vendredi 23 août 2013

The Conjuring

                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site comingsoon.net

de James Wan. 2013. U.S.A. 1h52. Avec Vera Farmiga, Patrick Wilson, Lili Taylor, Ron Livingston, Mackenzie Foy, Shannon Kook-Chun, Joey King, Hayley McFarland.

Sortie salles France: 21 Août 2013. U.S: 19 Juillet 2013

FILMOGRAPHIEJames Wan est un producteur, réalisateur et scénariste australien né le 27 Février 1977 à Kuching (Malaisie), avant de déménager à Perth (Australie).
2004: Saw, 2007: Dead Silence, Death Sentence, 2010: Insidious. 2013: The Conjuring. 2013: Insidious 2.


"Possession à l’ancienne, peur à vif".
Trois ans après l’épatant Insidious, déclinaison à peine voilée de Poltergeist, James Wan renoue avec l’épouvante académique des esprits frappeurs et de la possession, en rendant hommage cette fois-ci à Amityville et L’Exorciste — foi catholique à l’appui, en bonne et due forme. Précédé d’une réputation flatteuse avant même sa sortie, The Conjuring s’érige sur un fait divers supposé, rapporté par les célèbres enquêteurs du surnaturel, Ed et Lorraine Warren. Ce couple de chasseurs de fantômes est cette fois appelé à la rescousse d’une famille en détresse : les Perron, emménagés dans une demeure poussiéreuse rongée par une entité diabolique.

Ce pitch archétypal, déclinaison directe du thème de la hantise, emprunte aux classiques du genre comme aux DTV les plus rances. Et pourtant. James Wan, passionné jusqu’au bout des ongles par les films de possession et de maisons maudites, s’évertue, avec intégrité et ferveur, à ressusciter la trouille sur grand écran. À l’instar du trépidant train fantôme qu’était Insidious, il ne recule pas devant l’usage de ficelles usées, mais les affine, les tend, les affûte, jusqu’à en faire des pièges redoutables.

Concoctée à partir d’une vieille formule — même l’époque se cale sur les seventies ! — cette nouvelle mouture fonctionne à tel point que l’on croit dur comme fer que la maison des Perron est infestée par le Diable lui-même. La peur du noir, une porte qui grince ou claque, un saut dans le vide, trois claps de mains, un placard mesquin, des volatiles suicidaires, une poupée sardonique, une cave mortuaire… et surtout, surtout, une entité maléfique dont on redoute la moindre résurgence. Et ça marche. À la perfection.

Pour asseoir son récit surnaturel, James Wan prend d’abord le temps d’humaniser ses protagonistes : il peaufine la vie conjugale des Perron, mais aussi celle des Warren. Il cultive une empathie viscérale pour cette famille harcelée par l’invisible, et creuse en parallèle les liens affectifs qui unissent le couple d’exorcistes. La sobriété des comédiens, empreints d’une fragilité contenue, confère à l’ensemble une humanité touchante — les enfants, notamment, sont admirables de justesse dans leur peur nue. À tel point qu’on en vient, au fil du récit, à éprouver une émotion poignante à l’idée de leur destin vacillant.

La crédibilité des personnages se double d’un volet quasi documentaire autour du couple Warren : James Wan crédibilise leur fonction avec force détails, mêlant images d’archives et foi catholique fervente. Leur manière de dissocier le vrai du faux, leur solidarité mutuelle face aux forces du Mal, leur connaissance des domaines occultes… tout cela renforce l’épaisseur de leur rôle. Jusqu’à cette pièce secrète, où s’entassent les objets maudits récoltés au fil des exorcismes — reliques du cauchemar ordinaire.

Si la première heure, parfois terrifiante, distille avec brio la suggestion d’une angoisse tapie dans l’ombre, la seconde bascule dans une intensité sensorielle presque insoutenable. La peur prend chair, se densifie, s’épanche dans un crescendo de visions d’effroi culminant lors d’un exorcisme fiévreux et désespéré.


"Panique sacrée".
Grâce à cette densité dramatique, James Wan signe avec The Conjuring un film d’épouvante d’une redoutable efficacité. Rigoureux, affolant, et d’une maîtrise technique éclatante (plan-séquence d’ouverture, travellings aériens, cadrages alambiqués), il exploite à merveille les recoins ténébreux d’une bâtisse gothique, tout en convoquant de véritables poussées d’angoisse — brutales, irrationnelles, jamais racoleuses. Car ici, on ne sait jamais d’où viendra l’attaque. Ni qui sera la prochaine proie.

Pensé comme un train fantôme en guise de déclaration d'amour au film de possession et de demeures hantées, The Conjuring ne se repose jamais sur une vacuité mercantile. Il tient ses promesses. Et provoque une peur panique comme le cinéma horrifique nous en offre trop rarement. Un électrochoc spectral, orchestré avec foi et frisson.

*Bruno

La Chronique de The Conjuring 2: http://brunomatei.blogspot.fr/…/conjuring-2-le-cas-endfield…

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