lundi 29 septembre 2014

Mansion of the Doomed

                                                  Photo empruntée sur Google, appartenant au site impawards.com

de Michael Pataki. 1976. U.S.A. 1h26. Avec Richard Basehart, Gloria Grahame, Marilyn Joi, Trish Stewart, Lance Henriksen, Al Ferrara.

Récompense: Prix d'interprétation masculine pour Richard Basehart au Festival du Rex de Paris 1977

FILMOGRAPHIE: Michael Pataki est un acteur, réalisateur et producteur américain, né le 16 Janvier 1938 à Youngstown (Etats-Unis), décédé le 15 Avril 2010 à North Hollywood.
1976: Mansion of the Doomed. 1977: The Hardy Boys (série TV). 1977: Cinderella.


Inédit en France, hormis son passage remarqué au Festival du Rex de Paris (avec en prime un Prix d'interprétation masculine tout à fait mérité pour Richard Basehart - "plus le méchant est réussi, meilleur le film sera !" -), Mansion of the Doomed est une production Charles Band faisant parti du haut du panier de par son interprétation plus convaincante que de coutume, sa réalisation inspirée et son ambiance putride typiquement issue des seventies, époque à laquelle il fut modestement conçu. 

Synopsis: A la suite d'un grave accident de voiture qui rendit sa fille aveugle, un chirurgien tente de multiples greffes sur des quidams imprudents afin de lui redonner la vue. En attendant le succès de ses expériences, les cobayes énucléés sont parqués dans une geôle au sous-sol de sa demeure. 

Variation putassière des Yeux sans Visage de Franju, Mansion of the Doomed est le prototype de la série B d'exploitation bâtie sur un pitch éculé prétexte aux débordements horrifiques. L'histoire répétitive illustrant les exactions d'un chirurgien adepte de kidnappings afin d'y parfaire sa nouvelle intervention chirurgicale de dernier ressort parmi la complicité de sa femme. 


Or, paradoxalement, ce sentiment de redondance n'est nullement préjudiciable pour l'intérêt du spectateur si bien que le réalisateur réussit fort efficacement à nous faire omettre sa routine auprès d'habiles rebondissements (la tentative d'enlèvement pratiquée sur une fillette, les deux témoins qui s'ensuivent dévoyés par la transaction du meurtrier, l'évasion inespérée d'une des prisonnières puis la sédition finale) et l'intrusion de nouveaux protagonistes livrés à la déchéance et à l'impuissance. En prime, le comportement sournois et immoral du couple de meurtriers participe notamment à la progression d'une atmosphère davantage malsaine. Car au fil des échecs successifs du praticien, le nombre croissant des victimes afflue au sein d'une prison confinée dans la pénombre. En observant ses exactions expérimentales, le climat glauque s'exacerbe au sein de sa luxueuse demeure, notamment lorsque le réalisateur succède aux conditions de vie miséreuses des prisonniers réduits à l'isolement et à l'esclavage. Epaulé d'effets spéciaux artisanaux de Stan Winston, les visions d'effroi émises sur les victimes impressionnent de par l'aspect déliquescent de leur faciès. A cet égard, la première séquence illustrant l'agression d'un prisonnier auprès de l'épouse du médecin demeure percutante à travers son effet de surprise improvisé et pour l'aspect morbide de l'assaillant réduit à la déchéance humaine. 


Série B charnelle puisque illustrant avec soin formel, sincérité et modestie une horreur glauque particulièrement réaliste, Mansion of the Doomed  vaut largement le détour pour l'aspect poisseux de son huis-clos étouffant où des freaks réduits à la cécité tentent d'y survivre avec une expressivité à la fois aliénée et désespérée. Une perle horrifique au demeurant, à (re)découvrir d'urgence !

*Bruno
13.03.25. 2èx. Vost

Remerciement à l'Univers Fantastique de la Science-Fiction

Ci-dessous, une autre critique favorable: http://jeanmarcmicciche.blogspot.fr/2014/09/mansion-of-doomed-prix-dinterpretation.html

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