vendredi 24 avril 2020

Le Fantôme de la rue Morgue

                                        Photo empruntée sur Google, appartenant au site Senscritique.com

"Phantom of the Rue Morgue" de Roy Del Ruth. 1954. U.S.A. 1h24. Avec Karl Malden, Claude Dauphin, Patricia Medina, Steve Forrest, Allyn Ann McLerie, Anthony Caruso.

Sortie salles France: 8 Décembre 1954. U.S: 19 Mars 1954

FILMOGRAPHIE PARTIELLERoy Del Ruth est un réalisateur, scénariste et producteur américain né le 18 octobre 1893 dans le Delaware (États-Unis), mort le 27 avril 1961 à Sherman Oaks (Californie). 1920: A Lightweight Lover. 1931: Le Faucon Maltais. 1937 : Le Règne de la joie. 1938 : L'Escale du bonheur. 1938 : Le Mannequin du collège. 1939 : Descente en ville. 1939 : The Star Maker. 1939 : Le Père prodigue. 1940 : Il épouse sa femme. 1941 : Le Retour de Topper. 1941 : The Chocolate Soldier. 1942 : Maisie Gets Her Man. 1942 : Ma femme est un ange. 1942 : Panama Hattie. 1943 : La Du Barry était une dame. 1944 : Broadway Rhythm. 1944 : Barbary Coast Gent. 1946 : Ziegfeld Follies. 1947 : C'est arrivé dans la Cinquième Avenue. 1948 : The Babe Ruth Story. 1949 : Feu rouge. 1949 : Always Leave Them Laughing. 1950 : Les Cadets de West Point. 1951 : Le Bal du printemps. 1951 : Starlift. 1952 : About Face. 1952 : Le Bal des mauvais garçons. 1953 : Three Sailors and a Girl. 1954 : Le Fantôme de la rue Morgue. 1959 : The Alligator People. 1960 : Why Must I Die ?


Seconde adaptation du fameux roman d'Edgar Allan Poe, le Fantôme de la rue morgue se pare en l'occurrence du technicolor et de la 3D en vogue pour appâter le chaland friand d'épouvante policier. Car outre son casting irréprochable (Karl Malden - aux yeux exorbités - , Claude Dauphin, Patricia Medina se disputent brillamment la vedette à travers leurs confrontations contradictoires), cette version classieuse parvient à nouveau à captiver grâce à la solidité de sa mise en scène et de son originalité narrative aussi couillue que singulière. Roy Del Ruth parvenant sans outrance à crédibiliser les exactions meurtrières par le biais d'une violence incisive pour l'époque. Tant auprès des victimes violemment projetées contre les murs ou par les fenêtres (j'en ai d'ailleurs été stupéfiais !) que de la sauvagerie du tueur invisible se fondant dans le corps Spoil ! d'un gorille aux expressions sobrement réalistes Fin du Spoil. Et donc, sur ce point majeur, le métrage ne sombre jamais dans le ridicule même si l'alibi de l'hypnose pourrait toutefois prêter à sourire et que la force herculéenne de l'animal s'avère délibérément assumée pour provoquer l'effroi.


Truffé de rebondissements et d'interrogations dès la mise en place des meurtres liminaires, tant auprès de sa première partie allouée à l'investigation policière (au sein d'un cadre exigu dénué de raison quant à l'échappée du tueur) que des révélations du second acte dressant un profil psychotique aux motivations misogynes, le Fantôme de la rue Morgue ne cède jamais à l'ennui. Et ce en s'intéressant aux plus près de ces personnages démunis et inhospitaliers compromis dans un contexte criminel où chaque meurtre s'avère justifié pour tenir lieu des mobiles pernicieux du (ou des) coupable(s). Quand bien même la cruauté de son épilogue évoque une certaine empathie auprès d'une victime avilie par une autorité sans vergogne. Formidablement mené sous l'impulsion d'un rythme sans faille, et d'une violence horrifique au parti-pris vériste (pour l'époque), le Fantôme de la rue Morgue demeure même supérieur à sa version monochrome réalisée en 1932 par Robert Florey. Tout du moins nous nous sentions plus impliqués par la psychologie des personnages communément impliqués par la valeur de l'amour; quand bien même la modernité de sa mise en scène plus audacieuse et colorée dégage une ambiance crépusculaire assez magnétique à travers son quartier francilien.

*Bruno
2èx

Récapitulatif des diverses versions ciné:
1932 : Double Assassinat dans la rue Morgue de Robert Florey
1954 : Le Fantôme de la rue Morgue de Roy Del Ruth
1971 : Double Assassinat dans la rue Morgue de Gordon Hessler
1986 : Le Tueur de la rue Morgue de Jeannot Szwarc.

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