de Sebastian Silva. 2013. U.S.A. 1h37. Avec Juno Temple, Emily Browning, Michael Cera, Catalina Sandino Moreno, Agustin Silva.
Sortie salles France: 28 Août 2013 (23 Mai 2013 au Festival de Cannes). U.S: 22 Janvier 2013
FILMOGRAPHIE: Sebastian Silva est un réalisateur, scénariste et producteur chilien, né le 9 Avril 1979 à Santiago, Chilie. 2007: La vida me mata. 2009: La nana. 2010: Les vieux chats. 2013: Crystal Fairy. 2013: Magic magic.
Dans la lignée de Répulsions de Roman Polanski (pour l'ambiance schizo générée par un profil féminin taciturne) et du Locataire (pour les visions patibulaires d'un esprit monomane), Magic magic nous illustre le cas de conscience d'une jeune introvertie délogée en villégiature avec quelques compagnons au sein d'une archipel du Chili. Alors que son entourage profite de leur séjour avec engouement, Alicia éprouve de plus en plus de difficulté à se familiariser au groupe en escomptant l'arrivée de sa cousine. Cette virée champêtre somme toute banale est le début d'une lente descente aux enfers pour sa déchéance mentale inscrite dans une paranoïa schizophrène.
Au sein du cadre naturel d'une île clairsemée, le réalisateur Sebastian Silva nous plonge dans une ambiance feutrée particulièrement hermétique afin d'examiner l'introspection douloureuse d'une jeune fille timorée beaucoup trop fragile pour s'adapter à l'environnement convivial de ses proches inconnus. Particulièrement sensible à la faune environnante, celle-ci éprouvera d'ailleurs un malaise viscéral auprès d'un de ses camarades...
Plus tôt, Alicia fut déjà éprise de remord et de tristesse face à l'abandon d'un chiot en pleine route bucolique. Ainsi, à travers sa psyché fragilisée d'anxiété, ses compagnons semblent exprimer railleries et condescendance à son égard alors qu'un chien de garde trop agité endosse une menace de plus en plus ingérable. L'indéniable empathie que l'on éprouve pour cette fille persécutée et la manière sensitive dont le réalisateur y caractérise son état de conscience nous plongent dans un drame intime où malaise et anxiété aggripent nos émotions avec acuité. En crescendo, et parmi l'aura hermétique d'une atmosphère d'étrangeté, Sebastian Silva nous confronte à son ressenti paranoïde vécu de l'intérieur.
Plus tôt, Alicia fut déjà éprise de remord et de tristesse face à l'abandon d'un chiot en pleine route bucolique. Ainsi, à travers sa psyché fragilisée d'anxiété, ses compagnons semblent exprimer railleries et condescendance à son égard alors qu'un chien de garde trop agité endosse une menace de plus en plus ingérable. L'indéniable empathie que l'on éprouve pour cette fille persécutée et la manière sensitive dont le réalisateur y caractérise son état de conscience nous plongent dans un drame intime où malaise et anxiété aggripent nos émotions avec acuité. En crescendo, et parmi l'aura hermétique d'une atmosphère d'étrangeté, Sebastian Silva nous confronte à son ressenti paranoïde vécu de l'intérieur.
En victime persécutée d'affres démoniales, Juno Temple (Killer Joe) insuffle une sensibilité à fleur de peau pour nous retransmettre ses états d'âme rongés par la peur de l'autre et du vertige du vide, faute d'une solitude indissoluble. La densité humaine qu'elle y apporte nous inspire inévitablement une grande compassion face à son désarroi de sa maladie mentale. Cette intensité émotionnelle qui y émane est subtilement retranscrite par un réalisateur renonçant l'ombre du pathos pour mettre en avant la vérité humaine, comme celle de ces camarades.
Au seuil du vide
Baignant dans un climat naturel à l'étrangeté ineffable et accentué de la discrétion du score ombrageux, Magic magic provoque une angoisse toujours plus expressive pour l'attention du spectateur toujours plus affecté à témoigner d'une déchéance mentale. Beaucoup d'entre vous trouveront d'ailleurs inéquitable la manière déroutante dont le cinéaste s'entreprend d'y boucler son dénouement. Car selon nos croyances (comme celui du rituel de la magie), chacun pourra interpréter à sa manière l'issue cathartique ou sacrificielle allouée à la pathologie d'Alicia. Poignant et cauchemardesque, l'interprétation prégnante de Juno Temple se doit aussi d'être saluée pour l'expression intensive liée à sa pudeur paranoïaque.
*Bruno
Au seuil du vide
Baignant dans un climat naturel à l'étrangeté ineffable et accentué de la discrétion du score ombrageux, Magic magic provoque une angoisse toujours plus expressive pour l'attention du spectateur toujours plus affecté à témoigner d'une déchéance mentale. Beaucoup d'entre vous trouveront d'ailleurs inéquitable la manière déroutante dont le cinéaste s'entreprend d'y boucler son dénouement. Car selon nos croyances (comme celui du rituel de la magie), chacun pourra interpréter à sa manière l'issue cathartique ou sacrificielle allouée à la pathologie d'Alicia. Poignant et cauchemardesque, l'interprétation prégnante de Juno Temple se doit aussi d'être saluée pour l'expression intensive liée à sa pudeur paranoïaque.
*Bruno
01.08.13
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