Strange Vomit Dolls
— le cinéphile du cœur noir.
lundi 1 septembre 2025
The Collection
samedi 30 août 2025
The Collector de Marcus Dunstan. 2009. U.S.A. 1h30.
"La mécanique sadique de The Collector."
Privé de salles chez nous à l’époque, directement expédié en DVD et Blu-ray, The Collector fut une heureuse surprise pour les amateurs éclairés, surtout pour celles et ceux friands de torture porn relancé par les franchises Saw et Hostel. Ce qui frappe dans ce pur film d’exploitation, empruntant au survival en huis clos domestique, c’est son efficacité effrénée : un rythme haletant, un cache-cache constant, une traque de chat et de souris entre un anti-héros - cambrioleur en désespoir de cause - et un criminel vicieux, sadique, ordurier, qui truffe la maison de pièges et de sévices destinés à ses victimes suppliciées. Le cambrioleur tente de déjouer cette mécanique meurtrière tout en prêtant main-forte à ceux qui agonisent, coincés entre torture et instinct de survie.
Porté par l’ultra-dynamisme d’un montage chirurgical, The Collector nous plaque au siège durant 1h25, tant les offensives et les stratégies de survie rebondissent dans ce huis clos infernal, repaire de tous les dangers létaux. Exploitant à merveille chaque recoin de la demeure transformée en champ de bataille et en geôle, Marcus Dunstan nous enferme avec ses victimes, et l’on observe, avec une appréhension constante, leur désespoir hurlé, leur martyr d’un réalisme dérangeant. Les séquences hard gore, à la lisière de la complaisance, imposent un malaise viscéral d’une intensité quasi insoutenable dans l’exposition des sévices les plus extrêmes.
C’est une véritable descente aux enfers, triviale et putassière, que l’on subit aux côtés des victimes démunies, tandis que l’anti-héros s’efforce de retourner les pièges contre le tueur retors. Outre l’aspect hypnotique d’une mise en scène étonnamment soignée et maitrisée, The Collector gagne en pouvoir de fascination avec la présence du tueur cagoulé, silhouette SM vêtue de noir, bloc de ténèbres et de force brute, quasiment indépassable quand vient l’affrontement physique. Ces combats demeurent d’un réalisme brutal, poussés jusqu’à l’ultra-violence, sculptés par un art consommé du sadisme crapuleux.
Et dans ce périple cauchemardesque, Dunstan ose un final hallucinant, dénué d’illusion, qui risque de laisser sur le carreau plus d’un spectateur. Malsain et poisseux, ultra-violent et sanglant jusqu’à frôler la pornographie, The Collector s’impose comme une série B odieusement méchante et jouissive, menée tambour battant par un montage anthologique, enchaînant les séquences chocs à un rythme métronomique - pour ne pas dire éreintant. Et on en sort assez troublé et KO, surtout après avoir enchaîné avec le presque aussi maladif Sweeney Todd de Tim Burton.
mardi 26 août 2025
Together de Michael Shanks. 2025. U.S.A/Australie. 1h42.
lundi 25 août 2025
F1
samedi 23 août 2025
Eenie Meanie / Wild Speed Girl de Shawn Simmons. 2025. U.S.A. 1h42/ 46.
(Crédit photo : image trouvée via Google, provenant du site imdb. Utilisée ici à des fins non commerciales et illustratives).
Formidable surprise passée par la trappe Hulu aux États-Unis et sur Star/Disney+ ailleurs, Eenie Meenie / Wild Speed Girl s’impose comme un hommage sincère au cinéma d’exploitation des seventies par l’entremise du film de braquage pur et dur. Il ne cherche pas à s’affranchir des conventions mais assume pleinement sa nature de série B - menée avec efficacité, implication, élégance visuelle et surtout habitée par ses interprètes. Le duo Samara Weaving / Karl Glusman crève littéralement l’écran en Bonnie and Clyde modernes, portant le film à bout de bras grâce à une complicité vibrante, badine et insolente, nourrie par les dérives du banditisme mafieux.
Qu’on se le dise : les amateurs de bourrinades calibrées risquent d’être déconcertés. Eenie Meenie refuse cette case triviale et confortable. Shawn Simmons préfère dresser le portrait d’une femme déchue mais digne, dissimulé derrière l’écrin ludique du polar. Il conjugue avec finesse humour, action et drame, mais sans jamais programmer l’émotion : elle surgit de manière inattendue, notamment dans une ultime demi-heure marquée par une rupture de ton aussi abrupte que bouleversante. Émaillé de deux poursuites chorégraphiées à l’ancienne - l’antithèse des outrances hypertrophiées de Fast and Furious - le film divertit sans faiblir, porté par des dialogues jamais vains (ils sont nombreux), toujours au service des préparatifs du casse, des concertations et de l’évolution d’un couple bancal. John manipule sournoisement la psyché désarmée d’Edie, qui vacille au seuil de la criminalité, déchirée entre fronde et soumission.
Tout l’intérêt du récit réside là : dans le parcours fragile, douloureusement humain, d’Edie. Prisonnière de son indulgence envers les hommes - qu’elle a toujours protégés, depuis sa jeunesse au sein d’une famille dysfonctionnelle - elle se jette dans l’illégalité avec une audace aussi désespérée que suicidaire. As du volant exploitée par une ligue masculine à la fois solidaire, autoritaire et fallacieuse, elle finira par comprendre que l’emprise de John sur son cœur pourrait la conduire à sa perte. Andy Garcia, en patriarche mafieux, apporte quant à lui une force tranquille qui échappe à toute caricature : expressif sans excès, presque réconfortant, il accompagne Edie dans son cheminement, tout en laissant affleurer la dignité d’une remise en question rédemptrice.
Le final émeut profondément, grâce au tact du réalisateur qui filme l’émotion sans emphase, avec une pudeur vibrante de sincérité. Samara Weaving y déploie un charisme hypnotique, inquiétant et troublé, révélant un humanisme torturé d’une intensité presque cachée. Karl Glusman n’est pas en reste : petite frappe casse-cou, insolente, bravache, il incarne avec instinct une masculinité immature, oscillant entre bravoure et irresponsabilité.
On ne peut donc qu’être saisi par cette première réalisation, à la fois digne, noble, modeste et inspirée, qui laisse tant le récit respirer avec une attention psychologique, une fêlure humaine désormais presque disparue derrière ses portraits (faussement) détendus.
mercredi 20 août 2025
Body Trash / Body Melt de Philip Brophy. 1993. Australie.

mardi 19 août 2025
Les Proies / Moonlight de Paula van der Oest. 2002. 1h27.
vendredi 15 août 2025
Night Always Comes de Benjamin Caron. 2025. U.S.A. 1h50.
mercredi 13 août 2025
Eddington de Ari Aster. 2025. U.S.A. 2h28.
Alien Earth. Saison 1, Episode 1 / 2 / 3.

Le coeur de l’histoire, enfin, se déploie et se scinde en deux horizons. D’un côté, le cyborg afro, lancé dans une traque implacable des créatures au nom de sa créatrice tout en s'imposant maître chanteur face à deux synthétiques au quotient infantile. De l’autre, Boy Kavalier, architecte mégalo, potentiellement prêt à sacrifier Wendy/Marcy sur l’autel de ses expériences avec ses spécimens extra-terrestres - ses chimères de chair et d’obsession.
Coup de force narratif : dès l’ouverture, Wendy terrasse un ennemi dans une confrontation brève mais foudroyante. Audace rare, qui brise les codes, même si la victoire la laisse exsangue, contrainte à la réparation par les mains froides d'une science avancée.
Puis surgit Curly, nouvelle synthétique dans l'ombre, avide de supplanter Wendy dans le cœur malade de Kavalier. Rivalité sourde, venin distillé tout en subtilité, jusqu’à ce final suspendu où Wendy pourrait rouvrir les yeux (?).
Un épisode aussi passionnant qu’interrogatif, fidèle à la fièvre des précédents : il nourrit la fascination en imposant sa personnalité tout en creusant le mystère, nous laissant encore une fois suspendus entre vertige et envoûtement face à un récit plus éventé à travers 2 tenants et aboutissants délétères.
lundi 11 août 2025
Jurassic World: renaissance / Jurassic World Rebirth de Gareth Edwards. 2025. U.S.A. 2h14 (2h05).
Outre son action trépidante, exploitant avec une précision métronomique les paysages aqueux et terreux, le film s’illustre par des effets numériques parmi les plus convaincants de la saga. Mais le charme qui domine, au-delà de ces décors naturels littéralement dantesques - à donner le vertige par moments, émane de la bonhomie des personnages : des comédiens charismatiques, mêlant force, fragilité et singularité, se prêtent au jeu de la survie entre fougue et retenue.
La conclusion, digne et subtile, laisse affleurer une émotion fragile, renouant avec le souffle romanesque d’un divertissement exhaustif qui ne confond jamais précipitation et efficacité. Et si les assauts des espèces mutantes s’autorisent parfois une tonalité horrifique enfin retrouvée - notamment dans une ouverture concise mais percutante - Gareth Edwards insuffle, par touches badines, un humour salvateur dans les dialogues et les attitudes de ses protagonistes apeurés.
Un mot enfin sur la prestation dépouillée de Scarlett Johansson : rôle quasi secondaire, dénué d’orgueil intempestif, elle se fond dans l’ensemble avec une neutralité qui renforce le réalisme de cette équipe d’aventuriers de fortune, scindée en deux camps mais soudée face à l’adversité. Quant à l’excellent Rupert Friend, il incarne le méchant sans caricature, antagoniste s'impliquant avec discrétion dans une menace sournoise.
Sans réserve, Jurassic World : Renaissance est, à mes yeux, l’opus le plus immersif et séduisant depuis le modèle matriciel de Spielberg. On ne peut que remercier la sincérité indéfectible de Gareth Edwards, véritable passionné du genre "qui fait rêver", comme il l’avait déjà prouvé avec Monsters, Rogue One - le meilleur Star Wars depuis L’Empire contre-attaque, il est bon de le rappeler - et The Creator.
jeudi 7 août 2025
Would You Rather de David Guy Levy. 2012. U.S.A. 1h33.
mercredi 6 août 2025
American Honey de Andrea Arnold. 2016. Angleterre/U.S.A. 2h43.
mardi 5 août 2025
Deux filles au tapis / ...All the Marbles de Robert Aldrich. 1981. 1h53.

jeudi 31 juillet 2025
Le Démon des Femmes / The Legend of Lylah Clare de Robert Aldrich. 1968. U.S.A. 2h07.
(Crédit photo : image trouvée via Google, provenant du site imdb. Utilisée ici à des fins non commerciales et illustratives).
mercredi 30 juillet 2025
Life of Chuck de Mike Flanagan. 2025. U.S.A. 1h51.
(Crédit photo : image trouvée via Google, provenant du site imdb. Utilisée ici à des fins non commerciales et illustratives).
Trois actes. Une vie.
Un battement de cœur suspendu dans l’invisible.
Chuck ne fuit pas l’ombre qui s’avance -
il la salue, lui tend un verre,
et lui demande une dernière danse.
Il avait dans la poitrine un tambour de pluie,
et des constellations dans le blanc des yeux.
Un feu d’artifice sans bruit,
une lumière qui refusait de mourir dans l’oubli.
Il savait.
Il savait que la fin n’avait pas d’horaires,
qu’elle pouvait surgir dans le rire,
dans le café du matin,
dans l’ennui des embouteillages.
il a crié oui à la vie.
Il a ri sous la pluie,
il a aimé plus haut que lui,
il a embrassé une fille immense -
une géante d’émotion -
et jamais il n’a détourné le regard.
Qui transforme chaque seconde en banquet.
Qui fait de la mort une servante muette,
et de la peur un trampoline vers le rêve.
Petits dieux fragiles,
oubliant que le temps fuit comme du sang.
Mais lui,
il se souvenait.
Et dans chaque souffle,
il mordait la lumière.
Aime celle qui te dépasse.
Chante trop fort, même faux.
Fais de ta vie une salle de bal avant l’effondrement.
Le ciel s’éteint ?
Sois l’étincelle.
Mais en attendant -
sois vivant.
Sois vibrant.
Sois Chuck.