mardi 21 avril 2020

And soon the Darkness

                                                   Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Robert Fuest. 1970. Angleterre. 1h35. Avec Pamela Franklin, Michele Dotrice, Sandor Elès, Jean Carmet, Claude Bertrand.

Sortie salles France: ?. Angleterre. 10 Septembre 1970.

FILMOGRAPHIE: Robert Fuest est un réalisateur et scénariste anglais, né le 30 Septembre 1927 à Londres, décédé le 21 Mars 2012. 1967: Just like a Woman. 1970: And soon the Darkness. 1970: Les Hauts de Hurlevent. 1971: L'Abominable Dr Phibes. 1972: Le Retour du Dr Phibes. 1973: Les Décimales du Futur. 1975: La Pluie du Diable. 1977: Three Dangerous Ladies. 1980: Revenge of the Stepford Wives (télé-film). 1981: The Big Stuffed Dog (télé-film). 1982: Aphrodite.


Thriller horrifique exhumé de l'oubli (pour ne pas dire de l'invisibilité) grâce à Jean Baptiste Thoret dans le cadre de sa collection "Make my day", And soon the darkness surfe sur le mode opératoire d'Hitchcock pour insuffler un suspense assez intense au fil d'une progression dramatique en crescendo. Excellente série B donc dont j'ignorai l'existence jusqu'à ce jour, And soon the darkness porte la signature de Robert Fuest, auteur de l'inoubliable l'Abominable Dr Phibes et du non moins bonnard La Pluie du Diable (en terme d'ambiance funèbre prédominante). Si bien qu'à partir d'une intrigue linéaire bâtie sur la disparition d'une cycliste anglaise en villégiature dans une bourgade rurale, Robert Fuest s'y entend pour susciter une angoisse à la fois lourde, oppressante et inquiétante (montage chiadé à l'appui). Tant auprès de la solitude de la victime en proie à une appréhension subtilement expressive lorsqu'elle se rend compte de l'éventuel danger des alentours boisés, que de l'amie de cette dernière tentant ensuite de retrouver sa trace en interrogeant les rares habitants de la région. Exploitant efficacement une nature rurale solaire galvaudée par l'ombre d'un mystérieux tueur, le réalisateur nous dresse une série de personnages communément interlopes, dans la mesure où chacun d'eux pourrait bien incarner le serial-killer.


Tant et si bien qu'un crime sordide eut été préalablement commis auprès d'une blonde dans cette même contrée reculée, et ce sans que le coupable y soit démasqué. Robert Fuest rendant la tâche particulièrement houleuse et tendue auprès de Jane (l'amie de la victime) tentant de communiquer avec des métayers français ignorant la langue anglaise. Et pour corser l'affaire, un mystérieux détective ainsi qu'un policier cohabitant avec son père (déficient) jouent séparément les investigateurs avec une ambiguïté déconcertante. Ainsi, en dépit parfois d'une certaine redondance lors des recherches entreprises pour retrouver la fille disparue (les va-et-vient entre Jane et divers protagonistes ne cessent de s'entrecroiser sur les mêmes lieux du crime), And soon the Darkness captive jusqu'au dénouement escompté par le biais de situations de claustration efficacement oppressantes (le camping abandonné avec ces intérieurs de caravanes insalubres). Le suspense horrifique parvenant à maintenir sa cadence sous l'impulsion d'un casting convaincant (on reconnaîtra d'ailleurs lors de brèves séquences Jean Carmet en cafetier vénal exploitant la misère des victimes !), prioritairement Pamela Franklin en investigatrice de fortune partagée entre le désarroi, l'incompréhension, l'attente et sa pudeur à réprimer ses émotions anxiogènes face à des étrangers peu hospitaliers.


A découvrir pour qui raffole des ambiances ouatées et mystérieuses à travers une campagne acrimonieuse faussement sécurisante (qui plus est issue de l'hexagone !).  

*Bruno

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