jeudi 8 juin 2017

LA MALEDICTION DES PHARAONS

                                                     Photo empruntée sur Google, appartenant au site papyblues.com

"The Mummy" de Terence Fisher. 1959. Angleterre. 1h28. Avec Peter Cushing, Christopher Lee, Yvonne Furneaux, Eddie Byrne, Harold Goodwin, John Stuart, Raymond Huntley, Felix Aylmer.

Sortie salles France: 30 Décembre 1959. Angleterre: 25 Septembre 1959.

FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Terence Fisher est un réalisateur britannique né le 23 février 1904 à Londres (Maida Vale), et décédé le 18 juin 1980 dans la même ville. 1957 : Frankenstein s'est échappé, 1958 : Le Cauchemar de Dracula , 1958 : La Revanche de Frankenstein , 1959 : Le Chien des Baskerville , 1959 : L'Homme qui trompait la mort , 1959 : La Malédiction des pharaons, 1960 : Le Serment de Robin des Bois , 1960 : Les Étrangleurs de Bombay, 1960 : Les Maîtresses de Dracula, 1960 : Les Deux Visages de Docteur Jekyll , 1961 : La Nuit du loup-garou, 1962 : Le Fantôme de l'Opéra , 1962 : Sherlock Holmes et le collier de la mort, 1963 : The Horror of It All, 1964 : La Gorgone , 1965 : The Earth Dies Screaming, 1966 : L'Île de la terreur , 1966 : Dracula, prince des ténèbres , 1967 : La Nuit de la grande chaleur , 1967 : Frankenstein créa la femme, 1968 : Les Vierges de Satan, 1969: Le Retour de Frankenstein, 1974 : Frankenstein et le monstre de l'enfer.


La Momie revue et corrigée par la célèbre firme Hammer ne pouvait donner lieu qu'à un excellent spectacle à défaut du chef-d'oeuvre qu'ils ont coutume de nous livrer dans leur noble tradition. Car si le scénario linéaire s'avère sans surprise (la vengeance d'une momie à supprimer les profanateurs de la princesse Ananka), l'art de le conter avec souci historique (le flash-back nous remémorant les circonstances morbides de la prêtresse et sa relation interdite avec Kharis) et rigueur technique (photo et décors flamboyants en sus d'une réalisation studieuse) rend l'aventure exaltante. Et ce en dépit d'une action modérée mais pour autant spectaculaire lors d'affrontements meurtriers que la créature commet sous l'allégeance d'un égyptien fanatique. Terence Fisher en profitant en filigrane d'y dénoncer l'intégrisme de ce dernier voué à sacraliser sa divinité dans une idéologie criminelle.


Nanti d'une taille corpulente et d'un regard noir monolithique, Christophe Lee parvient sobrement à se fondre dans le corps de la momie déambulant dans une nature crépusculaire parmi la souplesse de sa démarche mécanique. Ce qui nous permet de croire à sa présence surnaturelle lors d'effractions fulgurantes perpétrées au domicile des victimes (ce dernier éclatant portes et fenêtres par la seule force de ses poignées !). Quand bien même Peter Cushing lui partage dignement la vedette avec le stylisme qu'on lui connait sous sa silhouette famélique. J'aimerai d'ailleurs relever à travers son improvisation subtile d'investigateur l'affrontement psychologique qu'il oppose avec l'égyptien Mehemet Bey qu'incarne avec orgueil mesuré George Pastell. A mes yeux, la séquence la plus intense et captivante dans leur jeu de regards à la fois suspicieux, placides et sournois. Le film culminant en prime vers une course poursuite haletante lorsque la momie décide de s'en prendre à la maîtresse de John Banning, faute de son étrange ressemblance avec la prêtresse Ananka. Si cette idée éculée empruntée à la saga des Dracula instaure l'impression de déjà vu, on peut toutefois compter sur la maîtrise de la mise en scène de Fisher pour tolérer son alibi narratif d'autant plus transfiguré d'un onirisme flamboyant.


Entièrement dédié à l'efficacité d'un récit aussi cohérent que structuré, La Malédiction de la Momie parvient à ressusciter son icône séculaire avec classe et brio d'une firme anglaise insatiablement soucieuse à respecter ses fans. Comme quoi même un Hammer mineur constitue un spectacle de choix ! 

Eric Binford
2èx

mardi 6 juin 2017

THE INCREDIBLE TORTURE SHOW

                                                               Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

"Blood Sucking Freaks" de Joel M. Reed. 1976. U.S.A. 1h30. Avec Seamus O'Brien, Viju Krem, Niles McMaster, Dan Fauci, Alphonso DeNoble, Ernie Pysher, Luis De Jesus.

Sortie salles U.S: 3 Novembre 1976

FILMOGRAPHIE: Joel M. Reed est un réalisateur américain né en 1933 à New York. 1968 : Sex by Advertisement. 1969 : Career Bed. 1971 : Wit's End ou The G.I. Executioner. 1976 : Blood Bath. 1976 : The Incredible Torture Show. 1981 : Night of the Zombies.


"Sorti sur les écrans américains en 1976 avec un classement X, les producteurs invitèrent l'association féministe Women Against Pornography à manifester contre le film dans le but de faire de la publicité autour de ce dernier. S'ensuivit un scandale et le retrait du film." (source Wikipedia).

Considéré comme l'une des oeuvres les plus controversées de Troma si bien qu'elle fut classée X dès sa discrète exploitation en salles (en France nous en serons d'ailleurs privés !), The Incredible torture show baigne dans le sordide et le mauvais goût dans une décontraction assumée. Série Z underground uniquement endossée par des acteurs amateurs (pas si mauvais !), Joel M. Reed se complaît dans le divertissement crapoteux avec un sadisme jovial. A l'égard du nabot badin d'origine porto-ricaine et de son mentor surjouant les rictus diaboliques sous une moustache affinée. Seamus O'Brien se fondant dans le corps de maître Sardu avec une ironie perverse qui risque de faire grincer des dents, et ce même si les numéros les plus extrêmes sont souvent désamorcés par le ton décalé d'une mise en scène grand-guignolesque où tortionnaires et Streapteaseuses laissent libre court à leurs fantasmes meurtriers dans leur condition droguée !


Car propriétaire d'un théâtre underground, Maître Sardu kidnappe avec le financement de la mafia de jeunes filles pour les soumettre à son autorité et les torturer à sa guise devant un public médusé. Inquiet de la disparition de sa petite amie, Tom alerte la police locale pour leur indiquer qu'un étrange théâtre est le fruit de spectacles SM particulièrement sanglants. Nanti de sombres décors particulièrement insalubres autour du huis-clos exigu d'une cave, d'un cachot et d'une scène de fortune, The Incredible Torture Show distille une ambiance aussi bien glauque que malsaine sous l'impulsion de personnages grotesques tous plus extravagants les uns les autres. Les jeunes esclaves débauchées et décervelées étant quotidiennement soumises à des jeux sexuels inventifs (le tir aux fléchettes dans l'anus !) avant de s'adonner à l'anthropophagie (??? !!!) lors d'une hystérie collective de trophée masculin ! Tout un programme scabreux donc ! Entrecoupé de tortures gores craspecs (arrachages de dents, membres sectionnés à la scie, coups de pied dans la tronche jusqu'au trépas, coup de marteau sur la nuque, cerveau foré à la perceuse, etc...) que n'aurait pas renié le pionner du genre Herschell Gordon Lewis (on retrouve ce même côté bricolé efficacement percutant dans la résultante morbide !), The Incredible torture show distille l'effarement amusé si le spectateur non dupe du délire douteux se laisse amadouer par les facéties macabres de ce nouveau marquis de Sade au QI en berne !


Improbable, fantasque, trivial, putassier et d'une crétinerie assumée, The Incredible torture show constitue une sympathique curiosité redoublant d'insolence et d'exubérance pour qui aime les expériences déviantes conçues dans le système D. 
Pour public averti

Bruno Dussart.
3èx

lundi 5 juin 2017

BREEDERS

                                                           Photo empruntée sur Google, appartenant au site avaxhome.unblocker.xyz

de Tim Kincaid. 1985. U.S.A. 1h17. Avec Teresa Yvon Farle, Lance Lewman, Frances Raines, Natalie O'Connell, Amy Brentano, LeeAnne Baker, Matt Mitler

Sortie salles U.S: Mai 86

FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Tim Kincaid est un réalisateur, scénariste, acteur et producteur américain né le 2 Juillet 1944 à Santa Barbara, California, USA. 2015: Dad Out West (Video).  2008/I Chainsaw (Video). 2008 Mens Room III: Ozark Mtn. Exit 8 (Video). 2008 Home Invasion (Video). 2008 Slow Heat in a Texas Town (Video) (as Joe Gage). 2005 Alabama Takedown (Video). . 2004 Mens Room: Bakersfield Station (Video). 2002 Closed Set: The New Crew (Video).  2001 Tulsa County Line (Video). 1989 She's Back. 1988 The Occultist. 1987 Riot on 42nd St. 1987 Mutant Hunt (Video). 1986 Breeders. 1986 Robot Holocaust. 1986 Bad Girls Dormitory. 1985 ...In the Name of Leather. 1985 Orange Hanky Left. 1984 Closed Set 2. 1982 Heatstroke. 1982 501. 1981 Cellblock #9. 1981 Handsome. 1981 Oil Rig #99. 1981 Red Ball Express. 1980 Closed Set. 1979 Los Angeles Tool and Die. 1978 El Paso Wrecking Corp. 1976 Le secret des routiers. 1973 The Female Response.


Nanar Z des années 80 confectionné par un habitué du genre, Breeders fit les beaux jours de la Cinq lors de sa diffusion TV. A Manhattan, des filles sont retrouvés sauvagement violentées par un mystérieux individu. Un détective et une doctoresse s'associent pour enquêter. Ce qui les amènent à fréquenter une origine extra-terrestre ! Si le métrage risible se réduit à une compilation de séquences-chocs qui se suivent et se ressemblent, il distille néanmoins l'amusement grâce à la cocasserie involontaire qui en émane et à l'aspect gore d'FX sympas conçus par l'illustre Ed French. Son casting bovin plutôt inexpressif (mention spéciale au flic et à la doctoresse dénués de charisme dans leur fonction autoritaire !) rehaussant le ridicule des situations avec un sérieux inébranlable. Qui plus est, les dialogues scolaires involontairement décalés valent aussi bien leur pesant de cacahuètes par le biais de répliques percutantes à faire pâlir Tarantino ! On peut également apprécier le côté gentiment envoûtant de son score électro typique des eighties et se rincer l'oeil d'un défilé de nymphettes s'exhibant sans complexe dans leur plus simple appareil. 


A voir d'un oeil distrait, de préférence aviné. 

Bruno Matéï

vendredi 2 juin 2017

LIFE: ORIGINE INCONNUE

                                                         Photo empruntée sur Google, appartenant au site Senscritique.com

de Daniel Espinosa. 2017. U.S.A. 1h44. Avec Jake Gyllenhaal, Rebecca Ferguson, Ryan Reynolds, Hiroyuki Sanada, Ariyon Bakare, Olga Dihovichnaya.

Sortie salles France: 19 Avril 2017. U.S: 24 Mars 2017

FILMOGRAPHIEDaniel Espinosa est un réalisateur, scénariste et producteur suédois, né le 23 mars 1977 à Transgund (Stockholm, Suède).  2017: Life: Origine inconnue. 2015: Enfant 44. 2012 Sécurité rapprochée. 2010 Easy Money. 2007 Uden for kærligheden. 2004 Babylonsjukan.


Bâti sur le même schéma narratif que l'illustre saga Alien, Life surprend promptement dans son jeu sardonique du chat et de la souris mené sans répit, et ce en dépit de son inévitable impression de déjà vu. En gros, l'équipage d'une station spatiale doit faire face à une créature hostile venu de Mars car délibérée à les exterminer un à un. Sorte de pieuvre extra-terrestre polymorphe, sa taille de prime abord minimaliste va quelque peu progresser au fil de ses exactions criminelles ne laissant aucune échappatoire à ses victimes. Au sein de leur huis-clos spatial, nos astronautes vont donc redoubler de courage et pugnacité à l'éradiquer dans un enjeu précaire de survie si bien qu'ils se déplacent en apesanteur au sein des corridors de la station (une touche bienvenue d'originalité si j'ose dire !). Sous le moule d'une série B de luxe nantie d'époustouflants FX et de décors naturels et technologiques plus vrais que nature (la terre vue de l'espace et la station richement détaillée n'ont rien à envier à la scénographie stellaire de Gravity !), Life insuffle une perpétuelle efficacité sous l'impulsion de séquences-chocs au service narratif.


Nos protagonistes jamais neuneus alternant stratégies de défense et d'attaque avec une vaillance vulnérable si bien que la chose extrêmement retorse et sournoise s'avère d'une diabolique agilité pour agripper et étouffer ses proies. Sans outrance ni esbroufe, Life s'avère d'autant plus sincère à réexploiter une trame convenue parmi l'intelligence d'une ossature narrative évoluant selon les choix périlleux des protagonistes parfois voués au sens du sacrifice. Angoissant et terrifiant par le biais de situations horrifiques désespérées, Daniel Espinosa (réalisateur natif de Suède !) conjugue adrénaline et claustrophobie avec une honorable intensité dramatique. Les comédiens impliqués dans la cohésion fraternelle affichant une dimension humaine parfois/souvent poignante dans leur témoignage d'assister aux défaites de chacun d'eux et dans leur bravoure de dernier ressort d'évincer le monstre hors de la station. Le réalisateur optant le parti-pris de ne leur laisser aucune concession (à l'instar de Ridley Scott dans le 1er Alien) quand bien même l'on redoute le prochain subterfuge criminel de la créature sensiblement photogénique dans son design anatomique !


Réalisé avec un savoir-faire technique indiscutable et dénué de prétention, Life demeure à mon sens le meilleur ersatz de la saga Alien, notamment grâce à la sobriété des comédiens ne parodiant jamais leur statut de survie, et au pouvoir de fascination imputé à une "chose" n'ayant point à rougir de son modèle. On est d'ailleurs plus près de The Thing que de l'oeuvre de H. R. Giger quant à sa morphologie tentaculaire. Une excellente surprise donc, rondement menée, haletante en diable et souvent tendue, quand bien même on appréciera d'autant plus le pessimisme de son dénouement cauchemardesque taillé dans le nihilisme ! 

Eric Binford.

jeudi 1 juin 2017

LES TRAQUES DE L'AN 2000

                                                 Photo empruntée sur Google, appartenant au site voracinephile.over-blog.com

"Turkey Shoot" de Brian Trenchard-Smith. 1982. 1h33. Australie. Avec Steve Railsback, Olivia Hussey, Michael Craig, Carmen Duncan, Noel Ferrier, Lynda Stoner, Roger Ward.

Sortie salles France: 15 Juin 1983. Australie: 14 Octobre 1982

FILMOGRAPHIEBrian Trenchard-Smith est un producteur, réalisateur et scénariste britannique et australien né en 1946 au Royaume-Uni. 1972 : The Marty Feldman Show (TV). 1974 : Kung Fu Killers (TV). 1975 : The Love Epidemic. 1975 : L'Homme de Hong Kong. 1976 : Stuntmen. 1976 : Deathcheaters. 1978 : Stunt Rock. 1978: Hospitals Don't Burn Down. 1979 : Le Jour des assassins. 1982 : Les Traqués de l'an 2000. 1983: Le Gang des BMX. 1986 : Jenny Kissed Me. 1986 : Frog Dreaming. 1986 : Le Drive in de l'enfer. 1988 : Strike of the Panther. 1988 : Day of the Panther. 1989 : Out of the Body. 1989 : Dangerfreaks. 1989 : Le Dernier assaut. 1994 : Official Denial (TV). 1994 : La Nuit des Démons 2 (vidéo). 1995 : Leprechaun 3 (vidéo). 1995 : Sahara (TV). 1996 : L'Affaire Ramzay(TV). 1997 : Leprechaun: Destination cosmos. 1997 : La Météorite du siècle (TV). 1998 : Atomic Dog (en) (TV). 1998 : Voyage of Terror (TV). 1999 : Happy Face Murders (en) (TV). 2000 : Britannic (TV). 2001 : Megiddo: The Omega Code 2. 2002 : Opération Wolverine: À la seconde près (TV). 2002 : Les Fantômes de High River (TV). 2003 : Panique sous les Tropiques (TV). 2003 : DC 9/11: Time of Crisis (TV). 2005 : Tides of War (TV). 2006 : In Her Line of Fire. 2006 : Long Lost Son (TV). 2011 : Un bungalow pour six (TV). 2013 : Meurtre à double face (TV).


Hit Vhs des années 80 sous la bannière de Liberty Video, les Traqués de l'An 2000 est ce que l'on nomme dans le langage cinéphile un "plaisir coupable" afin de justifier notre ferveur face à un spectacle barbare rivalisant de provocations assumées ! Pur produit d'exploitation comme il en pullulait en cette sacro-sainte époque, cette série B native d'Australie se complaît dans une violence limite cartoonesque avec une imagination aussi bien débridée que décomplexée ! Dans une époque futuriste, une dictature envoie de paisibles citoyens dans un camp de redressement où sont perpétrées des chasses à l'homme pour le plaisir de leurs dirigeants. Cinq prisonniers vont devoir user de vaillance, subterfuge et persévérance afin de déjouer les pièges machiavéliques qui empiètent leur chemin. A bout de souffle car pourchassés sans relâche, certains d'entre eux vont pour autant se surpasser afin de remporter la mise ! 


Sous l'impulsion d'un score épique composé par l'illustre Brian May et d'une poignée de seconds-couteaux s'en donnant à coeur joie dans le jeu outrancier, les Traqués de l'An 2000 emprunte le cheminement du survival hardcore avec un dynamisme intarissable ! Les tortures, sévices et humiliations du premier acte perpétrés sur les détenus cédant ensuite aux courses-poursuites et règlements de compte meurtriers au sein d'une nature hostile confinée en gigantesque terrain de chasse ! Brian Trenchard-Smith exploitant notamment à merveille la disparité de ses décors naturels au sein d'un cadre forestier et montagneux littéralement immersif ! Truffé de péripéties et pièges machiavéliques que nos héros "décérébrés" ne cessent de déjouer non sans maladresses, Les Traqués de l'an 2000 renchérit l'action des fusillades jusqu'au point d'orgue belliqueux n'ayant rien à envier à la mission de Rambo 2 ! Notre héros lambda à la carrure timorée parvenant avec une pugnacité suicidaire à renverser l'ennemi sans pour autant baisser sa garde ! (ou alors si peux !). Totalement décomplexé (j'insiste à me répéter), ce divertissement bisseux réactualise donc le thème de la chasse du comte zaroff dans un esprit second degré où gore et violence putassières communient afin de satisfaire nos bas instincts pervers !


Peuplé de situations insensées, de séquences-chocs saugrenues et de personnages rustres hauts en couleurs (le monstre de foire arrachant l'orteil de sa victime pour le croquer goulûment face caméra !!!), Les Traqués de l'An 2000 opte pour le divertissement foutraque avec une générosité sardonique ! Les personnages tous plus cons les uns que les autres parvenant à susciter des palettes d'émotions (peur, désarroi et révolte) avec un aplomb parfois/souvent cocasse. A revoir d'urgence si bien qu'aujourd'hui cette chasse à l'homme subversive digne d'une prod ritale semble encore plus déjantée qu'en 82 ! C'est dire si ce genre de Bisserie décadente à déserté nos écrans depuis la prolifération de nos multiplexes ! 

Bruno Matéï
4èx



mercredi 31 mai 2017

A LA RECHERCHE DU PLAISIR

                                                         Photo empruntée sur Google, appartenant au site amazon.fr

"Alla ricerca del piacere" / "Amuck" de Silvio Amadio. 1972. Italie. 1h40. Avec Barbara Bouchet, Farley Granger, Rosalba Neri, Petar Martinovitch, Umberto Raho, Patrizia Viotti.

Inédit en salles en France. Italie: 21 Mars 1972

FILMOGRAPHIE: Silvio Amadio est un réalisateur et producteur italien né le 8 Août 1926 à Frascati, Lazio, Italie, décédé en 1995. 1981: Un flingue pour un flic. 1980 Il medium. 1976 Il medico... la studentessa.  1975 La lycéenne a grandi. 1975 Si douce, si perverse. 1974 Les polissonnes excitées. 1974 Catene. 1973 Li chiamavano i tre moschettieri... invece erano quattro. 1972 Comment faire cocu les maris jaloux. 1972 Il sorriso della iena. 1972 A la recherche du plaisir. 1972 ...E si salvò solo l'aretino Pietro con una mano avanti e l'altra dietro. 1970 Disperatamente l'estate scorsa. 1969 Les biches suédoises. 1966 Pour mille dollars par jour. 1965 Il segreto del vestito rosso. 1964 Filles et garçons. 1964 Desideri d'estate. 1962 Foudres sur Babylone. 1961 Les revoltées de l'Albatros. 1960 Tu che ne dici? 1960 Thésée et le minotaure. 1959 Les loups dans l'abîme. 1957 L'ultima violenza (co-director). 


Inédit en salles chez nous, A la recherche du plaisir est un thriller transalpin tout à fait honorable que l'éditeur Le Chat qui fume a eu la bonne idée de faire connaître au plus grand nombre dans une copie Blu-ray immaculée ! Débarquée à Venise, Greta occupe son nouveau poste de secrétaire chez l'éditeur Richard Stuart. Curieuse de la relation sulfureuse qu'entame ce dernier avec son épouse Eléonora, elle tente d'élucider le mystère qui entoure la disparition de sa fidèle amie Sally. Dépourvu de tension et encore moins de séquences-chocs spectaculaires (si on écarte son point d'orgue criminogène d'une violence parfois rude), A la recherche du plaisir compte avant tout sur le suspense latent et un érotisme folichon pour entretenir l'intérêt d'une intrigue linéaire habilement contée. 


Les étreintes et exhibitions sexuelles ne cédant à la complaisance putassière (nous sommes aux antipodes de Nue pour l'Assassin) même si le comportement lubrique du couple échangiste peut prêter à une forme de déviance SM, surtout si je me réfère à la tournure des évènements dramatiques. Bénéficiant d'une rutilante photo et de somptueux décors (aussi bien domestiques que naturels), Silvio Amadio transcende la forme stylisée par le biais d'une réalisation avisée ou aucun détail architectural n'est laissé au hasard. Et à ce niveau, A la recherche du plaisir s'avère un régal pour les yeux qui plus est rehaussé de la présence fantasmatique de Barbara Bouchet resplendissante de beauté à travers son regard azur. Si son cheminement narratif sans surprise aurait gagné à être un peu plus retors et étoffé quant à l'investigation audacieuse d'une héroïne malgré tout naïve, la maîtrise de la mise en scène parvient néanmoins à préserver l'attention, notamment parmi l'étude caractérielle de protagonistes viciés et chafouins. Les seconds-rôles charismatiques se fondant dans l'ambiguïté avec une juste mesure, et ce jusqu'à ce que les masques tombent au sein d'un dénouement particulièrement haletant et violent. A note subsidiaire, on s'amusera aussi de la touche ironique imputée à la dernière séquence afin de remettre en question la vaine déchéance criminelle du (ou des) coupable(s) ! 


Jeu pervers de séduction et de manipulation sous l'impulsion d'une mélodie sensible signée Teo Usuelli, A la recherche du plaisir est un thriller érotique raffiné, notamment dans sa capacité à nous envoûter parmi la présence de son actrice fétiche déambulant au sein d'une scénographie à la fois onirique, envoûtante et concupiscente. 

Un grand merci à Philippe Blanc pour son aimable influence. 
Bruno Dussart

lundi 29 mai 2017

POOR PRETTY EDDIE

                                                                      Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Richard Robinson. 1975. U.S.A. 1h32. Avec Leslie Uggams, Shelley Winters, Michael Christian, Slim Pickens, Dub Taylor, Ted Cassidy.

Sortie salles U.S: Juin 1975

FILMOGRAPHIE: Richard Robinson est un réalisateur, producteur, acteur américain. 1974: La grande partouze (as Rick Jr.). 1973 Fantaisies sexuelles d'un couple libre. 1972 Bloody Trail. 1972 To Hell You Preach. 1971 Adultery for Fun & Profit. David Worth est un réalisateur et producteur américain. 1994: Chain of Command. 1993 Lady Dragon 2. 1992 Lady Dragon. 1989 Kickboxer. 1986 Soldier's Revenge. 1983 Frat House. 1983 Doing It! 1983 Le chevalier du monde perdu. 1982 Body Magic. 1979 Hard Knocks. 1979 Pink Champagne. 1978 How Sweet It Is! 1975 Poor Pretty Eddie. 1998: I Might Even Love You.  1997 True Vengeance (Video). 1996 American Tigers 2014: Hazard Jack. 2014 House at the End of the Drive. 2006 Honor. 2004 Air Strike (Video). 2002 Shark Attack III (Video). 2001 Time Lapse (Video). 2000 Shark Attack 2 (Video). 2000 The Prophet's Game.


Quelle bien étrange curiosité que ce Poor Pretty Eddie restée inédite en salles dans nos contrées ! A mi-chemin entre The last house on Dead and street (pour le grain de pellicule rubigineuse, le charisme patibulaire de quelques comédiens méconnus et pour son ambiance expérimentale malsaine) et Week-end sauvage (notamment cette relation ambiguë entre le violeur et sa victime), l'intrigue relate la séquestration d'une chanteuse afro-américaine chez les rednecks d'un pub reculé. Attiré par sa jeune beauté, Eddie Collins ne tarde pas à la violer sauvagement avant de tomber amoureux. C'est le début d'un long cauchemar qu'Elizabeth va traverser entre humiliations raciales et sévices sexuels, quand bien même la tenancière Bertha s'opposera à leur liaison, faute de sa jalousie sentimentale.


Echec commercial à sa discrète sortie aux States, Poor Pretty Eddie fait office de pépite atypique sous couvert de cinéma d'exploitation estampillé "seventie". De par son ambiance baroque multipliant les séquences-chocs en "slow motion" afin de décupler le caractère brutal de sa violence et son parti-pris expérimental de nous désarçonner avec d'autres moments dérangeants (tel le parallèle établi entre une scène de viol et un coït canin) sur un air de Country. On est également séduit de la complémentarité de trognes familières de seconde zone (Leslie Uggams, Shelley Winters) se prêtant au jeu de l'exubérance parmi des têtes inconnues pleines de volonté (Michael Christian en avatar risible d'Elvis fait parfois illusion !). Car en dépit de l'aspect maladroit d'une direction d'acteurs amateuriste (principalement l'héroïne beaucoup trop rigide et inexpressive en victime soumise) et d'un cheminement narratif routinier, Poor Pretty Eddie surprend agréablement pour son portrait imputé à une Amérique profonde se rongeant les ongles par ennui d'une quotidienneté triviale. Les décors sépias du pub poussiéreux garni d'animaux empaillés et l'atmosphère envoûtante d'un bois ténébreux situé à proximité rappelant notamment les effluves putrides du fameux Massacre à la Tronçonneuse.


Franchement étrange, interlope et glauque au sein d'une scénographie domestique abritant des ploucs gouailleurs, Poor Pretty Eddie demeure une agréable curiosité si bien qu'il parvient sensiblement à nous immerger dans un bad trip sous le pilier du rape and revenge culminant au carnage anthologique ! (conclusion en "slow motion" afin d'immortaliser la décadence criminelle !). 

Eric Binford.