de William Lustig. 1982. U.S.A. 1h29. Avec Robert Foster, Fred Williamson, Richard Bright, Rutanya Alda, Don Blakely, Joseph Carberry, Willie Colon, Frank Pesce, Carol Lynley, Joe Spinell, Woody Strode.
FILMOGRAPHIE: William Lustig est un réalisateur et producteur américain, né le 1er Février 1955 dans le Bronx à New-York. 1980: Maniac. 1982: Vigilante. 1988: Maniac Cop. 1990: Maniac Cop 2. 1993: Maniac Cop 3. 1997: Uncle Sam.
En tout homme, il y a un justicier qui veille !
Deux ans après son traumatisant Maniac, William Lustig s'entreprend en 1982 d'explorer le polar urbain, ou plus exactement le Vigilante Movie. Un sous-genre inauguré en 1974 par Michael Winner et Charles Bronson dans le célèbre Un Justicier dans la ville. D'une brutalité nauséabonde par sa violence gratuite jusqu'au boutiste (la mort du bambin filmée en contre champ d'une fenêtre résonne encore dans les esprits !), Vigilante reprend le même canevas que bon nombre de film d'auto-défense. A savoir, la vengeance d'un paternel contre les meurtriers de sa famille. Accusé d'outrage et venant de purger 30 jours de prison, ce dernier va accomplir sa propre justice expéditive en décimant un à un ses agresseurs en liberté. Sous ses allures de série B d'action rondement menée, William Lustig insiste néanmoins à démontrer le laxisme du système judiciaire américain quand juges et magistrats sont débordés par une criminalité galopante.
A travers un pitch éculé, le réalisateur tend à véhiculer une certaine réflexion sur la justice individuelle par le portrait d'un prolétaire préalablement légitime car convaincu de l'efficacité de la police et la loyauté juridique. Ce n'est qu'à partir du massacre perpétré sur sa famille et après sa condamnation injustifiée que notre citoyen va endosser le rôle de victime trahie. Par le biais de sa présence vindicative, le film illustre sans concession l'idéologie fasciste d'un gang de citadins irascibles. A savoir, les exactions sordides d'une milice (les propres collègues du justicier travaillant à la même enseigne industrielle !) délibérée à nettoyer les rues malfamées de voyous sans vergogne. D'un pessimisme proprement nihiliste dans sa description d'un New-York livré à la délinquance quotidienne, William Lustig met en exergue l'impuissance d'une population démotivée ne sachant plus à quel saint se vouer pour retrouver la tranquillité dans leur quartier envenimé par la drogue, la prostitution et la criminalité. Quand bien même les flics en service de routine sont dépassés par les évènements et tentent de montrer un signe d'autorité en circulant de manière apathique dans les rues mal fréquentées.
La noirceur du sujet renforcée par l'ambiance nocturne d'une urbanisation en déliquescence évoque une succession de règlements de compte sanglants proprement dérangeants. Car le réalisateur dépeint de façon nihiliste le ras le bol d'une poignée de quidams délibérés à sortir les flingues pour régir leur propre loi. D'ailleurs, le monologue du prélude énoncé par un leader activiste (Fred Williamson engagé dans une idéologie extrémiste) évoque bien la situation de crise dans lequel les habitants sont confrontés. Ce désespoir tangible d'une humanité en chute libre raisonne comme un cri d'alarme pour dénoncer la déroute de nos sociétés laxistes gangrenées par un système judiciaire sectaire. Les séquences d'actions remarquablement filmées résonnent alors comme des fulgurances putassières car sa violence nauséeuse découle de la révolte aliénante de l'honnête citoyen converti en implacable tueur dénué d'éthique. Le score percutant de Jay Chataway va notamment intensifier ce climat d'insécurité où chaque voyou, dealer, mac et violeur agissent de la manière la plus permissive. Enfin, la conviction des interprètes renforce le caractère autoritaire d'une milice intraitable (même si Fred Williamson cabotine parfois dans ses élans acrobatiques d'expert en art martial). En père endeuillé rongé par la révolte, l'excellent Robert Foster magnétise l'écran de sa trogne renfrognée, un regard détaché en régression humaniste. Sa sombre présence doit autant à l'ambiance défaitiste découlant d'une civilisation urbaine livrée à l'anarchie.
Nous sommes armés, nous sommes prêts
Terriblement pessimiste et sans issue de secours, Vigilante joue autant la carte du cinéma d'action d'exploitation que de la réflexion alarmiste sur les effets pervers de l'auto-justice depuis la démission juridique. Dominée par l'interprétation inflexible de Robert Foster entouré d'une poignée de vétérans de seconde zone (les trognes burinées Woody Stroode et Fred Williamson), Vigilante constitue un archétype du film d'auto-défense, au même titre que son comparse Le Droit de Tuer.
Dédicace à Denis Soustre De Condat-Rabourdin
19.10.12. 4èx
Eh ! Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais moi je commence à en avoir jusqu'ici.
On en est à 40 meurtres par jour dans nos rues, il y a plus de 2 millions d'armes illégales dans cette ville les mecs !
Il y a de quoi envahir un pays avec cet armement. Il tire sur les flics de cette ville comme sur des soldats de plomb.
Alors merde, vous prenez tous le métro non !?
Combien de temps allons-nous supporter qu'on nous agresse ?
Combien de verrous allons-nous mettre à nos portes ?
Nous n'avons plus de police. Ni de procureur, ni de prison.
Je veux dire que tout ça c'est fini. Y'a deux poids et 2 mesures. Maintenant on est une statistique.
Alors moi j'vous dis: quand on n'ose plus descendre acheter un paquet de cigarettes le soir parce qu'on sait que la rue appartient aux loubards et aux voyous dès que la nuit tombe et que les autorités ne peuvent pas nous protéger.
Voilà ce que je vous dis les mecs ! Vous avez une obligation morale, le droit de préserver vous-même vos vies.
Vous pouvez fuir, vous pouvez vous cacher, ou essayer de vivre à nouveau comme des hommes, c'est notre Waterloo mes amis.
Si vous voulez retrouver votre ville, il faut la prendre ! Compris !
La prendre !!!
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire