Photo empruntée sur Google, appartenant au site impawards.com
de Michael Pataki. 1976. U.S.A. 1h22. Avec Richard Basehart, Gloria Grahame, Marilyn Joi, Trish Stewart, Lance Henriksen, Al Ferrara.
Récompense: Prix d'interprétation masculine pour Richard Basehart au Festival du Rex de Paris 1977
FILMOGRAPHIE: Michael Pataki est un acteur, réalisateur et producteur américain, né le 16 Janvier 1938 à Youngstown (Etats-Unis), décédé le 15 Avril 2010 à North Hollywood.
1976: Mansion of the Doomed. 1977: The Hardy Boys (série TV). 1977: Cinderella.
Inédit en France, hormis son passage remarqué au Festival du Rex de Paris (Prix d'interprétation masculine pour Richard Basehart !), Mansion of the Doomed est une production Charles Band faisant parti du haut du panier grâce à son interprétation un peu plus convaincante que la traditionnelle et grâce à son ambiance putride issue des seventies, époque à laquelle il fut modestement conçu. A la suite d'un grave accident de voiture qui aura rendu sa fille aveugle, un chirurgien tente de multiples greffes sur des quidams imprudents afin de lui redonner la vue. En attendant le succès de ses expériences, les cobayes énucléés sont parqués dans une geôle au sous-sol de sa demeure.
Variation putassière des Yeux sans Visage de Franju, Mansion of the Doomed est le portrait type de la série B d'exploitation bâtie sur un pitch éculé uniquement prétexte aux débordements horrifiques. L'histoire répétitive (et parfois incohérente dans l'attitude illogique des meurtriers !) ne cessant de tourner en rond depuis que le chirurgien accumule les kidnappings afin de parfaire la nouvelle intervention chirurgicale parmi la complicité de sa femme. Paradoxalement, ce sentiment de redondance n'est en rien préjudiciable pour l'intérêt du spectateur puisque le réalisateur réussit efficacement à nous faire oublier sa routine par d'habiles rebondissements (la tentative d'enlèvement pratiquée sur une fillette, les deux témoins qui s'ensuivent compromis par la transaction du meurtrier, l'évasion inespérée d'une des prisonnières puis la sédition finale) et l'intrusion de nouveaux protagonistes livrés à la déchéance et à l'impuissance. En prime, le comportement sournois et immoral du couple de meurtriers participe notamment à la progression d'une atmosphère toujours plus malsaine. Car au fil des échecs successifs du praticien, le nombre croissant des victimes afflue au sein d'une prison confinée dans la pénombre. En observant ses exactions expérimentales, le climat glauque s'exacerbe au sein de sa luxueuse demeure, notamment lorsque le réalisateur succède aux conditions de vie miséreuses des prisonniers réduits à l'isolement et à l'esclavage. Epaulé d'effets spéciaux artisanaux de Stan Winston, les visions d'effroi émises sur les victimes impressionnent par l'aspect déliquescent de leur faciès même si les maquillages s'avèrent aujourd'hui perfectibles. A cet égard, la première séquence illustrant l'agression d'un prisonnier auprès de l'épouse du médecin s'avère percutante dans son effet de surprise improvisé et dans l'aspect morbide de l'assaillant réduit à la déchéance humaine.
Dénué d'ambition dans son format de série B au rabais si ce n'est que de divertir le spectateur avec sincérité et modestie d'une horreur réaliste, Mansion of the Doomed forge la sympathique curiosité largement favorisée par l'aspect poisseux d'un climat étouffant et de freaks réduits à la cécité. A découvrir !
Merci à l'Univers Fantastique de la Science-Fiction
Bruno Matéï
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