Photo empruntée sur Google, appartenant au site Ecran large
Sortie salles France: 24 Avril 1985. U.S: 26 Octobre 1984
FILMOGRAPHIE: James Francis Cameron est un réalisateur, scénariste et producteur canadien, né le 16 Août 1954 à Kapuskasing (Ontario, Canada). 1978: Kenogenis (court-métrage). 1981: Piranhas 2, les Tueurs Volants. 1984: Terminator. 1986: Aliens, le Retour. 1989: Abyss. 1991: Terminator 2. 1994: True Lies. 1997: Titanic. 2003: Les Fantomes du Titanic. 2005: Aliens of the Deep. 2009: Avatar
Schwarzenegger, littéralement indestructible, explose l'écran sans jamais sombrer dans le ridicule.
Grand Prix à Avoriaz un an après sa sortie internationale triomphante, Terminator est rapidement devenu un classique du film d'action futuriste alors que son antagoniste principal, nouvel archétype du Mal technologique, facilita la notoriété du néophyte Arnold Schwarzenegger ! (il fut découvert par le public deux ans plus tôt avec Conan). Récit d'anticipation crépusculaire préfigurant les dangers inquiétants de nos technologies modernes, film d'action dantesque mené à un rythme trépidant dans le cadre d'une atmosphère franchement horrifique, le second film de James Cameron traverse sans complexe les décennies de par son efficience implacable, la virtuosité de sa mise en scène, son action fulgurante ultra lisible et l'impact de ses saisissantes images funéraires mais aussi romantiques. Attention, pur film d'ambiance funeste à couper au rasoir au sein d'une cité urbaine de tous les dangers, qui plus est magnifiquement photographié à travers ses teintes nocturnes d'un bleu clair argenté. Une ambiance ensorcelante qu'on ne retrouvera jamais plus dans les opus suivants. Le pitch: 2029. Le monde est à l'agonie après une apocalypse nucléaire amorcée par les machines. Mais un belligérant du nom de John Connor réussit peu à peu à contrecarrer leur stratégie destructrice. Deux soldats du futur sont alors envoyés dans le passé en 1984 pour tenter de retrouver une serveuse de bar, Sarah Connor. Le Terminator, cyborg ultra perfectionné, est destiné à la supprimer. Kyle, soldat rebelle, sera donc chargé de la protéger pour préserver la destinée de John Connor (son futur fils !). Pour la survie de l'humanité, une guerre sans merci est donc livrée entre eux en plein coeur de Los Angeles. Avec un budget modeste mais beaucoup d'astuces artisanales et un savoir-faire infaillible, James Cameron et son équipe de techniciens Stan Winston, Roger George et Frank DeMarco réussissent à créer un univers anxiogène par l'entremise destructrice de machines terrifiantes conçues pour anéantir notre race.
Le seul, l'unique Terminator.
Son impact visuel à l'aura délétère (les pupilles rouges des Terminator perçants l'obscurité, les charniers de cranes humains écrasés sous le poids des chars high-tech, ou encore les exécutions sommaires des ménagères ayant comme patronyme commun "Sarah Connor") renchérissant notre fascination au gré d'images cauchemardesques héritées de génocides nazis. Afin de retranscrire avec souci de vérité le futur de 2029, l'ambiance nocturne en clair-obscur (sous éclairs de néons azur) met en exergue un cataclysme nucléaire où quelques rares survivants faméliques sont parqués dans des sous-sols afin de se prémunir des éclats de bombes et des faisceaux de lasers. Des séquences terriblement marquantes car réalistes à travers leur tonalité désespérée afin de souligner la détresse des rescapés confinés dans la pénombre, derniers résistants d'une fin de civilisation asservie par des robots imputrescibles. Mais en dépit de la grande efficacité de ces séquences d'anthologie en roue libre, Terminator doit notamment son acuité par la dimension humaine des nos protagonistes en fuite, Kyle et Sarah. Un couple en étreinte voué à se rencontrer pour la sauvegarde d'un rejeton prédestiné à sauver l'avenir de l'humanité. Ainsi, en juxtaposant le thème spatio-temporel et l'anticipation pessimiste d'un holocauste imminent, James Cameron exploite un scénario taillé sur mesure où l'efficacité se renouvelle incessamment lors d'un savant dosage d'action, d'ultra violence, d'intensité dramatique et de suspense en crescendo. Les séquences explosives étant réalisées avec une vigueur estomaquante, quand bien même un contraste s'y établit à d'autres instant plus flegmes et intimes quant aux relations empathiques de Kyle et Sarah en incertitude sur notre postérité. Des apartés romantiques magnifiquement dépeintes auprès de leur confidence à la fois ténue, mélancolique et démunie que le score fragile de Brad Fiedel scande avec une discrétion langoureuse.
Le seul, l'unique Terminator.
Epique et fascinant, sombre et angoissant, cafardeux et effrayant, poignant et émouvant, Terminator oscille style bourrin et densité humaine d'un enjeu planétaire en exposant en filigrane une sombre réflexion sur l'avenir de notre technologie perfectible. Sa violence incisive issue d'offensives et de compétitions de survie (à l'amertume désespérée), sa romance contrariée à la fois fébrile et chétive et enfin l'icone Arnold Chwarzenegger en démon de métal font de ce modèle de série B un pur chef-d'oeuvre mortifère dont les images dures, glaçantes, opaques, foudroyantes, ensorcelantes, resteront à jamais gravées dans notre mémoire collective.
Bruno Matéï
20.05.22. 6èx
11.10.12.
Apport Technique du Blu-ray: 9/10
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