vendredi 3 avril 2020

Bad Boys. Uncut Version.

                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site cinemapassion.com

de Rick Rosenthal. 1983. U.S.A. 2h04 (vs 1h47). Avec Sean Penn, Reni Santoni, Esai Morales, Eric Gurry, Ally Sheedy, Clancy Brown.

Sortie salles France: 7 Mars 1984. U.S: 25 Mars 1983

FILMOGRAPHIE: Rick Rosenthal est un réalisateur américain né le 15 juin 1949 à New York. 1981 : Halloween 2. 1981 : Fire on the Mountain. 1983 : Bad boys. 1984 : American Dreamer. 1987 : Russkies. 1987 : Distant Thunder. 1994 : Les Oiseaux 2. 2002 : Halloween : Resurrection. 2013 : Drones.


Hit video des années 80 au grand dam de son échec public sur notre territoire (à peine 72 025 entrées), Bad Boys marqua toute une génération à travers son épineux cocktail de règlements de compte urbains (son prologue aux accents de "blaxploitation"), de romance (sentencieuse) et d'ultra violence (corporelle). Et ce en empruntant la démarche du drame social transplanté dans le cadre d'un suspense carcéral, à la fois honorablement réalisé par le néophyte Rick Rosenthal (il fut révélé 2 ans au préalable avec Halloween 2) et sobrement interprété par une pléiade d'acteurs prometteurs (qui feront plus tard leur preuve pour certains d'entre eux). A défaut d'y transcender le genre de par son parti-pris anti documenté, Bad Boys s'oriente plutôt du côté du divertissement musclé lorsqu'un jeune délinquant se retrouve embrigadé dans un centre de détention juvénile après avoir causé incidemment la mort d'un enfant lors de son braquage raté. Confiné sous l'autorité d'éducateurs à la déontologie drastique, Mick O'Brien devra rapidement s'opposer au détenu le plus impérieux et respecté, Lofgren surnommé Vicking (incarné par l'excellent Clancy Brown assez détestable dans son outrecuidance narquoise).


Quand bien même afin de relancer l'action dans un axe beaucoup plus âpre et tendu, Rick Rosenthal fait intervenir dans l'enceinte de la prison le pire ennemi d'O' Brien, Paco Moreno (frère aîné de l'enfant décédé) Spoil ! ayant violé sa fiancée en guise de rancoeur fin du Spoil. Ce qui nous vaut une ultime demi-heure d'une intensité primale en crescendo lorsque nos 2 rivaux finissent par en venir aux mains jusqu'à ce que mort s'ensuive. Rick Rosenthal ne lésinant par sur la brutalité des coups échangés à renfort de barre de fer, clef à molette et couteau de fortune, et ce avant d'avoir amorcer un suspense oppressant quant à l'affrontement redouté. De par l'évolution morale de l'anti-héros parvenant à canaliser sa haine grâce à l'enjeu vindicatif, Bad Boys adopte une intensité dramatique louable quant au douloureux profil d'O' Brien partagé entre l'espoir de retrouver sa compagne après avoir purgé sa dette (les séquences intimistes entre eux s'avérant très convaincantes dans leur mutuel état d'amertume) et le désir de se défendre au péril de sa vie et de sa future remise en liberté. Sean Penn, dans l'un de ses premiers rôles stoïques à l'écran, parvenant sans ambages à insuffler une émotion dépouillée dans sa condition de marginal inconséquent pour autant nanti de loyauté, de sens de l'amitié (sa complémentarité avec son comparse de cellule), d'empathie et de résignation au gré de son épreuve de survie imposée dans cet établissement insidieux.


En dépit de quelques facilités (un jeu d'acteur parfois stéréotypé ou surjoué lors de brèves occasions pédantes) et de certaines scories (l'évasion furtive d'O' Brien accompagné de son acolyte un peu tirée par les cheveux, l'indulgence parfois trop appuyé des surveillants et éducateurs à son égard), Bad Boys affiche une efficacité hargneuse au prix de moult confrontations d'animosité. Et ce sous l'impulsion tantôt fragile de la mélodie de Bill Conti d'une belle vigueur mélancolique afin d'humaniser son personnage en voie de réhabilitation. 

*Bruno
6èx

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