mercredi 29 avril 2020

Angel 2, la vengeance

                                                   Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

"Avenging Angel" de Robert Vincent O'Neil. 1985. U.S.A. 1h33. Avec Betsy Russell, Rory Calhoun, Susan Tyrrell, Ossie Davis, Robert F. Lyons.

Sortie salles France: ? U.S: 11 Janvier 1985

FILMOGRAPHIE: Robert Vincent O'Neill est un réalisateur, scénariste, producteur et acteur américain. 1969: Like mother like daughter. 1970: The Psycho Lover. 1970: Blood Mania. 1973: Wonder Women. 1976: Paco. 1984: Angel. 1985: Angel 2 (The Avenging angel).


Toujours réalisé par Robert Vincent O'Neil, Angel 2 exploite à nouveau le filon du film d'auto-défense sous le principe du polar urbain à contrario du thriller horrifique de son modèle. Et si l'on retrouve avec plaisir la même équipe de marginaux à la fois amiteux et déjantés qui accompagnent Angel lors de son escapade vengeresse, Donna Wilkes a cédé sa place à Betsy Russell beaucoup moins expressive et impliquée que son aînée (notamment auprès de son regard bigleux faisant parfois tâche). Ainsi, tout ce qui faisait le charme tant innocent de son modèle d'une naïveté attachante s'évapore ici faute d'un cheminement narratif poussif où l'on peine à s'impliquer lorsque Angel poursuit ses nouveaux ennemis adeptes du racket immobilier. Pour autant, avec indulgence et un oeil distrait, le spectacle gentiment ludique s'avère parfois attractif lors de séquences d'action d'une violence assez épique auprès des échanges de gunfights.


A l'instar de son prologue prometteur débutant sur les chapeaux de roue sous l'impulsion d'un tube entêtant de Bronski Beat. Mais l'effet de surprise tant vanté à travers son modèle singulier s'évapore ici rapidement si bien que Robert Vincent O'Neil semble beaucoup moins inspiré à mettre en exergue les bravoures d'Angel et de ses fidèles acolytes arpentant les ruelles new-yorkaises avec une (redondante) expressivité  beaucoup trop appuyée et outrancière que son modèle. Et donc le côté parfois involontairement hilarant du 1er Angel ne s'avère plus ici payant à travers ses stéréotypes auto-parodiques tentant d'amuser la galerie avec une timide efficacité. Parfois agréable cependant (surtout auprès de sa 1ère partie lorsque Angel renoue avec ses compagnons au moment de pénétrer illégalement dans l'enceinte d'un centre psychiatrique), cette séquelle inutile trouvera néanmoins son public nostalgique des Vigilante Movies (au rabais) ayant bercé leur adolescence lors des années 80.

*Bruno
Ci-joint chronique du 1er opus:


de Robert Vincent O'Neill. 1984. U.S.A. 1h34. Avec Donna Wilkes, Cliff Gorman, Susan Tyrrell, Dick Shawnn Rory Calhoun.

FILMOGRAPHIE: Robert Vincent O'Neill est un réalisateur, scénariste, producteur et acteur américain. 1969: Like mother like daughter. 1970: The Psycho Lover. 1970: Blood Mania. 1973: Wonder Women. 1976: Paco. 1984: Angel. 1985: Angel 2 (The Avenging angel).


Gros succès à sa sortie, tant en salles US que chez nous sous support VHS, Angel surfe sur l'exploitation des Vigilante Movies en vogue au début des eighties. Par le profil ombrageux du tueur et son ambiance nocturne d'une jungle urbaine hantée de détraqués et excentriques en tous genres, cette série B peut évoquer l'excellent Vice Squad de Sherman ou encore le non moins épatant New-York, 2 heures du matin de Ferrara. D'ailleurs, le film eut une telle renommée auprès du public que deux autres volets ont été mis en chantier en 85 et en 88. Ce dernier opus étant réalisé par Tom De Simone, un spécialiste du WIP à qui l'on doit Les Anges du Mal 2, Quartiers de Femmes, Chained  ou encore Hell Night dans un domaine autrement horrifique. Le pitch se résume à la descente aux enfers d'une jeune collégienne, Angel, 16 ans, contrainte de se prostituer la nuit faute de démission parentale. En prime, un dangereux psychopathe commence à sévir dans le boulevard de Los-Angeles auquel elle pratique ses activités puisque l'une de ses amies est retrouvée sauvagement assassinée. Alors que la police enquête afin de le démasquer, le lieutenant Andrews s'intéresse d'un peu plus près aux activités illégales d'Angel logeant à l'enseigne d'un immeuble miteux et fréquentant des laissés pour compte.


B movie entièrement bâti sur le concept ludique d'un thriller horrifique mené tambour battant (poursuites et fusillades sanglantes à l'appui !), Angel réussit à susciter l'enthousiasme, notamment grâce à son habile dosage de cocasserie, de tendresse et de dramaturgie. Le récit assez efficace ne cessant de télescoper comportements loufoques de marginaux épris d'amitié pour Angel, tendresse poignante impartie à sa solitude existentielle, compassion d'un flic indulgent, et déambulation nocturne du serial-killer aux pulsions meurtrières erratiques. Si le film fait preuve d'un charme envoûtant dans sa photogénie insécurisante d'un Los Angeles illuminé de néons flashy, il doit également beaucoup de son attrait à la présence extravagante des seconds-rôles (un travelo gaillard, un retraité camouflé en Buffalo Bill, une garçonne braillarde), quand bien même Angel mène la danse avec fragilité et un sang froid toujours plus inflexible. Donna Wilkes se prêtant à merveille dans la peau d'une midinette à couettes bientôt submergée par sa rancoeur expéditive. A ce stade, il faut la voir manier de ses petites mains du gros flingue et courser sur un boulevard bondé de citadins un serial-killer déguisé en hindouiste pour mieux duper la police. Sur ce dernier point, et dans un jeu entièrement mutique, John Diehl compte sur la neutralité de son regard diaphane pour nous retransmettre l'expression dérangée d'un état d'âme sexuellement refoulé.


Thriller horrifique décomplexé par ses moult circonstances pittoresques, sa violence parfois cartoonesque (le carnage dans le commissariat, la poursuite urbaine au final homérique !) et ces instants de tendresse pour la caractérisation démunie d'une prostituée au grand coeur, Angel remplit aisément le cahier des charges du produit d'exploitation dans une facture bisseuse irrésistiblement attractive. A l'instar de son score aux percussions stridentes et des trognes de secondes zone se prêtant au jeu avec une bonhomie communicative. Pour parachever, on ne manquera pas non plus de se réjouir de la stature pugnace d'une Bronson en jupe courte et de l'esthétisme rutilant d'un Los-Angeles noctambule livré aux meurtres et au racolage. 
A découvrir d'urgence pour tous les amoureux de Vigilante Movies, en attendant avec une certaine crainte les opus 2 et 3 !

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