mercredi 30 mai 2012

PROMETHEUS

                                                    Photo empruntée sur Google, appartenant au site critique-film.fr   

de Ridley Scott. 2011. U.S.A. 2h02. Avec Noomi Rapace, Michael Fassbender, Charlize Theron, Idris Elba, Guy Pearce, Logan Marshall-Green, Sean Harris, Rafe Spall, Emun Elliott, Benedict Wong.

Sortie salles France: 30 Mai 2012. U.S: 8 Juin 2012

FILMOGRAPHIE (Info Wikipedia)Ridley Scott est un réalisateur et producteur britannique né le 30 Novembre 1937 à South Shields.
1977: Duellistes. 1979: Alien. 1982: Blade Runner. 1985: Legend. 1987: Traquée. 1989: Black Rain. 1991: Thelma et Louise. 1992: 1492: Christophe Colomb. 1995: Lame de fond. 1997: A Armes Egales. 2000: Gladiator. 2001: Hannibal. 2002: La Chute du faucon noir. 2003: Les Associés. 2005: Kingdom of heaven. 2006: Une Grande Année. 2007: American Gangster. 2008: Mensonges d'Etat. 2010: Robin des Bois. 2012: Prometheus


Une équipe de scientifiques se dirigent vers une planète hostile après avoir exploré une grotte illustrant une carte sur l'origine de la vie. A bord de cette expédition, Elizabeth et son ami Charlie sont persuadés de rencontrer nos créateurs de l'humanité sur la planète LV-223. 33 ans après Alien, Ridley Scott ainsi que ses scénaristes Damon Lindelof et John Spaihts ont enfin entrepris de concrétiser le rêve de millions de fans. Concevoir une préquelle à son modèle et donc relancer la franchise pour exploiter d'autres horizons spéculatives et rameuter une nouvelle génération. Spectacle de science-fiction d'une sobriété intègre, Prometheus est avant tout une réussite esthétique dans sa photogénie rugueuse d'un univers hostile, un règne interlope imprégné de mystère avant l'affront d'un cataclysme terrien. A la manière de son aîné Alien, le réalisateur nous refait le coup de l'excursion ombrageuse auprès d'une nouvelle compagnie d'explorateurs envisageant de démystifier l'origine de la vie par le biais d'une carte symbolique. Sur place, en visitant les lieux d'une cavité rocheuse à l'atmosphère irrespirable, ils vont se confronter à une multitude d'énigmes, telles ces apparitions furtives d'humanoïdes virtuels ou encore le corps momifié d'un extra-terrestre. Tandis qu'au fil de leur archéologie, des sculptures et monuments historiques inscrites sur les remparts d'un sous-sol présagent une technologie avancée.
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Avec une ambition formelle, Ridley Scott se réapproprie des codes de la mythologie dans une sorte de mise en abyme pour réinterpréter un univers opaque irrésistiblement inquiétant. Dans Prometheus, l'immersion de son milieu inhospitalier est totalement fluide ! En artiste virtuose aux idées technologiques innovantes, renouant avec de vastes décors organiques d'une planète caverneuse, Scott s'impose une fois de plus en créateur d'images. Cette persuasion de nous entraîner en interne d'une galaxie jalonnée d'éléments troubles ou nébuleux, en connivence avec l'origine de la vie. Avec une science du suspense sous-jacent, Prometheus insuffle une atmosphère singulière d'abandon et d'isolement auprès d'une équipe de chercheurs incapables de supplanter l'antagoniste. Les enjeux humains impartis aux personnages, leur choix conflictuel de survie pour sauvegarder la terre et leur foi spirituelle vont être mis à lourde épreuve pour tenter de se devancer. Pour rationaliser leurs vicissitudes, la dimension humaine de nos protagonistes est allouée à une poignée de comédiens dépouillés car éludés d'une éventuelle bravoure guerrière (mention spéciale à Naomi Rapace en héroïne opiniâtre de sa conviction mystique et à Michael Fassbinder, androïde étrangement équivoque, sournois et affable). Des scientifiques au caractère bien distinct, chargés de crainte, de doutes et d'espoir mais piégés par une évolution délétère auprès d'un individu perfide. Quand bien même au fil de leur cheminement en déclin, leur quête initiatique est allouée d'une théorie métaphysique sur la notion de Bien et de Mal (un Dieu créateur souhaiterait-il invoquer notre perte ?). Notamment sur le fondement de notre foi à la spiritualité pour nous convaincre d'exister et évoluer.


Je ne sais rien mais c'est ce que je choisi de croire
Si nombre de questions restent en suspens (pour quelle motivation les ingénieurs souhaitent éradiquer la Terre et quel est le rôle véritable des armes biologiques ?), Prometheus est suffisamment dense, tangible, convaincant, parfois même terrifiant pour relancer une nouvelle franchise prometteuse. Spectaculaire, esthétiquement fascinant et impressionnant (l'avortement fait figure de nouvelle anthologie horrifique alors que la cruauté de certaines mises à mort renforcent son aspect cauchemardesque), Prometheus déploie en outre un nouvel antagoniste ésotérique. Un humanoïde finalement accouplé avec une forme organique bien connue des amateurs et donc en l'occurrence dévoilée sous son incubation originelle ! S'il n'est pas le chef-d'oeuvre annoncé, la nouvelle démesure de Ridley Scott est un grand film d'anticipation sur l'horreur d'une menace inconnue, l'infini inaccessible et notre soif d'en déchiffrer le sens.
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La critique de Gilles Rollandhttp://www.onrembobine.fr/critiques/critique-prometheus
30.05.12
Bruno Matéï


4 commentaires:

  1. Bruno, merci pour cette critique truffée de qualificatifs élogieux à la hauteur de ce film que nous fantasmions depuis si longtemps (exit le piètre "Alien Résurrection" et les purges "AvP") et qui, s'il rate de peu le coche du chef d'oeuvre espéré (tant d'attentes ne pouvaient être satisfaites !), nous offre un retour en grâce, un ecrin somptueux (mise en scène, cast, photo, sfx, design confinant à la perfection, d'ailleurs j'attends impatiemment le BR !) pour le retour d'une mythologie fondatrice de notre amour de cette SF matinée d'horreur (à moins que ce ne soit le contraire ! ^^) !
    Mon fantasme ultime ? James Cameron à la barre d'un hypothétique "Prometheus II" !!!

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  2. lol pour James Cameron, excellent idée Hugues mais c'est Ridley qui s'en chargera à mon avis!

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  3. Tu avais raison, Bruno, Je m'y retrouve totalement ;) Bravo !

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