaire vivant recluse parmi son nourrisson. Sauf qu'en l'occurrence, le bébé est un jouet de substitution afin de pallier la disparition brutale du vrai rejeton. Pour ne pas la perturber, Emmanuel accepte le jeu d'exercer des séances de baby sitting à son domicile. Au fil du temps et de leur confiance, les deux jeunes femmes finissent par entamer une liaison amicale, jusqu'au jour où la vérité est dévoilée au grand jour !


En cinéaste indépendante privilégiée par le Festival de Sundance, Francesca Gregorini élabore une oeuvre fragile toute en psychologie pour ausculter l'alliance amicale de deux femmes égarées dans les eaux troubles de leur névrose. Reposant sur les frêles épaules de Jessica Biel et surtout Kaya Scodelario, The truth about Emmanuel trouve la sobre mesure pour nous émouvoir avec une discrétion presque timorée et parmi l'entremise de plages de poésie en relation avec la nature (l'eau et les étoiles ont une signification spirituelle dans les songes oniriques d'Emmanuel !). En jouant sur l'exubérance finaude d'une jeune fille difficilement apprivoisable, Kaya Scodelario étoffe un joli portrait féminin où ses sentiment de désarroi et de culpabilité ne nous sont pas affichés en spectacle. Sa sensualité naturelle littéralement magnétique permettant en outre d'extérioriser un climat d'étrangeté lattent qui va planer durant tout son cheminement. En second plan, Jessica Biel insuffle la même tempérance de composition mais en insistant sur le trouble affectif (plus préjudiciable) d'une femme ruinée par la perte de son bambin.   


Avec l'alibi d'un étrange script privilégiant l'émotion sobre et avec la cohésion de deux actrices issues de nouvelle génération (j'insiste à dire que Kaya Scodelario doit beaucoup de sa présence insolite pour prédominer inquiétude et empathie), The Truth about Emanuel détourne les conventions du drame par une réalisation sans fioriture, jusqu'au final mystique assez bouleversant. 

Dédicace à Pascal Frezzato
Bruno Matéï

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