vendredi 21 mars 2025

Photo interdite d'une bourgeoise / Le foto proibite di una signora per bene

                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Luciano Ercoli. 1970. Italie. 1h35. Avec Dagmar Lassander, Pier Paolo Capponi, Simon Andreu, Nieves Navarro, Osvaldo Genazzani 

Sortie salles France: 10 Mai 1972. Italie: 19 Novembre 1970.

FILMOGRAPHIE: Luciano Ercoli, né à Rome le 19 octobre 19291,2 et mort le 15 mars 2015 à Barcelone, est un producteur, réalisateur et scénariste italien. 1970 : Photo interdite d'une bourgeoise. 1971 : Nuits d'amour et d'épouvante, 1972 : La mort caresse à minuit, 1973 : Troppo rischio per un uomo solo. 1974 : La police a les mains liées. 1974 : Il figlio della sepolta viva. 1974 : Lucrezia giovane. 1977 : La bidonata. 


Formellement splendide (et le Blu-ray du Chat est techniquement à tomber par terre), ce superbe thriller machiavélique surfe sur un suspense hitchcockien pour nous tenir en haleine sous l'impulsion de la mélodie suave d'Ennio Morricone

On est d'autant plus séduit par la beauté italienne de ces actrices que son final, ambigu (j'ai dû rembobiner 3 fois 2 séquences pour mieux comprendre son dénouement) s'avère particulièrement audacieux à entretenir un certain doute sur la culpabilité de tout un chacun (dont une en particulier). 


Une pièce de choix donc (d'autant plus inédite en salles chez nous, - Vost uniquement dispo -) dont les fans auraient tort de se priver, même si ici on ne retrouve nullement les codes du Giallo, notamment faute de l'absence de meurtres sanglants tout à fait dispensables tant Photo interdite d'une bourgeoise recèle moult qualités (esthétiques, techniques, narratives) pour emmener le spectateur dans la tourmente d'un trio diabolique partagé entre désir refoulé, perversité et pornographie assumée.

Anecdotes subsidiaires
Les séquences en extérieurs furent tournées en Espagne et les décors internes en studio à Milan.
Le projet est issu de l'un des producteurs, Luciano Ercoli, suite à un risque de faillite et qui se prêtait ici à la réalisation.
L'actrice principale, Dagmar Lassander, est une ancienne top model d'origine tchèque.


*Bruno

mercredi 19 mars 2025

Megan is missing

                                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Michael Goi. 2011. U.S.A. 1h29. Avec Amber Perkins, Rachel Quinn, Dean Waite, April Stewart, Jael Elizabeth Steinmeyer, Kara Wang

Sortie Salles U.S: Mai 2011 (limité)

FILMOGRAPHIEMichael Goi est né le 4 mars 1959 dans l'Illinois, États-Unis. Il est directeur de la photographie et réalisateur. 1999: Voyeur. 2011: Megan is missing. 2019: Mary. 


D'utilité publique quant aux mauvaises rencontres du net et les rapports lubriques entre ados influentes derrière un conflit monoparental. 

Les 22 dernières minutes, ultimes, pourtant suggérées, laissent dans un état de traumatisme indécrottable passé le soulagement du générique. Mais peut-on d'ailleurs parler de soulagement ?

Impossible d'en sortir indemne donc en quittant la séance dans un silence de mort.

*Bruno
2èx. Vost


Ci-joint la Critique de Donnie De : Le réalisateur nous emporte dans une spirale infernale à travers ce métrage... Le film étant un found footage/documentaire basé sur un fait réel datant de 2007, les trois premiers quarts d'heure nous plongent dans la découverte de Mégan, de son amie et de ses relations d'adolescente. Une bonne occasion de pouvoir faire une critique de la jeunesse américaine et de ses écarts de conduite bien loin de leur pseudo puritanisme. La critique s'étend également à l'usage d'internet et de ses dérives.Que ces dernières soient de l'usage d'internet en lui même mais aussi du rôle que peuvent tenir les parents quant à son utilisation.

Trois quarts d'heure où l'on se dit oui rien de nouveau, utilisation des webcams, de téléphones, de vidéosurveillance, les fêtes d'ados avec prise d'alcool et drogues etc...mais c'est pour mieux "endormir le spectateur" à l'image du prédateur auquel Mégan sera confrontée et ce de la manière la plus perverse et horrible. Je m'arrête donc là pour vous laisser vous faire votre propre opinion de la suite des événements tout en vous prévenant que ce film risque de vous marquer bien qu'il ne soit aucunement sanglant ou gore, la réalité est en fait suffisante pour nous dégoûter à ce niveau...


Pour l'aspect technique on retrouve quelques ficelles du found footage mais pour une fois cela sert le film comme indiqué précédemment, une interprétation très bonne on croit réellement à ce qui arrive quand on rentre dans l'histoire, point de réalisation particulière mais les quelques procédés des moments les plus violents sont très très efficaces !

Voilà vous êtes prévenu un film qui vous envoie la réalité en pleine figure de manière brutale en très peu de temps qui ne manquera pas de marquer certains esprits et où l'on voit toute la perversité de l'homme...

mardi 18 mars 2025

Immaculée / Immaculate

                                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

de Michael Mohan. 2023. Italie/U.S.A. 1h26. Avec Sydney Sweeney, Álvaro Morte, Simona Tabasco, Benedetta Porcaroli, Giorgio Colangeli.

Sortie salles France: 20 Mars 2024 (Int - 12 ans avec avertissement)

FILMOGRAPHIE: Michael Mohan est un scénariste et réalisateur américain. 2010: One Too Many Mornings. 2012: Save the date. 2021: The Voyeurs. 2024: Immaculée. 


Mea culpa.
3 visionnages il m'eut fallu pour enfin pleinement l'apprécier.

Un réjouissant hommage au ciné Bis des années 80 (l'Autre enfer, La petite soeur du diable diable, la Marque du Diable, en tête) "version de luxe" à travers son splendide esthétisme léché souvent stylisé si bien que même l'ombre d'Argento plane parfois sous l'impulsion d'une comptine Morriconienne. 

Tournée à Rome, Immaculée est d'ailleurs produit entre l'Italie et les Etats-Unis.

C'est simple, direct, ça va droit à l'essentiel (1h21 au compteur sans le générique), certaines scènes gores dépotent par leur réalisme cru et surtout on retrouve ici cette modestie de nos conter une histoire linéaire bâtie sur l'efficacité d'un suspense à la fois latent et exponentiel quant à la condition soumise d'une carmélite en voie de corruption. 

Pied de nez à la religion où la menace émane de ses propres dirigeants fanatisés par le pouvoir et le goût du Mal à peine assumé, on peut d'autant plus saluer la composition nuancée de Sydney Sweeney  (également productrice avisée au projet) en victime féministe déployant en fin de parcours une vengeance froide plutôt primale à travers les thématiques de l'avortement et de l'infanticide traités ici selon les conséquences d'une autorité ascétique. 

Et à ce niveau furibard, l'intensité des affrontements morbides nous effrene l'ouie (ah ce plan final blasphématoire !) et les mirettes. 

Et puis il y a des séquences de peur (et jump scare tétanisants) qui font leur effet de stupeur (notamment ce magnifique prologue crépusculaire si insidieux) sans se laisser distraire par des clichés ostentatoires.

Bref, Immaculée fleure bon la série B horrifique ludique affichée avec soin (formel/technique) et sincérité pour ses efforts payants de nous faire croire à l'occulte le plus fourbe et phallocrate.


*Bruno
3èx/ 4K Vost

Budget: 8 millions de dollars.

samedi 15 mars 2025

See no evil

                                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Gregory Dark. 2006. U.S.A/Australie. 1h24. Avec Kane, Christina Vidal, Michael J. Pagan, Samantha Noble, Steven Vidler, Cecily Polson, Luke Pegler, Rachael Taylor.

                                                Avertissement: Interdit aux - de 16 ans.

Si la (grosse) première demi-heure augure un divertissement lambda bas de plafond avec ces branleurs juvéniles têtes à claques tentant maladroitement de batifoler avec des pétasses spécieuses gentiment délinquantes, la suite demeure toujours plus ludique à travers ses massacres en règle aussi atroces que dégueulbifs (yeux arrachés à mains nues ou perforés à arme blanche, meute de chiens dévorant le bras d'une fille en vie, smartphone enfoncé dans un gosier jusqu'à ce que mort s'ensuive) que Gregory Dark (inconnu au bataillon) filme avec un réalisme crapoteux étonnamment décomplexé. 

Qui plus est, certains clichés sont habilement détournés (le branleur de service finalement preux, pour ne pas dire héroïque), parfois même au profit d'une dérision sardonique à la cruauté fortuite (le chien errant faussement docile).

On peut également souligner pour l'immersion olfactive l'exploitation judicieuse des chambres d'un vaste hôtel désaffecté suintant la puanteur, le renfermé, la mort purulente auprès de ses cadavres décharnés et victimes estropées encagées comme des poules. 

Fort de sa corpulence de catcheur mastard quasi indestructible, l'acteur Jacob Goodnight est très impressionnant en tueur décervelé assoiffé de haine et d'ultra violence avec un art consommé du sadisme vitriolé (son obsession pour les yeux suite à son éducation religieuse auprès d'une mère bigote encore plus demeurée et perverse que lui).

Un sympathique psycho-killer donc suscitant toujours plus l'attention et la tension au fil d'un rythme échevelé ne laissant nul répit à ces victimes ballotées tous azimuts. 

P.S: ne loupez pas le générique de fin, une ultime surprise canine toujours aussi politiquement incorrecte vous attend en guise de clin d'oeil festif.

*Bruno
3èx. Vost.


vendredi 14 mars 2025

Ni la mer ni le sable / Neither the Sea Nor the Sand

                                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site alamy.com

de Fred Burnley. 1972. Angleterre. 1h35. Avec Susan Hampshire, Michael Petrovitch, Frank Finlay, Michael Craze, Jack Lambert, Betty Duncan

Sortie salles Angleterre: Novembre 1972

FILMOGRAPHIE: Fred Burnley est un réalisateur, monteur et producteur anglais né en 1933, décédé le 7 Juillet 1975. Ni la mer ni le sable serait son unique long-métrage. 

Une étrange curiosité, romance macabre sobrement attachante et inquiétante auquel Bob Clark s'en est sans doute inspiré pour y parfaire le Mort-Vivant réalisé 2 ans plus tard. 

L'interprétation, irréprochable, toute en pudeur et intimité, ne laisse pas indifférent à travers cette liaison infortunée aussi touchante que nonchalante. 

A réserver exclusivement aux fans particulièrement sensibles au climat langoureux bercé ici d'un onirisme naturaliste sobrement envoûtant sous l'impulsion d'une élégie musicale somme toute fragile. 

A découvrir en étant plutôt averti de son contenu hermétique d'autant plus laconique.

*Bruno


jeudi 13 mars 2025

Hercule et la reine de Lydie / Ercole e la regina di Lidia

                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

de Pietro Francisci et Mario Bava. 1959. France/Italie/Espagne. 1h38. Avec Steve Reeves, Sylvia Lopez, Sylva Koscina, Primo Carnera, Sergio Fantoni, Mimmo Palmara, Gabriele Antonini, Daniele Vargas.

Sortie salles France: 4 Septembre 1959

FILMOGRAPHIE: Pietro Francisci est un réalisateur, scénariste et monteur italien né le 9 septembre 1906 à Rome en Italie, décédé dans la même ville le 1er mars 1977. 1934 : Rapsodia in Roma. 1934 : La mia vita sei tu. 1941 : Edizione straordinaria. 1945 : Il cinema delle meraviglie. 1946 : Io t'ho incontrata a Napoli. 1948 : Noël au camp 119. 1949 : Saint Antoine de Padoue. 1950 : Le Prince pirate. 1952 : Le Prince esclave. 1952 : La Reine de Saba. 1954 : Attila, fléau de Dieu. 1956 : Roland, prince vaillant. 1958 : Les Travaux d'Hercule. 1959 : Hercule et la Reine de Lydie. 1960 : Sapho, Vénus de Lesbos. 1960 : La Charge de Syracuse. 1963 : Hercule, Samson et Ulysse. 1966 : Destination : planète Hydra. 1973 : Simbad le calife de Bagdad. 


Sympathique assurément mais je préfère "les Travaux d'Hercule", plus simple, plus fluide scénaristiquement parlant, plus candide et attachant auprès d'un Steeve Reeves moins cabotin. 

Le scénario confus (ne surtout pas louper une ligne de dialogue) semble partir dans tous les sens à surfer sur la disparité des genres sans se décider lequel privilégier pour emporter la mise (fantastique, amour, action, aventures).

Or, on reste toutefois irrésistiblement attiré, intrigué surtout, par la tournure des évènements en espérant un peu plus de consistance, d'intensité au niveau des enjeux à la fois romantiques et belliqueux.


Le final épique reste d'ailleurs assez impressionnant en dépit de son attrait bisseux low-cost loin d'être négligeable.  

Une bien étrange séquelle donc que j'ai hâte de revoir pour mieux l'apprivoiser même si elle restera à mes yeux mineure et inférieure à son modèle, alors qu'ici tout fut mis en oeuvre avec plus d'ambition, tant visuelle (on reconnait bien la patte Bava à travers son style baroque) que technique (décors plus grandioses et soignés, figuration proéminente).

C'est d'ailleurs peut-être même un sympathique ratage (bonjour la contradiction) assez passionnant à décortiquer.


*Bruno
Vost.

Photographie : Mario Bava

 Avec 5 855 263 entrées, le film est 10e du box-office Italie 1958-1959

lundi 10 mars 2025

Les Travaux d'Hercule / Le fatiche di Ercole

                                         Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Pietro Francisci. 1958. Italie. 1h44. Avec Steve Reeves, Sylva Koscina, Fabrizio Mioni, Gianna Maria Canale, Gabriele Antonini, Ivo Garrani, Arturo Dominici.

Sortie salles France: 22 Avril 1959. Italie: 20 Février 1958

FILMOGRAPHIE: Pietro Francisci est un réalisateur, scénariste et monteur italien né le 9 septembre 1906 à Rome en Italie, décédé dans la même ville le 1er mars 1977. 1934 : Rapsodia in Roma. 1934 : La mia vita sei tu. 1941 : Edizione straordinaria. 1945 : Il cinema delle meraviglie. 1946 : Io t'ho incontrata a Napoli. 1948 : Noël au camp 119. 1949 : Saint Antoine de Padoue. 1950 : Le Prince pirate. 1952 : Le Prince esclave. 1952 : La Reine de Saba. 1954 : Attila, fléau de Dieu. 1956 : Roland, prince vaillant. 1958 : Les Travaux d'Hercule. 1959 : Hercule et la Reine de Lydie. 1960 : Sapho, Vénus de Lesbos. 1960 : La Charge de Syracuse. 1963 : Hercule, Samson et Ulysse. 1966 : Destination : planète Hydra. 1973 : Simbad le calife de Bagdad. 

Variation de Jason et les Argonautes, Les Travaux d'Hercule est un superbe péplum au pouvoir d'enchantement permanent, épaulé il est vrai de la superbe photo de Mario Bava et de la bonhomie de Steeve Reeves dont on pardonne facilement son expressivité timorée. 

Presque 70 ans au compteur et pas une ride. Comme quoi le cinéma artisanal est éternel.

*Bruno

(Wikipedia): Le film a été un énorme succès commercial en Italie et ailleurs en Europe et en Amérique du Nord. En Italie, le film enregistre 5 838 816 entrées et se place 7e du box-office Italie 1957-19588. Le producteur américain Joseph E. Levine achète les droits pour 120 000 dollars. Il dépense un million pour la promotion du film, mettant au point une campagne publicitaire audiovisuelle par « saturation », utilisant plus de 600 visuels d'Hercule ; une procédure devenue courante dans les décennies qui suivent pour la promotion de productions cinématographiques prestigieuses. Aux États-Unis, le film est vu par quelque 24 millions de personnes dans plus de 11 000 salles et rapporte 18 millions de dollars. Le succès de Francis, Reeves et Levine a été suivi l'année suivante par la sortie de la suite, Hercule et la Reine de Lydie, qui a été considérée comme supérieure à son prédécesseur.

jeudi 6 mars 2025

Point limite zero / Vanishing Point

                                                  Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Richard C. Sarafian. 1971. U.S.A. 1h39 (1h46 extented cut). Avec Barry Newman, Cleavon Little, Dean Jagger, Victoria Medlin, Paul Koslo, Robert Donner, Timothy Scott.

Sortie salles France: 12 Mai 1971. U.S: 13 Mars 1971

FILMOGRAPHIERichard C. Sarafian est un réalisateur et acteur américain, né le 28 avril 1930 à New York, décédé le 18 septembre 2013 à Santa Monica. 1962 : Terror at Black Falls. 1965 : Andy. 1969 : Libre comme le vent. 1970 : Le Tunnel de la peur. 1971 : Point limite zéro. 1971 : Le Convoi sauvage. 1973 : Une fille nommée Lolly Madonna. 1973 : Le Fantôme de Cat Dancing. 1976 : Meurtre pour un homme seul. 1979 : Sunburn, coup de soleil. 1981 : Gangster Wars. 1984 : The Bear. 1986 : L'Œil du tigre. 1989 : Street Justice. 1990 : Solar Crisis (crédité Alan Smithee au générique). 


"Illusions perdues".

Film de courses poursuites issue de la vague "contre culture" des Seventies", Point limite zero reste un puissant témoignage libertaire du point de vue d'un héros torturé avide de liberté, d'indépendance et de rancune faute d'une Amérique intolérante à la fois autoritaire, raciste, ingrate et corrompue. 

On songe évidemment à Easy Rider réalisé 2 ans plus tôt, notamment auprès de sa mise en scène documentée, dénuée de fioritures, puisque adoptant comme parti-pris la sobriété auprès de cette interminable course-poursuite réalisée avec un art consommé auteurisant. 

Truffé de rencontres impromptues parmi une faune rurale issue de la génération "peace and love", Point limite zero dépeint à travers le regard déterminé de notre pilote émérite un sentiment de désespoir à la fois tacite et sous-jacent jusqu'à sa conclusion sans appel quant à son désir irrépressible de vivre libre jusqu'au dernier souffle en estocade. 


Constamment magnifié de ces panoramas désertiques et montagneux au fil d'un parcours bitumé que le héros arpente avec sa force tranquille, Point limite zero dégage surtout un sentiment féru de liberté ultime du point de vue de ce franc-tireur dénué de code de conduite depuis la trahison de son propre pays. 

Un rôle hétérodoxe, taillé sur mesure, que Barry Newman parvient à iconiser de par son charisme viril, sa passion morale pour la vitesse où seul compte l'instant présent d'une existence si éphémère. 
Vibrant témoignage humaniste donc où plus les choses changent, plus elles semblent se répéter à l'infini...

Budget: 1 400 000 dollars (+ 14 000). 


*Bruno
3èx/ Vost (extented cut)

vendredi 28 février 2025

Le Redoutable homme des Neiges / The Abominable Snowman

                                                Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Val Guest. 1957. Angleterre. 1h25. Avec Forrest Tucker, Peter Cushing, Maureen Connell, Richard Wattis, Robert Brown.

Sortie salles Angleterre: 26 Août 1957.

FILMOGRAPHIE PARTIELLE: Val Guest de son vrai nom Valmond Guest est un scénariste, réalisateur et producteur britannique né le 11 décembre 1911 à Londres (Royaume-Uni) et décédé le 10 mai 2006 à Palm Springs (Californie). 1954 : La Revanche de Robin des Bois. 1955 : Le Démon de la danse. 1955 : Le Monstre. 1956 : It's A Wonderful World. 1957 : Scotland Yard appelle FBI. 1957 : La Marque. 1957 : Le Redoutable Homme des neiges. 1960 : Expresso Bongo. 1961 : Traitement de choc. 1961 : Le Jour où la Terre prit feu. 1967 : Casino Royale. 1970 : Toomorrow. 1970 : Quand les dinosaures dominaient le monde. 1982 : The Boys in Blue (en). 1984 : Mark of the Devil (en) (TV). 1984 : In Possession (TV). 1985 : Child's Play (TV).


"Qu'est ce qui fait de nous un humain ?"
Encore un bel exemple de ce que la Hammer pouvait nous offrir de plus noble en matière de Fantastique photographié en noir et blanc. Ici la traque d'un yeti en plein coeur de l'Himalaya enneigé superbement filmé en format large à travers ses contrés montagneuses immaculées. Si bien que l'on va suivre 1h25 durant l'expédition ricaine d'une poignée d'aventuriers épaulés d'un botaniste anglais que Peter Cushing endosse avec un bon sens avisé forçant le respect. Tout le contraire de ses camarades avides de gloire et de cupidité à dénicher l'abominable homme des neiges dans un cadre aussi sauvage que feutré eu égard du blizzard et avalanches qui vont empiéter leur périple. Métaphore anti-belliqueuse (tant pour la chasse que pour la guerre), plaidoyer pour le droit à la différence, faute de la peur d'une espèce animale d'origine inconnue, le Redoutable homme des neiges conjugue récit d'aventures, fantastique, suspense, romance et angoisse avec une intelligence somme toute cérébrale. 

                                      

Puisque fustigeant avec un sens habile de la suggestion ces profils rétrogrades de pieds nickelés incapables d'y canaliser leurs affres lorsqu'ils feront face à la menace indicible. Toutes leurs actions irréfléchies émanant de leurs sentiments collapsés qu'ils ne parviennent à éclipser face à un Peter Cushing davantage lucide, démuni d'observer l'arrogance de ses camarades partagés entre la soif de la traque et la peur de l'inconnu au point de perdre pied avec la réalité. Val Guest prenant soin d'ailleurs de retarder au possible l'apparition du Yeti en y dévoilant lors de rares moments un bras velu mobile puis figé, tout en privilégiant le hors-champs sonore aussi inquiétant que déconcertant. Et ce avant l'apparition tant escomptée parachevant ce récit humaniste vers une idéologie tibétaine inscrite dans la sagesse du respect des valeurs humaines dénuées de violence, de haine envers son prochain.  

                                   

Belle oeuvre humaniste au demeurant au dépaysement factuel (les séquences haletantes faisant intervenir le déchainement d'une nature tempétueuse restent impressionnantes de réalisme), le Redoutable homme des neiges est entièrement soumis à la psychologie torturée de ses personnages finalement engagés dans une épreuve de force afin de converger à l'initiation existentielle à la dramaturgie pathétique. 

*Bruno
2èx. Vost

mercredi 26 février 2025

La Malédiction du Loup-Garou / Werewolf créé par Frank Lupo


de James Darren, David Hemmings, Larry Shaw, Rob S. Bowman, Lyndon Chubbuck, Richard Colla, Bob Bralver, Sidney Hayers, Guy Magar et Jon Paré. 1987/1988. U.S.A. Durée : 1 x 83 minutes + 28 x 25 minutes.

Diffusion France: 12 mai 1988 sur Canal+, sur M6 jusqu'en 1992, sur France 3, RTL TV et sur RTL9 entre 1995 et 1996.

Une 1ère pour moi. C'est d'ailleurs mon ami Eric Draven qui va être jouasse 😉 

J'ai donc découvert l'épisode pilote d'1h23 et à ma surprise ce fut un savoureux moment horrifico-romantique. 

Je ne m'attendais pas à ce que le mythe du Loup-Garou soit traité de manière aussi sérieuse dans son contexte contemporain.

Outre la qualité des FX charnels et le jeu impliqué des persos aussi tendres qu'attachants, je me suis laissé envoûté par son score electro de Sylvester Levay qui irrigue tout le cheminement narratif, à situé entre le 6ème sens de Man pour ses variations rock et Near Dark de Bigelow pour ses plages mélancoliques. Si bien que l'on jurerait que Tangerine Dream y soit le signataire.

Bref, après tant de décennies je comprends enfin le vif engouement que la série généra à l'époque au point de la qualifier à juste titre de culte en seulement 29 épisodes.

Je n'ai plus qu'à savourer l'intégrale ces mois ci.

*Bruno

Listing Épisodes: 

La Malédiction du loup-garou (Werewolf) (téléfilm pilote) avec Raphael Sbarge et Michelle Johnson

Ronde de nuit (Nightwatch) avec Henry Beckman

Le garçon qui criait au loup (The Boy Who Cried Werewolf) avec Danny Cooksey

Le bateau sombre (The Black Ship) avec Stefan Gierasch

Le spectre du loup (Spectre of the Wolf) avec Byrne Piven

Le loup qui se prenait pour un homme (The Wolf Who Thought He Was a Man) avec Bobbie Eakes

Il n'y a rien d'inquiétant dans ces bois (Nothing Evil in These Woods) avec Amy Yasbeck

La Meute (Running with the Pack) avec Jay Acovone

Le havre de paix (Friendly Haven) avec Dabbs Greer

Prière (Let Us Prey) avec Robert Carricart

Un monde différent, première partie (A World of Difference [1]) avec James Morrison

Un monde différent, deuxième partie (A World of Difference [2]) avec Ethan Phillips

La Licorne (The Unicorn) avec Tony Todd, Traci Lind

Halloween (All Hallow's Eve) avec Sean Kanan

Piste sanglante (Blood on the Tracks) avec Everett McGill

Le cauchemar (Nightmare at the Braine Hotel) avec Richard Lynch et Jayne Modean

Chasse au loup (Wolfhunt) avec R.G. Armstrong

Les liens du sang (Blood Ties) avec James Horan et Catherine Hickland

Le patriarche (Big Daddy) avec Howard Duff

Disparitions à la chaîne (Eye of the Storm) avec Leon Rippy

Cauchemar en bleu (Nightmare in Blue) avec Gregg Henry

Porteur de peau (Skinwalker) avec Don Shanks

Le tueur fou (King of the Road) avec Guy Stockwell, Sid Haig

La jeune fille matérialiste (A Material Girl)

Un loup peut en cacher un autre, première partie (To Dream of Wolves [1]) avec Brian Thompson

Un loup peut en cacher un autre, deuxième partie (To Dream of Wolves [2]) avec Brian Thompson

L'amour est aveugle (Blind Luck) avec Marshall R. Teague

Le Loup gris (Gray Wolf) avec Brian Thompson, Larry Drake et William Morgan Sheppard

Une sacrée bonne femme (Amazing Grace) avec Billie Bird





lundi 24 février 2025

Baby Cart: l'Enfant Massacre / Kozure Ōkami: Sanzu no kawa no ubaguruma / Le Landau de la Sanzu-no-kawa

                                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Kenji Misumi. 1972. Japon. 1h22. Avec Tomisaburō Wakayama, Kayo Matsuo, Akiji Kobayashi, Minoru Oki, Shin Kishida.

Sortie salles Japon: 4 Avril 1972


Un second opus beaucoup plus porté vers l'action en multipliant par 10 les affrontements antécédents. D'où le plus gros succès populaire de la saga (scindée en 6 volets). 

Une séquelle hyper inspirée dans son refus des conventions en faisant preuve d'une expérimentation à la fois auditive et visuelle pour renforcer sa nature parfois surréaliste. 

En attachant notamment une importance primordiale (autant qu'à l'action nullement gratuite) à son récit simpliste digne d'intérêt moraliste dans leur philosophie belliqueuse.


Un travail avisé sur le son donc (tant pour le fracas des sabres, des bruits de la nature, du silence assourdissant entre les mots et les morts), les cadrages obliques, le montage ultra dynamique afin de transformer l'essai en chef-d'oeuvre de folie furieuse d'un onirisme barbare à faire pâlir de jalousie notre maestrio Argento.

Oeuvre immense au demeurant d'une richesse esthétique et technique inégalées alors que sa photo toujours aussi fastueuse nous immerge comme dans un rêve éveillé dans ce vénéneux quotidien rural à travers leur culture nippone à l'idéologie martial bien établie.

*Bruno.
3èx. Vost

vendredi 21 février 2025

Warm Bodies

                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Jonathan Levine. 2013. U.S.A. 1h38. Avec Nicholas Hoult, Teresa Palmer, Dave Franco, Analeigh Tipton, John Malkovich, Rob Corddry

Sortie salles France: 20 Mars 2013

FILMOGRAPHIEJonathan Levine est un réalisateur et scénariste américain, né le 18 Juin 1976 à New-York. 2006: All the Boys love Mandy Lane. 2008: Wackness. 2011: 50/50. 2013: Warm Bodies. 2015 : The Night Before. 2017 : Larguées (Snatched). 2019 : Séduis-moi si tu peux ! (Long Shot). 

                                                           "L'Amour plus fort que la Mort"

Révision d'un modeste divertissement que j'avais apprécié à l'époque sans toutefois sauter au plafond. 

Or, aujourd'hui, je le considère sans rougir comme un coup de ❤️ à ma surprise particulièrement émotive.

Parce qu'il fallait oser confronter la romcom en mode horrifique que personnifie la mythologie du Zombie sans sombrer dans le ridicule auquel le cheminement ne cesse d'y flirter sans jamais y céder. 
Une gageure que le réalisateur Jonathan Levine (le génial "All the Boys love Mandy Lane", c'était lui) relève haut la main sous l'impulsion d'une BO pop aussi planante qu'entêtante, de concert avec ses images oniriques d'un genre nouveau. 

Une série B aussi originale qu'intelligente de nous relater auprès de son attentive caractérisation humaine la relation amiteuse entre une blonde rescapée et un jeune zombie transi d'amour pour elle au point d'amorcer une romance face à nos yeux éberlués. 


Où plutôt face à notre attention scrupuleuse de se laisser embarquer, voguer par leur intimité à la fois fragile et fébrile de par la rédemption de l'amour. Et ce en dépit de l'hostilité militaire que symbolise le colonel Grigio (le paternel de notre héroïne indisciplinée de s'être finalement laissé séduire par un zombie intarissable). 

Tout le récit n'étant après tout qu'une métaphore sur le pouvoir de l'amour, sur la capacité de renouer avec notre véritable énergie, nos instincts les plus nobles et gratifiants en dépit d'une éventuelle monstruosité morale, viscérale à se nourrir de chair humaine pour tenir lieu de survie. 

"Warm Bodies" prouvant par l'occasion de cette romance singulière que les êtres sans vergogne ayant égaré leur âme peuvent toutefois renouer avec leur instinct humaniste en s'éveillant aux autres ayant une capacité d'écoute, de tolérance et d'amour. Ce que l'on appelle notamment dans le langage commun "la seconde chance" permise auprès des marginaux indomptables. 


Et si "Warm Bodies" parait si tendre, pur et candide à travers cette naïveté romantique exaltée, il le doit notamment beaucoup à la complémentarité solaire du couple Nicolas Hoult / Teresa Palmer illuminant sobrement l'écran de leur naturel attendri que le spectateur perçoit comme une innocence retrouvée.  

Une belle réussite donc d'avoir su conjuguer avec autant d'audace et d'originalité que d'idées retorses (géniale voix-off du zombie nous délivrant 1h30 durant ses pensées les plus intimes) une comédie romantique et d'horreur dans la continuité discursive de Romero et ses zombies en éveil de conscience. 

Si bien que l'on peut présumer qu'il s'agit également de la digne séquelle de "Land of the dead", toutes proportions gardées.


P.S: Déconseillé (peut-être) aux gros durs, machistes et misogynes. 

*Bruno
2èx. 4K. Vost

Box Office France: 257 157 entrées
Budget: 37 000 000 dollars
Récompense: Teen Choice Awards 2013 : Choice Movie Breakout (Nicholas Hoult)

mercredi 19 février 2025

Companion

                                           

de Drew Hancock. U.S.A. 1h37 (1h32). Avec Sophie Thatcher, Jack Quaid, Lukas Gage, Megan Suri, Harvey Guillén, Rupert Friend, Rupert Friend.

Sortie salles France: 29 Janvier 2025.

Un bon divertissement, une sympathique série B féministe fustigeant nos sociétés machistes et matérialistes toujours plus déshumanisantes de se soumettre à la facilité d'une technologie optimale visant à nous faciliter les tâches d'un quotidien sentimental servile. 

Dommage que l'intrigue perfectible finit par choisir la facilité éculée. Un condensé toutefois ludique et sardonique du jeu du chat et de la souris entre proies et assaillants jusqu'à ce que justice y soit réparée. 

Les idées retorses ne manquent pas et font parfois leur petit effet de surprise sous l'impulsion d'une Sophie Thatcher irréprochable dans un rôle difficile d'autant plus "bicéphale". 

Sentiment d'inachevé donc faute de sa narration adepte du chemin de traverse mais on passe quand même un bon moment sans jamais s'ennuyer.


*Eric Binford
4K. vf

lundi 17 février 2025

The Gorge

                                                Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Scott Derrickson. 2025. U.S.A. 2h07 (1h58). Avec Miles Teller, Anya Taylor-Joy, Sigourney Weaver, William Houston, Sope Dirisu.

Diffusion: 14 février 2025 (sur Apple TV+)

FILMOGRAPHIE: Scott Derrickson est un réalisateur, scénariste et producteur américain
1995: Love in the Ruins. 2000: Hellraiser V: inferno. 2005: l'Exorcisme d'Emilie Rose. 2008: Le Jour où la terre s'arrêta. 2012: Sinister. 2014 : Délivre-nous du mal. 2016 : Doctor Strange. 2021 : Black Phone.  2023 : V/H/S 85 (sketch "Dreamkill"). 2025: The Gorge. 


Alors que j'ai hésité à le découvrir je ne regrette nullement de m'y être laissé emporté tant j'étais immergé dans l'aventure 1h58 durant. 

Pur divertissement du Samedi soir, The Gorge est une série B luxueuse comme tant de métrages des années 80 eurent l'opportunité de nous offrir avec autant de sincérité que de générosité. 

Car si la première heure franchement attachante à dépeindre dans une ambiance feutrée la relation amoureuse de notre duo de géôliers (superbement incarné par Miles Teller - à contre emploi héroïque -  et l'hyper envoûtante Anya Taylor-Joy) oscille pudeur, humour léger et accalmie langoureuse, la seconde partie est une succession d'actions en règle dans sa frénésie belliciste remarquablement exécutée par un Scott Derrickson (l'Exorcisme d'Emilie Rose, Sinister, Black Phone !) aussi impliqué et jouasse de nous parfaire une récréation suintant l'amour du travail carré. 


Des zombies décharnés tout à fait crédibles dans leur morphologie végétale numérisée que nos héros tentent de déjouer à renfort de mitraillettes, grenades et sulfateuses dégénérées. Et même si parfois l'action horrifique surfe avec la gratuité, l'intensité qui s'y dégage, le montage dynamique et surtout l'implication résignée des comédiens permettent sans complexe de se laisser emporter par ce délire régressif 100 fois plus fun et trippant que n'importe quel opus de Resident Evil

Tout simplement parce que l'on croit à ce que l'on voit, aussi  mineure soit son intrigue simpliste et ses situations éculées qui vont avec que l'on savoure avec regard de gosse retrouvé. 

Et puis il ne faut pas non plus omettre que d'un point de vue formel mais aussi musical (ça déménage et nous berce lors d'un slow laconique), The Gorge dépayse, ensorcelle, magnétise les sens au sein de superbes panoramiques montagneux (filmés du point de vue de miradors) renfermant de terrifiants secrets militaires dans les sous-bois étouffés et marécageux.. 


Alors pour qui raffole de plaisir aussi innocent qu'attendrissant, The Gorge dégage un charme prégnant de A à Z dans son efficace concentré d'horreur écolo sous l'impulsion d'une romance candide sobrement structurée que Miles Teller / Anya Taylor-Joy renforce avec une complémentarité irrésistiblement bonnard.

*Bruno
Vost

vendredi 14 février 2025

Les Yeux de Feu / Eyes of Fire / Crying Blue Sky

                                                   
                                         Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Avery Crounse. 1983. U.S.A. 1h48 / 1h26. Avec Dennis Lipscomb, Guy Boyd, Rebecca Stanley, Sally Klein, Karlene Crockett, Fran Ryan, Rob Paulsen.

inédit en salles en France. États-Unis: 22 avril 1985(limited)

FILMOGRAPHIE: Avery Crounse est né le 15 avril 1951 dans le Kentucky, États-Unis. Il était réalisateur et scénariste. Il est connu pour Cries of Silence (1996), The Invisible Kid (1988) et Les Yeux de feu (1983). Il est mort le 20 mars 2023 en Caroline du Sud, États-Unis.


Véritable OFNI extrêmement rare (congratulation à Rimini de l'avoir enfin exhumé d'outre-tombe), les Yeux de feu est une expérience unique d'autant plus indéfinissable que l'on perd rapidement pied avec la réalité. 

Imaginez un tant soi peu une mixture d'Aguirre la colère de Dieu, La Nurse, The Witch et une pincée de  de Jodorowski et vous obtenez un bad trip expérimental aux images résolument saisissantes. Le réalisateur Avery Crounse étant un ancien photographe réputé pour son sens artistique, il déploie ici toute la mesure de son talent formaliste auprès d'une végétation sensorielle. 

Si bien que filmé en pleine nature forestière, l'onirisme naturaliste qui se dégage, pour faire l'instant d'après place à des séquences cauchemardesques vues nulle part ailleurs, nous donne le tournis. Notamment auprès de sa confusion (sciemment ?) narrative et de ses personnages obscurs parfois énigmatiques déambulant dans une forêt occulte propice aux apparitions les plus craignos à travers visions fantomatiques et sorcières opaques surgies de sous la terre ou au travers l'écorce d'arbres. Potentiellement des réincarnations d'animaux innocents et d'indiens dépossédés de leur terre sacrifiés par l'homme pour y survivre. Leur sang étant enseveli sous la terre pour se mêler à la nature écolo et accomplir leur vengeance.


Complètement fou et cintré, de par sa multitudes de séquences horrifiques toujours plus envahissantes et agressives, les Yeux de Feu fascine, captive, déroute, inquiète à la fois sans pouvoir quitter les yeux de l'écran. 

Un délire foutraque partant dans tous les sens (en version ciné :1h26) tant l'expérience magnétique nous envoute les mirettes de par la vigueur de son aura ensorcelante aux idées oniriques aussi débridées qu'inventives. Le tout dans un maelstrom d'imagerie cauchemardesque issue d'une horreur folk, précurseur des métrages susnommés plus haut sous l'impulsion d'un score inquiétant irrésistiblement attirant pour qui raffole des sonorités dissonantes et entêtantes (la contradiction est volontaire). 

Or, la version Director's Cut plus longue de 24' (1h48), disponible dans l'écrin Rimini, nous annonce (auprès de certaines critiques) un métrage autrement plus cohérent et maîtrisé. Moins tapageur aussi et auquel certains personnages y seraient mieux dessinés pour tenter de mieux saisir les tenants et aboutissants de leurs comportements WTF et de ces manifestations surnaturelles à la fois inarrêtables et incompréhensibles. 


Une version très différente à priori que je m'empresserai de découvrir d'ici quelques mois après avoir digéré ce gloubiboulga sérieusement dérangé par ses entités démoniales à répétition.
A s'demander si le cinéaste n'eut point abusé de quelques substances hallucinogènes lors du mystérieux tournage. 

Un auteur que l'on peut qualifier ici d'ambitieux, responsable notamment de 2 autres métrages (Cries of Silence, The Invisible Kid) restés eux aussi inédits dans nos contrées.

*Bruno
Version cinéma: 1h26. Vost