Photo empruntée sur Google, appartenant au site Lupanarsvisions
"Tower of Evil/Beyond the Fog/Horror of snape Island" de Jim O'Connolly. 1972. Angleterre. 1h30. Avec Bryant Haliday, Jill Haworth, Mark Edwards, Anna Palk, Derek Fwolds.
Sortie salles le 19 Mai 1972. D'après le roman de George Baxt
FILMOGRAPHIE: Jim O'Connolly est un réalisateur, scénariste et producteur anglais, né le 26 Février 1926 à Birmingham, décédé en Décembre 1986 à Hythe dans le Kent. 1963: The Hi-Jackers. 1965: The Little Ones. 1964: Smokescreen. 1967: Le Cercle de Sang. 1967-1969: Le Saint (série TV). 1969: Crooks and Coronets. La Vallée de Gwangi. 1972: La Tour du Diable. 1974: Maîtresse Pamela
Durant sa brève carrière, Jim O'Connolly parvint toutefois à marquer les fantasticophiles avec deux oeuvres hybrides, le réjouissant La Vallée de Gwangi et le Shock horror movie qui nous concerne ici, la Tour du diable. Sorti en Vhs à l'orée des années 80 sous la bannière étoilée d'Hollywood Vidéo, cette bisserie native de Grande Bretagne fit son p'tit effet de stupeur auprès des rats des vidéo-clubs avides de surprises prioritairement déviantes ou transgressives. En l'occurrence, La Tour du Diable garde intact son pouvoir de fascination sépulcral à travers son ambiance insulaire assez glauque et le caractère audacieux de quelques dérives gores mais aussi d'érotisme folichon. Le Pitch: En Ecosse, sur l'île de Snape Island, une jeune femme est retrouvée en état de démence après que les autorités eurent découvert sur les lieux trois cadavres gisant dans leur sang. Placé dans un institut médical, la survivante est sujette à des séances d'hypnose afin de pouvoir divulguer devant un tribunal la vérité sur ses odieux meurtres. Au même moment, une équipe de scientifiques intrigués par l'arme retrouvée sur l'un des cadavres, une lance phénicienne, est dépêchée sur les lieux afin de mettre la main sur un fabuleux trésor sacralisé par une divinité. Revoir aujourd'hui La Tour du Diable pourra surtout réconforter les nostalgiques ayant été bercés par les classiques bisseux de leur adolescence à la fameuse ascension de l'ère Vhs. Franchement bien mené sous l'impulsion d'un cast communément attachant, le récit ombrageux oscille les séquences chocs avec une cruauté assez inédite pour l'époque.
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Le réalisateur ne lésinant pas sur les effets de caméra agressifs zoomant à plein régime sur les visages des victimes horrifiées ! Survivante d'un horrible massacre, Penny est donc contrainte de se remémorer sous hypnose les fameux évènements macabres perpétrés sur le phare de Snape Island. Son climat génialement inquiétant et la violence gore administrée aux meurtres sauvages (aussi brefs soient-ils) parviennent à nous immerger dans un cauchemar nébuleux déjà fort intriguant. Mais c'est avec l'arrivée des scientifiques appâtés par le gain d'un trésor que l'intrigue s'instaure véritablement pour nous entraîner vers une redoutable chasse au trésor auquel une mystérieuse présence hostile semble les épier avant de les alpaguer. Sifflements résonnants dans la nuit, portes grinçantes qui claquent, échos de gémissements moribonds ! Tout est réuni pour nous distiller une ambiance oppressante parfois même amplifiée d'une angoisse tangible lorsque les victimes s'enfoncent dans les ombres des corridors nantis de bruits suspicieux. Encore aujourd'hui, certaines situations de stress provoquent leur effet anxiogène escompté ! Ainsi, ces nouveaux invités réunis dans le cadre exigu d'une tour antique vont être victimes d'évènements aussi inquiétants que pernicieux. Car c'est après avoir été victime de l'incendie volontaire de leur bateau que la situation va davantage s'acheminer vers une succession d'incidents mortels ! Surtout qu'une présence mi-monstre, mi-humaine tapie dans l'ombre, et réduite à l'état primitif, accentuera de sentiment d'insécurité funèbre eu égard de sa scénographie crépusculaire entourée d'eaux. Ainsi donc, cet individu mutique serait-il Saul Gurney, le frère anormal d'Hamp qui s'était préalablement installé sur l'île avec sa femme et son bébé afin de fuir une population intolérante ? A moins que ce soit son propre bambin devenu aujourd'hui adulte, victime d'une filiation maudite ?
Captivant à plus d'un titre, notamment grâce à la sobriété des comédiens auquel nous nous identifions naturellement, la Tour du Diable se pare d'une texture singulière à travers sa confusion des genres. Si bien qu'en y affiliant le récit d'aventure classique avec le film d'épouvante vintage dépoussiéré d'une mise en image érotico-sanglante, la Tour du Diable parvient à nous embarquer dans une sorte de psycho-killer terriblement atmosphérique (on peut même d'ailleurs prêter une petite allusion au fort sympathique Humungous à travers la convivialité de son ambiance insulaire malsaine). Un périple exotique donc émaillé d'embûches aléatoires où chaque protagoniste s'enfonce un peu plus dans le dédale d'une grotte souterraine truffée de mystères, de bruits dérangés et de cadavres putréfiés (imprimés en gros plan !). Ainsi, si cette série B typiquement bisseuse s'avère toujours aussi sympathique et immersive, c'est prioritairement grâce à son ambiance gothico malsaine issue des intérieurs du phare côtier, qui plus est érigé sous une grotte à la divinité faisandée.
De par son ambiance insulaire, nécrosée d'une sombre et cruelle histoire de filiation maudite; La Tour du Diable transfigure la série B d'épouvante avec une audace visuelle plutôt réaliste quant à son gore insalubre et l'angoisse ressentie par le spectateur attentif aux faits et gestes de ces protagonistes en perdition. Une perle Bis mortifère purement atmosphérique donc, à réhabiliter fissa.
Dédicace à l'Univers fantastique de la Science-Fiction, Artus Film et la génération Hollywood Vidéo !
*Bruno
28.04.20
22.03.12. 444 v
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